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Points saillants


Teddy Katz, ancien journaliste sportif primé et fondateur de la société de communication Think Redefined Inc. a rencontré des dirigeants sportifs canadiens pour le SIRC afin d’apprendre certaines des précieuses leçons qu’ils ont tirées de l’organisation d’événements sécuritaires pendant la pandémie. Celle-ci a entraîné certains des plus grands défis de l’histoire des organisations de ces dirigeants sportifs, mais elle a aussi mené à de nouveaux modes de pensée innovants qui perdureront longtemps après que le virus aura disparu.

Hockey Canada – Un Championnat du monde de hockey junior pas comme les autres

Pour reprendre les mots de Dean McIntosh, vice-président de Hockey Canada, si vous voulez organiser un événement sportif pendant la COVID-19, vous devez préparer 10 plans différents et vous attendre à utiliser le onzième.

Il y a deux ans, Hockey Canada a commencé à planifier l’organisation du Championnat du monde de hockey junior de 2021 – un rituel pour les Canadiens et les Canadiennes durant la dernière semaine de décembre – à Red Deer et à Edmonton, en Alberta. Les partisans avaient acheté presque tous les billets quand, soudainement, la pandémie a tout chamboulé en forçant de nombreux sports dans le monde à fermer leurs portes en mars 2020. Hockey Canada pouvait-il, d’une manière ou d’une autre, présenter le championnat à 130 millions de téléspectateurs au Canada et dans le monde? Sans partisans dans les tribunes, il y avait peu de chances de rentrer dans ses frais.  

« Jusqu’à ce que les médailles d’or soient remises le 5 janvier, je pense que nous avons toujours eu l’impression qu’il y avait un petit risque que nous ne nous en sortions pas », a déclaré M. McIntosh.

En mars 2020 et dans le mois qui a suivi, Hockey Canada a annulé la plupart de ses événements, y compris les championnats nationaux. Mais au début du mois d’août, avec le soutien de ses partenaires financiers, y compris ses diffuseurs, Hockey Canada a décidé d’aller de l’avant avec le Championnat mondial de hockey junior de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) La FIHS a rendu la chose possible en acceptant la demande sans précédent de Hockey Canada d’accueillir de nouveau l’événement l’année suivante (décembre 2021) à Red Deer et à Edmonton, ce qui a permis à Hockey Canada d’offrir le genre d’événement qu’il avait prévu pour 2020, en plus de revenus garantis pour l’avenir.

M. McIntosh affirme que cela était essentiel. « Je peux vous dire honnêtement que sans cette [entente], cela aurait pu être quelque chose qui nous aurait empêchés d’essayer de le présenter cette année. »

La décision de permettre au Canada d’accueillir le Championnat mondial de hockey junior deux années de suite a également profité aux partisans. Lorsque Hockey Canada a offert à ceux-ci le choix entre leur rembourser leurs billets de cette année ou les garder pour l’année prochaine, 80 % d’entre eux ont choisi de conserver leurs sièges, malgré le fardeau financier que la pandémie a fait peser sur de nombreuses familles canadiennes.

L’événement étant prêt à aller de l’avant, Hockey Canada a travaillé tout au long de l’été avec les autorités sanitaires fédérales, provinciales et municipales pour s’assurer que les protocoles appropriés relatifs à la COVID-19 étaient en place pour assurer la sécurité des joueurs, de la communauté et de tous les autres. Il s’agissait d’un processus compliqué qui impliquait de nombreux groupes différents, y compris Immigration Canada (pour les équipes venant de l’étranger). M. McIntosh et l’équipe ont eu des appels hebdomadaires avec la FIHS, Sport Canada et Alberta Health. Ils ont appris qu’ils devaient faire preuve de souplesse lorsqu’il s’agissait d’obtenir l’approbation finale des autorités pour aller de l’avant.

« Je peux vous dire très franchement que le personnel du bureau du médecin en chef de l’Alberta, la Dre Deena Hinshaw, était probablement très fatiguée de voir mon numéro apparaître sur son téléphone. »

Avant de venir au Canada, chaque équipe nationale a été mise en quarantaine et tout le monde devait être testé négatif à la COVID-19 au moins trois fois. Plusieurs joueurs et membres du personnel de différentes fédérations ont été testés positifs et n’ont pas pu venir. Trois vols affrétés en provenance de l’Europe ont amené les équipes directement à l’aéroport international d’Edmonton. Ils ont dû obtenir une autorisation spéciale pour y atterrir car, à l’époque, l’aéroport n’acceptait pas les vols internationaux. Tout le monde s’est rendu directement en autocar à l’hôtel qui servait de « bulle » et a passé cinq autres jours en quarantaine, prenant ses repas dans sa chambre. Tout le monde devait porter un bracelet de localisation qui permettait aux organisateurs de savoir si quelqu’un ne respectait pas la quarantaine, et les règles ont été mises à l’épreuve immédiatement. Un membre du personnel d’une équipe a quitté l’hôtel pendant quelques heures le soir de son arrivée. Après enquête, Hockey Canada a renvoyé la personne chez elle le lendemain.

« Il a fallu donner le ton très tôt, a ajouté M. McIntosh. Nous nous étions engagés auprès d’Alberta Health, de l’Agence de la santé publique du Canada et de nos partenaires commerciaux à organiser cet événement en toute sécurité. Pour que l’événement ait lieu, nous avions besoin du soutien de tous. »

Un autre élément nouveau était la présence d’agents de conformité dans chaque équipe. Il y avait même un portail en ligne où les gens pouvaient signaler les cas de non-conformité de façon anonyme. Et, bien sûr, les tests se sont poursuivis tout au long de l’événement : un total de 10 476 tests pour être exact.

« Je me réveillais à six heures, et je prenais des notes sur les résultats des tests de la veille, a raconté M. McIntosh. Le premier jour, quand vous voyez des tests positifs, votre cœur se serre et vous commencez à vous tourmenter l’esprit. »

Au total, il y a eu 12 cas positifs de COVID-19 parmi les joueurs et le personnel qui se trouvaient dans la bulle de l’hôtel au cours des trois semaines. Après les premiers cas positifs, les organisateurs ont annulé certains des matchs d’exhibition et augmenté la durée de la quarantaine pour certains. Selon M. McIntosh, la mise en place de protocoles soigneusement planifiés permet aux organisations de prendre des décisions rationnelles en période de stress, mais doit aussi être constamment réévaluée.

« Nous avons suivi nos protocoles. Nous avions des lignes de communication claires sur qui allait être informé et ce que nous devions faire en ce qui concerne les tests positifs. »

Curling Canada – Sept événements, une bulle 

Curling athletes competing.Ayant participé à la planification d’événements multisports – dont les Jeux panaméricains et parapanaméricains de Toronto 2015 – la directrice générale de Curling Canada, Katherine Henderson, pensait s’être préparée à tous les scénarios possibles et à toutes les crises potentielles. Mais créer une méga-bulle pour une série d’événements qui se déroulent à Calgary entre février et mai 2021 était une toute nouvelle expérience. La première chose que son équipe a dû déterminer, c’est si elle pouvait organiser en toute sécurité les principaux événements nationaux et internationaux, notamment le tournoi des cœurs Scotties, le Brier Tim Hortons, le Championnat canadien double mixte Home Hardware, le Championnat du monde masculin BKT Pneus et OK Pneus, le Championnat de curling féminin présenté par BKT Pneus, et deux événements du Grand chelem du curling : le championnat des joueurs et la Coupe des champions. 

« C’est un énorme exercice de gestion des risques : les risques sanitaires, les risques financiers, les risques de réputation et les risques de conformité. C’est une sorte de gestion du risque exposant 1000 », a expliqué Mme Henderson.

Compte tenu de la complexité et du coût de l’organisation d’un événement sécuritaire dans un contexte de pandémie mondiale, tous les sports ne sont pas en mesure d’accueillir un événement « bulle », a expliqué Mme Henderson. « Lorsque nous avons examiné les coûts fixes de la mise en place d’une situation qui implique des protocoles sanitaires vraiment stricts avec des quarantaines et beaucoup de tests, je ne pouvais pas envisager de le faire pour un seul événement. Il y a une barrière élevée pour amorcer tout cela. »

Mais le curling, comme le hockey, a eu la chance d’avoir des commanditaires et des partenaires financiers, y compris son partenaire de diffusion, TSN et RDS, à bord. Selon Mme Henderson, les autres partenaires importants étaient les athlètes, dont beaucoup avaient pour objectif de participer aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques de 2022, ainsi que les associations membres de Curling Canada.

« L’autre partie qui est vraiment importante à noter est que nous avons une sorte de devoir moral envers nos associations membres. Leurs modèles d’affaires dépendent en grande partie de l’envoi d’équipes aux championnats nationaux », a déclaré Mme Henderson.

Hockey Canada a été généreux de son temps et a partagé ses leçons. Curling Canada a mis en œuvre un grand nombre des mêmes protocoles liés à la COVID-19 et a établi ses propres zones rouge, bleue et verte pour séparer les athlètes, les médias (TSN) et les officiels, respectivement.

La bulle s’est ouverte lors des Scotties en février 2021. Les premiers jours, il y a eu une fausse alerte : un athlète victime d’une intoxication alimentaire, ce qui a entraîné le report d’un match. Plus récemment, quatre tests positifs au COVID-19 chez des joueurs – considérés par la suite comme des “faux positifs” – ont interrompu le déroulement du Championnat du monde de curling masculin 2021 de BKT Pneus et OK Pneus.

« J’attends avec impatience le jour où je serai sur le bord de mon siège parce que je regarde de superbes coups, plutôt que de m’inquiéter de la COVID-19, a ajouté Mme Henderson. Ce virus est vraiment sournois; on ne peut pas baisser notre garde une seule seconde. C’est épuisant. »

Pourtant, Mme Henderson affirme que cela en valait la peine. « Nous avons eu un accueil tellement positif. Je le constate avec les athlètes et le personnel, et même avec la façon dont les partisans réagissent sur les médias sociaux. Cela vous donne cette petite lueur de normalité. » Les amateurs de curling ont même envoyé des photos pour que leur visage soit placé sur des découpes de carton représentant les partisans dans les tribunes.

Selon Mme Henderson, il est crucial de maintenir l’engagement des partisans, car lorsque la pandémie sera terminée, Curling Canada souhaite que les 1 000 clubs du pays soient combles et comptent les deux millions de curleurs habituels.

Gymnastique Canada – Les événements virtuels deviennent réalité  

À la fin de l’année 2020, les meilleurs gymnastes du Canada ont dû faire face à une nouvelle série de restrictions liées à la COVID-19, alors que la deuxième vague du virus déferlait sur le pays. Certains ne pouvaient même pas accéder à leur gymnase d’origine. Ainsi, en décembre 2020, Gymnastique Canada a dû trouver une façon créative de sélectionner les athlètes de l’équipe senior qui participeraient au circuit de la Coupe du monde pour se préparer aux Jeux olympiques de 2021 à Tokyo. Et, comme beaucoup d’entre nous, ils se sont tournés vers les épreuves virtuelles. 

Male gymnast beginning floor routine.

Les athlètes ont enregistré des vidéos en faisant des routines dans leur gymnase à domicile, et quelques jours plus tard, des juges les ont notés. Amanda Tambakopoulos, responsable du programme de gymnastique artistique féminine à Gymnastique Canada, affirme que la réponse a été positive.

