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La transition post-partum (de l’accouchement à un an après l’accouchement) est l’un des changements d’identité les plus difficiles auxquels une femme est confrontée. Elle doit faire face à des changements de santé mentale et physique, tout en prenant soin d’un nourrisson (Deave et coll., 2008). Bien qu’elles sachent que ce défi existe, les femmes disposent de peu de soutien pour les aider dans leur transition post-partum. Cela laisse de nombreuses femmes désorientées quant à leur corps post-partum et à la façon d’aller de l’avant. Ce manque de soutien peut être associé à des taux élevés d’anxiété et de dépression chez les femmes post-partum.

L’activité physique a la capacité de reconnecter les femmes avec leur nouveau corps, tout en réduisant la contrainte mentale. Cependant, les nouvelles mères ne reçoivent pas suffisamment d’information sur la manière de reprendre une activité physique en toute sécurité après l’accouchement. La fatigue, le stress et la dépression rendent la reprise de l’activité physique encore plus difficile.

Après avoir eu mon premier enfant, je connaissais bien les problèmes de santé mentale qui peuvent découler d’un manque de soutien post-partum. En tant que physiologiste de l’exercice, je connaissais les bienfaits de l’activité physique. Mais même avec une expertise dans ce domaine, j’étais dépassée par le manque de directives pour le retour au mouvement. Après 4 jours de travail, une césarienne d’urgence et une infection postopératoire, le seul conseil que j’ai reçu était lors de mon rendez-vous de suivi obstétrical à 6 semaines : reprendre l’exercice progressivement.

Mother with baby on her back as she does a core exerciseCe billet de blogue vise à mettre en lumière les bienfaits de l’activité physique dans la période post-partum. Il souligne également la nécessité d’un soutien supplémentaire pour le retour à l’activité physique après l’accouchement. Nous nous sommes appuyés sur nos recherches portant sur les avantages d’un programme d’exercices en groupe en plein air de 8 semaines pour les nouvelles mères et sur la littérature plus large consacrée à l’activité physique après l’accouchement. Nous fournissons également un guide post-partum étape par étape, fondé sur des données probantes, pour le retour à l’activité physique.

L’exercice comme médecine dans le post-partum

La promotion de l’activité physique en tant que composante des soins de santé n’est pas nouvelle. En fait, le programme Exercise is Medicine® a été créé en 2007, dans le cadre d’un mouvement visant à changer la façon dont les soins de santé sont dispensés et dont les maladies chroniques sont prévenues et gérées. Cependant, la santé mentale et physique de la mère est peu prise en compte. Et ce, malgré le fait qu’il existe de nombreux moments où une intervention et un soutien pourraient être apportés par l’entremise des soins de suivi du nourrisson. Le problème est que les niveaux d’activité physique diminuent après l’accouchement et que peu de femmes respectent les recommandations en matière d’activité physique, à savoir 30 minutes d’activité physique modérée à intense (Evenson et coll., 2012). La recherche a également montré que ces directives d’activité physique manquent de spécificité post-partum, en ce sens qu’elles ne concernent pas spécifiquement ces femmes (Evenson et coll., 2014).

Compte tenu des défis auxquels les nouvelles mères sont confrontées et des avantages potentiels de l’activité physique, nous avons cherché à évaluer les avantages de l’activité physique en plein air pour les nouvelles mères. Nous avons conçu un programme impliquant des exercices de groupe en plein air pour les femmes en post-partum, car la pandémie de la COVID-19 a restreint les exercices en salle pendant notre période d’étude. Les 21 participantes avaient accouché moins de 9 mois avant le début du programme. Elles pouvaient assister aux cours en plein air deux fois par semaine pour un cours de conditionnement physique en groupe de 40 minutes, le TONETM. Créé par Les Mills International (Auckland, Nouvelle-Zélande), TONETM vise à renforcer la musculature centrale, à améliorer la condition aérobie et l’équilibre et à accroître l’endurance musculaire. Pour réduire les obstacles potentiels à la participation à ce programme d’exercices, les participantes pouvaient amener leur bébé aux cours de conditionnement physique collectifs.

Mother and baby in outdoor swimming pool of tropical resort. Kid learning to swim. Mom and child playing in water. Family summer vacation in exotic destination. Active and healthy sport for kids.Nous avons interviewé les mères de notre étude afin de mieux comprendre les difficultés qu’elles rencontraient pour s’engager dans une activité physique et le rôle que le programme a joué dans leur rétablissement mental et physique. Les nouvelles mamans de notre étude ont décrit le retour à l’activité physique comme étant accablant. Elles devaient composer avec leur nouveau corps, des horaires différents (ou l’absence d’horaires!) et la fatigue. Il y avait des parallèles avec mon expérience du post-partum.

