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Close up of a men's quadruple skulls rowing team, seconds after the start of their race

Nous avons tous cette propension naturelle à protéger ce que nous aimons. Pour ma part, j’aime les sports, surtout les sports d’hiver. Il y a 30 ans, je me souviens d’avoir examiné les graphiques indiquant l’épaisseur de neige tombée dans le parc national où je passais tous mes temps libres à faire de la planche à neige. Ces graphiques montraient une diminution de l’épaisseur de la couche de neige. C’est comme ça que j’ai compris que les changements climatiques pouvaient être néfastes pour les endroits et les sports que j’aime. J’entrevoyais un avenir aux saisons de ski plus courtes et aux conditions de poudreuse plus rares et cela m’attristait.

Au cours des 30 dernières années, la compréhension sur le plan scientifique des changements climatiques, de ses déclencheurs et de ses répercussions a grandement progressé. De toute évidence, les sports et les changements climatiques sont intimement liés : si certains sports subissent de plus en plus les contrecoups des changements climatiques, le milieu sportif lui-même contribue au problème. Nous, amateurs de sport et de plein air, avons la possibilité de transformer le milieu sportif et de le rendre sobre en carbone afin que les générations futures puissent jouir des mêmes expériences que nous.

L’incidence des changements climatiques dans le monde du sport

Une étude canadienne récente tire de sombres conclusions, notamment que le climat canadien est plus chaud et qu’il continuera de se réchauffer en raison de l’action humaine. Plus précisément, le réchauffement climatique passé et futur au pays correspond à environ le double de l’augmentation de la température moyenne dans le monde. Selon les prévisions, les effets du réchauffement généralisé s’intensifieront dans le futur. Ces effets comprennent des chaleurs extrêmes plus fréquentes, moins de froids extrêmes, des saisons de croissance plus longues, des saisons de couverture de neige et de glace plus courtes, un écoulement fluvial printanier de pointe précoce, un amincissement des glaciers, un dégel du pergélisol et une élévation du niveau de la mer.

Un grand nombre de sports risquent d’être affectés par la hausse de température et les conditions météorologiques exceptionnelles, et pas seulement les sports d’hiver qui nécessitent de la neige et de la glace. Même si la causalité directe n’est pas toujours évidente, au cours de la dernière année, une foule d’événements sportifs ont été affectés par des conditions météorologiques extrêmes. Vous n’avez qu’à penser à l’Open d’Australie 2020 (chaleur et fumée), à la Coupe du monde de rugby 2019 au Japon (typhon Hagibis) et aux Championnats de monde d’athlétisme IAAF 2019 au Qatar (chaleur extrême). En tant qu’organisateurs d’événements, nous devons anticiper ce genre de conditions, élaborer des plans de contingence et nous adapter aux changements pour continuer d’offrir une expérience positive aux athlètes et aux spectateurs.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat indique que pour éviter les plus graves répercussions des changements climatiques, nous devons réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre (GES) partout sur la planète. En effet, pour que le réchauffement climatique demeure inférieur à 1,5˚C, nous devons réduire d’ici 2030 les émissions de GES de 45 % par rapport aux niveaux de 2010 et atteindre l’objectif de zéro émissions nettes d’ici 2050. Pour relever le défi et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, tous les secteurs doivent y mettre du leur.

Le milieu sportif contribue grandement aux émissions de GES et c’est pourquoi il a un rôle à jouer dans la lutte contre les changements climatiques. Les événements sportifs rassemblent un grand nombre de gens, et leurs déplacements ont des répercussions sur l’environnement. Par exemple, pour chaque édition des Jeux du Canada, des milliers d’athlètes, de bénévoles, de spectateurs et d’intervenants de partout au Canada convergent vers la ville où se déroulent les compétitions, générant ainsi d’importantes émissions de GES. S’il est impossible pour le milieu sportif de réduire à zéro les émissions liées aux déplacements, il y a tout de même d’autres options à envisager, comme la compensation carbone. La première étape consiste à examiner attentivement nos façons de faire afin de trouver des moyens de réduire les répercussions de notre secteur sur le climat. La pandémie force de nombreux organismes de sport à revoir leur fonctionnement de base; c’est donc l’occasion parfaite pour penser à de nouvelles approches.