« Nous avons vu à quel point il était important pour les athlètes de participer à des compétitions à nouveau et d’être soumis à ce genre de pression positive, car c’est très différent de leur entraînement habituel. Le fait de mettre les athlètes devant des juges, même virtuels, a été vraiment bénéfique pour leur préparation à Tokyo. »

Toutefois, elle admet qu’il a fallu un certain temps pour que toutes les personnes concernées s’habituent. Même les athlètes, qui ont pu faire compétition dans leur gymnase d’origine sur des équipements familiers avec leurs entraîneurs à leurs côtés, ont décrit se sentir stressés, a mentionné Mme Tambakopoulos.

« C’est vraiment étrange. Cela demande tellement de travail. Nous sommes reconnaissants d’avoir tout le monde à bord et de montrer autant d’adaptabilité et de résilience face à tout ce qui se passe cette année. »

Gymnastique Canada a organisé trois autres compétitions virtuelles d’Élite Canada pour les athlètes de haute performance juniors et seniors de février à avril 2021. Cela a donné aux gymnastes de tout le Canada la possibilité de participer à l’épreuve de leur choix lorsqu’ils se sentaient en sécurité et prêts. Les compétitions virtuelles ont également permis de réduire les coûts pour Gymnastique Canada, d’alléger les déplacements des athlètes et de réduire les obstacles au recrutement d’officiels bénévoles, dont les tâches liées à la compétition pouvaient être conciliées avec les obligations professionnelles à la maison.

Mais pour que ces compétitions virtuelles soient un succès, Gymnastique Canada a appris que l’éducation, pour toutes les personnes concernées, devait être intégrée au processus. Ils ont organisé des sessions éducatives pour les athlètes et les entraîneurs sur Zoom, en utilisant des vidéos de la compétition virtuelle de l’équipe senior pour démontrer ce qui fonctionnait bien et moins bien. Ils ont montré des choses comme la meilleure façon d’aménager le gymnase et où placer la caméra pour obtenir les meilleurs angles. La technologie a également dû être adaptée aux juges, car les athlètes sont plus petits à l’écran qu’en personne, ce qui rend certains mouvements plus difficiles à voir. Ils ont organisé plusieurs séances d’essai pour les juges afin de les aider à se sentir à l’aise.

Compte tenu des avantages et des leçons apprises, les événements virtuels sont une option de compétition que Gymnastique Canada envisagera à l’avenir, selon Mme Tambakopoulos.

« Je pense que cela nous a vraiment ouvert les yeux sur la façon dont nous pouvons être encore plus adaptables et flexibles par rapport aux réalités des gens. Je pense qu’il y aura beaucoup de réflexion à l’avenir sur la façon dont nous pouvons bénéficier de cet environnement de compétition virtuelle. »

Canada Équestre – Façon dont les événements régionaux et les diffusions en direct ont maintenu le sport actif 

L’une des organisations de sport nationales les plus occupées au cours de l’année écoulée a été Canada Équestre, avec 124 événements sanctionnés dans tout le pays par Canada Équestre et d’autres sanctionnés par des organisations de sport équestre provinciales et territoriales, dont beaucoup ont été diffusés en ligne de manière inédite. Mais selon James Hood, directeur de la haute performance de Canada Équestre, cela ne représentait que 25 % du calendrier habituel des compétitions. 

Young female equestrian athlete competing.Cheval Québec a accueilli le premier événement régional de Canada Équestre en juin, quelques mois seulement après que l’Organisation mondiale de la santé ait déclaré la pandémie mondiale. L’équipe a travaillé avec les autorités sanitaires locales pour intégrer les derniers protocoles liés à a COVID-19, ce qui signifie que l’événement devait se dérouler sans spectateurs, avec un minimum d’officiels, et que le calendrier devait être resserré afin de s’assurer qu’aucun corps inutile ne traîne dans l’aire de compétition.

Selon M. Hood, ce sport a fait un retour précoce parce que l’entraînement et la compétition se déroulent principalement à l’extérieur et que les chevaux doivent être maintenus en bonne santé physique et mentale (p. ex. nourriture, exercice), étant donné les considérations sur la santé et le bien-être. « L’autre avantage que nous avons, c’est qu’il est relativement facile de maintenir une distance physique; vous êtes sur un animal de 2 000 livres, ce qui vous oblige automatiquement à maintenir une distance de deux mètres », a expliqué M. Hood.

Malgré les défis que représente la supervision de compétitions sanctionnées au milieu d’une pandémie mondiale (et à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques, rien de moins), M. Hood a identifié quelques points positifs notables. Par exemple, il y a eu d’importantes avancées dans l’utilisation de la technologie, nées de la nécessité. « Nous étions beaucoup plus axés sur le papier, a expliqué M. Hood. Le changement de technologie dans le pointage et la transmission sera vraiment bon à long terme. »

En outre, de nombreux opérateurs de spectacles utilisaient des caméras pour diffuser en direct les événements afin que les gens puissent les suivre en ligne. Il ne s’agissait pas de diffusions haut de gamme, mais elles étaient rentables.

« Les organisateurs des compétitions ont réfléchi à la manière de rendre l’événement sécuritaire pour les mères et les pères, les grands-parents, les oncles et les tantes, qui pouvaient le regarder sans être dans les tribunes », a ajouté M. Hood.

Bien que Spruce Meadows et certains des événements les plus populaires du sport aient été diffusés en direct par le passé, rien n’avait été fait à cette échelle. Les responsables des événements et Canada Équestre ont même collaboré avec la Société Radio-Canada pour que certains des événements soient diffusés sur sa plateforme de diffusion en continu, ce qui a contribué à accroître la visibilité du sport à l’échelle nationale.

« Je pense que la technologie continuera à créer ces opportunités, a déclaré M. Hood. Nous devons être prêts à adopter la technologie et à examiner ces éléments pour tenir les événements à l’avenir. »

Natation Canada – Des essais olympiques et paralympiques hybrides 

Avec 1 000 participants et des milliers de spectateurs attendus, Natation Canada avait prévu les plus grands essais olympiques et paralympiques de son histoire pour avril 2020 – jusqu’à ce que la COVID-19 oblige à les reporter. Après avoir envisagé huit ou neuf plans d’urgence différents, un événement réduit au printemps 2021 a été annoncé pour déterminer les athlètes de ses équipes olympiques et paralympiques.

Les championnats typiques comportent un tour préliminaire où les athlètes les plus rapides se qualifient pour la finale. La course finale pour les médailles a généralement lieu le soir même. En revanche, les essais de 2021 ne comporteront qu’une seule course par épreuve et un nombre limité des meilleurs athlètes seront invités à y participer. Natation Canada a invité 280 athlètes à participer à cet événement de cinq jours.

Jocelyn Jay, gestionnaire principal du développement sportif de Natation Canada et ancien nageur de l’équipe nationale, explique qu’un des critères clés de l’événement est de minimiser le temps que les nageurs passent dans le bâtiment et de les éloigner le plus possible.

Rear view of young swimmer with artificial leg sitting on poolside of indoor swimming pool« Nous avons 40 nageurs dans un bloc de temps. Les nageurs entrent dans le bâtiment, ils font leur activation pré-piscine, ils s’échauffent, ils courent, ils s’échauffent et ils partent. Puis le groupe de nageurs suivant arrive. C’est une sorte de tapis roulant. Ils se déplacent dans le bâtiment, en s’assurant de ne jamais se croiser. »

Selon M. Jay, Natation Canada a intégré de nombreuses couches de mesures d’atténuation des risques dans un plan de sécurité de 35 pages, qui sera partagé avec les clubs de natation qui envoient des athlètes aux essais. Contrairement aux bulles que le hockey et le curling ont créées pour organiser leurs championnats, les clubs seront chargés de s’assurer que leurs membres suivent les protocoles liés à la COVID-19 pour le voyagement et l’hébergement.

« La quantité de temps nécessaire pour cet événement unique, avec tout ce qui doit être pris en compte, représente autant de travail que l’organisation de six ou sept événements nationaux. C’est épuisant car cela change constamment – les restrictions fluctuant dans tout le pays », a expliqué M. Jay.

Natation Canada reconnaît le stress supplémentaire que les participants peuvent ressentir en portant des masques, en suivant les protocoles et en faisant une compétition en personne pour la première fois depuis des mois. C’est pourquoi un autre élément de leur plan consistera en des discussions régulières avec tout le monde, y compris les athlètes, les entraîneurs et les officiels, une fois sur place.

Pour l’instant, M. Jay essaie d’établir des priorités et de ne pas penser trop loin.

« Cet événement a lieu à la fin du mois de mai 2021. Qui sait à quoi ressemblera le virus à la fin mai, avec les variantes et les vaccinations? »

Alors qu’on se demande toujours à quoi ressemblera le virus à la fin du mois de mai, l’évolution de la situation de la COVID-19 en Ontario et dans d’autres provinces a déjà forcé Natation Canada à apporter des changements aux essais olympiques et paralympiques de natation, présentés par Bell. Les essais olympiques se tiendront désormais à Toronto à la fin du mois de juin, et les essais paralympiques ont été annulés car les nouvelles dates entrent en conflit avec une compétition mondiale de paranatation à Berlin. Natation Canada créera d’autres possibilités de compétition pour les athlètes qui espèrent obtenir une place aux Jeux paralympiques de Tokyo.

Voile Canada – Tirer le meilleur parti d’un sport de plein air 

Bien que Voile Canada ait reporté ses différents championnats régionaux et nationaux l’année dernière, qui offrent généralement aux athlètes la possibilité de se mesurer aux athlètes de voile de haut niveau de leur région, il a pu organiser un événement national sur invitation avec 10 jours de course à la fin du mois d’août à Kingston, en Ontario. L’événement a permis aux athlètes de l’équipe nationale qui se préparent pour les Jeux de Tokyo de participer à des courses compétitives dont ils avaient bien besoin.

« Nous avons de la chance dans le sport de la voile, a déclaré Katie Sweeting, directrice de la haute performance de Voile Canada. Nous faisons un sport de plein air qui est naturellement distant physiquement. »

Sailing team competition

Mme Sweeting explique qu’ils ont choisi Kingston pour leur événement parce que c’est là que se trouve le siège social de Voile Canada, que de nombreux athlètes s’y trouvaient déjà (ce qui a réduit les déplacements) et que les conditions d’entraînement y sont idéales. De plus, il était important qu’au moment de l’événement, en août 2020, Kingston ne compte aucun cas de COVID-19. Mme Sweeting, qui était responsable des protocoles liés à la COVID-19 pour l’événement, a d’abord trouvé la tâche décourageante, mais a pu travailler en étroite collaboration avec les experts de l’autorité sanitaire locale.

« Nous ne voulions pas créer un événement dans une communauté où il n’y avait pas de cas et leur apporter des cas, a expliqué Mme Sweeting. Personne ne veut être le sport qui organise un événement qui provoque une épidémie. »

L’événement sur invitation était limité à 40 des meilleurs athlètes du Canada. Les protocoles prévoyaient l’utilisation d’une zone clôturée et restreinte pour les participants à l’événement au port olympique de Portsmouth, qui est ouvert au public. Même s’ils étaient à l’extérieur, les masques étaient obligatoires en tout temps lorsque les athlètes ne participaient pas à la compétition. Tous les bateaux étaient espacés de deux mètres. Si les athlètes présentaient des symptômes, des tests étaient exigés et la personne n’était pas autorisée à retourner sur le site tant que le test n’était pas négatif. Un médecin était également présent sur place pendant toute la durée de l’événement.