Par exemple, une mère a exprimé sa crainte d’être incapable de reprendre une activité physique : 

« Après ma césarienne, j’avais l’impression que je ne pourrais plus jamais bouger. En fait, ils vous suivent de très près après que vous ayez eu un bébé, puis ils vous souhaitent le meilleur. Et vous vous dites : “OK, je viens de subir une grosse opération, mais qu’est-ce que je dois faire?” ».

Notre programme a été décrit comme une composante obligatoire des soins post-partum, nécessaire pour aider les mères à trouver leur voie pour reprendre une activité physique. Plus précisément, les femmes ont décrit le besoin d’un programme d’exercice avec d’autres nouvelles mères. Un programme qui créait un environnement d’exercice inclusif et sûr, qui les responsabilisait et qui leur permettait de gagner en confiance en faisant de l’exercice avec leur bébé.

Les participantes ont décrit l’accès à un programme de soutien à l’activité physique comme étant essentiel. Une participante a déclaré :

« Je pense que ça devrait être obligatoire pour toutes les nouvelles mamans. Ça devrait être comme si vous deviez suivre des cours d’exercices postnatals, afin que nous puissions acquérir une certaine confiance. Je suis plus confiante maintenant, je suis émotionnellement forte, et je suis physiquement plus forte. »

Un guide pour devenir physiquement actif après l’accouchement

Mom walking with strollerCes conseils sont fondés sur les résultats de nos recherches, sur mon expérience en tant que physiologiste de l’exercice et sur ma connaissance de la littérature plus générale sur les bienfaits de l’activité physique post-partum sur la santé mentale et physique. Nous plaidons fortement en faveur d’une augmentation de l’éducation et des possibilités pour les nouvelles mères de reprendre une activité physique. Nous suggérons également le guide post-partum suivant, fondé sur des données probantes, pour le retour à l’activité physique, étape par étape :

Enfin, pour réduire davantage les obstacles, il est essentiel que les programmes postnatals prévoient une garde d’enfants pendant l’activité physique ou permettent aux femmes d’amener leur bébé. S’assurer que les femmes sont préparées pour un succès optimal alors qu’elles naviguent dans leur identité de mère aura des avantages pour toute la famille.

En conclusion, il est nécessaire de poursuivre l’éducation et le soutien pendant la période post-partum. L’activité physique présente de nombreux avantages pour les nouvelles mères. De plus, la pratique d’une activité physique en groupe pour les nouvelles mères permet de créer un environnement social favorable et de les responsabiliser. Les nouvelles mères devraient recevoir des directives plus spécifiques sur l’apprentissage de la reprise du mouvement, après l’accouchement et au-delà.

Lorsque les mères font régulièrement de l’activité physique, elles disent qu’elles se sentent mieux, qu’elles dorment mieux et qu’elles sont plus à même de se détendre. Mais trouver le temps de faire de l’activité physique ou éprouver des sentiments de culpabilité ou d’égoïsme en se donnant la priorité peut les en empêcher. Dans le cadre de l’initiative Vas-y, Maman du SIRC, découvrez les expériences d’athlètes olympiques et paralympiques, dont les curlers de Beijing 2022 Jennifer Jones et Ina Forrest, alors qu’elles vivent leur maternité au plus haut niveau du sport

Quatorze mois avant les Jeux olympiques d’hiver de 2014, la curleuse Jennifer Jones a fait une mauvaise chute et s’est déchiré le ligament croisé antérieur du genou. Elle était enceinte de son premier enfant à cette époque et espérait représenter le Canada aux Jeux olympiques.

« Parce que j’étais enceinte, plusieurs ont pensé que je ne serais pas capable d’avoir un bébé, d’être une maman, puis de revenir et de recevoir des services de réadaptation après l’opération du genou, a-t-elle déclaré lors d’une entrevue au début de 2022. Beaucoup de gens nous ont rayés de la carte ».

Curling athletes competing.Mais l’équipe de Jones, basée à Winnipeg, a surmonté l’adversité pour remporter le tournoi de qualification et le droit de représenter le Canada à Sochi. Là-bas, elle est devenue la toute première équipe féminine à demeurer invaincue dans une compétition olympique de curling. Les joueuses ont remporté 11 parties consécutives, ce qui a permis à l’équipe canadienne de récolter la médaille d’or.