Les Jeux du Canada, le milieu sportif canadien et le rôle positif du sport dans notre société sont trois choses qui passionnent le Conseil des Jeux du Canada. Plus que jamais, nous devons travailler ensemble à réduire l’empreinte écologique de nos événements et à stimuler l’action climatique pour rendre notre planète plus sûre. C’est pourquoi nous avons pris la décision de participer à l’accord-cadre « Le sport au service de l’action climatique ».

L’accord-cadre « Le sport au service de l’action climatique »

L’accord-cadre « Le sport au service de l’action climatique » a été élaboré par ONU Changements climatiques et le Comité international olympique et lancé en décembre 2018. Il guide les efforts des milieux sportifs mondiaux pour lutter contre les changements climatiques d’une façon systématique et globale, et il met à profit ce pouvoir unique de la communauté sportive à mobiliser et à informer des millions de gens grâce à leur amour du sport. Les organismes de sport peuvent montrer l’exemple dans la lutte mondiale contre les changements climatiques en assumant la responsabilité de leur empreinte climatique et en inspirant des acteurs d’autres secteurs à faire de même.

Lorsque le Conseil des Jeux du Canada a signé l’accord-cadre en décembre 2019, il s’est engagé à rehausser ses efforts et ses ambitions dans la lutte contre les changements climatiques. Plus concrètement, il s’engage à consolider ses pratiques durables sur les plans économique, social et environnemental, tout en encourageant ses sociétés hôtesses et partenaires à faire de même. Ces efforts porteront sur l’ensemble de ses activités, allant des services administratifs aux opérations sportives, en passant par le transport, la construction d’installations, les services alimentaires, l’aménagement des sites et les produits dérivés.[1]  Le Conseil s’engage à adhérer aux cinq principes de l’accord-cadre :

  1. Promouvoir une plus grande responsabilité en matière d’environnement;
  2. Réduire l’impact climatique global;
  3. Sensibiliser à l’action climatique;
  4. Promouvoir la consommation durable et responsable;
  5. Inciter à l’action climatique dans ses communications.

Plus d’une centaine d’organismes sportifs ont déjà signé l’accord-cadre. Parmi ceux-ci :

  • le CIO et les comités d’organisation des trois prochains Jeux olympiques – Tokyo 2020, Beijing 2022 et Paris 2024;
  • la National Basketball Association;
  • la Fédération internationale de ski;
  • la Fédération internationale des sociétés d’aviron;
  • la Fédération internationale de football association (FIFA);
  • la Fédération internationale de hockey sur glace.

Je me réjouis à l’idée de collaborer avec d’autres signataires canadiens, comme le comité organisateur du Banff Marathon et Surf Canada. J’évalue également la possibilité d’unir nos efforts à ceux d’autres organismes comme Protect Our Winters.

Les Jeux du Canada mettent de l’avant les athlètes et les entraîneurs canadiens de demain. La passion, la clairvoyance et l’insistance des jeunes à agir rapidement pour assurer l’avenir de leur planète ne cessent de m’impressionner. Nous pouvons nous aussi contribuer en éduquant les athlètes et les participants et en leur donnant les moyens de promouvoir l’action climatique dans leurs collectivités.

Les changements climatiques ne se résorberont pas en une journée, en une année ou après un seul événement écoresponsable. Il est également important de comprendre que nous n’avons pas besoin de trouver toutes les réponses à nos questions avant d’agir. Ces réponses, nous ne les avons certainement pas toutes, mais en adhérant aux principes de l’accord-cadre « Le sport au service de l’action climatique », le Conseil des Jeux du Canada se montre encore plus ambitieux et franchit une étape de plus dans sa quête de durabilité. Il s’agit d’une course que nous pouvons gagner, et nous invitons d’autres partenaires canadiens à se joindre à nous pour réaliser cet objectif.


A propos de(s) l'auteur(s)

Avocat de formation, Dan Wilcock est le président-directeur général du Conseil des Jeux du Canada. Il a occupé plusieurs postes de direction au gouvernement du Canada, notamment dans les domaines des politiques environnementales, des relations internationales, du droit de la concurrence et du droit du marketing. Il possède une expérience comme athlète, entraîneur et organisateur en snowboard, un sport qu’il a aidé à développer en Australie et aux États-Unis. Il a pratiqué presque tous les sports du programme des Jeux du Canada.


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