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Les Jeux olympiques et paralympiques peuvent-ils influencer la participation sportive des jeunes dans les communautés d’accueil? Les recherches mentionnent que les influences sur la participation sont plus probables parmi les populations de jeunes, les spectateurs actifs et inspirés, et au sein des communautés qui accueillent les sites des événements et les médaillés.

Bien que les athlètes olympiques soient connus pour leurs routines méticuleuses avant la compétition, de nombreux aspects de la compétition échappent à leur contrôle. Par exemple, des recherches montrent que les nageurs olympiques ont une performance supérieure de 0,32 % lorsqu’ils courent le soir par rapport au matin, ce qui montre que l’heure de la journée peut avoir un impact sur les résultats des athlètes de haute performance.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo seront parmi les plus chauds jamais enregistrés. Alors que les athlètes se préparent à ces jeux, les chercheurs ont découvert que l’acclimatation à la chaleur est la meilleure mesure pour protéger la santé et les performances. Cela peut comprendre 60 à 90 minutes d’entraînement quotidien dans la chaleur pendant une à deux semaines avant la compétition.


Points saillants


Il n’est peut-être pas surprenant que le thème officieux des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 ait été « la sécurité d’abord ». Reportés de 2020 à 2021 en raison de la pandémie de la COVID-19, les Jeux olympiques et paralympiques d’été sont respectivement prévus du 23 juillet au 8 août et du 24 août au 5 septembre.

Avant même que le mot COVID-19 soit entré dans le vocabulaire mondial, la sécurité était au cœur des préoccupations des organismes nationaux de sport (ONS). Dans les années qui ont précédé la pandémie, de plus en plus de cas d’abus et de maltraitance dans le sport ont fait les titres des journaux nationaux et internationaux. C’est de ces révélations qu’est né le mouvement pour un sport sécuritaire.

Les mots « sécurité » et « sûreté » nous font souvent penser à la prévention des blessures physiques ou des dommages. Mais le mouvement pour la sécurité dans le sport est bien plus que cela. Il s’agit d’optimiser l’expérience sportive pour toutes les personnes impliquées dans le sport. La sécurité dans le sport implique l’attente raisonnable que l’environnement sportif soit exempt de toutes formes de maltraitance (c’est-à-dire d’abus, de négligence, d’intimidation, de harcèlement et de discrimination) et qu’il soit également accessible, sûr, accueillant et inclusif.

Un exemple parfait de la façon dont le sport sécuritaire a progressé ces dernières années est l’établissement du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport (CCUMS). Officiellement publié en 2019, le CCUMS encourage un environnement de sport sécuritaire en donnant aux ONS des principes directeurs, en définissant les comportements interdits et en exposant les sanctions en cas de mauvaise conduite. 

Les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo et de Beijing devant se dérouler au cours des prochains mois, les ONS ont travaillé d’arrache-pied à l’élaboration de politiques et d’initiatives en faveur du sport sécuritaire. Les ONS veulent assurer la sécurité et le bien-être de leurs communautés sportives, depuis la base jusqu’aux équipes nationales. Dans cet article, nous examinons en profondeur comment quatre ONS (Canada Alpin, Gymnastique Canada, Hockey Canada et Softball Canada) font progresser le sport sécuritaire. Nous discutons également des conseils, des stratégies et des leçons apprises par d’autres organismes de sport qui s’efforcent d’optimiser l’expérience sportive pour tous.

Élaboration et renforcement des politiques en matière de sport sécuritaire

Pour les quatre ONS que nous avons interrogés, faire progresser le sport sécuritaire signifiait premièrement d’aborder la politique visant à protéger leurs communautés sportives, y compris les athlètes, les entraîneurs, le personnel et les autres personnes impliquées dans l’environnement sportif. Par exemple, après la création du CCUMS, chaque sport a directement modifié ses politiques existantes en matière d’intimidation et de harcèlement.

« Le mouvement pour un sport sécuritaire nous a permis d’aborder à nouveau certains de ces domaines, et certainement de commencer à les construire et à les renforcer à mesure que nous allons de l’avant », a déclaré Todd Jackson, directeur, Assurance et gestion des risques chez Hockey Canada.

Male gymnast performing on rings.

L’idée du sport sécuritaire en tant que « mouvement » a été reprise par d’autres ONS. Ils considèrent que le CCUMS est plus qu’un document à intégrer dans leurs politiques existantes, mais plutôt la force motrice d’un changement culturel dans la façon dont nous voyons, pensons et parlons de la maltraitance dans le sport. Ce changement a commencé à se produire, mais il exige une action continue.

« Bien que la mise à jour de nos politiques organisationnelles ait été une étape importante pour améliorer la sécurité, il y a encore beaucoup de travail à faire en matière d’éducation et de sensibilisation pour les mettre en pratique », a déclaré Ellen MacPherson, directrice du sport sécuritaire à Gymnastique Canada.

Une partie de ce changement consiste à examiner le langage que nous utilisons pour décrire et discuter du sport sécuritaire. Par exemple, l’utilisation de termes comme « maltraitance » a été adoptée pour discuter des abus et du harcèlement dans le sport. Selon Kristin Noonan, gestionnaire de l’entraînement et du sport sécuritaire à Softball Canada, l’uniformisation de la terminologie a été un élément important du premier pas de Softball Canada vers la révision de ses politiques et le développement d’initiatives de sport sécuritaire.

« Avec la publication du CCUMS, nous voulions nous assurer que la terminologie utilisée était uniforme avec celle de notre site Web, de nos propres politiques et de toutes nos initiatives en matière de sport sécuritaire », a expliqué Mme Noonan.

Avoir une compréhension commune de la terminologie clé et être uniforme dans son utilisation est une étape importante pour toute organisation, tout club ou toute équipe lorsqu’il s’agit d’apporter des changements et de progresser vers une « nouvelle norme » ou une nouvelle culture. Une chose aussi simple que la création d’un glossaire peut aider à s’assurer que tout le monde est sur la même longueur d’onde.

Une autre stratégie consiste à rechercher des experts dans le domaine et à s’appuyer sur eux. Dans le cadre de leurs efforts pour mettre à jour les politiques, les ONS que nous avons interrogées ont souligné l’importance de consulter des experts en la matière, notamment des chercheurs et des avocats.

« Je pense qu’à chaque fois que vous intégrez de nouvelles lignes directrices, le fait d’être entouré d’experts et d’avoir des personnes qui peuvent vous donner leur avis sur ce que vous faites ou ne faites pas est un avantage réel et permet d’atténuer certains de ces défis », a déclaré M. Jackson.

mains d'enfants assembles pour celebrerPar exemple, Gymnastique Canada a élaboré une nouvelle politique, la Politique en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, en collaboration avec des chercheurs et des experts à l’intérieur et à l’extérieur du sport. En plus du lancement de cette politique, Gymnastique Canada est en train de créer des ressources d’apprentissage en ligne supplémentaires qui soulignent les aspects clés de la politique et peuvent être partagées par la communauté sportive dans son ensemble. Selon Mme MacPherson, « la Politique en matière de diversité, d’équité et d’inclusion est une politique fondamentale à partir de laquelle d’autres initiatives peuvent être mises en place pour améliorer la diversité, l’équité et l’inclusion dans la gymnastique canadienne. » Elle a été mise en place pour faire en sorte que tous les participants se sentent accueillis, respectés et aient des opportunités équitables de profiter des avantages de la pratique sportive sur la santé physique et mentale.

Enfin, les ONS se tournent de plus en plus vers des tiers indépendants pour résoudre les violations de la politique sur le sport sécuritaire. Par exemple, Canada Alpin a formé le Conseil indépendant de surveillance des sports alpins: un groupe de professionnels, y compris des avocats, des chercheurs et d’autres enquêteurs indépendants, qui sont externes à l’organisme et uniquement responsables de l’arbitrage des infractions majeures. En outre, le gouvernement du Canada a récemment annoncé que le Centre de règlement des différends sportifs du Canada a été choisi pour établir et mettre en œuvre un nouveau mécanisme indépendant pour la sécurité dans le sport qui supervisera la mise en œuvre du CCUMS pour les organismes de sport financés par le gouvernement fédéral. L’établissement d’une tierce partie pour traiter spécifiquement les cas d’infraction contribue non seulement à renforcer la politique, mais permet également un processus d’adjudication neutre qui minimise la partialité et les conflits d’intérêts.

Cependant, selon Joseph Gurgis, qui a récemment quitté son poste de gestionnaire du sport sécuritaire chez Canada Alpin pour poursuivre une bourse de recherche postdoctorale à l’Université du Cap-Breton, le sport sécuritaire ne se limite pas à la politique. « Une approche à plusieurs facettes qui va au-delà de la mise en œuvre des politiques pour inclure l’éducation, la sensibilisation, les mécanismes de plainte indépendants, la recherche, la surveillance et l’évaluation est nécessaire pour s’assurer que nous avançons adéquatement une culture de sport sécuritaire », a mentionné M. Gurgis.

