« Il y a un changement, c’est certain, et on peut le voir dans les décisions clés. En tant qu’athlètes, nous sommes pris plus au sérieux et les hauts dirigeants nous demandent notre avis — non pas parce qu’ils ont l’impression de devoir cocher une case, mais parce qu’ils pensent que nous avons quelque chose d’important à apporter. »
Seyi Smith, ancien président de la Commission des athlètes du COC, double champion olympique
Le Code de conduite
La communauté sportive nationale du Canada se consacre à l’établissement d’un environnement sportif accueillant et exempt de maltraitance. Au nom des organismes nationaux de sport (ONS), des organismes de services multisports (OSM) et de l’Institut du sport olympique et paralympique du Canada (ISOP), nous sommes heureux de présenter la version 6.0 du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport (CCUMS). Le CCUMS servira de base à l’élaboration d’une stratégie de mise en œuvre coordonnée visant à prévenir et à contrer la maltraitance à tous les niveaux du système sportif canadien, et pour tous les participants et participantes, c’est-à-dire, athlètes, entraîneurs, officiels, administrateurs, praticiens, etc. Le CCUMS est le résultat d’un vaste processus de consultation qui a permis de recueillir les points de vue et l’expertise des membres du système sportif et d’experts externes en la matière.
Ligne d’assistance du sport canadien (LASC)
La ligne d’assistance du sport canadien vise à offrir un lieu sûr aux victimes et aux témoins d’abus, de harcèlement et de discrimination dans le sport pour partager leurs préoccupations et obtenir des conseils sur les prochaines étapes à suivre.
La Ligne d’assistance du sport canadien est un service d’écoute et d’aiguillage en direct assuré par des opérateurs, disponible de 8 h à 20 h, heure de l’Est, 7 jours par semaine. Les utilisateurs ont le choix de communiquer par l’intermédiaire d’une ligne téléphonique sans frais, d’un courriel, d’un texto ou d’une discussion en direct, dans la langue officielle de leur choix.
Sport sécuritaire FAQ
Selon le code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport (CCUMS), la maltraitance est définie comme suit : des actes volontaires qui entraînent des dommages ou un potentiel de dommages physiques ou psychologiques, y compris les divers comportements et conduites interdits décrits à la section 2.0 du code.
- Plaignant: Un participant ou une participante, ou un observateur ou une observatrice, qui fait un rapport sur un incident de mauvais traitement ou sur des soupçons d’incident de mauvais traitement.
- Divulgation: Le partage d’informations par un participant ou une participante concernant un incident ou une tendance à la maltraitance dont il ou elle a été victime. La divulgation ne constitue pas un rapport officiel qui déclenche un processus d’enquête pour traiter les mauvais traitements.
- Maltraitance physique: Tout comportement ou incident unique grave de conduite délibérée qui a le potentiel de nuire au bien-être physique du participant ou de la participante. La maltraitance physique comprend, sans s’y limiter, l’infliction de dommages physiques avec ou sans contact. La maltraitance physique est déterminée par le comportement objectif, et non par le fait que les dommages sont intentionnels ou résultent du comportement.
- Maltraitance psychologique: Tout comportement ou incident unique grave de conduite délibérée qui a le potentiel de nuire au bien-être psychologique du participant ou de la participante. La maltraitance psychologique comprend, sans s’y limiter, la conduite verbale, la conduite physique non agressive et le refus d’attention ou de soutien. La maltraitance psychologique est déterminée par le comportement objectif, et non pas par le fait que les dommages sont intentionnels ou résultent du comportement.
- Répondant: Un participant ou une participante qui est présumé avoir commis de mauvais traitements et avoir ainsi enfreint le CCUMS.
Source : CCUMS
Tous les entraîneurs au Canada, quel que soit le sport ou le niveau de compétition, peuvent accéder au module de formation sur la sécurité dans le sport conçu par l’Association canadienne des entraîneurs.
Sport Canada exige que chaque organisme national de sport (ONS) affiche ses pratiques de sécurité dans le sport sur son site Web. Pour trouver la politique de votre sport, visitez le site Web de l’ONS concerné et cliquez sur l’élément de menu « Sécurité dans le sport » sur la page d’accueil.
Consultez la page des politiques de SIRC en matière de sport sécuritaire
Pour certaines personnes, la réponse aux appels au changement des pratiques sportives traditionnellement acceptées ou « de la vieille école » peut susciter des réactions de déni comme « Je n’ai pas à changer ». Cela peut être particulièrement vrai pour ceux et celles qui ont produit des athlètes performants : « Mes athlètes sont montés sur le podium, donc mes pratiques ont manifestement fonctionné ».