Nouvelle maman. Genou reconstruit. Une carrière d’avocate. Médaillée d’or olympique. Jennifer Jones est au sommet.

« Ce n’est pas parce que vous êtes parent que vous ne pouvez pas récupérer d’une blessure ou que vous ne pouvez pas connaître du succès sur le plan professionnel, ou que vous ne pouvez pas faire toutes ces choses tout en étant une excellente maman, ajoute-t-elle. Ce n’est peut-être pas comme ça que les autres vous imaginent en tant que “bonne mère”, mais vous pouvez toujours trouver un moyen de réaliser toutes les choses que vous voulez dans votre vie. »

Faire entrer les mères dans le jeu, et pourquoi c’est important

Jones est tout aussi fière de son rôle de mère que de sa carrière sportive extraordinaire qui lui a valu d’être reconnue par ses pairs comme la plus grande curleuse canadienne de tous les temps. Son histoire illustre sa détermination et sa résilience. Mais, comme beaucoup de mamans, elle n’hésite pas à souligner que cela n’a pas toujours été facile.

Les femmes signalent une baisse significative de leur niveau d’activité physique après la naissance de leur premier enfant (McIntyre & Rhodes, 2009). Les mères ont tendance à être moins actives que les pères et les femmes d’âge similaire sans enfants (Bellows-Reicken & Rhodes, 2008). Bien que de nombreuses mères souhaitent pratiquer une activité physique et sportive (CFLRI, 2020), les sentiments de culpabilité, les devoirs parentaux et l’accès limité aux installations de conditionnement physique et à des activités organisées constituent souvent des obstacles supplémentaires à l’activité physique, en particulier pendant une pandémie mondiale.

Mother And Daughter Playing Soccer In Park TogetherCes défis empêchent les mamans (et leur famille) de profiter des nombreux avantages que le sport et l’activité physique ont à offrir. La pratique d’un sport n’est pas réservée aux athlètes d’élite, car chaque maman peut en tirer des avantages. Par exemple, les avantages pour la santé physique et mentale, une unité familiale active et liée, et plus encore.

Encourager les mères à faire du sport et à être physiquement actives figurent parmi les principaux objectifs d’une campagne de sensibilisation du public du Centre de documentation pour le sport (SIRC). Avec le soutien du gouvernement du Canada, le SIRC a élaboré la campagne Vas-y, Maman ! (Mom’s Got Game) et l’a lancée comme projet pilote en 2021. Vas-y, Maman ! (Mom’s Got Game) est une initiative bilingue visant à encourager, célébrer et appuyer les mères souhaitant pratiquer une activité physique ou un sport.

Une campagne élargie comprenant des publicités numériques, radiophoniques et télévisées sera lancée au printemps 2022, avant la fête des Mères. Elle sera amplifiée par AthlètesCAN, l’association nationale des athlètes canadiens. La campagne comprendra également un carrefour Web actualisé offrant des ressources et un soutien pour aider les familles et les organisations sportives à favoriser la participation des mères au sport et à l’activité physique. Il y a aussi un nouveau programme de subventions pour aider les organisations sportives à favoriser la participation des mères.

« Je devais faire en sorte que chaque moment compte » : Surmonter la culpabilité de la mère

Mandy Bujold with her daughter in a boxing ring posing for a picturePeu de nouvelles mères sont confrontées au genre de défis que Mandy Bujold a dû relever à l’approche des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. La boxeuse canadienne a mené une bataille juridique très médiatisée pour obtenir une place dans la compétition olympique suite à l’annulation d’une épreuve de qualification clé en raison de la pandémie. Le Comité international olympique a basé ses sélections sur des épreuves antérieures qui ont eu lieu alors que Bujold était enceinte et qu’elle préparait son corps à reprendre la compétition de haut niveau.

Quelques semaines à peine avant le début des Jeux de Tokyo, le tribunal arbitral du sport de Lausanne a décidé que les décisions relatives aux qualifications devaient prévoir une adaptation pour les femmes enceintes ou en post-partum. Après cette décision, Bujold a lutté ardemment pour représenter son pays en tant que double championne olympique.

« C’était une toute nouvelle expérience pour moi, se souvient Bujold dont la carrière comprend des médailles aux Jeux panaméricains et aux Jeux du Commonwealth.