Cela nous amène à une autre pierre angulaire du sport sécuritaire : l’éducation.

De la base vers le haut : Éducation et sensibilisation

Qu’est-ce que la maltraitance? À quoi ressemble la maltraitance? Et qu’est-ce que le sport sécuritaire? M. Gurgis a réfléchi à cette nouvelle terminologie et a expliqué qu’une partie importante du sport sécuritaire consiste à s’assurer que les gens savent de quoi il s’agit.

« Il y a beaucoup de comportements dans le sport qui sont nuisibles mais qui sont normalisés par les parties prenantes, qui ne sont souvent pas conscientes de la façon dont certaines pratiques sportives peuvent être nuisibles au bien-être physique ou psychologique d’une personne », a affirmé M. Gurgis.

Team Canada competes in Para Ice Hockey action in Ostrava // Équipe Canada participe à un match de para-hockey sur glace à Ostrava
Photo : Comité paralympique canadien

Ironiquement, lorsqu’on discute du sport sécuritaire avec ceux qui sont censés en bénéficier, peu d’entre eux sont en mesure d’expliquer clairement ce qu’est le sport sécuritaire et ce qu’il est censé accomplir. Pour M. Jackson et Hockey Canada, tout se résume à deux mots : éducation et sensibilisation.

« Je pense que c’est là que l’éducation et la sensibilisation deviennent si importantes, parce qu’il ne suffit pas de présenter une politique à une organisation ou à des gens, il faut aussi leur expliquer pourquoi on leur présente cette politique. Et il faut aussi leur donner un peu d’information sur la façon de travailler dans le cadre de cette politique », a expliqué M. Jackson.

M. Jackson a souligné que le programme Dis-le était un élément fondamental de l’approche de Hockey Canada en matière de sport sécuritaire. Le programme Dis-le a été créé à l’origine en 1997 pour éduquer et prévenir l’intimidation, le harcèlement et les abus dans le hockey au Canada. Hockey Canada a créé le sous-comité Dis-le afin de superviser l’élaboration du programme Dis-le au fur et à mesure de son évolution.

« [Le sous-comité] a établi un cadre pour le programme qui comprenait l’élaboration de politiques, l’éducation à la base, le dépistage, qui se poursuit à tous les niveaux du jeu, et la sensibilisation à la prévention de l’intimidation, du harcèlement et des abus, a déclaré M. Jackson. Il continue à être dispensé par nos membres sous diverses formes, à nos bénévoles, à nos entraîneurs, aux personnes impliquées avec les jeunes joueurs à travers le pays. »

Plus récemment, les ONS du Canada ont concentré leurs efforts sur la création d’outils éducatifs efficaces et attrayants axés sur la maltraitance et le sport sécuritaire en général, surtout avant d’envoyer leurs meilleurs athlètes à Tokyo. Il s’agit notamment de sensibiliser davantage les participants aux pratiques qui peuvent être préjudiciables ou problématiques, ainsi qu’aux ressources qui sont à leur disposition pour les signaler et les aider. Dans le cadre de ce processus, de nombreux ONS exigent un dépistage obligatoire en plus de la formation au sport sécuritaire pour tous les participants aux Jeux olympiques et paralympiques. Ce dépistage est maintenant également effectué dans les organisations sportives de niveau plus bas.

Little girl doing gymnastics moves with ribbon in studio lit by warm sunlight

Les ONS que nous avons interrogés ont également décrit des initiatives uniques pour éduquer et engager leurs communautés à tous les niveaux. Par exemple, Gymnastique Canada a lancé cet été une nouvelle série d’apprentissage sur le sport sécuritaire et une série de champions du sport sécuritaire. Conçues pour se complémenter, ces séries font appel à des experts en recherche et à des mentors dans le domaine du sport sécuritaire. Ils partageront des idées et des conseils pratiques pour créer des environnements sains, sécuritaires et positifs pour les participants, de la base jusqu’aux équipes nationales et de haute performance de Gymnastique Canada.

« Nous poursuivons sur cette lancée [du sport sécuritaire] en vue de Tokyo en continuant l’ESI (équipe de soutien intégré), ainsi qu’en invitant des experts et des mentors à présenter des webinaires et des ateliers pour l’équipe nationale et la communauté de haute performance. Les sujets abordés comprendront les pratiques d’entraînement positives, l’amélioration de la santé mentale, la conscience de soi, le renforcement de la résilience et le maintien d’une attitude positive, ainsi que le soutien à la nutrition et à une alimentation saine », a déclaré Mme MacPherson de Gymnastique Canada. 

Chez Softball Canada, le programme « sport sécuritaire à bord » est la plus récente initiative éducative. Ce programme a été conçu pour éduquer, protéger et responsabiliser tous les membres de Softball Canada. Et le programme a déjà été mandaté pour les joueurs, les entraîneurs et le personnel de soutien qui se rendent à Tokyo pour les Jeux olympiques.

« Avant les Jeux olympiques, nous fournissons une trousse d’éducation sur le sport sécuritaire à l’équipe et nous donnerons également une présentation sur le sport sécuritaire spécifiquement pour notre programme de l’équipe nationale féminine avant leur départ pour les Jeux », a mentionné Mme Noonan.

Cette initiative permettra d’éduquer les participants de Softball Canada sur les processus de déclaration, les politiques, les directives et les contacts liés au sport sécuritaire aux Jeux. Comprenant que les personnes ne liront pas nécessairement tous les documents de politique, Mme Noonan a parlé de l’importance de ce programme d’éducation comme un moyen de fournir aux parties prenantes clés les principaux éléments d’information d’une manière plus facile à digérer et plus intéressante.

Penser de façon novatrice (et autres conseils pour les organisations de sport)

Les politiques et les initiatives éducatives sont certes importantes, mais elles doivent être développées et présentées de manière à trouver écho auprès des publics cibles. Les ONS que nous avons interrogés ont souligné l’importance de faire preuve de créativité avec les outils éducatifs et les ressources politiques. Cette créativité est essentielle non seulement pour promouvoir les messages clés, mais aussi – et c’est peut-être plus important – pour que les messages sur le sport sécuritaire soient bien perçus.

« Le message doit être transmis d’une manière conviviale et en même temps efficace. L’engagement est très important pour que les gens soient réceptifs et que [le mouvement pour un sport sécuritaire] continue de croître », a affirmé M. Jackson de Hockey Canada.

Young high school softball players in action, making amazing plays, during a game.

Pour rejoindre les organismes provinciaux et territoriaux de sport (OPS et OTS) et les clubs de base dans chaque sport, certains ONS ont mis au point des stratégies novatrices pour accroître la mise en œuvre. Softball Canada en est un bon exemple. Il partage ses modèles de politiques et ses ressources, y compris l’accès aux avocats, avec les OPS et OTS de balle-molle. Ce faisant, il limite le travail nécessaire aux OPS et OTS pour adapter leur ensemble de politiques, ce qui signifie que la mise en œuvre est plus rapide et plus uniforme à tous les niveaux du sport.

« Le CCUMS est devenu une épine dorsale pour nous permettre d’aller de l’avant avec notre harmonisation provinciale/territoriale, nous permettant de prendre notre manuel de politiques complet et de fournir des modèles à chacun des [OPS et OTS] », a mentionné Mme Noonan.

Le conseil le plus important qu’elle donne aux organismes de sport qui travaillent à la mise en place de leurs initiatives de sport sécuritaire est de penser de façon novatrice. « [Pensez à] ce qui peut être fait en plus de ces politiques et procédures. Faites en sorte que ce soit amusant et sensibilisez les gens en faisant passer le message autrement que sur une simple feuille de papier », a ajouté Mme Noonan.

French and English backstop signs developed by Softball Canada. Please remember These are kids This is a game Coaches are volunteers Umpires are human Everyone deserves respect! Softball Canada logo N'oubliez pas Ce sont des enfants C'est un jeu Les entraîneurs sont des bénévoles Les arbitres sont humains Tout le mode mérite le respect! Logo de Softball Canada

Par exemple, Softball Canada a créé une courte vidéo pour éduquer les parties prenantes sur le sport sécuritaire. Elle a également développé des cartes postales et des panneaux qui renforcent les messages clés du sport sécuritaire pour les spectateurs, y compris les parents et les gardiens, aux événements de balle-molle pour jeunes et adultes.