Selon Mme Sweeting, la plus grande leçon qu’elle a tirée est qu’il faut prévoir les choses. Les toilettes portatives sur le site étaient nettoyées par des professionnels trois fois par jour. Les masques jetables ont été réapprovisionnés plusieurs fois pendant l’événement, même si les participants devaient fournir les leurs. Au fur et à mesure que l’événement se déroulait, Voile Canada a appris qu’il fallait avoir quelqu’un sur la rampe d’accès à l’arrivée des bateaux pour distribuer de nouveaux masques aux athlètes, dont les masques se mouillaient pendant la course car ils les fourraient souvent dans leur gilet de sauvetage.

« C’est possible. C’était une grande leçon d’apprentissage pour nous, a mentionné Mme Sweeting. Si vous suivez les bonnes étapes, que vous consultez les experts et que vous le faites correctement, tout peut bien se passer. »

Sachant que le développement de la résilience est une compétence clé pour les athlètes, Voile Canada a modélisé ce comportement, a ajouté Mme Sweeting.

« Il aurait été beaucoup plus facile pour nous de dire simplement : “Non, nous allons tout annuler. C’est trop risqué ou trop de travail.” Nous avons montré aux athlètes que nous étions prêts à faire preuve de résilience et de créativité. Et je pense qu’ils ont vraiment apprécié cela. »

Repenser les événements après la covid-19 

Les différents dirigeants sportifs ont parlé de ce qu’ils ont appris non pas en dépit, mais grâce à la COVID-19. Leurs récits illustrent la résilience et le dévouement de la communauté sportive canadienne envers les athlètes, les entraîneurs, les officiels, le personnel, les bénévoles et les partisans. Et ce qui est peut-être le plus remarquable, c’est que la myriade de pivots et de plans que ces organisations ont mis en place pour organiser des événements sécuritaires ont conduit à de nouvelles façons de penser innovantes qui seront exploitées longtemps après la pandémie.

Par exemple, la pandémie a accéléré et forcé tous les sports à adopter l’utilisation de la technologie. En conséquence, beaucoup ont trouvé des moyens nouveaux et rentables de communiquer avec les parties prenantes, ce qui pourrait se poursuivre à l’avenir. Cette même technologie a réduit le nombre de bénévoles et le nombre d’heures qu’ils doivent passer sur place, ce qui pourrait atténuer l’attrition attendue des bénévoles dans les années à venir. L’utilisation de la technologie a également permis à certains sports de générer de nouvelles sources de revenus : Curling Canada a lancé de nouveaux groupes de fantaisie pour mobiliser les amateurs, et Hockey Canada a mis en ligne des initiatives de collecte de fonds telles que les tirages 50/50. Au-delà de la technologie, de nombreux sports ont découvert de nouvelles façons de collaborer avec des partenaires, notamment Hockey Canada. Lorsqu’ils ont eu besoin d’un commanditaire pour le repérage des contacts, ils se sont adressés à Telus. Cela correspondait aux valeurs fondamentales de l’entreprise, à savoir lier les Canadiens et les Canadiennes.

La COVID-19 a tout changé, selon Dean McIntosh de Hockey Canada. « La façon dont nous planifions les événements, les priorités, la façon dont nous générons des revenus, la façon dont nous gérons les dépenses, et la façon dont nous engageons les communautés – je pense que tout a changé. Je crois vraiment que nous allons assister à une réinvention. »

À propos de l’auteur Teddy Katz a été un journaliste primé à la Société Radio-Canada où il a travaillé comme journaliste sportif national couvrant les plus grands événements sportifs du monde pendant près de deux décennies. M. Katz dirige aujourd’hui sa propre entreprise de communication, Think Redefined Inc., où il aide des organisations nationales et internationales à raconter leurs histoires et à développer leur leadership. En tant que bénévole, M. Katz est membre du conseil d’administration du Conseil des Jeux du Canada et des Jeux d’été du Canada de Niagara 2022.


Points saillants


Lorsque nous pensons aux legs laissés par les grands jeux, nous pensons souvent à de nouvelles installations, à un engagement accru dans le sport et l’activité physique, ou à des sentiments accrus de fierté nationale. En tant que partenaire clé des Jeux d’été du Canada de Niagara 2022, l’Université Brock a adopté une autre approche, tirant parti des Jeux pour investir dans la recherche, établir des liens avec les programmes d’études et améliorer l’engagement communautaire. Sydney Millar du SIRC s’est entretenue virtuellement avec Julie Stevens, professeure agrégée de gestion du sport et conseillère spéciale pour les Jeux du Canada auprès du président de Brock, Gervan Fearon, pour parler de ce qui se passe sur le campus et des legs attendus pour la région de Niagara et les futures communautés hôtes des Jeux du Canada.

SIRC : Qu’est-ce que les Jeux du Canada représentent pour vous, et pourquoi l’Université était-elle initialement intéressée à soumettre sa candidature pour accueillir les Jeux?

Julie Stevens (JS) : Pour moi, les Jeux du Canada sont spéciaux. J’ai assisté à cinq Jeux en tant que chercheuse, observatrice, spectatrice et, surtout, en tant qu’entraîneuse adjointe de l’équipe féminine de hockey de l’Alberta à Cornerbook, en 1999. Nous avons gagné une médaille de bronze en triple prolongation! Le match a été joué à Deer Lake et on avait l’impression que tous les habitants de la ville étaient présents dans l’arène. Les Jeux du Canada font naître en moi un fort sentiment d’appartenance à la communauté, même si je n’étais pas d’ici. J’ai mené une recherche sur la capacité organisationnelle des sociétés hôtes à Regina (2005) et à Whitehorse (2007), deux milieux et communautés uniques. J’ai beaucoup appris sur la passion et l’ingéniosité des bénévoles qui organisent les Jeux. L’intérêt de l’Université Brock pour les Jeux découle de son engagement envers la communauté de Niagara, un élément clé du mandat de l’institution depuis sa création en 1964. Une initiative communautaire comme celle-ci reflète notre valeur institutionnelle centrée sur l’engagement communautaire.

SIRC : Parlez-moi du développement du Comité académique des Jeux Brock-Canada.

Julie Stevens, professeure agrégée de gestion du sport à l’Université Brock et conseillère spéciale pour les Jeux du Canada auprès du président de Brock, Gervan Fearon.

JS : L’« apprentissage expérientiel » à l’Université Brock et au Collège Niagara était inclus dans le dossier de candidature soumis aux Jeux du Canada en 2016. Cependant, ce n’est qu’en décembre 2017 que nous avons vraiment commencé à réfléchir à ce que cela pourrait et devrait signifier pour l’Université Brock et notre communauté. Plus tôt cette année-là, Gervan Fearon a rejoint Brock en tant que président et vice-chancelier. Il a une grande vision du rôle de l’Université dans le soutien de la croissance et du développement régional, et a vu les Jeux comme un catalyseur de l’innovation universitaire. Nous avons organisé un événement avec deux membres du conseil d’administration du comité d’accueil qui était un appel ouvert à la communauté de Brock. Le résultat a été la création du Comité académique des Jeux du Canada de Brock comme groupe pour guider notre engagement envers l’innovation académique à travers les Jeux du Canada. Le Comité académique est véritablement une collaboration à l’échelle du campus, impliquant les professeurs, le personnel et les étudiants des sept facultés de Brock et de nombreuses unités de soutien. Nous avons élaboré un plan stratégique visant à maximiser les résultats pour la communauté de Brock en nous concentrant sur trois domaines clés : la recherche, les programmes d’études et l’engagement communautaire.

SIRC : Examinons en profondeur ces trois domaines clés. Dites-moi d’abord comment les Jeux sont utilisés pour soutenir la recherche.

JS : Il est facile de voir comment les Jeux pourraient être une grande opportunité pour les chercheurs dans le domaine du sport. Cependant, le Comité avait une vision différente : il voulait soutenir la recherche interdisciplinaire et inciter les chercheurs de tout le campus à examiner les effets sportifs, économiques, politiques, sociaux et culturels de l’accueil des Jeux sur la communauté immédiate et les environs. Grâce à la nouvelle initiative de subvention des Jeux du Canada du vice-président à la recherche (VPR), 143 000 $ de fonds de recherche internes ont été alloués depuis 2020. Ces subventions soutiennent des activités de recherche ou de création innovantes dans n’importe quelle discipline et sur n’importe quel sujet lié aux Jeux, l’emploi de recherche et le développement professionnel des étudiants, et plus généralement le renforcement de la capacité de recherche au sein de l’université.

SIRC : Parlez-moi de certains des projets de recherche qui ont été financés par les subventions du VPR pour les Jeux du Canada.

JS : Comme nous l’espérions, il y a une grande diversité de projets, avec une représentation de toutes les facultés de l’université, utilisant un large éventail de méthodes, et explorant divers aspects des Jeux et de la culture sportive dans la région (visitez le site des Jeux de Brock-Canada pour connaître les nouvelles sur les projets de recherche de 2020 et 2021). Par exemple, au département de kinésiologie de la faculté des sciences de la santé appliquées, la Dre Nicole Chimera examine l’incidence des blessures et des maladies subies par les athlètes des Jeux du Canada de 2009 à 2019. Ce projet permettra de mieux comprendre les blessures et les maladies qui surviennent pendant les Jeux et d’orienter les futures politiques visant à réduire et à gérer les blessures sportives. Le projet Movement Across the Waterways d’Amy Friend, de l’École des beaux-arts et des arts du spectacle, examine les liens entre les sports nautiques en kayak et en canoë et les écosystèmes régionaux, en mettant l’accent sur la tortue, un habitant des cours d’eau locaux en voie de disparition et la mascotte officielle des Jeux d’été du Canada de 2022. Le projet créera du matériel visuel et sonore qui offrira des perspectives immersives de l’aviron et du canoë dans la région de Niagara. Un autre projet passionnant est la création du Répertoire des histoires numériques narratives des Jeux de Niagara – des archives à long terme de tout le contenu des Jeux d’été du Canada 2022 qui seront accessibles aux chercheurs, aux étudiants et aux membres du public pour les années à venir. Dirigé par le personnel de la bibliothèque de l’Université Brock et du Digital Scholarship Lab, le répertoire recueillera tout, de la recherche universitaire aux activités communautaires, pour documenter les retombées des Jeux sur la région de Niagara. À ce jour, 22 projets ont été financés par l’entremise des subventions du VPR pour les Jeux du Canada.

SIRC : Le deuxième volet du plan stratégique concerne l’enseignement et l’apprentissage et les liens entre les programmes d’études et les Jeux. Parlez-moi de ce domaine.

JS : Nous voulons nous assurer que tous les étudiants ont un avant-goût des Jeux et qu’ils s’enthousiasment à l’idée des possibilités découlant des Jeux en proposant des idées, en s’impliquant ou en assistant aux événements. Les Jeux du Canada ne se limitent pas aux performances athlétiques – ils concernent également le tourisme, le développement communautaire, la gestion des événements, la responsabilité environnementale, le bien-être public et les cérémonies communautaires, offrant ainsi une grande variété de liens avec les programmes d’études et de possibilités d’apprentissage. Les membres du corps professoral peuvent choisir d’intégrer le contenu et les activités des Jeux du Canada à leurs cours de trois façons : engagement direct, engagement indirect et études de cas.