« Tout mon univers a basculé. En tant qu’athlète, on pense toujours à soi-même. Puis ma fille Kate est arrivée et ma perspective a totalement changé. Je devais faire en sorte que chaque moment compte, que ce soit en étant la mère de Kate, ou en m’entraînant au gymnase. »

Mandy Bujold

La vététiste Catharine Pendrel a décidé d’attendre la fin de sa carrière de compétition pour fonder une famille. La médaillée de bronze olympique et ancienne championne du monde a donné naissance à sa fille Dara en janvier 2021. Pendrel était de retour sur le circuit international de vélo de montagne lorsque les compétitions de la coupe du monde ont repris en mai 2021. Quelques mois plus tard, elle a rejoint Bujold à Tokyo pour représenter le Canada à ses quatrièmes Jeux olympiques.

Catharine Pendrel holding her baby her daughter after a competition « La réaction a été vraiment positive de la part de nombreuses femmes avec lesquelles je fais des compétitions, car cela leur montre qu’il n’est pas nécessaire de prendre sa retraite pour fonder une famille, déclare Pendrel. Mais cela ne veut pas dire que je ne n’éprouve pas de sentiments de culpabilité lorsque je suis loin de Dara pour l’entraînement ou la compétition. »

Pendrel a découvert qu’elle est en fait un meilleur parent lorsqu’elle prend le temps de faire de l’activité physique. Peu après la naissance de sa fille, elle a pris l’habitude de laisser le bébé à son conjoint et de sortir de la maison pour aller s’entraîner.

« Cela faisait du bien d’avoir du temps pour moi et d’être vraiment concentrée sur mon entraînement. Et je pouvais le faire sans culpabilité. »

Catharine Pendrel

Les expériences de ces mamans olympiques ne sont pas uniques. Des études confirment que lorsque les mères prennent du temps pour elles, elles éprouvent souvent des sentiments de culpabilité et d’égoïsme. Elles ont l’impression que leur propre activité physique les prive de leurs enfants, de leur partenaire ou des tâches ménagères (Bean et Wimbs, 2021 ; Dixon, 2009 ; Hamilton et White, 2010 ; Ritondo, 2021). D’un autre côté, les mères physiquement actives disent se sentir en meilleure santé et plus heureuses, ce qui leur donne l’impression d’être de meilleurs parents (Hamilton & White, 2010).

« Le sport m’a aidée à devenir une meilleure maman » : Relier le sport à la vie de famille

La paralympienne Ina Forrest est entrée au panthéon de son sport après que ses enfants eurent dépassé le stade des couches et des biberons de minuit. Mais cela ne signifie pas qu’elle ne s’est pas sentie coupable chaque fois qu’elle était sur la route, ce qui, dans son cas, est assez fréquent. Après avoir découvert une aptitude unique pour le curling en fauteuil roulant, Forrest a participé à 12 championnats du monde consécutifs et a remporté trois médailles paralympiques (dont l’or en 2010 et 2014).

« Je suppose que je l’ai justifié en disant que parfois je donne tout aux autres et parfois je prends égoïstement », dit-elle lors d’une entrevue à l’approche de ses quatrièmes Jeux paralympiques à Beijing. « Mais j’ai fixé une limite claire à ce que je faisais, de sorte que si cela commençait à nuire à la famille, j’arrêtais. Avoir cette limite était ma façon de réconcilier ma culpabilité personnelle. »

Au fil des ans, Ina a appris à apprécier la manière dont son engagement dans le sport a aidé ses enfants, Evany, Marlon et Connor, à la considérer non seulement comme « maman », mais comme une personne ayant des objectifs de vie. Au cours de sa carrière d’athlète, ses enfants ont également appris qu’il est important pour les membres d’une famille de s’appuyer les uns les autres.

« Ma fille m’a dit un jour : « Maman, tu fais tout pour nous. Tu devrais faire quelque chose pour toi-même »

Ina Forrest

Jennifer Jones, une autre curleuse, a également lutté contre des sentiments de culpabilité maternelle, aggravés par le jugement des gens sur les médias sociaux.

« Je participais aux Jeux olympiques 13 mois après la naissance de mon premier enfant, et tout le monde semblait avoir une opinion à ce sujet, se souvient-elle. J’ai appris à y faire face en étant dans le moment présent. Que je sois avec mes enfants ou sur une piste de curling, je suis engagée à 100 % dans le moment présent. »

Curling stonesMais tout comme Forrest, Jones voit aussi les avantages de son style de vie actif et de sa carrière sportive pour toute la famille. Elle dit que ses filles Isabella et Skyla sont actives et ont vu que tout est possible si l’on y travaille et si l’on croit en soi. Le mari de Jones, Brent Laing, est également un curleur de haut niveau.