« Ils [les panneaux] sont accrochés sur la clôture pour que tous les partisans et les parents puissent les voir. Ils servent à rappeler à toutes les personnes concernées que tout le monde mérite le respect » a expliqué Mme Noonan. Ce sont les idées amusantes et originales qui ont fait le succès de nos initiatives, car elles sont simples et concrètes. C’est bien plus que la lecture d’une politique. »

En plus de faire passer le message d’une manière engageante, il est important de s’assurer que les voix des parties prenantes sont incluses dans les décisions concernant les politiques et les initiatives en matière de sport sécuritaire. À Gymnastique Canada, cela implique d’écouter les commentaires de la communauté de la gymnastique. Il était important d’entendre les personnes qui vivent ou mettent en œuvre les principes du sport sécuritaire pour déterminer s’il y avait des lacunes, les résoudre et réfléchir à des idées pour le développement futur.

« Le sport sécuritaire est un portefeuille en constante évolution. Il est important de travailler en collaboration avec nos intervenants et de tenir compte de leurs commentaires afin d’assurer la sécurité, la santé, le bien-être et l’inclusion de tous les participants », a déclaré Mme MacPherson.

Para-alpine skier going down the hill.Pour sa part, Canada Alpin a mis sur pied un Comité national du sport sécuritaire composé de 25 personnes, y compris des parents, des athlètes, des entraîneurs et des administrateurs de sport, provenant de la communauté du ski au Canada. « L’avancement du sport sécuritaire exige les efforts collectifs de tous les intervenants du sport. Ainsi, le but de cette collaboration diversifiée est d’engager les participants, de chaque organisation de parties prenantes, dans des conversations significatives concernant le sport sécuritaire et de leur fournir une plateforme pour discuter ouvertement de leurs besoins en matière de sport sécuritaire », a mentionné M. Gurgis. Ce comité se réunit 4 fois par an pour discuter des concepts clés du sport sécuritaire, établir et discuter des objectifs du sport sécuritaire, identifier les responsabilités des parties prenantes pour faire progresser le sport sécuritaire dans la communauté, clarifier les moyens de surveiller et de faire progresser le sport sécuritaire, et évaluer les progrès de Canada Alpin en matière de sport sécuritaire afin de fournir des recommandations pour les prochaines étapes.

Vers un sport sécuritaire au Canada

Comme on peut le constater, les organismes de sport à travers le Canada ont pris diverses mesures pour faire avancer le mouvement du sport sécuritaire. Le sport sécuritaire, et le CCUMS en particulier, sont clairs dans ce qui est un comportement inacceptable dans le sport. Toutefois, il est de plus en plus nécessaire de préparer les organismes et les participants en leur fournissant des renseignements sur les comportements acceptables et les meilleures pratiques.

Ice Hockey Players Celebrating

« Souvent, nous disons “ne faites pas ceci” ou “ne faites pas cela”, mais nous parlons rarement de « à quoi ressemble un environnement de sport sécuritaire » et « comment le rendre sûr et accueillant ». Il s’agit vraiment de suivre ces principes de sport pur et de rappeler à tout le monde à quoi ressemble un environnement de soutien », a ajouté Mme Noonan de Softball Canada.

De même, M. Gurgis encourage les organismes de sport à penser au sport sécuritaire au-delà de la conceptualisation de la prévention de la maltraitance.

« Chez Canada Alpin, cela représente tellement plus. Le sport sécuritaire ne consiste pas seulement à éliminer la maltraitance, mais aussi à optimiser l’expérience sportive pour s’assurer que chacun comprend son droit fondamental de participer et d’accéder à une version du sport qui adopte des valeurs telles que le respect, l’inclusion et le jeu équitable », a ajouté M. Gurgis.

Il semble que le sport sécuritaire soit plus qu’une simple phase, mais plutôt la « nouvelle réalité » du sport. Il y a encore beaucoup à apprendre et à faire pour créer des espaces de sport sécuritaire à travers le Canada, mais Canada Alpin, Gymnastique Canada, Hockey Canada et Softball Canada ont démontré des leçons et des apprentissages importants pour protéger la sécurité et le bien-être de tous les participants. Pour les autres ONS qui cherchent à promouvoir le sport sécuritaire dans leurs communautés sportives, les principales leçons sont les suivantes :

L’utilisation de ces conseils et stratégies peut aider les sports à développer, renforcer, éduquer et accroître la sensibilisation au sport sécuritaire. Rejoignez le mouvement visant à optimiser les expériences sportives pour tous!


Ressources recommandées

Des renseignements supplémentaires, le Code de conduite universel pour contrer la maltraitance dans le sport (CCUMS) et des ressources sur le sport sécuritaire au Canada sont disponibles sur le site Web du SIRC: https://sirc.ca/fr/sportsecuritaire/.


Points saillants


Le sport, comme toutes les industries, s’est adapté aux défis de la pandémie de la COVID-19 qui est toujours présente. Des compétitions et des événements ont été annulés ou se sont poursuivis dans des stades vides. Au cours de la dernière année, les athlètes de haut niveau se sont habitués à de longues périodes d’isolement et à se produire sur les plus grandes scènes du monde sans le rugissement des foules. Dans le même temps, les partisans ont trouvé de nouveaux moyens de connecter, depuis chez eux, avec leurs athlètes et équipes préférés.

Après l’annonce qu’aucun spectateur étranger ne pourrait entrer au Japon cet été pour les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020, les Jeux seront un spectacle unique. Ayant été reportés à 2021 en raison de la pandémie de la COVID-19, les Jeux représentent un défi pour les organismes de sport canadiens qui cherchent à développer leur base de partisans et à rehausser le profil de leur sport pendant les Jeux, malgré l’absence de spectateurs étrangers.

Heureusement, les organismes de sport canadiens, les diffuseurs, les ligues et les équipes ont eu près d’un an et demi pour s’adapter à la « nouvelle réalité » de la pandémie. Pendant ce temps, l’innovation numérique a stimulé l’engagement et fait évoluer l’expérience des partisans. Néanmoins, les principes fondamentaux de l’amateur de sport restent les mêmes : il s’agit de s’engager auprès de ses athlètes ou équipes préférés, de bâtir une communauté centrée sur le sport et de vivre des moments spéciaux.

Cet article se penche sur les leçons et enseignements d’un diffuseur de sport canadien, d’une organisation de sport et de divertissement professionnel, d’une entreprise de diffusion de sport, ainsi que d’une ligue et d’une équipe professionnelles. Leurs histoires offrent des stratégies et des exemples pour améliorer l’expérience de visionnement et d’engagement de tout spectateur.

Susciter l’engagement par l’innovation

Pour les organisations de sport, les entreprises et les diffuseurs canadiens, la pandémie a présenté de nouvelles opportunités et de nouveaux défis. Ces opportunités ont permis à des publics nouveaux et plus diversifiés de suivre le sport dans tout le pays. La force motrice derrière ces opportunités ? Les nouvelles technologies et l’innovation numérique.

Par exemple, en tant que partenaire officiel de diffusion d’Équipe Canada, CBC Sports a adapté sa couverture d’un large éventail de sports, du basketball au curling. Cela a été largement facilité par les nouvelles technologies que Monika Platek, productrice principale des médias sociaux à CBC Sports, aime appeler « les nouvelles choses brillantes que nous n’avions pas il y a un an. »

Homme portant des écouteurs parlant dans une caméra à l'intérieur d'un bureau.

Au cours de l’année écoulée, CBC Sports a commencé à utiliser les Instagram Reels, de courtes vidéos en ligne qui permettent aux Canadiens de vivre des moments à couper le souffle ou des exploits sportifs incroyables, et de partager à nouveau le contenu généré par les athlètes. L’introduction de StreamYard est une autre innovation découlant de la pandémie. En tant que plateforme de diffusion sociale facilement accessible pour les balados et les émissions web, StreamYard a permis à CBC Sports de produire des émissions spécifiques au sport avec des contributeurs de tout le Canada. Par exemple, les patineurs artistiques Dylan Moscovitch et Asher Hill ont animé That Figure Skating Show sur la chaîne YouTube de la CBC tout au long de l’hiver. De plus, la curleuse canadienne et personnalité médiatique Colleen Jones s’est jointe au journaliste de la CBC Devin Heroux pour animer That Curling Show. En mettant en avant des sports sous-représentés, CBC Sports a reçu d’excellents commentaires de la part de la communauté sportive et a touché de nouveaux partisans.

« StreamYard nous a permis d’abattre les barrières géographiques et de réunir soudainement toutes sortes de personnes dans le même espace virtuel », a expliqué Mme Platek.

À la manière de CBC Sports, de nombreuses ligues, équipes et entreprises au Canada ont tiré parti des innovations numériques pour se rapprocher des partisans et des spectateurs. Au niveau professionnel, Maple Leaf Sports & Entertainment Ltd. (MLSE), propriétaire d’équipes professionnelles basées à Toronto, dont les Maple Leafs de Toronto et les Raptors de Toronto, a créé la Digital Arena, où les partisans peuvent interagir entre eux et participer à des jeux en ligne. De même, la Canadian Premier League (CPL), une ligue professionnelle de soccer, a mis au point un « stade virtuel » en réalité augmentée pendant sa saison 2020, qui a amélioré l’expérience de visionnement pour les partisans qui regardaient le match depuis chez eux.