Brock University's indoor swimming facility.L’engagement direct avec les Jeux du Canada pourrait impliquer la création d’un nouveau cours ou l’utilisation d’un travail qui répond aux résultats d’apprentissage académiques et à un besoin des Jeux du Canada. Par exemple, un cours de français de quatrième année a intégré la terminologie liée aux Jeux du Canada, y compris les termes techniques relatifs aux athlètes, aux entraîneurs, aux organisations, aux infrastructures et aux installations, ainsi qu’aux hiérarchies et aux relations entre les personnes impliquées dans les Jeux. Les étudiants seront bien préparés à occuper des postes rémunérés ou bénévoles au sein des services de traduction pendant les Jeux. L’engagement indirect avec les Jeux du Canada pourrait consister à collaborer avec un partenaire communautaire local sur un projet lié aux Jeux du Canada. Par exemple, les étudiants en arts et sciences interactifs travaillent avec la société d’accueil de Niagara 2022 pour mettre au point un événement de révélation des médailles axé sur la technologie. Enfin, les membres du corps professoral sont également encouragés à utiliser les Jeux comme un cas pour compléter et améliorer le contenu académique. Par exemple, les étudiants en mathématiques et en sciences travaillent sur des études de cas uniques, des ensembles de données « anonymes » partagés par le Conseil des Jeux du Canada, afin de développer des compétences en statistiques et en gestion de l’information.

Un nouveau volet des subventions à l’innovation en matière d’enseignement et d’apprentissage de Brock, d’une valeur totale de 50 000 $, a été créé pour améliorer l’apprentissage des étudiants en offrant aux membres du corps professoral un financement unique pour développer des moyens novateurs d’intégrer le contenu des Jeux du Canada et les projets communautaires dans les cours de Brock. À court terme, les initiatives aideront les membres du corps professoral à améliorer les cours et à tirer parti des aspects communautaires des Jeux. À long terme, de nouvelles approches pédagogiques seront développées et pourront être utilisées en conjonction avec d’autres événements communautaires à l’avenir.

SIRC : J’aime beaucoup la façon dont l’investissement dans le programme d’études aura un effet positif sur la mentalité des professeurs, en les encourageant à profiter des Jeux et d’autres événements communautaires pour rendre le contenu des cours plus pertinent et appliqué pour les étudiants de Brock. Mais la troisième composante de la stratégie, l’engagement communautaire, pousse cet objectif encore plus loin. Quelle est la vision de ce volet?

JS : Au cœur de notre travail sur l’engagement communautaire se trouve la création d’un nouveau club étudiant appelé l’Association de bénévoles de l’Université Brock (ABUB). Alors que l’organisation d’événements majeurs nécessite un soutien important de la part des bénévoles, nous voulions créer une initiative qui maximiserait les effets positifs pour les étudiants. Par conséquent, l’ABUB a été mise sur pied afin de créer une communauté d’étudiants partageant les mêmes idées, d’offrir une formation et un développement des compétences aux étudiants et, bien sûr, de mettre les étudiants en contact avec des possibilités de bénévolat uniques dans le cadre des Jeux et d’autres organisations communautaires de notre région. Nous reconnaissons le potentiel du bénévolat pour contribuer à la communauté et pour développer les compétences, les expériences et les réseaux des étudiants, mais nous voulions éliminer l’élément de hasard de l’équation grâce à une association étudiante formelle. En encourageant l’interaction entre pairs et en facilitant les connexions à diverses expériences de bénévolat, l’ABUB contribue à assurer des résultats positifs pour les étudiants et les organisations.

SIRC : L’ABUB a été lancée en 2019. Quels bienfaits avez-vous constatés à ce jour?

JS : L’ABUB a été un énorme succès et constitue un programme patrimonial important dans le cadre de notre rayonnement de la vie étudiante. En 2019-2020, les membres de l’ABUB ont participé à des séances de formation mensuelles dispensées par des membres du personnel, des professeurs et des anciens de Brock afin de mieux les préparer à devenir des bénévoles engagés; ils ont contribué à 385 heures de bénévolat pour des organisations et des événements dans toute la région de Niagara (les membres s’engagent à effectuer un minimum de 20 heures de bénévolat). Dans un sondage de satisfaction auprès des membres de l’ABUB, 100 % des étudiants interrogés ont déclaré qu’ils recommanderaient l’ABUB à un ami ou à un coéquipier de classe.

Il existe également d’autres moyens pour les étudiants d’acquérir une expérience de bénévolat. Par exemple, les étudiants de Brock sont les responsables des médias pour les Jeux. La Société d’accueil s’est faite la championne de cette initiative en soutenant le processus de candidature et de sélection, et assurera le leadership de l’équipe. Au total, 15 étudiants sont impliqués dans cet important rôle de planification bénévole et acquerront de l’expérience en relations avec les médias et en promotion, en plus de développer leur esprit d’équipe et leurs compétences en communication.

SIRC : De quelle autre façon l’Université Brock contribue-t-elle aux Jeux?

Brock U Canada ames facility development site.

JS : L’Université Brock a également fourni une parcelle de terrain où le Parc des Jeux du Canada est en cours de construction. Cette nouvelle installation comprend un centre de sport et d’habileté, des arénas, des gymnases et une installation extérieure avec une piste, un terrain d’athlétisme et des terrains de volleyball de plage. Elle sera le site central pendant les Jeux et constituera une ressource communautaire précieuse par la suite. En outre, Brock accueillera un certain nombre d’autres événements sportifs dans ses installations et jouera un rôle clé en tant qu’hôte pour les étudiants et les organisateurs pendant les Jeux.

SIRC : Parlez-moi des répercussions de la COVID-19 sur les Jeux et les activités connexes de Brock.

JS : En donnant la priorité à la santé et à la sécurité de tous les athlètes, entraîneurs, employés, bénévoles, spectateurs et de la communauté élargie de Niagara, les Jeux du Canada de 2021 ont été reportés de septembre 2020 au 6 au 21 août 2022. En tant que partenaire des Jeux, l’Université Brock soutient la société hôte en veillant à ce que l’enthousiasme pour les Jeux continue de croître.

La COVID-19 a eu des conséquences profondes sur la communauté de Brock. Le personnel enseignant et administratif s’est particulièrement préoccupé de la santé mentale des étudiants et a mis en place un large éventail d’initiatives pour les soutenir. Les membres de l’ABUB se sont vraiment investis pour se soutenir mutuellement, en complétant la formation mensuelle et le développement des compétences par une deuxième réunion mensuelle pour favoriser les liens sociaux et réduire l’isolement. Les possibilités de bénévolat ont bien sûr été affectées par les restrictions en matière de santé publique, mais l’ABUB a fait preuve de créativité en soutenant les possibilités virtuelles, non seulement pour les étudiants, mais aussi pour les organisations communautaires qui s’adaptent à cette nouvelle réalité de diverses manières.

SIRC : Dites-moi quels effets vous pensez que cette initiative aura pour la communauté de Brock?

JS : La clé du succès du Comité académique des Jeux du Canada de l’Université Brock est son alignement avec les quatre priorités clés du plan stratégique 2018-2025 de l’université :

  1. Offrir une expérience académique et universitaire transformationnelle et accessible;
  2. Renforcer la capacité de recherche dans l’ensemble de l’Université;
  3. Améliorer la vie et la vitalité de notre région locale et au-delà;
  4. Favoriser une culture d’inclusion, d’accessibilité, de réconciliation et de décolonisation.

Le Comité académique atteint des résultats mesurables liés à ces priorités en améliorant les expériences des étudiants et l’engagement communautaire par l’entremise du contenu des cours, des stages et de l’ABUB, et en soutenant l’innovation dans les activités de recherche, d’enseignement et de création grâce à des investissements dans la recherche et le développement de cours. Le Comité académique est un exemple de la manière dont l’Université met en œuvre les priorités du plan stratégique pour améliorer et renforcer nos programmes, services et partenariats pour l’avenir.

SIRC : Et selon vous, quel sera l’héritage du Comité académique des Jeux de Brock-Canada pour les autres communautés hôtes des Jeux du Canada?

Le Conseil des Jeux du Canada a un programme de transfert de connaissances bien développé pour soutenir le partage de nouvelles approches et de leçons apprises entre les comités hôtes. La plupart du temps, ce programme est axé sur la logistique des Jeux, comme les accréditations, la gestion des installations, les commandites, la gestion des bénévoles, etc. Toutefois, les universités et les collèges sont des partenaires courants des Jeux. J’espère que le partenariat entre l’Université Brock et le comité d’accueil de Niagara 2022 rehaussera la barre pour les collaborations futures entre les comités d’accueil et les établissements d’enseignement, et qu’il fournira un modèle qui pourra être étendu ou réduit en fonction de la capacité. L’approche inter-campus et multidisciplinaire que nous avons utilisée peut absolument être recréée sur d’autres campus et nous partagerons notre modèle avec le Conseil des Jeux du Canada afin qu’il puisse l’ajouter à son programme et à ses ressources de transfert de connaissances. De manière plus générale, je pense que cela élargit l’objectif des legs des Jeux du Canada qui mise sur le développement d’installations et de l’économie pour inclure les bourses d’études et les relations à long terme entre les institutions académiques, les organisations régionales et la population étudiante qui sont les leaders de demain. Pour ceux d’entre nous qui croient en la valeur du sport dans la société, je pense que le modèle incarne les valeurs du service, de la collaboration et du leadership, et qu’il contribue en fin de compte à la vision des Jeux du Canada de renforcer le tissu social du Canada grâce au pouvoir du sport.

Alors que de nombreuses soumissions pour organiser de grands événements sportifs prévoient une augmentation de la participation sportive comme résultat attendu, les chercheurs affirment qu’il n’existe pas de preuve fiable d’un « effet de démonstration » par lequel les citoyens sont inspirés par le sport d’élite, les sportifs ou les événements sportifs faisant en sorte qu’ils vont ensuite y participer eux-mêmes. Dans le SIRCuit, le Dr Luke Potwarka mentionne que des effets de démonstration se produisent si nous adoptons une approche plus nuancée et plus inclusive de la collecte et de l’interprétation de preuves.

Le 9 décembre, 2020, les premiers Championnats du monde de cyclisme Esport UCI se tiendront sur Zwift. Pour tous les détails sur comment suivre l’équipe canadienne à cet évènement, et pour consulter le calendrier virtuel multiplateformes de Cyclisme Canada pour la saison d’hiver 2020/2021 (incluant les sorties en groupe pour tous les niveaux et les compétitions ouvertes au public!) cliquez ici.

Au fil des dernières années, les sports électroniques une industrie en plein essor. Selon un article récent de Reuters, les revenus de l’industrie mondiale de l’esport devraient dépasser 159 milliards de dollars d’ici la fin de 2020, avec des projections de dépasser 200 milliards de dollars d’ici 2023. On prévoit que plus de 2,7 milliards de joueurs auront participé à l’esport d’ici la fin de 2020. Au sein de ces chiffres stupéfiants, le cyclisme virtuel s’est taillé une part assez importante du gâteau. Les chiffres pré-pandémiques pour la plateforme Zwift à eux seuls ont montré 1,6 million d’utilisateurs actifs avec plus de 600 millions de miles virtuels enregistrés, et une évaluation récente de l’entreprise à un peu plus de 1 milliard de dollars.