Les expériences de ces mamans médaillées d’or confirment ce que la recherche nous dit : les parents physiquement actifs favorisent une culture familiale active dans laquelle les enfants sont influencés par un modèle de comportement sain. Des études ont également confirmé que l’activité physique contribue à une unité familiale heureuse et liée (Hamilton & White, 2010). En d’autres termes, lorsque les parents sont heureux, les enfants le sont aussi.

« J’ai souvent demandé aux filles si elles souhaitaient que je prenne ma retraite, et elles m’ont toujours répondu “non” », déclare Jones, qui a représenté le Canada aux récents Jeux olympiques de Beijing

« Elles constatent les nombreux avantages d’un mode de vie actif. Et je pense qu’elles savent aussi que le sport m’a aidée à devenir une meilleure mère. »

Jennifer Jones

« Vous n’avez pas à tout faire vous-même » : Accepter le soutien de la famille et des amis

Jennifer Jones est également consciente des attentes qu’elle se fixe, notamment en tant que mère. La société promeut l’idéal de la « super maman », qui, selon elle, peut susciter des attentes déraisonnables chez les nouvelles mères.

« Je dis aux nouvelles mamans de célébrer tous les petits accomplissements. Avez-vous pris une douche aujourd’hui ? Vous avez bien mangé ? C’est génial ! »

Il est tout aussi important, dit-elle, que l’entourage de la nouvelle maman reconnaisse les petites victoires.

« Donc, quand il y a du linge partout et que la cuisine n’est pas propre parce que la journée a été difficile, vous n’avez probablement pas besoin de le souligner », propose-t-elle avec un sourire. « Aidez-la à voir toutes les choses qu’elle fait réellement, aussi petites soient-elles. »

Selon la recherche, le soutien social est l’un des plus importants facilitateurs de l’activité physique et de la participation sportive d’une mère. Lorsque le partenaire participe à la garde des enfants et aux tâches ménagères, les mères sont plus susceptibles de trouver du temps pour être actives (Bean et Wimbs, 2021 ; Dixon, 2009 ; Hamilton et White, 2010). Le fait que le conjoint ou la conjointe amène les enfants à un match pour encourager l’autre parent peut également favoriser la participation de ce dernier (Bean et Wimbs, 2021 ; Dixon, 2009).

Catharine Pendrel on her road bike with her husband and baby daughter next to her.Reid, le mari de Bujold, amène la petite Kate au gymnase de temps en temps pour qu’elle regarde maman s’entraîner, ou il lui montre des vidéos de maman à l’entraînement. Le mari de Pendrel, Keith, est resté à la maison pendant un an pour qu’elle puisse reprendre son entraînement et revenir sur le circuit international, tout en continuant à remplir son rôle de mère. Pendrel s’empresse d’ajouter que Keith s’est également réservé du temps pour s’entraîner.

Le soutien de ses coéquipières l’a aidé à devenir un meilleur parent. « Nous faisons ressortir ce qu’il y a de meilleur chez les autres, dans les moments difficiles, dans les bons et les mauvais moments, dit-elle. Je sais combien il est bon d’être élevée par eux, alors j’essaie de faire de même pour mes enfants. »

La famille élargie et le cercle d’amis sont également une source importante de garde d’enfants et de soutien émotionnel (Bean et Wimbs, 2021 ; McGannon et al., 2018).

« Vous devez cesser de croire que vous devez tout faire vous-même, conseille Bujold.

« Il y a des gens — des membres de la famille, des voisins, des amis — qui seraient ravis de vous aider, même si c’est juste pour une heure, afin que vous puissiez sortir vous promener. Il suffit de leur demander. »

Mandy Bujold

« Le mouvement, c’est une forme de médicament » : Soutenir la santé physique et mentale

Chacune des quatre athlètes de haut niveau rencontrées dit que les avantages peuvent être mentaux autant que physiques. La campagne Vas-y Maman ! du SIRC met en lumière les recherches qui confirment que l’activité physique régulière peut contribuer à améliorer la santé mentale des nouvelles et futures mamans, ce qui peut avoir des effets positifs sur la mère et le bébé (Davenport et al., 2020 ; Atkinson et al., 2020).