Duncan Fraser, directeur de l’expérience événementielle chez MLSE, affirme que son équipe « commence à utiliser beaucoup le terme “hybride” » lorsqu’elle discute des plans post-pandémie. Bien que tout le monde soit impatient de revenir aux sports et aux expériences des spectateurs en personne, certains avantages de l’expérience virtuelle seront probablement maintenus.

Par exemple, MLSE organise des ateliers pour les entraîneurs locaux de hockey et de basketball dans les installations d’entraînement respectives des Maple Leafs et des Raptors. Pendant la pandémie, ces ateliers ont été faits en ligne. Au lieu de la participation habituelle de 300 à 400 entraîneurs, la plateforme en ligne a permis de rejoindre 2 500 entraîneurs de 43 pays du monde entier. Bien qu’elle ne soit pas spécifique aux partisans, cette expérience a montré à MLSE que les plateformes virtuelles avaient le potentiel d’étendre la portée de l’organisation.

Two young female basketball athletes jump for the ball during a game.

En 2020 et 2021, les organisations ont accéléré leur mise en œuvre de services de diffusion pour les sports de jeunes, amateurs et scolaires. GameOnStream est une entreprise canadienne qui fournit une technologie de diffusion de pointe pour les ligues et les sites sportifs en Amérique du Nord. Utilisant la technologie de l’intelligence artificielle (IA) pour faire fonctionner ses systèmes de caméra au lieu d’un caméraman en personne, les services de GameOnStream sont devenus de plus en plus populaires pendant la pandémie.

« La pandémie a accéléré le rythme auquel les gens se rendent compte que s’ils n’ont pas de service de diffusion, ils devraient l’avoir, puis ils trouvent le moyen de le faire », a expliqué Bob Wilkinson, PDG de GameOnStream.

M. Wilkinson estime que « le service de diffusion a un effet positif sur l’engagement des gens à suivre et à soutenir le sport, en particulier chez les jeunes ». Ces avantages ne se limitent pas aux spectateurs, mais s’étendent également à l’analyse, à l’enseignement, à l’examen des vidéos de match et aux examens en cours de match pour donner des pénalités.

Des diffuseurs sportifs nationaux jusqu’aux services de diffusion indépendants, ces exemples montrent comment les nouvelles technologies et l’innovation numérique favorisent l’engagement des partisans et les expériences des spectateurs virtuels à tous les niveaux du sport, non seulement pendant la pandémie, mais aussi pour les années à venir.

Créer des liens et un sens de communauté

Si la technologie a permis de maintenir l’expérience des partisans à flot pendant la pandémie, elle ne constitue qu’une partie de l’équation. Au fond, être un amateur de sport, c’est créer des liens, que ce soit avec son équipe ou son athlète préféré, ou avec d’autres partisans. La signification et le développement de ces liens ont considérablement changé au cours d’une année marquée par la l’éloignement physique, la quarantaine et l’isolement. Bien qu’il se soit rapidement tourné vers l’engagement des amateurs pratiquement au début de la pandémie, le secteur du sport s’est surtout attaché à s’assurer que les liens étaient toujours établis et maintenus. Pour ce faire, les organisations de sport ont dû reconnaître certaines réalités et faire preuve de créativité.

« En tant que spécialistes du marketing, nous nous sommes demandé comment créer une expérience à domicile qui donne l’impression d’être dans l’arène. C’est impossible. C’est la beauté du sport en direct », a expliqué M. Fraser.

Rear view of female hockey spectators watching a hockey game in an arena.

MLSE a compensé cette réalité par une innovation poussée. Au printemps 2021, MLSE a lancé la Digital Arena pour présenter des éléments d’une salle de spectacle aux partisans à domicile. Tout en regardant un match des Maple Leafs ou des Raptors sur leur téléviseur, les partisans pouvaient accéder à la Digital Arena via une application pour téléphone intelligent. Cette application facilitait l’engagement des partisans en utilisant des outils tels que des concours de questions, des forums de discussion et des tirages 50/50. Les partisans ont ainsi pu se rapprocher de leurs équipes favorites, mais aussi les uns des autres, et développer un sentiment d’appartenance à la communauté.

Les matchs de la Ligue nationale de hockey (LNH) et de la National Basketball Association (NBA) ont également pu rejoindre des millions de partisans de façon constante grâce aux partenaires de diffusion tels que RDS, la CBC et Sportsnet. En fait, le nombre de téléspectateurs canadiens de hockey pendant la pandémie a considérablement augmenté par rapport aux années précédentes.

Bien que MLSE ait pris des mesures pour promouvoir l’engagement des partisans pendant les matchs, elle a également réalisé que la plupart des expériences des amateurs ont lieu en dehors des matchs. « Il y a un an, un groupe d’événements en direct faisant face à une pandémie n’était pas nécessairement excitant, mais nous avons créé une tonne d’expériences incroyables à la maison pour nos partisans qui ont été rehaussées tout au long de l’année », a déclaré M. Fraser.

L’équipe chargée de l’expérience événementielle de MLSE a planifié des centaines d’événements allant d’appels Zoom personnels avec les légendes des Maple Leafs à des leçons de cuisine avec les chefs de MLSE, en passant par l’envoi de rondelles le jour du match aux heureux détenteurs de billets de saison. Ces idées variées et créatives ont permis aux partisans de toutes sortes de s’enthousiasmer et de rester connectés avec leurs équipes préférées. MLSE a efficacement couplé ses expériences de jeu, comme la Digital Arena, avec des expériences hors jeu, comme les rencontres virtuelles, qui impliquent continuellement les bases de partisans des équipes.

Cela dit, MLSE a eu la chance d’entrer dans la pandémie avec des ressources suffisantes et des bases de partisans importantes et de longue date pour ses équipes. Pendant ce temps, les sports et les ligues moins connus ont dû trouver des moyens d’établir des liens avec de nouveaux amateurs et utiliser des ressources plus limitées pour atteindre leurs partisans. Par exemple, le soccer canadien est resté un sport centré sur les partisans, avec des groupes de dévoués et des adeptes fidèles tout au long de la pandémie. Cela n’est nulle part plus évident qu’en Nouvelle-Écosse, où se trouve le Halifax Wanderers Football Club (HFX Wanderers). Bien que le HFX Wanderers soit une toute nouvelle équipe, ses partisans se sont regroupés pour former une communauté dynamique et inclusive dont l’influence s’étend au-delà du sport.

Side-view of a men's soccer team lined up in two rows before the start of a match. Wearing blue uniforms.

La devise du club, #TogetherFromAways (ensemble de loin), illustre la force de la communauté de l’équipe face aux défis. Le directeur du marketing et de la marque des HFX Wanderers, Dylan Lawrence, a déclaré : « À Halifax, nous n’avons pas ces grandes franchises de la LNH ou de la NBA. Je pense qu’il y a beaucoup de gens dans cette communauté qui avaient besoin d’une plateforme comme les Wanderers pour montrer cet amour les uns pour les autres et le soutien du jeu. »

M. Lawrence décrit également la pandémie comme « une bénédiction déguisée; il était bon pour nous d’avoir l’occasion de comprendre un peu mieux le marché sans que le soccer soit le principal centre d’intérêt ». Cela a aidé le club à trouver de nouvelles façons d’interagir avec ses partisans et d’établir sa présence au sein de la communauté d’Halifax. Par exemple, les joueurs des HFX Wanderers ont participé à des initiatives de vaccination et ont établi des relations avec des clubs de soccer locaux pour les jeunes. Les partisans ont répondu de la même manière. Un exemple est celui de la « superfan » Missy Searl, plus connue sous le nom de « Mama Searl ». Elle a cuisiné et livré des repas personnalisés aux joueurs de l’HFX lors du plus récent confinement de la Nouvelle-Écosse. Tout au long de la pandémie, les HFX Wanderers et les partisans ont noué de nouveaux liens et approfondi les liens préexistants.

MLSE et HFX Wanderers représentent les extrémités opposées du spectre du sport professionnel au Canada. L’une possède certaines des franchises sportives les plus connues au Canada, tandis que l’autre se construit à partir de rien dans le cadre d’une nouvelle ligue. Cependant, tous deux ont reconnu l’importance de rester en contact avec les partisans pendant la pandémie en continuant à bâtir leurs communautés sportives respectives.