Alors, qu’est-ce que le cyclisme virtuel et pourquoi est-il si populaire? Le cyclisme virtuel, tout en tombant sous la bannière plus large de l’esport, se distingue de la plupart des autres esports car vous « jouez » réellement en effectuant un véritable effort physique. Pour participer activement à un événement cycliste virtuel, que ce soit une sortie, une course ou un entraînement, vous devez tourner les pédales de votre vélo. Les plateformes virtuelles telles que Zwift, RGT, Fulgaz et Peloton ont « virtualisé » l’activité de longue date du vélo stationnaire en développant des produits sophistiqués qui connectent les consommateurs à des plans d’entraînement, des mondes virtuels et une communauté mondiale – le tout dans le confort de votre maison. Le résultat est une expérience utilisateur avec de nouveaux défis excitants et des opportunités pour rester connecté. En pleine pandémie mondiale, le cyclisme virtuel nous a permis de rouler et de rivaliser avec des milliers de cyclistes et de voyager dans de vastes mondes virtuels sans craindre de rompre le protocole de distanciation physique ou même de quitter nos salons. Bien que les communautés virtuelles du cyclisme existent depuis plusieurs années, cette discipline du cyclisme est certainement encore « nouvelle » par rapport au sport lui-même et nous continuons à découvrir son vaste potentiel. Au cours de la dernière année, j’ai eu la chance de plonger tête première dans le monde du cyclisme virtuel et de me familiariser avec les différentes plateformes et les communautés qui se sont développées à l’intérieur de celles-ci. De dire que j’ai beaucoup appris est un euphémisme, mais voici quelques-uns des principaux points à retenir.

Le cyclisme virtuel aide à bâtir une véritable communauté

Quand j’ai commencé à rouler et à concourir, la plus grosse déception chaque année était lorsque la neige commençait à tomber et que le temps était devenu juste assez froid pour que ce soit douloureux de rouler à l’extérieur. La plupart du temps, cela voulait dire qu’il était temps de ranger mon vélo et de dire adieu à mes copains de vélo jusqu’au printemps. Depuis, beaucoup de choses ont changé. Cycling Canada virtual cyclists 2 Parallèlement aux développements excitants de l’industrie tels que le fatbike, qui permet de mieux rouler à l’extérieur pendant toute l’année, les gens ont également commencé à mieux apprécier l’idée de rouler à l’intérieur, suscitée par les progrès des entraîneurs intelligents et des plateformes de cyclisme virtuelles. Les courses locales, les clubs et les rencontres ont commencé à apparaître sur des plateformes telles que Zwift, et avec l’avènement d’applications comme Discord, il était maintenant possible de parler avec vos amis en temps réel. Tout à coup, vous pouviez planifier des sorties de groupe avec tous vos copains d’été aussi souvent, sinon plus souvent, que vous le faisiez pendant l’été. De plus, vous aviez l’occasion de vous connecter avec d’autres coureurs provenant d’un peu partout dans le monde. Depuis ma propre incursion dans le cyclisme virtuel, j’ai développé des amitiés avec des coureurs du monde entier à la suite d’un sprint ou d’une sortie de groupe, maintenues par des sorties régulières pour nous garder motivés. L’aspect de développement communautaire des plateformes de cyclisme virtuel est, selon moi, l’une des valeurs ajoutées les plus importantes dans tout cela. Les plateformes virtuelles nous ont permis de rester en contact et de continuer à nous mettre au défi dans un tout nouveau monde connecté, allégeant l’effort de faire du vélo stationnaire. Avec le bon équipement, une connexion Internet stable et un abonnement à la (aux) plateforme(s) de leur choix, les utilisateurs peuvent se connecter à une communauté aux vues similaires construite autour d’un objectif commun d’améliorer la santé et la forme physique tout en maintenant un certain niveau de plaisir.

L’esport comme complément au « sport traditionnel »

Très souvent, on critique l’esport comme favorisant un style de vie plus sédentaire, encourageant la paresse et distrayant les gens de l’importance de l’activité physique. Dans certains cas, ces arguments peuvent avoir du mérite, mais nous devons garder une vue d’ensemble. L’esport peut être un complément au sport traditionnel, et de nombreuses organisations sportives trouvent des moyens uniques de l’intégrer dans leur programmation.

Depuis la montée fulgurante de l’industrie de l’esport dans le monde, de nombreuses organisations sportives traditionnelles utilisent l’esport comme moyen d’être plus engagées avec leurs communautés, et même de les développer. Un bon exemple est la récente initiative Hoops at Home de Basketball Canada qui a mis en relation les fans et les consommateurs de sports électroniques avec des athlètes vedettes tels que Chris Boucher et Aaliyah Edwards afin d’amasser des fonds pour leur fondation caritative. Il n’est pas rare non plus de voir des ligues sportives traditionnelles utiliser l’esport comme un moyen de garder la communauté connectée pendant l’intersaison grâce à des ligues, des événements et des tournois esport internes.

Une étude pré-pandémique a démontré que 4,4 millions de Canadiens ont suivi le sport électronique au cours de la dernière année; 57% de la génération Z, 43% des milléniaux et 31% de la génération X. Les plus jeunes consomment activement les sports électroniques, et les administrateurs sportifs traditionnels devraient examiner de près les moyens de saisir cette opportunité afin de croître leur engagement et de demeurer pertinents. Les initiatives esport telles que celles mentionnées ci-dessus ont fourni aux organisations sportives traditionnelles un public élargi avec lequel interagir, offrant de nouvelles opportunités de promouvoir leurs initiatives plus larges, menant peut-être même à une participation accrue « sur le terrain ».

Du côté du cyclisme virtuel, si vous avez déjà participé à un événement et que vous deviez nettoyer la flaque de sueur qui en résulte, vous saurez aussi bien que moi que le mot sédentaire n’a pas sa place. Ce nouveau domaine du cyclisme sert non seulement de complément à l’entraînement des coureurs, mais il encourage aussi un tout nouveau groupe de personnes à se lancer dans ce sport. Il est tout à fait raisonnable de supposer que la même personne qui a acheté un vélo Peloton pour faire de l’exercice en hiver ou pour économiser de l’argent sur un abonnement à une salle de sport pourrait très bien être intéressée par l’achat d’un vélo traditionnel pour faire du vélo à l’extérieur advenant le printemps.

Un tout nouvel égaliseur

Cycling Canada virtual cyclists at finish line of race

Du point de vue de la fédération nationale de cyclisme, une chose qui est devenue très claire est le potentiel d’égalisation que possède le cyclisme virtuel. Au fil des ans, les athlètes nord-américains qui concourent au plus haut niveau du cyclisme se sont habitués à faire le pèlerinage annuel de l’autre côté de l’océan afin d’accéder au plus haut niveau d’entraînement et de compétition. Avec le cyclisme virtuel, les coureurs canadiens peuvent se mesurer contre les meilleurs au monde, sans encourir les frais ni les inconvénients d’un voyage outre-mer. Le résultat est un terrain de jeu plus diversifié en ce qui concerne les événements de course virtuels de haut niveau tels que le Tour de France virtuel et les prochains Championnats du Monde Cyclisme Esport UCI. Ces évènements ont fourni une plateforme pour l’émergence d’une nouvelle catégorie de spécialistes en cyclisme, des athlètes non associés à des équipes traditionnelles de haut niveau, ne provenant pas de « nations cyclistes » traditionnellement fortes et parfois même pas issues du monde du cyclisme.

Du point de vue de l’organisation d’événements, le cyclisme virtuel a considérablement réduit la capacité requise pour organiser des événements à grande échelle avec des éléments tels que la capacité d’arbitrage locale, l’accès aux fermetures de routes, le soutien financier et même le climat local hors de l’équation. Avec le bon équipement, un certain savoir-faire en marketing et une solide connaissance de la plateforme/communauté de choix, un organisateur de n’importe où dans le monde peut organiser un événement cycliste virtuel compétitif.

Dernières réflexions

Au cœur du cyclisme virtuel se trouve l’essence du cyclisme intérieur – un moyen de développer la forme physique dans le confort de sa maison. Alors que cette nouvelle discipline passionnante continue de se développer, le cyclisme virtuel se construit rapidement une identité qui va bien au-delà des circonstances qui ont attiré beaucoup de gens vers le cyclisme intérieur en premier lieu. Dans un laps de temps relativement court, le cyclisme virtuel a progressé au point de devenir une discipline nettement reconnaissable du cyclisme, un peu comme le vélo de route, le vélo de montagne ou le BMX. Alors que nous continuons à affronter la tempête COVID-19, le cyclisme virtuel a été un outil inestimable pour garder notre communauté connectée et pour faire rayonner la participation.

Penser que la popularité continue du cyclisme virtuel ou de l’esport dans son ensemble est conditionnée à une pandémie mondiale serait de faire l’autruche. Le cyclisme virtuel existait bien avant la pandémie et continuera d’exister bien au-delà de celle-ci, mais avec un nouvel élan de participants. Nous voyons l’industrie développer des équipements spécialisés, les fédérations nomment des équipes nationales, et les Monsieur et Madame Tout-le-monde se mettre au vélo dans le confort de leur foyer. Nous sommes également confrontés à de nouveaux défis tels que le dopage technologique – un terme qui était complétement méconnu il y a seulement quelques années. Hélas, avec la croissance vient inévitablement des défis, mais je reste convaincu que le monde du cyclisme sera à la hauteur et adoptera cette nouvelle façon de participer à notre passe-temps favori. Possiblement le résultat le plus excitant est que le cyclisme virtuel a fait des choses incroyables pour attirer de nouvelles personnes dans la communauté cycliste dans son ensemble. Le résultat final: plus de gens à vélo – un résultat qui nous plaît tous.


Ce billet de blogue est une collaboration entre le SIRC et Cyclisme Canada. Nous vous invitons à découvrir le blogue Changement de vitesse de Cyclisme Canada, dans lequel les athlètes, les membres de l’équipe de soutien intégrée, et les membres du personnel s’expriment sur les succès, les joies, et les épreuves du cyclisme.

« Prendre le temps de rencontrer les partenaires et de les faire participer à la prise de décision a permis de s’assurer qu’ils étaient prêts à soutenir les actions nécessaires à court terme, mais aussi les plans à long terme pour les changements de programme et la reprise des jeux ». Mark Eckert, PDG de Volleyball Canada, parle de l’importance de la communication et des autres leçons tirées de l’annulation des championnats nationaux de 2020 dans le SIRCuit.

Pour de nombreux administrateurs sportifs canadiens, une pandémie mondiale semblait relever de livres d’histoire ou de films de science-fiction. Cependant, en mars 2020, avec la COVID-19 qui balayait la planète, un certain nombre de grands événements sportifs ont été annulés au Canada. Le présent article partage les expériences et les leçons tirées de la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique 2020, de Patinage Canada et de Volleyball Canada.