Oui, les méthodes « de la vieille école » peuvent fonctionner si « fonctionner » signifie mettre des athlètes sur le podium – mais à quel prix? Les pratiques agressives, axées sur les réprimandes et punitives des entraîneurs étaient autrefois acceptées comme faisant partie d’un entraînement ardu, mais aujourd’hui, cette conduite peut être considérée comme une violence émotionnelle (Stirling et Kerr, 2008). Ces comportements sont aujourd’hui perçus différemment car les recherches démontrent les effets néfastes à court et à long terme de ces comportements sur la santé mentale et le bien-être des athlètes (Kerr et coll., 2020; Stirling et Kerr, 2013; Vertommen et coll., 2016). En outre, ces pratiques vont à l’encontre de l’énorme corpus de recherches sur la meilleure façon dont les gens apprennent et grandissent. Enfin, les jeunes athlètes qui subissent ces comportements sont plus susceptibles d’abandonner le sport (Battaglia et coll., 2021; 2020, 2017), ce qui nuit à la réputation du sport, prive les jeunes d’occasions de grandir et de se développer, et réduit le bassin de talents du Canada. Traverser la phase de déni implique de se défaire de certaines « vieilles » pratiques et hypothèses.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
Les performances sportives optimales (à tous les niveaux du sport) exigent que les athlètes sortent de leur zone de confort, ce qui signifie parfois que l’entraîneur doit encourager les athlètes à le faire. Le sport sécuritaire ne signifie pas que les entraîneurs ne peuvent pas encourager les athlètes à sortir de leur zone de confort. Mais cela stimule la réflexion sur la question de savoir si l’entraîneur prend le contrôle et « pousse » l’athlète, ou s’il laisse la responsabilité à l’athlète en l’encourageant. La sécurité dans le sport signifie également que les pratiques visant à encourager les athlètes à s’entraîner davantage (p. ex. faire une autre répétition ou appliquer une autre compétence malgré la fatigue ou la douleur) sont sécuritaires, physiquement et psychologiquement, et fondées sur des preuves. Les entraîneurs peuvent être exigeants et fermes, et avoir des attentes élevées, sans pour autant adopter des comportements abusifs.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
Le sport sécuritaire ne signifie pas que les entraîneurs ne peuvent pas développer une relation étroite et de confiance avec leurs athlètes. En fait, la recherche sur l’atteinte d’une performance sportive optimale cite l’importance d’avoir une relation étroite et de confiance entre l’entraîneur et l’athlète (Jowett, 2017). Du point de vue de la sécurité dans le sport, de telles relations peuvent et doivent exister pour le bien-être et la performance optimale, mais les limites de la relation doivent être maintenues et les interactions, dans la mesure du possible, doivent avoir lieu en public.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
Les comportements de maltraitance les plus fréquemment rapportés sont les critiques personnelles sévères, les déclarations menaçantes, dévalorisantes ou dégradantes, la honte corporelle, l’utilisation de l’exercice comme punition et les blagues et remarques sexistes (Kerr, Willson et Stirling, 2019). Il n’existe aucune preuve que ces comportements produisent une performance sportive optimale. En fait, il est prouvé que ces pratiques conduisent à l’abandon du sport (Battaglia et coll., 2021; 2020, 2017), réduisant ainsi notre bassin de talents. Il est également prouvé que ces pratiques entraînent des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression et les troubles de l’alimentation chez les athlètes (Kerr et coll., 2020; Stirling et Kerr, 2013; Vertommen et coll., 2016), ce qui ne contribue en rien à la performance sportive. Enfin, ces pratiques néfastes vont à l’encontre de tout ce que nous savons sur la façon dont les gens apprennent le mieux et sont motivés (Deci et Ryan, 2008). Le sport sécuritaire et les résultats en matière de performance ne sont pas en contradiction l’un avec l’autre.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
Prendre des décisions, parfois impopulaires, comme la non-sélection, est fondamental pour le travail des dirigeants sportifs. Tant que les critères de prise de décisions sont transparents et connus à l’avance des personnes concernées, que les décisions sont conformes à ces critères et qu’elles sont communiquées de manière respectueuse, les personnes concernées n’ont aucune raison de se plaindre d’abus. L’approche pour un sport sécuritaire encourage les dirigeants sportifs à utiliser leur position de pouvoir de manière respectueuse, mais n’empêche pas les dirigeants de prendre les décisions dont ils sont responsables.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
Le sport sécuritaire permet aux dirigeants sportifs d’appliquer les conséquences d’une conduite inappropriée tout en encourageant des manières respectueuses de le faire. En dehors du sport, dans le domaine de la parentalité et de l’éducation, par exemple, l’utilisation de la discipline positive et des conséquences naturelles a remplacé l’utilisation des punitions pour les comportements qui ne répondent pas aux attentes (Nelsen, 2011). La discipline positive consiste à enseigner et à guider les athlètes en leur faisant savoir quel comportement est acceptable, en les aidant à comprendre pourquoi il est important de se comporter de manière acceptable et en leur expliquant comment obtenir ce comportement. Par exemple, un entraîneur peut communiquer l’attente qu’un couvre-feu d’équipe est en place, que les couvre-feux sont importants parce qu’ils aident à s’assurer que les athlètes sont reposés et préparés pour l’entraînement ou la compétition du lendemain, et que pour respecter le couvre-feu, ils devront prendre le temps qu’il faut pour retourner à l’endroit où l’équipe loge. La discipline positive est préférable à la punition parce qu’elle enseigne la maîtrise de soi et le sens des responsabilités, et développe un sentiment de compétence et de confiance en soi, en plus de préserver l’intégrité des relations.