Créer des moments spéciaux

La pandémie a donné au sport l’occasion d’attirer de nouveaux publics et d’expérimenter des technologies de pointe. Mais l’aspect le plus passionnant de la vie d’un partisan de sport reste le même : les moments spéciaux où on est rivé sur le bord de notre siège. Ce sont ces moments qui rendent le sport mémorable.

Groupe de supporters regardant un match de football sur le canapé de leur domicile. Ils célèbrent un but.

Heureusement, il n’est pas nécessaire d’être sur place pour vivre ces émotions. Des millions de Canadiens et de Canadiennes ont célébré le but en or de Sidney Crosby en 2010 à la maison avec leur famille et leurs amis. Des foyers entiers ont applaudi depuis leur divan lorsque Penny Oleksiak est revenue en force pour remporter l’or au 100 m en nage libre à Rio de Janeiro. Dans tout le pays, des partisans ont célébré le championnat 2019 des Raptors de Toronto. Malgré les circonstances difficiles de la pandémie, des moments comme ceux-là n’ont pas disparu. Les amateurs peuvent les vivre depuis chez eux, et la pandémie a même rendu ces moments plus accessibles à toute la population canadienne.

« Au début [de la pandémie], nous étions toujours à la recherche de la plus grande et de la meilleure idée. Comment allons-nous faire en sorte que des milliers de personnes regardent le match ensemble? », a expliqué M. Fraser de MLSE. Cette idée s’est avérée être un piège. Comme MLSE l’a rapidement compris, l’engagement des partisans dépend souvent moins de la taille de la foule que de la qualité de l’expérience.

« Les gens en ont assez des écrans. À moins que ce moment ne soit vraiment spécial, ou qu’il ne soit propre à cette personne, cela n’en vaut pas la peine », a ajouté M. Fraser.

C’est ce qui a incité MLSE à mettre en place des rencontres virtuelles plus petites et des expériences personnalisées qui ont créé des moments spéciaux pour les partisans et les athlètes. Alors que les rencontres en personne peuvent parfois être gênantes pour les athlètes professionnels, M. Fraser affirme que les joueurs ont eu d’excellents commentaires sur les événements virtuels de cette année : « Ils étaient drôles et engageants. Les joueurs n’ont pas arrêté de parler. Ils ont adoré partager leurs histoires. »

Il est intéressant de noter que la pandémie a suscité une nouvelle soif de « moments spéciaux » au niveau local également. Les membres de la famille étant souvent dans l’impossibilité d’assister aux entraînements et aux compétitions de leurs enfants en raison des limites de capacité et des exigences d’éloignement physique, la technologie de diffusion en continu a joué un rôle clé en permettant aux familles, aux amis et aux camarades de classe d’assister aux événements sportifs des jeunes et des écoles.

Les parents qui ne peuvent pas se rendre à un match peuvent quand même regarder leurs enfants. Et les élèves peuvent encourager l’équipe de leur école à distance. « Vous pouvez regarder le match depuis le stationnement sur votre téléphone ou sur votre tablette à la maison. Tous les matchs sont en direct et sur demande », a expliqué M. Wilkinson en parlant de GameOnStream.

Les personnes âgées, qui ont été particulièrement isolées pendant la pandémie en raison de problèmes de santé, peuvent également regarder leurs petits-enfants sur le terrain, le court ou la glace, depuis leur ordinateur.

« Nous recevons des lettres et des notes incroyables de grands-parents qui ont pu voir leurs petits-enfants », a ajouté M. Wilkinson.

Il y a peut-être moins de gens dans les tribunes pour voir un but spécial, mais il y en a beaucoup plus derrière un écran.

Vers une « nouvelle réalité » pour l’engagement des partisans

Family in red and white sports jerseys cheering in living room

Avec Tokyo 2020 à l’horizon et Beijing 2022 par la suite, les leçons tirées de la pandémie en matière d’engagement des partisans sont déjà mises en pratique. CBC Sports a étendu son utilisation de la plateforme StreamYard pour couvrir les essais olympiques de Natation Canada ainsi que le dernier tournoi de qualification olympique de l’équipe masculine de basketball du Canada, à la fin juin. En outre, une soirée de surveillance virtuelle à laquelle participeront des invités et des commentateurs est prévue pour la cérémonie d’ouverture de Tokyo 2020, le 23 juillet. Et si une petite délégation de médias se rendra au Japon cet été, la majeure partie de la couverture olympique et paralympique proviendra du Canada.

« Nous sommes vraiment en bonne position pour aborder les Jeux depuis cette sorte d’espace virtuel, car nous le faisons maintenant depuis 16 mois. Nous avons beaucoup innové et changé au cours de l’année dernière, et je pense que nous sommes vraiment prêts à aborder ces jeux depuis nos bureaux à domicile », a déclaré Mme Platek de CBC Sports.

Dans les moments difficiles, le sport s’est avéré être un facteur d’unité pour les partisans du monde entier. Face à cet immense défi, les entreprises et les organisations de sport canadiennes ont adopté plusieurs stratégies innovantes pour faire participer leurs partisans de manière virtuelle et renforcer les communautés centrées sur le sport. Qu’il s’agisse d’appels Zoom personnels avec des athlètes ou de nouveaux programmes spécifiques au sport, l’innovation numérique continue de prospérer et de connecter les partisans entre eux et avec les moments spéciaux qu’offre le sport. Pendant ce temps, la communauté sportive continue de se développer.

Comme le fait remarquer Dylan Lawrence de HFX Wanderers, cette année pour les partisans de sport a consisté à « reconnaître que nous errons tous individuellement, mais c’est lorsque nous errons ensemble que la vie est comme elle devrait être. »


Points saillants


Le SIRC a demandé à Teddy Katz, ancien journaliste sportif, de rencontrer (virtuellement) les dirigeants du Comité olympique canadien (COC) et du Comité paralympique canadien (CPC) pour jeter un coup d’œil aux coulisses des défis de la préparation de deux Jeux olympiques et paralympiques pendant la pandémie mondiale. Après un report d’un an, les Jeux d’été, qui se dérouleront à Tokyo, au Japon, auront lieu seulement 6 mois avant le coup d’envoi des Jeux d’hiver à Pékin, en Chine.

Lors des conversations avec les responsables du COC et du CPC, quelques thèmes clés se sont dégagés au sujet de ces Jeux, qui seront comme nous n’en aurons jamais vus auparavant. Cet article nous apprend que les athlètes, les entraîneurs et le personnel ont été confrontés à d’énormes défis et ont dû gérer comme jamais des risques, de l’incertitude, la sécurité, les communications et leur santé mentale.

Les risques : Y aller ou ne pas y aller

Stade olympique de Tokyo dans la ville de Shinjuku, Tokyo, Japon
Stade olympique de Tokyo dans la ville de Shinjuku, Tokyo, Japon

Depuis que les Jeux ont été reportés en 2020, des questions subsistent quant à leur maintien et au bien-fondé du risque encouru. Le Comité international olympique et le Comité international paralympique ont travaillé en collaboration avec des experts de l’Organisation mondiale de la santé pour trouver un moyen d’organiser les Jeux en toute sécurité. Mais la population japonaise est nerveuse. Le déploiement des vaccins a été lent au Japon, et les sondages montrent que de nombreuses personnes s’opposent à ce que les Jeux se déroulent en pleine pandémie. Avec 15 000 athlètes olympiques et paralympiques qui doivent arriver cet été, ainsi que des milliers de médias, de commanditaires et d’autres parties prenantes, certains craignent que les Jeux ne deviennent une boîte de Petri pour le virus.

Grace Dafoe, membre de l’équipe nationale de développement du Canada en skeleton, comprend mieux que quiconque ces inquiétudes. Mme Dafoe a contracté la COVID-19 en avril par l’intermédiaire d’un contact proche alors qu’elle s’entraînait à Calgary. Elle dit que cela l’a assommée. Elle a ressenti une fatigue incroyable, une horrible toux sèche et des maux de tête violents. « C’était effrayant et différent de tout ce que j’avais ressenti auparavant. »

Pourtant, Mme Dafoe ne s’inquiète pas de la tenue des Jeux. « Il y a un risque à aller à l’épicerie chez soi, à Calgary. Il y a des risques partout. Nous devons simplement l’accepter. » Elle dit que ses inquiétudes ont été apaisées lorsque les comités olympique et paralympique canadiens ont fait le geste spectaculaire l’an dernier de se retirer des Jeux en 2020.