« Le mouvement, c’est une forme de médicament », selon Pendrel, qui affirme que même 15 minutes de marche peuvent faire des merveilles pour son état mental.

Les mères qui travaillent déclarent se sentir mieux, mieux dormir, avoir des objectifs personnels satisfaisants et être capables de se détendre lorsqu’elles prennent le temps d’être actives (Dixon, 2009). Et ces avantages s’étendent également à leur famille (Limbers et al., 2020).

Une analyse du sondage indicateur d’activité physique mené en 2014-2015 par l’Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie (ICRCP, 2020) a révélé que 83 % des mères estiment que l’activité physique les aide à gérer leur stress.

Ina Forrest with her family and friends« Le sport fait partie de qui je suis, note Forrest. Enfant, je participant à toutes les activités sportives que je pouvais et j’adorais ça. J’ai appris à l’apprécier encore plus après l’accident. »

Un accident frontal avec un conducteur ivre a laissé Forrest paralysée à l’âge de 21. Pendant plus de deux décennies, elle s’est concentrée sur ses études et sa famille. Une rencontre fortuite et une invitation à essayer le curling en fauteuil roulant ont littéralement changé la donne.

« J’aime être une mère, mais j’aime aussi être une athlète », déclare Forrest.

« La possibilité de faire les deux est formidable. Je souhaite à chaque maman qui a le désir d’être une athlète de trouver le soutien dont elle a besoin pour y parvenir. »

Ina Forrest

À propos de Vas-y, maman !

La campagne Vas-y Maman ! (Mom’s Got Game) vise à servir à la fois de catalyseur et de ressource pour les femmes qui cherchent à trouver des moyens de rester actives après avoir eu des enfants. La campagne débute le jour de la Journée internationale de la femme (8 mars) et se termine à la fête des Mères (8 mai).

Consultez le site de Vas-y Maman !) pour en savoir plus et accéder à une série de documents utiles pour vous lancer ou rester motivée. Sur le site, vous trouverez des témoignages convaincants de mères actives qui prouvent chaque jour qu’il n’est pas nécessaire d’être une paralympienne ou une olympienne pour profiter des bienfaits illimités d’une activité physique et sportive régulière

À propos d’AthlètesCAN

AthlètesCAN est l’association des athlètes des équipes nationales canadiennes. Il s’agit de l’unique regroupement d’athlètes au pays qui soit totalement indépendant et inclusif, et du premier organisme en son genre dans le monde entier. À titre de voix des athlètes de l’équipe canadienne, AthlètesCAN veille à ce que le système sportif soit centré sur les athlètes en formant des athlètes leaders qui influenceront les politiques du sport et qui, en tant que modèles à émuler, favoriseront une solide culture sportive.

Les subventions de jumelage chercheur/praticien du SIRC sont conçues pour soutenir la mise en pratique de la recherche par des collaborations entre des organismes de sport et des chercheurs. L’an dernier, des chercheuses de l’Université de Waterloo se sont associées au canton de Woolwich pour mettre à l’essai un programme de coparticipation de huit semaines pour les mères et les filles. Lisez leurs conclusions dans le blogue du SIRC.

Le SIRCuit de l’hiver 2022 est maintenant disponible !

Le SIRCuit est conçu pour mettre en évidence des recherches et des idées importantes pour faire progresser le système sportif canadien. Avec la Journée Cause pour la cause de Bell à l’horizon, cette édition du SIRCuit fait une plongée en profondeur dans le sujet de la santé mentale. Soyez au courant de la nouvelle Stratégie en matière de santé mentale pour le sport de haut niveau au Canada, des leçons tirées des Jeux de Tokyo en matière de santé mentale et des considérations en matière de santé mentale pour les mères de jeunes sportifs, les étudiants-athlètes et les participants autochtones.

L’activité physique pendant la grossesse présente de nombreux avantages pour la mère et le bébé, mais de nombreuses femmes enceintes ont des inquiétudes concernant la sécurité de l’exercice pendant la grossesse. Le questionnaire de grossesse Soyez active est un outil d’auto-évaluation qui aide les futures mamans à déterminer si l’exercice est sécuritaire pour elles et si elles doivent consulter un médecin avant de commencer ou de continuer à faire de l’exercice.