Alors, que faire lorsque les règles sont enfreintes ou que la conduite est inacceptable? On privilégie désormais les conséquences naturelles plutôt que les punitions. Les conséquences naturelles sont les choses qui se produisent en réponse à un comportement et qui sont imposées par la nature, la société ou une autre personne. Parmi les exemples de conséquences naturelles, on compte le fait d’avoir les mains froides en hiver si l’on ne porte pas de mitaines, le fait qu’un enfant échoue à un examen parce qu’il a choisi de ne pas étudier ou le fait de recevoir une contravention pour excès de vitesse si l’on conduit trop vite. Ces conséquences naturelles encouragent la conformité à un comportement normatif, attendu. Dans l’exemple ci-dessus, comme les athlètes savent à l’avance que le non-respect du couvre-feu est associé au fait de ne pas participer au match du lendemain, il s’agit d’une conséquence naturelle. Les avantages du recours aux conséquences naturelles sont que la décision reste entre les mains de l’athlète, qu’elles enseignent la maîtrise de soi et le sens des responsabilités, et qu’elles préservent l’intégrité de la relation entre les athlètes et les entraîneurs.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
Nous devons nous rappeler que beaucoup trop d’athlètes canadiens ont vécu dans la peur pendant beaucoup trop longtemps. Les témoignages d’athlètes qui ont peur de s’exprimer, qui ont peur de se faire entendre et qui ne déclarent pas ou ne signalent pas leurs expériences de maltraitance ne manquent pas. Nous devons créer un environnement plus sûr pour les athlètes et, ce faisant, nous ne devons pas créer un environnement dangereux pour les autres parties prenantes. Pour parvenir à ces deux objectifs, il faudra une communication claire et une compréhension commune de la conduite attendue, le maintien des limites de la relation et une aide pour s’adapter à de nouvelles façons de faire. C’est l’une des raisons pour lesquelles la formation et l’éducation sont si importantes. Toutes les parties prenantes du sport doivent connaître la conduite attendue et les normes de comportement, et si nous les respectons, nous risquons beaucoup moins de faire l’objet d’une plainte. La meilleure chose que nous puissions faire pour empêcher une culture de la peur est de créer des environnements physiquement et psychologiquement sécuritaires, accueillants, inclusifs et fondés sur les droits.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.
La grande majorité des dirigeants sportifs ne sont pas des abuseurs, mais le concept du sport sécuritaire est important pour tous les dirigeants pour plusieurs raisons. Premièrement, les dirigeants peuvent observer ou entendre parler d’expériences de maltraitance. En raison de leur position de pouvoir et d’autorité en tant que dirigeants, ils ont la responsabilité de veiller au bien-être des jeunes et des autres, et dans certaines circonstances, ils ont le devoir de signaler les abus aux autorités. Il est donc important de savoir quels comportements constituent de la maltraitance, comment intervenir en tant que spectateur et quand il y a un devoir de signaler. En apprendre davantage sur la sécurité dans le sport nous permet également de mieux nous soutenir mutuellement pour nous adapter aux changements de culture. Nous tous, dans le sport, avons la responsabilité collective de créer et d’assurer des environnements sportifs sécuritaires.
Source : Blog du SIRC par Gretchen Kerr, 2021.

Plaqué or: le risque de manipulation de compétitions pèse de plus en plus lourd
Difficile, de nos jours, de visiter une grande ville canadienne sans y apercevoir une publicité de paris sportifs. Vous avez peut-être noté une tendance similaire à la télé : des athlètes ou des célébrités nous disent non seulement quelle plateforme utiliser, mais aussi avec quelle facilité on peut maintenant parier sur des matchs de sports et de ligues de toutes sortes. Vous trouvez que leur apparition s’est faite du jour au lendemain? C’est pratiquement le cas! Le projet de loi C-218 – […]