« L’une des choses les plus réconfortantes pour moi a été en fait lorsque le Canada a été le premier à se retirer de Tokyo. Je pense que cela m’a envoyé un message en tant qu’athlète de sports d’hiver, à savoir qu’ils vont avoir nos intérêts supérieurs à l’esprit quand il s’agit de notre santé. »

L’incertitude : Un pré-Jeux pas comme les autres

Les temps n’ont jamais été aussi difficiles pour les athlètes olympiques et paralympiques du Canada, avec le report des Jeux de Tokyo. Les athlètes s’entraînent de chez eux et ne peuvent pas voyager, les épreuves de qualification sont annulées et les athlètes en situation de handicap ne peuvent pas être classés. Karen O’Neill, directrice générale du CPC, affirme que tout le monde ressent un stress sans précédent. « Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu une période aussi soutenue où nos entraîneurs, nos athlètes et les membres du sport ont été autant mis à l’épreuve et où on leur a demandé de réaliser autant de mesures d’adaptation. »

David Shoemaker, directeur général du COC, et Marnie McBean, ancienne rameuse olympique et chef de mission de l’équipe olympique canadienne à Tokyo, ont coanimé un dîner-causerie du Canadian Club, organisé virtuellement en mai. Ils se sont relayés pour se poser des questions et évoquer la difficile préparation des Jeux.

Tokyo 2020 Olympic Games« Tokyo allait être des Jeux très faciles au départ », a rappelé Mme McBean à M. Shoemaker et à l’auditoire. Le CIO voyait les Jeux comme une valeur sûre. Elle a ajouté qu’ils voulaient éviter une partie du chaos auquel ils ont été confrontés lors des Jeux précédents en Russie, avec des coûts exorbitants, et au Brésil, avec ses problèmes financiers, le virus Zika et d’autres problèmes.

La réalité est que la pandémie a fait de ces Jeux l’un des plus difficiles jamais organisés. « Ces obstacles, et dans certains cas d’énormes défis, sont des choses dont nous devons tenir compte dans ce voyage vers Tokyo », a déclaré M. Shoemaker.

Chaque athlète, chaque sport, a été touché à sa manière. Mme McBean explique que les nageurs, par exemple, ont été hors de l’eau et n’ont pas pu s’entraîner comme ils le feraient normalement pendant 120 jours en raison de la fermeture des installations pendant la pandémie. « Il y a un événement olympique qui se produit chaque jour. Et il y a des éléments olympiques qui ne se produisent pas tous les jours. Cela a été un véritable défi. »

« Mais c’est ça l’Olympisme, non? C’est toute l’idée qui fait que les gens se disent “Oh, c’est une tâche herculéenne ou de taille olympique”. Ça a toujours été difficile. Il n’y a jamais eu de ligne droite vers l’or olympique. »

Canadian Paralympic Committee logo« L’incertitude qui a été difficile à gérer se poursuivra tout au long des Jeux », a déclaré Catherine Gosselin-Després, directrice exécutive du sport pour le CPC. Pendant les Jeux, les organisateurs de Tokyo appliquent les directives strictes liées à la COVID 19 pour limiter les déplacements de chacun. Ils se rendront à leurs épreuves et retourneront ensuite au village olympique. « Nous avons travaillé avec les organisations nationales de sport pour essayer d’expliquer l’environnement. Mais évidemment, aucun d’entre nous n’a vécu cela auparavant. »

Au moment des entrevues, à moins de 60 jours des Jeux, les planificateurs olympiques et paralympiques canadiens connaissent habituellement presque tous les détails, jusqu’à la taille des poignées de porte des quelque 400 athlètes qui se rendront aux Jeux olympiques et des 130 athlètes qui se rendront aux Jeux paralympiques. Normalement, les planificateurs auraient fait de nombreux voyages sur le site pour se préparer aux Jeux. Mais cela n’a pas été le cas pendant la pandémie. Les Jeux d’hiver de Pékin débutant seulement 6 mois après les Jeux d’été de Tokyo, les planificateurs vont faire du copier-coller pour essayer de réutiliser bon nombre de leurs plans de Tokyo pour Pékin.

Céline DesLauriers, directrice principale des Jeux au COC, explique que le plan directeur compte 20 000 lignes. Son équipe logistique est passée de l’utilisation de feuilles de calcul Excel à un logiciel en ligne qui lui permet de suivre les modifications en temps réel. Au lieu d’expédier le matériel et les équipements sportifs nécessaires aux équipes, comme ils l’ont fait par le passé, ils affrètent un avion-cargo.

Un autre point délicat concerne l’organisation des voyages. Selon les nouvelles directives liées à la COVID 19, les athlètes ne peuvent s’enregistrer au village des athlètes que sept jours avant la compétition. Ils doivent repartir dans les 48 heures suivant la fin de leur compétition. Pour un sport d’équipe, il faudra jongler avec toutes les personnes concernées lorsque des équipes seront éliminées.

« Normalement, quelques mois avant l’ouverture du village, les organisations nationales de sport savent à peu près qui vient et tout. Elles attendent simplement la qualification finale. Ce que nous voyons, c’est qu’en ce moment, tout est poussé jusqu’aux dernières secondes. Nous apprenons simplement à être agiles et à nous adapter », a expliqué Mme DesLauriers.

La priorité : la santé et la sécurité

Le COC et le CPC ne publient pas les repères de performance qui précèdent habituellement les Jeux. Bien qu’ils sachent que la plupart des athlètes chercheront à monter sur le podium, ils ne veulent pas que quiconque ressente une pression supplémentaire. Selon Mme O’Neill du CPC, le bien-être général de l’équipe canadienne est le principal objectif à Tokyo.

« Ce qui me tient éveillée la nuit, c’est mon engagement personnel et professionnel envers la responsabilité de veiller à ce que l’Équipe Canada soit soutenue. L’objectif principal est que tout le monde soit en sécurité et en bonne santé, à la fois avant et pendant les Jeux de Tokyo et au retour. »

M. Shoemaker, du COC, affirme que cela inclut également la sécurité des habitants du pays hôte. Jusqu’à présent, le Japon a fait un assez bon travail pour minimiser les infections par le virus. Avec une population plus de trois fois supérieure à celle du Canada, le Japon a enregistré la moitié de notre nombre de cas et de décès. Et il existe de nombreuses contre-mesures pour la COVID 19 pour que les choses restent ainsi pendant les Jeux. Il s’agit notamment d’avoir deux tests négatifs avant de partir, de tester tout le monde quotidiennement à l’arrivée et de garder tout le monde confiné dans le village ou sur les sites de compétition.

Red striped line sign for keeping social distance. Woman standing behind a warning line during covid 19 coronavirus quarantine. « Tout le monde doit effacer de son esprit ce qu’il pense d’une cérémonie d’ouverture ou d’une compétition. Il n’y aura pas de spectateurs étrangers. Il n’y aura pas d’amis ni de famille. Nous n’aurons pas de Maison olympique du Canada à Tokyo. Cela ne garantit pas une sécurité totale, mais nous faisons de notre mieux pour donner la priorité à la santé de toutes les personnes concernées », a déclaré M. Shoemaker.

Mme Gosselin-Després, du CPC, affirme que de nombreux athlètes ont reçu leur premier vaccin et qu’ils ont poussé un soupir de soulagement lorsqu’ils ont appris en mai que Pfizer ferait don de deux doses pour chaque athlète qui souhaite se faire vacciner. « Pour nous, c’était la clé. Je pense que les athlètes auraient probablement eu des questions s’il n’y avait eu qu’une seule dose. Mais maintenant, avec l’annonce, je pense que cela va aider tout le monde. » Cependant, le vaccin Pfizer n’est pas approuvé dans tous les pays et il pourrait encore y avoir des tests COVID-19 positifs même parmi ceux qui ont été vaccinés.

Stephanie Dixon, ancienne athlète vedette des Jeux paralympiques et aujourd’hui chef de mission du CPC de Tokyo, affirme que la COVID-19 ne fait qu’ajouter au stress habituel des performances aux Jeux. « Je ne pense pas que nous puissions sous-estimer ce niveau de stress, a déclaré Mme Dixon. « Les gens vont être nerveux, s’ils sentent un chatouillement dans leur gorge. Chacun d’entre nous dans le monde a soudainement donné un nouveau sens au fait d’avoir un chatouillement dans la gorge ou d’avoir le nez qui coule. »

Le CPC et le COC prévoient toujours de nombreux scénarios différents. Pour Tokyo, cela inclut un certain nombre de plans spécifiques à la COVID-19. Par exemple, que faire s’il y a un cas positif? Et que se passe-t-il s’il y a un faux positif qui oblige quelqu’un à manquer son épreuve? Ce sont là quelques-unes des nouvelles questions qu’ils doivent examiner.

Trouver de nouveaux moyens de communiquer et de se connecter

Chaque article de presse en provenance du Japon a suscité des doutes sur les Jeux et ajouté à l’incertitude. Il a été difficile de séparer la réalité de la fiction. C’est pourquoi une partie fondamentale des plans du CPC et du COC pour Tokyo et Pékin consiste à communiquer et à fournir des mises à jour constantes des derniers faits à toutes les parties prenantes. Depuis l’automne, les deux comités ont adopté une approche de communication de crise.