« Après chaque grossesse, je me demande si je vais être capable de revenir à ce que j’étais avant. Je veux être capable de sauter et de frapper le ballon ou d’attraper le frisbee. Je veux être capable de faire les mêmes performances qu’avant. Je me mets la pression pour retrouver la forme que j’avais après mon premier enfant, la forme la plus parfaite de ma vie. De plus, la société est faite pour que vous vous sentiez comme ça. C’est dans les publicités, à l’épicerie, partout! Cette pression est insidieuse et s’accumule sur le dos des femmes depuis des années. »


Michelle, participante à la recherche

La maternité et la diminution de la participation aux activités physiques vont souvent de pair. Plus précisément, le début de la maternité est une période où les femmes ont des taux de pratique sportive parmi les plus bas (Rhodes et coll., 2014). C’est un problème, car pendant la période postnatale (jusqu’à un an après l’accouchement), les femmes courent un risque élevé de prise de poids drastique, de dépression post-partum, d’isolement et d’anxiété (Demissie et coll., 2011).

Bien que les changements physiques qui affectent la pratique sportive soient bien pris en compte, la manière dont les femmes en période postnatale se réengagent dans le sport est également affectée par les attentes sexuées qui accompagnent la maternité. Ces attentes comprennent les rôles genrés qui dictent comment les mères « devraient » se comporter (Freysinger et coll., 2013). Une autre attente est le maternage intensif, c’est-à-dire l’attente selon laquelle les mères doivent faire passer les besoins de leur enfant avant les leurs (Trussell et Shaw, 2012). Ces attentes diminuent à la fois le niveau d’activité physique des mères et affaiblissent également leur bien-être émotionnel et physique (Henderson et coll., 2016).

Les recherches se sont penchées sur la manière dont les mères combattent ces attentes tout en reprenant le sport après avoir donné naissance. Mais les recherches ont rarement examiné le rôle du sport d’équipe. Le sport d’équipe peut réduire les effets négatifs qui accompagnent la période postnatale, tout en contribuant à augmenter les niveaux d’activité physique, la socialisation et l’affirmation identitaire (Batey et Owton, 2014). Le sport d’équipe peut également aider les femmes en période postnatale à sentir qu’elles font partie d’une communauté et qu’elles sont habilitées à résister aux attentes genrées de la maternité.

Ma thèse de maîtrise a examiné comment les attentes genrées de la maternité ont affecté les femmes en période postnatale lorsqu’elles se sont réengagées dans le sport d’équipe communautaire. J’ai interviewé 6 mères, 3 fois sur une période de 3 mois. Ces entretiens m’ont permis d’en savoir plus sur les défis auxquels les nouvelles mamans sont confrontées lorsqu’elles reprennent le sport, sur la manière dont le soutien social et les relations aident les mamans dans leur retour au sport, et sur la manière dont les mamans se sentent habilitées lorsqu’elles font du sport. Ce billet de blogue a pour but d’aider les dirigeants sportifs à comprendre les expériences des femmes en période postnatale et à favoriser la création d’espaces sportifs inclusifs.

Relever les défis de la reprise d’un sport d’équipe

Mother with her kids, sitting on a couchLes femmes en période postnatale que j’ai interrogées ont toutes dû faire face à des difficultés physiques et émotionnelles lors de la reprise d’un sport d’équipe. Elles ont modifié leur style et leur fréquence de jeu, sont restées tard dans les vestiaires pour socialiser, ou ont élaboré des stratégies pour tirer leur lait afin de pouvoir jouer confortablement. Un autre défi majeur était de sentir qu’elles devaient être de « bonnes mères » pour jouer aux sports d’équipe. La plupart des participantes avaient l’impression qu’elles devaient soit préparer le souper, soit préparer les enfants pour l’heure du coucher, soit organiser la garde des enfants pour pouvoir aller pratiquer leur sport. Une maman a mentionné ce qui suit :

« Se rendre au hockey le dimanche peut être difficile, surtout quand je suis à la maison avec mon enfant. J’ai l’impression de devoir sacrifier du temps avec lui. »

Trouver du soutien et de l’inspiration auprès des amis, de la famille et des autres mamans

Two women hockey players in their locker roomPour les femmes en période postnatale que j’ai interrogées, les relations et les liens sociaux étaient essentiels pour les aider à reprendre le sport d’équipe. De solides systèmes de soutien social ont aidé ces femmes à reprendre le sport, car elles comptaient sur leur partenaire, leur famille, leurs amis, leurs voisins et leurs coéquipières pour s’occuper des enfants. Un sens de la communauté et des relations significatives avec les coéquipières ont également été essentiels pour faciliter le retour des participantes. Les modèles de mères ayant joué dans l’équipe ont également aidé les participantes à sentir qu’elles pouvaient reprendre le sport d’équipe en tant que mères. Une nouvelle mère a bien résumé ce sentiment :