7 mars 2020 – 101 927 cas confirmés de la COVID-19 dans le monde; 51 cas confirmés au Canada (Rapports de situation de l’Organisation mondiale de la santé)

Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique 2020 – Jeux d’hiver de l’Arctique, Whitehorse YT

Les Jeux d’hiver de l’Arctique 2020 étaient prévus du 15 au 21 mars 2020 à Whitehorse, au Yukon, et allaient marquer le 50e anniversaire des Jeux. En préparation de l’accueil de 2 000 athlètes, ainsi que du personnel et des bénévoles des délégations de toute la région circumpolaire (Groenland, Norvège, Suède, Finlande et Russie, en plus du Nunavik, du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest, du nord de l’Alberta, du Yukon et de l’Alaska), des séances d’information avec le médecin en chef intérimaire du Yukon concernant la COVID-19 ont commencé en février. Les questions au bureau du médecin en chef se sont lentement multipliées, passant des protocoles standard de santé publique au début du mois de février aux détails sur les délégations et les arrangements d’hébergements à la mi-février, et aux demandes de renseignements sur les itinéraires spécifiques de voyage à travers les plateformes aéroportuaires internationales au début du mois de mars. Moira Lassen, directrice générale de la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique 2020, se souvient des conversations inattendues entre le personnel et les bénévoles, notamment lors d’une réunion d’urgence sur le désinfectant pour les mains, puisque seulement 6 des 75 bouteilles avaient été livrées. « Je me souviens avoir pensé : “Tout cela commence à devient bizarre”. Mais même alors, nous étions convaincus que nous avions pris les précautions nécessaires. » 

Tard dans la matinée du 7 mars, Mme Lassen a été convoquée à une réunion au bureau du ministre des Services communautaires lors de laquelle le médecin en chef a recommandé l’annulation des Jeux. Après une discussion sur les considérations sanitaires, les conséquences de l’annulation et les principaux messages de communication, la décision était claire. À midi, la Société hôte, avec le soutien du gouvernement du Yukon et de la ville de Whitehorse, a officiellement annoncé que les Jeux d’hiver de l’Arctique 2020 étaient annulés suite à une recommandation du médecin en chef sanitaire intérimaire du Yukon.

À ce moment-là, la décision fut critiquée par certains. Aucun cas de COVID-19 n’avait été signalé dans les territoires canadiens, des cas minimes avaient été signalés dans la région circumpolaire, et aucun athlète d’une délégation n’avait été déclaré positif pour le virus (bien qu’un athlète ait été déclaré positif le jour de l’ouverture des Jeux). La situation s’étant aggravée et l’épidémie ayant été déclarée comme une pandémie, la décision d’annuler l’événement a été applaudie.

11 mars 2020 – 118 319 cas confirmés dans le monde; 93 cas confirmés au Canada (Pandémie déclarée par l’OMS)

Patinage Canada – Championnats du monde de patinage artistique de l’UIP, Montréal (Québec)

Le 11 mars, Debra Armstrong, PDG de Patinage Canada, a reçu un appel téléphonique lui donnant un préavis de sept minutes avant que le gouvernement du Québec n’annonce l’annulation des Championnats du monde de patinage artistique de l’Union internationale de patinage (UIP), prévus du 16 au 22 mars 2020 à Montréal, au Québec.

Patinage Canada a suivi la situation de la COVID-19 de près, puisque les 200 meilleurs patineurs artistiques de 50 pays étaient attendus pour les championnats du monde, en plus d’athlètes et de personnel canadiens qui se rendent aux événements internationaux. À l’approche de la compétition de Montréal et face à l’inquiétude croissante concernant la propagation du virus, Patinage Canada a travaillé avec l’UIP pour créer et tenir à jour un plan de gestion lié à la COVID-19 afin de gérer et de surveiller les risques sanitaires pour 400 athlètes, entraîneurs, employés et bénévoles par l’entremise de protocoles à multiples facettes comprenant des contrôles de température, des stations de lavage des mains et des chambres d’isolement.

Ce que Patinage Canada ne pouvait pas contrôler, c’était les milliers de spectateurs attendus tout au long de la semaine. Des millions de dollars en billets ont été vendus pour l’événement, et des spectateurs du monde entier étaient attendus, dont environ 25 % provenant de la Chine, de la Corée et du Japon. Si Patinage Canada et l’UIP pouvaient imposer des protocoles de sécurité aux athlètes, à leur entourage, au personnel et aux bénévoles, ils ne contrôlaient pas les installations et ne pouvaient donc pas contrôler les spectateurs. Le gouvernement du Québec discutait depuis quelques semaines des risques associés aux rassemblements de masse, et les championnats du monde de l’UIP étaient de loin le plus grand événement à se tenir dans la province. En fin de compte, ce sont les responsables de la santé publique qui ont pris la décision d’annuler l’événement.

24 mars 2020 – 372 755 cas confirmés dans le monde; 1 432 cas confirmés au Canada

Volleyball Canada – Championnats nationaux 2020, Edmonton (Alberta)

Les championnats nationaux de Volleyball Canada, qui aurait dû amener 10 000 athlètes à Edmonton, en Alberta, pour les épreuves U15, U16, U17 et U18 du 10 au 20 mai 2020, ont été annulés le 24 mars 2020. Des événements simultanés prévus à Halifax, Ottawa et Abbotsford ont également été annulés. Ce qui a surpris le PDG Mark Eckert, c’est la rapidité avec laquelle la situation de la pandémie a changé. « Au début du mois de mars, notre regard était tourné vers l’international; nous étions préoccupés par la manière de ramener chez eux, en toute sécurité, les athlètes canadiens qui s’entraînaient et participaient à des compétitions à l’étranger. À ce moment-là, les conversations avec le service de santé publique d’Edmonton se concentraient sur l’atténuation des risques : le lavage des mains, la signalisation et l’orientation des spectateurs. En quelques jours, des restrictions étaient en place et nous avons été contraints d’envisager une nouvelle réalité. »

Au départ, Volleyball Canada avait fixé au 13 avril la date limite pour prendre une décision sur l’annulation ou non des championnats nationaux. Cependant, compte tenu de l’annulation d’autres événements nationaux, M. Eckert a déclaré qu’il aurait été imprudent de retarder la décision plus longtemps. L’annonce de Volleyball Canada le 24 mars 2020 a été faite peu après que les Comités internationaux olympique et paralympique aient annoncé le report des Jeux de Tokyo de 2020. L’Edmonton Expo Centre, où 55 terrains de volleyball étaient prévus pour accueillir l’événement national, a été réaménagé en centre de santé temporaire pour aider les personnes vulnérables pendant la pandémie de la COVID-19.

« Nous étions incroyablement préparés; et nous n’étions pas prêts du tout. »

L’annulation des événements en raison de la pandémie mondiale était quelque chose que ces trois dirigeants sportifs n’avaient pas imaginé. Interrogée sur son expérience globale concernant l’annulation, Mme Armstrong a répondu qu’elle était divisée en deux camps. D’une part, l’équipe de Patinage Canada a appris à quel point elle était incroyablement préparée. Grâce à des processus de gestion de projet efficaces, elle a pu s’adapter dès que les premières mesures de santé publique ont été proposées. Une fois la décision d’annulation prise, le personnel savait où se trouvait chaque contrat, ce que disait chaque ligne du contrat et qui devait être contacté. Son plan de communication sur trois ans comprenait des protocoles de communication de crise avec des déclarations d’attente et des directives claires sur les personnes à aviser, dans quel ordre et par qui. Grâce à une gestion financière et de projet rigoureuse, les dossiers des événements ont été clôturés en mai 2020, alors que d’autres organisations pourraient prendre un an ou plus pour clore les choses. D’un autre côté, Mme Armstrong pense qu’ils n’étaient pas du tout prêts : « En un million d’années, nous n’aurions jamais prédit cela. »

L’annulation des Jeux d’hiver de l’Arctique et des championnats du monde de l’UIP a nécessité une action immédiate de la part des comités organisateurs. Les partenaires, les fournisseurs, les bailleurs de fonds, les commanditaires et le personnel devaient être informés. Avec l’arrivée imminente des athlètes, les deux organisations devaient travailler avec d’autres organisations sportives pour s’assurer que personne ne monte à bord des avions à destination du Canada et ne soit bloqué si les voyages internationaux étaient restreints. Une bénévole internationale des Jeux d’hiver de l’Arctique a vu l’annonce de l’annulation à son arrivée à l’aéroport international de Vancouver, et a immédiatement modifié ses plans de voyage pour retourner au Royaume-Uni dans le prochain vol.

Contrairement à Patinage Canada et à la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique, dont les événements ont été interrompus sans préavis par les autorités sanitaires, Volleyball Canada a pris la décision d’annuler les championnats nationaux. En interne, la décision a été prise le jeudi 19 mars 2020; l’annonce publique a été faite le mardi 24 mars 2020. Cela a donné à Volleyball Canada le temps de travailler avec le personnel, les partenaires et les principales parties prenantes afin de se pencher sur la logistique et d’élaborer ses messages de communication. « Nous ne voulions pas que nos partenaires apprennent l’annulation de l’événement par un communiqué de presse, a déclaré M. Eckert. Prendre le temps de rencontrer les partenaires et de les faire participer à la prise de décision a permis de s’assurer qu’ils étaient d’accord pour soutenir les actions nécessaires à court terme, mais aussi les plans à long terme pour les changements de programme et le retour au jeu. » Ce temps supplémentaire a également permis à Volleyball Canada de coordonner les annonces d’annulation avec ses associations provinciales, ce qui a aidé à gérer les éventuels commentaires négatifs du public.

Les conséquences financières des annulations

Du point de vue de la PDG, les répercussions financières immédiates des événements annulés ont peut-être été les plus stressantes. Chaque événement impliquait des dizaines de contrats d’une valeur de plusieurs millions de dollars. À moins d’une semaine du début des événements, certains des contrats associés aux Jeux d’hiver de l’Arctique et aux championnats du monde de l’UIP avaient déjà été livrés, y compris les marchandises et les décorations. Ces coûts étaient irrécupérables, et comme les dates étaient inscrites sur tous les articles, ceux-ci n’étaient pas considérés comme réutilisables. Un élément qui a aidé les trois organisations était une clause de force majeure dans de nombreux contrats, qui libère les parties de toute responsabilité ou obligation lorsqu’un événement extraordinaire ou une circonstance échappant au contrôle des parties empêche l’exécution des obligations contractuelles. Dans l’ensemble, Volleyball Canada a enregistré une perte de revenus nets de près de 1 million de dollars et Patinage Canada de 1,035 million de dollars. La Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique a dû assumer des frais d’annulation d’environ 710 000 dollars.

Pour Volleyball Canada, des partenariats solides et des pratiques de communication ont été un facteur clé pour limiter les conséquences financières de l’annulation des championnats nationaux. Par exemple, les partenaires de voyage ont renoncé aux clauses d’attrition pour les 24 000 chambres réservées pour l’événement; d’autres étaient prêts à prendre en charge une partie des coûts ou à avancer de l’argent pour de futurs événements. M. Eckert a déclaré : « Nos relations solides ont permis aux partenaires de s’investir dans un événement réussi. Les impliquer dans la prise de décision relative à l’annulation les a investis d’une nouvelle manière. » Avec seulement trois villes capables d’accueillir un tournoi de volleyball d’une telle ampleur, les partenaires locaux pouvaient être sûrs que l’événement allait bientôt revenir.

Héritages perdus

Pour les trois organisations, les annulations d’événements représentent des pertes d’opportunités importantes. Tant Patinage Canada que Volleyball Canada comptent sur les revenus des événements pour soutenir le développement des athlètes, des entraîneurs, des officiels et des infrastructures pour les années à venir. Le plan d’héritage des Jeux d’hiver de l’Arctique a été conçu de la même manière pour apporter des avantages à l’ensemble du Yukon. Il serait difficile de recréer cet héritage sans organiser un autre événement.