En cas de crise, les experts en communication affirment qu’il est important que les dirigeants indiquent clairement ce qu’ils savent, ce qu’ils ne savent pas et quand ils espèrent faire le point sur ce qu’ils ne savent pas. Selon Mme DesLauriers, du COC, « c’est exactement la stratégie que nous avons adoptée dans toutes nos communications ».

En tant que chefs de mission, Mme Dixon et Mme McBean ont rencontré pratiquement toutes les deux semaines les athlètes et les autres parties prenantes. « C’est le plus grand engagement avec les athlètes que j’ai jamais vu avant les Jeux, a affirmé Mme Dixon. Je pense qu’il est important que nous les réunissions dans une pièce virtuelle, au sens figuré, car ils peuvent entendre les uns des autres ce que chacun a vécu. Cela nous aide, en tant que personnel de soutien, à entrer dans l’esprit des athlètes et à voir ce dont ils ont besoin de notre part. »

Canadian spectators cheer on Wheelchair Tennis athlete at Lima 2019 Olympic Games
Photo: Scott Grant/Canadian Paralympic Committee

Avant la pandémie, Mme McBean s’attendait à parcourir le pays et à fournir un autre type de motivation. « Soudainement, mes interactions avec l’équipe et les conversations que nous avions avec les athlètes ne portaient plus sur cette gestion ambitieuse et amusante vers le podium. Il s’agissait plutôt de gérer les éléments de vie. »

Mme McBean a mentionné aux différentes équipes et athlètes que la peur et le doute qu’ils peuvent ressentir font partie du parcours de chaque athlète. Elle leur a dit de ne pas s’inquiéter des grandes choses et de miser sur les petites choses qui les rendent meilleurs, et c’est là que les grandes choses arrivent.

Mme Dixon explique qu’au moment des Jeux, l’un des problèmes auxquels l’équipe doit faire face concerne l’éloignement physique qu’il doit respecter lorsqu’elle ne participe pas à des compétitions. « L’une des principales mesures est de rester à l’écart les uns des autres. Si nous ne pouvons pas nous rapprocher physiquement les uns des autres, nous ne pouvons pas applaudir et encourager. Comment pouvons-nous avoir un sentiment d’unité d’équipe? »

Elle ajoute qu’ils cherchent des moyens créatifs d’unir l’équipe. Ils envisagent de demander aux athlètes de mettre des notes autocollantes avec des messages les uns pour les autres, ou d’organiser des cérémonies virtuelles de reconnaissance de l’équipe et de remise des médailles tous les jours à Tokyo.

« Au final, lorsque les athlètes s’isolent après leurs épreuves et retournent dans leurs chambres, nous réfléchissons à la manière de briser ces murs d’isolement de manière virtuelle. »

Un accent sur la santé mentale

Le sentiment d’incertitude prolongé qui s’ajoute au stress habituel des Jeux a créé un terrain fertile pour l’anxiété. Elle fait des ravages chez les athlètes, comme dans le reste de la société. Susan Cockle est une psychologue qui travaille avec le CPC. Elle sera sur place à Tokyo en tant que responsable de la santé mentale. C’est la première fois que le CPC a une personne avec ses fonctions aux Jeux.

Creative silhouette image of the brain, shown with gears and lights.Elle explique que l’anxiété est en fait la façon dont le corps et le cerveau nous protègent en tant qu’êtres humains. Lorsque les choses sont incertaines, nous sommes en état d’alerte. « C’est comme si notre moteur psychologique émotionnel fonctionnait à plein régime depuis un certain temps. Lorsque notre anxiété – notre moteur – a fonctionné à plein régime, il ne faut pas grand-chose pour qu’il tombe en panne, a expliqué Mme Cockle. C’est pourquoi nous avons besoin d’un service continu pour le moteur, pourquoi nous voulons mettre en œuvre des mesures d’atténuation en matière de santé mentale. Nous voulons faire de la prévention pour que le moteur fonctionne à une température plus basse et ne s’éteigne pas. »

Normaliser la conversation et créer un soutien social autour de la santé mentale et du bien-être sont deux des moyens les plus importants pour y parvenir. M. Shoemaker affirme que le COC a également mis l’accent sur cet aspect. « Nous avons constaté que c’est très important pour nous, alors que nous envoyons notre équipe à deux Jeux en six mois, de nous concentrer sur l’état de santé des gens. Je me suis surpris à poser des questions que je n’aurais jamais songé à poser il y a quelques années : Comment allez-vous et comment vous sentez-vous? Et j’ai réussi à faire parler les gens et à les faire s’ouvrir à moi. »

Selon Mme Cockle, il est important de prendre des nouvelles et elle recommande de poser des questions précises pour aider les gens à cibler leurs réponses. « La question “Comment allez-vous, considérant la COVID-19?” est importante. Si vous pouvez faire en sorte que cette question soit un peu plus circonscrite, les gens sont plus susceptibles de répondre plus sincèrement », a-t-elle ajouté. Si vous posez la question “Comment allez-vous aujourd’hui?”, vous avez plus de chances d’obtenir une émotion. C’est ce que nous voulons. Nous voulons que ce type de réponses soit réel et ouvert. En normalisant cela, les gens peuvent se sentir moins seuls. »

Selon Mme DesLauriers du COC, les athlètes ne sont pas les seuls à être préoccupés par la santé mentale. « C’est aussi pour tout le personnel de soutien et l’équipe de mission qui seront sur place. À titre d’exemple, je serai à Tokyo pendant 44 jours. Je ne suis pas habituée à porter un masque tous les jours, à devoir faire un test tous les jours, à faire le travail qui est normalement assez dur, amplifié par toutes les contre-mesures et les restrictions liées à la COVID-19 qui nous seront imposées. »

Si les choses tournent mal, le COC et le CPC ont mis en place des plans prévoyant un soutien supplémentaire, une plus grande ouverture et davantage de points de contact. Les athlètes seront informés de l’existence de ressources supplémentaires par le Plan de match ou le Centre canadien pour la santé mentale et le sport.

Marie-Claude Molnar competes in Para Cycling at 2019 Paralympic Games in Lima, Peru
Photo: Dave Holland/Canadian Paralympic Committee

Selon Mme Cockle, des consultants en performance mentale aident également à la préparation de la santé mentale. Penny Werthner est l’une d’entre eux. Elle aide l’équipe d’athlétisme olympique et l’équipe d’athlétisme paralympique, entre autres athlètes. Mme Werthner travaille toujours avec les athlètes et les équipes sur le contrôle des distractions et la concentration, l’agilité émotionnelle, la gestion des déceptions et l’acceptation du chaos et de l’incertitude. 

Selon Mme Werthner, la COVID-19 a ajouté quelques nouveaux éléments. « Il y aura vraisemblablement des distractions provenant de personnes dont le test est positif, que vous ayez été vacciné ou non. C’est toute une considération supplémentaire à laquelle nous n’avons jamais été confrontés auparavant. » Mme Werthner dit que le fait d’en parler à l’avance aide les athlètes à se préparer si cela se produit.

Elle ajoute que la gestion de l’isolement est un autre élément nouveau. « Lors des Jeux olympiques précédents, les athlètes étaient accompagnés de leurs amis et de leur famille. Pour beaucoup, c’est un réconfort. Ils peuvent en fait échapper aux Jeux olympiques pendant un jour ou deux. » Mais les athlètes n’auront pas ce même luxe à Tokyo. « Il n’y a vraisemblablement pas d’échappatoire. Vous ne pourrez pas vous promener dans la ville de Tokyo et faire quelque chose d’amusant », a expliqué Mme Werthner.

C’est une préoccupation de Mme Dixon du CPC. « Il y a tellement de stress et de tension qui s’accumulent à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques. Que ce soit la performance que vous attendiez ou non, vous avez toujours besoin d’une détente après. » Après des années de préparation, Mme Dixon s’inquiète du fait que de nombreux athlètes risquent de passer à côté de l’ambiance et de l’engouement que suscitent normalement les liens avec leurs coéquipiers et les performances devant les supporters dans les tribunes. C’est pourquoi elle dit que l’équipe doit s’occuper de la santé mentale avant, pendant et après les Jeux, et elle est heureuse de voir le soutien offert. « Nous n’avons jamais été aussi concentrés sur la santé mentale et le bien-être lors des Jeux », a-t-elle mentionné. 

Mais malgré les défis que représente la préparation de ces Jeux olympiques et paralympiques atypiques, Mme Dixon est convaincue que le monde verra la force, le courage et la détermination de l’esprit humain comme nous ne l’avons jamais vu auparavant. 

« Nous verrons de grandes performances réalisées et alimentées par ces grands défis et cette adversité. C’est incroyable ce que nous pouvons accomplir quand on ne nous donne pas le choix. »

Le SIRCuit de l’été 2021 est maintenant disponible !