« Le fait d’être plus jeune dans une ligue exclusivement féminine m’a montré que l’on peut jouer au hockey et être mère. Je n’ai jamais pensé que je ne pouvais pas faire les deux. Le fait de voir les autres le faire a permis de soulager certaines pressions liées à la maternité. »

Se sentir responsabilisé par la participation à un sport d’équipe

Le renforcement, la résistance et l’autonomisation ont joué un rôle important dans le retour au sport des participantes. Toutes les femmes en période postnatale que j’ai interrogées ont résisté aux attentes genrées de la maternité en reprenant le sport d’équipe et en prenant du temps pour elles. Leur retour au sport va à l’encontre des attentes genrées selon lesquelles les « bonnes mères » font toujours passer les besoins de leur enfant avant les leurs, sans prendre de temps pour elles-mêmes (Hays, 1996). De même, certaines participantes ont refusé de ressembler aux « autres mamans », ce qui les a amenées à être jugées par d’autres femmes. En les jugeant pour leur style parental, les mères réfractaires ont renforcé les attentes genrées sur la façon dont les femmes « devraient » se comporter.

Mais malgré les pressions qui accompagnent le fait de naviguer entre les rôles et les attentes spécifiques aux genres, les nouvelles mamans auxquelles j’ai parlé se sentaient également habilitées et fières lorsqu’elles réussissaient et entendaient leurs coéquipières les encourager. Comme l’a décrit une participante :

« On a l’impression d’avoir réussi quelque chose qui est pour soi, qui n’a rien à voir avec nos enfants. »

Soutenir les femmes en période postnatale dans le sport

Two women with baby stroller enjoying motherhood in winter forest, mountains landscape. Mother hiking with a partner and a child in white snowy woods. Ces constatations illustrent la complexité du retour au sport d’équipe après la naissance. Les femmes en période postnatale se sentent responsabilisées dans leur retour au sport. Mais pour accéder aux sports d’équipe, elles ont dû mettre en place des stratégies complexes pour s’occuper des enfants ou de l’allaitement. Elles ont activement résisté aux attentes genrées de la maternité en participant à un sport d’équipe. Mais en même temps, les participantes ont renforcé ces attentes de la maternité pour accéder au sport d’équipe.

Compte tenu de ces complexités, voici quelques conseils à l’intention des responsables de programmes sportifs et des décideurs politiques qui souhaitent créer des espaces sportifs inclusifs pour les femmes en période postnatale :

Le sport d’équipe présente plusieurs avantages pour les femmes en période postnatale, mais les horaires, structures et espaces sportifs traditionnels peuvent créer des obstacles à leur participation. En tant que décideur, praticien ou responsable de programme, consultez les mères et faites preuve de créativité pour garantir des espaces de sport d’équipe inclusifs et équitables pour les nouvelles mamans dans le sport.

Nager ensemble, un programme de natation mère-fille, est un exemple de la façon dont les organismes de sport peuvent promouvoir la santé et le bien-être des femmes et des filles en leur permettant de participer ensemble à un sport organisé. Dans le billet de blogue du SIRC, apprenez comment élaborer un programme de coparticipation en tirant parti des forces de votre organisme, en adoptant des pratiques d’évaluation et en développant des programmes de coparticipation.

Pour les nouvelles mamans, l’activité physique et le soutien social peuvent avoir un impact positif sur la santé mentale et physique. En fait, de récentes recherches montrent que les programmes d’exercices en groupe pour les mères en période post-partum peuvent offrir des occasions uniques de (re)faire de l’exercice tout en faisant face aux nouvelles responsabilités liées à la maternité et aux changements corporels.

Si vous avez accouché il y a moins de 12 mois, envisagez de participer à une enquête en ligne pour aider les chercheurs à mieux comprendre les expériences d’activité physique au début de la maternité : www.surveymonkey.com/r/movingwomenforward.

La pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur la santé mentale et le niveau d’activité physique des nouvelles et futures mères. Trouver des moyens de rester actives pendant la pandémie (par exemple, faire des promenades ou participer à des cours de fitness en ligne) peut réduire les sentiments de dépression et d’anxiété des mères, ce qui profite à la fois à la mère et au bébé.