Les annulations ont également eu des répercussions économiques dans les communautés d’accueil. Les trois événements auraient apporté des revenus touristiques importants. Patinage Canada et la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique ont évoqué l’occasion manquée d’accueillir des gens du monde entier et de mettre en valeur le meilleur de notre pays en soutenant les hôtels, les restaurants et les magasins locaux.

Après l’annulation, la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique a dû faire face à une tâche d’organisation assez différente de celle de Patinage Canada ou de Volleyball Canada. L’espace de stockage disponible étant limité, la Société hôte a dû prendre des dispositions pour donner, vendre, recycler ou éliminer une grande variété de matériel, allant de l’équipement de bureau aux marchandises, en passant par les lits superposés et les sacs de couchage pour les 2 000 athlètes attendus. Le don de matériel s’inscrivait dans le cadre du plan de legs des Jeux, ce qui a permis de prendre des décisions qui ont profité à l’ensemble du Yukon. Les équipes ont eu le choix de se faire expédier les cadeaux des Jeux à leurs propres frais et le produit de la vente a été investi dans le fonds d’héritage pour les prochains Jeux d’hiver de l’Arctique au Yukon.

L’annulation des Jeux d’hiver de l’Arctique a également signifié que les initiatives introduites par la Société hôte pour rendre l’événement plus inclusif que jamais n’ont pas été pleinement expérimentées. Ces événements historiques comprenaient un plan d’action de réconciliation axé sur les Premières nations du Yukon, des salles de bain et des douches neutres et la première maison de la fierté des Jeux d’hiver de l’Arctique. Ces initiatives ont été incluses dans le rapport final et les recommandations de la Société hôte au Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique, et seront partagées avec la prochaine Société hôte dans le cadre des processus de transfert de connaissances. Mme Lassen espère que ces initiatives feront partie de l’héritage des Jeux de 2020.

Rêves ternis et opportunités manquées

Les annulations des événements ont été dévastatrices pour les athlètes. Au sein de la communauté internationale de patinage artistique, les Championnats du monde de l’UIP devaient être l’événement de l’année – le point culminant de l’entraînement et de la compétition des athlètes, et pour beaucoup une étape importante dans la qualification pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022. Avant l’annulation, Patinage Canada a rencontré les athlètes de l’équipe canadienne pour discuter de l’état d’avancement de l’événement et en évaluer les conséquences. La clé de son approche était d’éviter toute spéculation. Mme Armstrong a déclaré : « Nous avons communiqué aux athlètes ce que nous savions. Malheureusement, nous ne savions pas grand-chose à ce moment-là… et nous n’en savons pas vraiment plus maintenant. Nous allons tous devoir être flexibles jusqu’à ce que nous sachions ce qui nous attend. » Patinage Canada et l’UIP sont toujours en train de déterminer comment rattraper les Championnats du monde manqués.

Dans la communauté du volleyball, les championnats nationaux constituent un événement énorme qui rassemble les athlètes U15, U16, U17 et U18 de tout le pays. L’annulation a été déchirante pour les athlètes qui allaient vieillir et ne plus correspondre à une catégorie. Le butin des championnats nationaux est une source d’identité d’équipe, de fierté et de statut au sein de la communauté du volleyball. Dans les semaines qui ont suivi l’annulation, Volleyball Canada a pu travailler avec son partenaire commercial, VolleyballStuff, pour créer la marchandise des Nationaux 2020 « Rallions-nous à part ». Les recettes de chaque achat ont été versées à Banques alimentaires Canada, soit un peu plus de 25 000 dollars versés dans le cadre de la campagne. Volleyball Canada a également entendu parler d’équipes qui ont fait don de leurs frais d’inscription remboursés à des organisations caritatives locales.

Au-delà de la compétition, l’échange culturel et l’interaction sociale sont des valeurs clés des Jeux d’hiver de l’Arctique. Les Jeux auraient été la première fois que certains athlètes voyagent en dehors de leur territoire, province ou pays. La possibilité de visiter de nouveaux endroits, de rencontrer de nouvelles personnes et de découvrir de nouvelles cultures fait partie de ce qui fait de la participation aux Jeux d’hiver de l’Arctique une expérience qui change une vie. À Whitehorse, l’équipe du Yukon a organisé un défilé le 15 mars (avant l’introduction de toute mesure de santé publique) afin d’honorer l’engagement et le dévouement de ses athlètes. 

Expériences de deuil

Les athlètes n’étaient pas les seuls à éprouver du chagrin en raison des événements annulés; le personnel et les bénévoles étaient également en deuil. Les événements ont pris plusieurs années à se mettre en place, nécessitant des milliers d’heures de travail de la part du personnel et des bénévoles. À Whitehorse, le ministre territorial des Services communautaires et le médecin en chef intérimaire ont rencontré personnellement les membres du conseil d’administration et le personnel de la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique (les restrictions de rassemblement n’étaient pas encore en place). La réunion a permis aux personnes qui avaient investi tant de temps et d’efforts dans l’événement de partager leurs émotions et d’entendre les décideurs parler du sérieux avec lequel la décision a été prise, et de la manière dont elle les a également touchés. Mme Lassen a déclaré : « La présence du ministre et du médecin en chef a permis d’expliquer comment ce dernier en est venu à recommander l’annulation de l’événement, et de montrer qu’ils étaient tout aussi déçus par cette annulation. »

Pour Patinage Canada, l’annulation signifiait une occasion manquée de faire venir le monde au Canada. En tant qu’un des plus anciens membres de l’UIP, l’organisation d’événements exceptionnels est une source de fierté et contribue à la réputation internationale de Patinage Canada. Les partenaires de Montréal, le personnel et les bénévoles ont fait un deuil de l’occasion manquée de mettre le Canada en valeur devant les compétiteurs internationaux, les fédérations sportives et les spectateurs. Mme Armstrong a plaisanté : « C’était les meilleurs championnats du monde qui n’ont jamais eu lieu. »

12 juillet 2020 – 12 552 765 cas confirmés dans le monde; 107 126 cas confirmés au Canada

Dernières réflexions

Pour terminer, on a demandé aux trois dirigeants de donner des conseils à d’autres organisations sportives. Leurs commentaires étaient unanimes :

  1. Veiller à ce que tous les contrats comportent une clause de force majeure. Si Patinage Canada, la Société hôte des Jeux d’hiver de l’Arctique et Volleyball Canada ont dû, à des degrés divers, mettre en œuvre cette clause en relation avec les annulations de mars 2020, ils ne s’en passeraient pas.
  2. La communication est essentielle. La propagation de la pandémie de la COVID-19 a été rapide, ce qui a nécessité une incroyable souplesse de la part des organisations. La communication avant, au moment de la décision et après l’annulation avec les principales parties prenantes, notamment les responsables de la santé publique, les partenaires, les organisations membres, ainsi que les athlètes, a été essentielle pour gérer la situation avec succès dans ce contexte. Au fur et à mesure que le temps le permettait, les organisations sportives se sont efforcées de contrôler les messages, en reconnaissant les impacts financiers et émotionnels, mais en accordant la priorité à la sécurité des Canadiens et des délégations internationales en visite.
  3. Il est temps d’accélérer la planification des mesures d’urgence. La pandémie de la COVID-19 a renforcé la nécessité pour les organisateurs d’événements de réfléchir à l’impensable. Les leçons apprises et les protocoles élaborés pour gérer la propagation de la COVID-19 peuvent aider à élaborer des plans d’urgence pour les événements futurs. « Même si le risque est faible, voire extrêmement faible, les organisateurs doivent prendre le temps de discuter de la question et de mettre en place un plan, a déclaré Mme Lassen. Les plans d’urgence en cas de pandémie seront un héritage inattendu et important de ces événements. »

Mme Armstrong a avoué : « Je suis heureuse de voir 2019-2020 dans le rétroviseur. L’occasion nous est donnée maintenant d’intégrer ces leçons dans l’avenir. »

Des petites ligues aux compétitions internationales, la pandémie mondiale a mis un frein au sport au Canada. Avec les restrictions de santé publique en vigueur dans de nombreuses communautés et l’incertitude liée à la mise en œuvre de plans de retour au jeu, la COVID-19 continue d’avoir des conséquences sur le système sportif canadien. Malgré les éléments inconnus, de nombreuses organisations sportives ont concentré leur attention sur de nouvelles stratégies pour soutenir leurs membres. Reflétant le sentiment de l’ensemble de la communauté sportive, Mme Armstrong a déclaré : « Le nombre croissant de victimes de la pandémie nous a permis de mettre les choses en perspective. L’attention du secteur sportif canadien se penche maintenant sur la manière dont nous pouvons aider à la reprise des activités et contribuer à la santé physique et mentale, et bâtir et maintenir l’esprit de communauté. »


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De grands événements sportifs au Canada et dans le monde entier ont été annulés à la suite de la pandémie mondiale de la COVID-19. Pour les administrateurs sportifs, les chercheurs et les décideurs politiques, cette pause représente une occasion unique de réfléchir sur les effets et les héritages souhaités des futurs événements sportifs.

Les soumissions pour devenir l’hôte d’un événement sont souvent pleines d’affirmations sur les effets positifs de la tenue d’un événement, tant sur le plan social qu’économique. En particulier, les événements sportifs sont souvent loués pour leur capacité à accroître la participation au sport et à l’activité physique dans les communautés hôtes et non hôtes. L’augmentation de la participation est liée à un « effet de démonstration » ou un « effet de retombée », qui fait référence à un processus par lequel les gens sont inspirés par le sport d’élite, les sportifs ou les événements sportifs et font en sorte qu’ils souhaitent ensuite participer eux-mêmes (Weed, 2009). L’effet de démonstration peut être mesuré par le nombre de nouveaux participants à un sport, l’augmentation de la fréquence de participation, le retour à un sport après une longue interruption, ou le passage d’un sport à un autre. Ces dernières années, de nombreux chercheurs ont rejeté ces affirmations, mentionnant qu’il n’existe pas de preuve fiable de l’existence d’effets de démonstration.

Cependant, la question de l’existence des effets de démonstration peut être beaucoup plus nuancée que le simple fait de prétendre qu’ils existent ou non. Il est peut-être temps pour les chercheurs de tempérer le débat sur l’existence des effets de démonstration et de concentrer leurs efforts sur l’étude des mécanismes et des conditions par lesquels les événements sportifs sont les plus susceptibles d’avoir les retombées souhaitées sur la participation. Les preuves qui en résultent peuvent aider à définir les attentes, à évaluer les investissements et à orienter les investissements patrimoniaux.

Une approche de synthèse réaliste pour comprendre les effets de démonstration

Une approche réaliste de synthèse pour comprendre les phénomènes complexes se penche sur un large éventail de preuves pour répondre à la question « qu’est-ce qui fonctionne pour qui et dans quelles circonstances » plutôt que « qu’est-ce qui fonctionne » (Coalter, 2007). Dans cette perspective, les retombées des événements (p. ex. une participation accrue au sport ou à l’activité physique) sont mieux compris comme le résultat de l’interaction d’une combinaison particulière de circonstances.