Le SIRCuit est conçu pour mettre en lumière des recherches et des idées importantes pour faire progresser le système sportif canadien. Avec les Jeux olympiques et paralympiques d’été à Tokyo à l’horizon et les Jeux d’hiver à Beijing qui se profilent à l’horizon, cette édition du SIRCuit se consacre aux questions et aux tendances qui seront au cœur des Jeux (et de leur suivi).

Les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo seront l’occasion pour les athlètes canadiens de briller. Pour beaucoup d’entre eux, le chemin du développement n’a pas été une ligne droite du terrain de jeu au podium. Apprenez-en plus sur le Camp des recrues RBC et Paralympiens recherchés – deux programmes conçus pour soutenir le développement des athlètes au Canada et aider à constituer le bassin de futurs athlètes qui monteront sur le podium.

Dans un sondage sur le report des Jeux de Tokyo 2020 mené auprès d’athlètes d’équipes nationales réalisé par Plan de match en 2020, 34 % des personnes interrogées ont déclaré que le report des Jeux avait modifié leur plan de retraite du sport. Certains ont déclaré qu’ils devraient prendre leur retraite plus tôt que prévu, tandis que d’autres ont choisi de repousser leur retraite d’une année supplémentaire.

« Une carrière athlétique d’excellence » est un concept de la psychologie du sport qui s’intéresse à la capacité d’un athlète à mener une carrière saine, réussie et durable dans le sport et dans la vie. Cela signifie que l’athlète s’efforce d’atteindre des objectifs significatifs dans le sport et la vie tout en satisfaisant ses besoins psychologiques de base et en maintenant sa santé et son bien-être (Stambulova, Ryba et Henriksen, 2020). Ce concept est complété par une approche globale du développement de l’athlète qui tient compte des interconnexions entre les différentes sphères de la vie d’un athlète (par exemple, le sport, l’éducation/la carrière, la famille/les relations, les finances). Selon Friesen et Orlick (2010), une approche globale est sous-tendue par trois postulats clés :

  1. L’environnement non sportif peut affecter les performances sportives d’un athlète.
  2. L’atteinte de bonnes performances athlétiques est facilitée par le développement de l’athlète comme individu.
  3. En tant qu’êtres humains, nous fonctionnons selon quatre dimensions (comportement, pensée, émotions et physiologie), et un changement dans une dimension affecte les autres.

Lorsqu’un athlète trouve l’équilibre entre les différentes sphères de la vie et du sport, il a trouvé « la zone ». Être dans cette zone, c’est continuer à grandir en tant qu’individu, dans le sport comme en dehors.

Dans le meilleur des cas, l’équilibre entre les exigences d’un athlète de haut niveau et le reste de sa vie est une tâche méticuleuse et difficile qui demande du temps et de l’énergie. Avec le report des Jeux de Tokyo en 2020, le plan de match des athlètes des équipes olympiques et paralympiques a déraillé, non seulement au Canada, mais dans le monde entier.

Sondage de Plan de match

En mars 2020, Plan de match – le programme canadien de bien-être total des athlètes visant à aider les athlètes des équipes nationales à mener une vie meilleure et complète – a mené un sondage auprès d’athlètes d’équipes nationales sur la connaissance et l’utilisation des ressources de soutien disponibles dans le cadre de Plan de match (par exemple, soutien de carrière, consultations en santé mentale, webinaires, activités de réseautage, etc.). Les athlètes ont également été interrogés sur les répercussions de la pandémie et du report des Jeux dans d’autres domaines de leur vie.

Male athlete with a disability sitting in gym, uncertain

Sur les 191 athlètes interrogés, 34 % ont déclaré que le report des Jeux avait modifié leur plan de retraite du sport. Certains ont déclaré qu’ils devraient prendre leur retraite plus tôt que prévu, tandis que d’autres ont choisi de repousser leur retraite d’une année supplémentaire. Au moment du sondage, 11 % des athlètes se demandaient encore s’ils devaient prendre leur retraite maintenant ou continuer une année de plus.

Toutefois, l’analyse des 74 commentaires sur cette question permet de mieux comprendre les répercussions de la pandémie sur leur retraite, leur éducation et leur emploi :

Mon partenaire (d’entraînement) a décidé de jeter l’éponge et d’arrêter la compétition. J’ai quitté mon emploi à plein temps et je suis parti dans une autre province pour organiser notre entraînement et notre partenariat. Aujourd’hui, au niveau mondial, il n’y a pas de partenaire potentiel pour moi au Canada et je ne sais pas si je pourrai participer à nouveau à la compétition.

Tout cela a été difficile, car ce devait être ma dernière saison, et je ne sais toujours pas si des compétitions auront lieu et quand.

J’étais censé aller à l’école de droit après les Jeux olympiques; j’ai été admis à l’école de droit et tout est prêt pour commencer cet automne.

Les délais et les processus d’admission prévus pour entrer en médecine ont tous été changés.

J’occupe un emploi qui ne me convient pas et je rate des occasions de changement, alors qu’elles étaient nombreuses avant que cette situation ne se produise.

L’appréciation du temps : Voir le bon côté des pires situations

Comme toute médaille a deux faces, il est intéressant d’examiner les perceptions des athlètes sur les effets positifs du report. En effet, 18 % des athlètes ayant fourni des commentaires ont décrit avoir pris ce temps pour réfléchir à leur avenir, explorer leurs intérêts et développer leurs stratégies personnelles pour atteindre un équilibre. Des blessures ont été guéries, des relations ont été solidifiées. Soudainement, dans leur vie achalandée, des athlètes ont pu prendre du temps pour eux, réfléchir à leur vie et à leur bien-être.

Cela m’a donné l’occasion de pouvoir réellement prendre du temps pour moi et réfléchir.

Cela m’a fait prendre conscience que je dois trouver une solution pour la vie après le sport.

Le temps passé loin du sport m’a donné le temps et l’espace mental nécessaires pour explorer mes futures options de carrière et créer un plan pour y parvenir en fonction de mes intérêts.

Comprendre la situation de l’athlète de manière globale

Les résultats du sondage renforcent le fait que toutes les sphères de la vie sont connectées – lorsqu’une sphère est touchée, il y a un effet d’entraînement sur les autres qui demande de l’attention. Les expériences de stress, d’anxiété, de sentiments d’impuissance, de tristesse et d’étranges sentiments de soulagement des athlètes ne sont pas seulement attribuées aux conséquences de la pandémie sur leur entraînement et leurs compétitions; elles sont également liées aux conséquences sur les autres sphères de leur vie.

Lorsque nous intervenons ou soutenons des athlètes, quel que soit notre rôle, il est important d’avoir une vision globale de la situation dans laquelle ils se trouvent. Que le changement soit causé par les effets continus de la pandémie, le déménagement dans une autre province ou un autre territoire, une blessure, le décès d’un ami ou d’un membre de la famille, ou la fin d’une relation, nous devons aborder la situation de manière globale. Pour que les athlètes puissent retrouver leur zone, ils doivent évaluer les répercussions sur toutes les sphères de leur vie, une par une. Cela peut être déstabilisant et épuisant. C’est dans ces moments-là que les programmes d’aide tels que Plan de match deviennent essentiels pour le bien-être des athlètes. En travaillant ensemble, en s’entraidant, en rééquilibrant les sphères pour s’adapter à la nouvelle réalité, les athlètes canadiens pourront trouver l’harmonie et le bien-être. C’est un travail qui peut sembler laborieux, mais qui est possible et qui en vaut la peine.  Redéfinir et évaluer l’équilibre n’est pas une destination, mais un voyage continu qui favorise la réussite dans le sport et dans la vie. Et n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul dans ce voyage. N’hésitez pas à tendre la main et à faire bon usage de toutes les ressources disponibles.


À propos de Plan de match

Plan de match, parrainé par Deloitte, est un programme canadien de mieux-être global qui vise à aider les athlètes des équipes nationales à vivre une vie meilleure et bien remplie. Plan de match est une collaboration entre le Comité olympique canadien (COC), le Comité paralympique canadien (CPC), Sport Canada et le Réseau des instituts du sport olympique et paralympique (RISOP).

À propos de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec

La Fondation de l’athlète d’excellence est un organisme regroupant des intervenants de divers milieux qui a pour mission d’accompagner les étudiants-athlètes et de les soutenir financièrement dans leur poursuite de l’excellence académique et sportive et de contribuer à la promotion de modèles dans la société québécoise. La Fondation met sur pied et gère des programmes de bourses et de soutien adaptés aux besoins des étudiants-athlètes dès l’émergence de leur talent et tout au long de leur carrière sportive jusqu’à la transition d’après-carrière.