Ce qui suit est un exposé sur certaines des conditions qui peuvent être nécessaires pour qu’un événement sportif majeur ait un effet positif sur la participation au sport et à l’activité physique. Il ne s’agit en aucun cas d’une liste exhaustive de conditions étayées de manière empirique. L’intention est d’entamer une discussion sur la nécessité de repenser les conditions qui pourraient être nécessaires pour que des effets de démonstration se produisent.

Condition n° 1 : les populations de jeunes

Les preuves mentionnant que les événements sportifs influenceront la participation sportive sont limitées si l’on considère l’ensemble de la population hôte. Les approches uniformes d’analyse de données peuvent masquer les preuves des effets de démonstration présents dans des sous-populations particulières. Récemment, par exemple, des recherches ont mentionné que les effets de démonstration pourraient être plus prononcés parmi les populations de jeunes. Par exemple, Aizawa et coll. (2018) ont constaté que les retombées à long terme des Jeux olympiques de Tokyo de 1964 étaient plus prononcées chez les jeunes au moment de l’événement que chez les autres générations. De même, Carmichael et coll. (2013) ont observé que les étudiants et les personnes ayant un emploi à temps partiel étaient plus susceptibles de participer à des activités modérément intenses après les Jeux olympiques de 2012 de Londres que les personnes ayant un emploi à temps plein. En vieillissant, les gens peuvent accorder une plus grande priorité aux domaines de l’éducation, du travail et de la famille qu’aux activités non professionnelles et liées au sport (Aizawa et coll.).

Condition n° 2 : les communautés où se tiennent les événements

Les recherches sur l’effet de démonstration ont souvent tiré des conclusions fondées sur des analyses de données de participation à l’échelle nationale et provinciale-territoriale. Jusqu’à récemment, les données sur la participation étaient rarement délimitées ou examinées au sein des régions locales où se déroulaient les événements. La notion d’effet « épicentre » mentionne que, lorsqu’ils recherchent des preuves d’un effet de démonstration, les chercheurs devraient d’abord examiner les données de participation disponibles à l’échelle municipale et régionale, puis se déplacer vers l’extérieur et examiner les données provinciales-territoriales et nationales (Potwarka et Leatherdale, 2016). Ainsi, les effets de la participation pourraient être plus importants à proximité des lieux. Par exemple, Potwarka et Leatherdale (2016) n’ont observé aucun changement statistique significatif dans le taux de jeunes modérément actifs ou actifs au Canada ou dans la province de la Colombie-Britannique d’avant à après les Jeux olympiques de Vancouver de 2010. Sur le plan régional cependant, les auteurs ont noté une augmentation importante du taux de femmes modérément actives ou actives d’avant à après les Jeux de Richmond, en Colombie-Britannique. Il est intéressant de noter que Richmond était l’hôte du nouvel anneau olympique, qui a vu un nombre record de médailles décernées à des patineuses de vitesse canadiennes et qui était accessible au public après les Jeux.

Condition n° 3 : viles natales des médaillés

Pratiquement toutes les études sur les effets de démonstration ont examiné les retombées de la participation uniquement au sein des nations et des communautés hôtes. Cependant les effets de démonstration ont le potentiel d’être un phénomène mondial. Des millions de personnes en dehors des communautés hôtes et dans le monde entier regardent les athlètes de leurs propres communautés concourir pour les médailles olympiques et paralympiques. Potwarka et coll. (2019) ont examiné les changements sur le plan de la population en matière d’activité physique dans les villes natales des athlètes canadiens qui ont remporté des médailles aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Les auteurs ont rapporté des augmentations statistiquement significatives des niveaux d’activité physique chez les jeunes vivant dans 5 des 26 régions sanitaires de leur ville natale entre les périodes précédant et suivant les événements étudiés. Aucun changement significatif dans la participation n’a été observé dans aucune des 26 régions de contrôle (c’est-à-dire les régions qui n’ont pas accueilli de médaillés olympiques). Les gens peuvent percevoir un lien spécial avec les athlètes d’élite de leur ville natale parce qu’ils partagent un accès similaire aux opportunités liées au sport, aux entraîneurs et aux infrastructures de promotion des activités dans l’environnement bâti.

Condition n° 4 : des spectateurs actifs, engagés et inspirés

Les recherches ont constamment montré que les effets de démonstration sont plus susceptibles de se produire chez les personnes et les spectateurs qui sont déjà des participants et des spectateurs sportifs actifs (Funk et coll., 2011; Aizawa et coll., 2018). En particulier, les études sur les effets de démonstration ont révélé que les personnes qui sont partisanes d’un sport ou qui en ont une connaissance avant d’assister à des compétitions en direct étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir l’intention de participer à ce sport après l’avoir regardé (Teare et coll., sous presse; Wicker et Sotiriadou, 2013).

En outre, ce à quoi les gens pensent et ce qu’ils ressentent lorsqu’ils sont plongés dans une expérience de spectateur peut avoir une profonde influence sur les décisions de participation après l’événement. En particulier, le fait de s’imaginer être un athlète participant à l’action, l’absorption intense dans l’expérience du spectateur, l’évaluation critique des performances et des compétences des athlètes, et l’appréciation de la grâce et de la beauté du sport lui-même, peuvent influencer la probabilité de se sentir inspiré en regardant des événements sportifs (Potwarka et coll., 2018). Les sentiments d’inspiration en regardant un événement peuvent jouer un rôle clé dans le développement de l’intention comportementale, et réduire les sentiments d’inadéquation qui peuvent décourager la participation (Potwarka et coll., 2018). Dans un état d’inspiration, les spectateurs peuvent se sentir obligés d’atteindre de nouveaux objectifs de participation sportive (Thrash et Elliot, 2003). De cette manière, l’inspiration peut être considérée comme un état de motivation intéressant, qui implique des sentiments d’énergie, de confiance et d’enthousiasme qui conduisent à une participation post-événement (Thrash et Elliot, 2003).

Condition n° 5 : mise en œuvre d’initiatives d’optimisation des événements

La littérature sur les effets de démonstration nous rappelle constamment que le potentiel de ceux-ci est fortement réduit sans des stratégies de levier d’événements soigneusement planifiées et exécutées (Misener et coll., 2015). L’effet de levier est basé sur le principe que les niveaux de participation accrus sont plus susceptibles de résulter de l’influence combinée de l’organisation d’un événement et de la mise en œuvre d’interventions destinées à promouvoir les possibilités de sport (Coalter, 2007). En d’autres termes, un effet de démonstration doit être associé à des possibilités d’essayer le sport présenté si l’on veut obtenir un effet comportemental allant au-delà de la simple influence sur les intentions des gens (Chalip et coll., 2017; Weed et coll., 2012). Peu d’événements sportifs ont inclus la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de programmes qui encouragent les gens à essayer un nouveau sport (Taks et coll., 2017). Les chercheurs commencent à examiner l’influence potentielle de l’exposition à un événement particulier en tirant parti des initiatives déployées avant, pendant ou après les événements sur la stimulation de la participation sportive. Potwarka et coll. (2020), par exemple, ont constaté que le fait de recevoir un coupon pour une séance gratuite pour essayer le sport du cyclisme sur piste stimulait la participation des spectateurs ayant à la fois de faibles et de fortes intentions de participer au sport après l’événement. (Pour en savoir plus sur cette recherche, consultez le blogue du SIRC).

Résumé et recommandations : vers une compréhension plus inclusive des effets de la démonstration

Les investissements d’héritage et les initiatives d’optimisation des événements ciblant stratégiquement les organisations sportives locales, les infrastructures sportives et d’activité physique de la communauté et les populations de jeunes pourraient aider à produire des effets de démonstration. En outre, les médias locaux et nationaux doivent continuer à promouvoir et à couvrir les athlètes exceptionnels dans les communautés du monde entier. Ces récits peuvent mettre en évidence les liens et les expériences des athlètes participant à leurs communautés locales. Pour maximiser la probabilité d’effets de participation aux événements sportifs, les parties prenantes à l’événement peuvent également envisager d’offrir des possibilités d’essais après l’événement et de concevoir des expériences par procuration et immersives pour les spectateurs. Des efforts devraient être faits pour rendre les événements sportifs plus accessibles aux spectateurs en les éduquant sur les nuances et les règles du sport avant et pendant les compétitions. Cela pourrait créer des spectateurs plus engagés et plus inspirés.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour examiner les effets de démonstration liés aux événements sportifs non méga et aux événements de parasport (Misener, 2015; Taks et coll., 2015). En outre, il faut s’intéresser aux non-participants et à ceux qui sont systématiquement exclus des possibilités de participation en raison de leur race, de leur origine ethnique, de leur sexe, de leur identité sexuelle, de leur statut socio-économique et de leurs capacités ou handicaps. Des efforts doivent être déployés pour éliminer les obstacles à la participation après l’événement.

Il peut également être nécessaire de mettre en place des collaborations de recherche internationales visant à se pencher sur les effets de démonstration. À cette fin, il pourrait être judicieux de créer un centre de données de surveillance de la participation sportive nationale et plus localisée, y compris des informations démographiques, qui pourraient être partagées entre les universitaires et les responsables sportifs du monde entier.

En plus d’établir davantage les conditions et les mécanismes qui pourraient sous-tendre les phénomènes d’effets de démonstration, les chercheurs et les parties prenantes aux événements devraient concentrer leurs efforts sur les questions liées aux capacités et à la rétention. Bien que l’organisation d’événements sportifs puisse aider à attirer les participants, on en sait beaucoup moins sur les stratégies fondées sur des données probantes pour créer et maintenir les relations nouvellement formées avec les participants (Bakhsh et coll., 2020). Malgré le fait que les chercheurs en sport et les parties prenantes aux événements souhaitent exploiter pleinement le potentiel des effets de démonstration, ils doivent veiller à ce que les possibilités de participation et de spectateurs avant, pendant et après les événements soient accueillantes et accessibles à tous.

Lectures recommandées

Byers, T., Hayday, E. et Pappous, A. (2020). A new conceptualization of mega sports event legacy delivery: Wicked problems and critical realist solution. Sport Management Review, 23(2), 171 à 182.

Il n’y a pas que les sports d’hiver qui sont menacés par le changement climatique. Des conditions météorologiques extrêmes ont affecté toute une série d’événements sportifs, notamment l’Open d’Australie 2020 (chaleur et fumée), la Coupe du monde de rugby 2019 au Japon (typhon Hagibis) et Championnats du monde d’athlétisme 2019 de l’IAAF au Qatar (chaleur extrême). Les organisateurs d’événements doivent anticiper, élaborer des plans de contingence et s’adapter aux changements afin de garantir la continuité des expériences positives pour les athlètes et les spectateurs.

Dans le cadre de l’initiative internationale “Le sport au service de l’action climatique”, le Conseil des Jeux du Canada renforcera ses pratiques en matière de durabilité dans les dimensions économiques, sociales et environnementales des Jeux du Canada, incluant le marchandisage, les services alimentaires et la construction. Il soutiendra également les sociétés hôtes et les partenaires dans leurs efforts pour faire de même.

Un système de billets pourrait-il transformer les spectateurs d’un événement sportif en participants ? Découvrez ce que des chercheurs de l’Université de Waterloo, du Centre national de cyclisme de Mattamy et de Cyclisme Canada ont fait pour améliorer l’héritage de l’accueil d’événements sportifs nationaux et internationaux, dans le blog du SIRC. Ces stratégies seront-elles utilisées lors des Championnats du monde piste UCI 2020, qui commencent aujourd’hui à Berlin, en Allemagne ?