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Wayne Gretzky, légende canadienne du hockey sur glace, est célèbre pour la citation suivante : « Patinez vers là où s’en va la rondelle, pas vers où elle a été ». L’idée sous-jacente est qu’au lieu de courir après ce qui s’est déjà passé, il faut essayer d’avoir une longueur d’avance. En ce qui concerne les commotions cérébrales dans le sport, nous sommes souvent réactifs : nous réagissons à une blessure, nous réagissons à un diagnostic, nous réagissons à des symptômes. Mais que se passerait-il si, au lieu de réagir à tout ce qui se passe suite à une commotion cérébrale, nous commencions à nous pencher sur les suites d’une commotion cérébrale. C’est-à-dire la récupération et le retour au sport.  

Dans le domaine de la santé, c’est ce que l’on appelle les mesures préventives. Parachute, une organisation nationale dédiée à la prévention des blessures au Canada, souligne dans ses lignes directrices sur les commotions cérébrales que les athlètes de tous âges qu’on soupçonne avoir subi une commotion cérébrale doivent recevoir des soins appropriés en temps opportun. Alors que l’accent est souvent mis sur le diagnostic initial (qui est certainement le point le plus important des soins), les visites de suivi sont régulièrement négligées. 

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Le retour des enfants et des jeunes à l’école et aux activités quotidiennes normales est l’objectif principal après la période aiguë de la commotion cérébrale, car l’école fournit un environnement éducatif et les activités scolaires et physiques facilitent le développement social et le bien-être mental (Choe et Barlow, 2018). L’objectif est d’augmenter les activités cognitives ou autres jusqu’à ce qu’aucun symptôme actuel ne soit aggravé ou que de nouveaux symptômes ne soient déclenchés, ce que l’on appelle le seuil d’activité cognitive sous-symptomatique (Master et coll., 2012). Si, à un moment donné, les symptômes s’aggravent, la personne est ramenée au stade précédent. Cette stratégie de retour progressif doit être adaptée aux besoins spécifiques de chaque enfant et adolescent, car elle peut l’aider à reprendre plus rapidement ses activités d’avant la blessure (Kelleher et coll., 2014). La gestion globale des commotions cérébrales chez l’enfant implique des décisions concernant le retour à l’école et le retour à l’activité, ce qui souligne l’importance du suivi avec un prestataire de soins primaires après un diagnostic initial de commotion cérébrale.  

Lacunes dans la recherche 

Les visites de suivi sont importantes pour la réévaluation, la gestion et l’éducation, en particulier pour les enfants et les adolescents. Les lignes directrices créées par la Fondation ontarienne de neurotraumatologie (FON) précisent que le suivi d’une commotion cérébrale (après la visite initiale) doit se faire auprès d’un médecin ou d’un infirmier praticien au plus tard quatre semaines après la blessure initiale (Velinkonja et coll., 2017). Cependant, nous avons constaté dans une revue de la littérature que les enfants et les jeunes ne sont pas systématiquement suivis après un diagnostic initial de commotion cérébrale (Ramsay et coll., 2023). En outre, peu de choses peuvent être conclues sur le temps écoulé entre le diagnostic initial et la première visite de suivi, ainsi que sur les facteurs qui influencent le nombre de visites de suivi. C’est pourquoi nous avons mené le projet Pediatric Concussion in British Columbia (PCBC), une étude basée sur la population utilisant des données administratives pour identifier les taux et le moment de la première visite de suivi pour les enfants après un diagnostic de commotion cérébrale, les facteurs associés au moment du suivi et l’incidence du temps écoulé jusqu’au premier suivi sur la santé des enfants.  

Principales conclusions des données 

L’étude fournit de nouveaux renseignements sur les taux et la fréquence des visites de suivi, les facteurs associés au calendrier de la première visite de suivi et l’incidence du temps écoulé sur les résultats de santé résiduels, sur la base des données administratives des enfants et des jeunes ayant subi un commotion cérébrale âgés de 5 à 18 ans en C.-B. en 2016 et 2017. En reliant les ensembles de données, un échantillon de 22 697 cas avec un diagnostic initial de commotion cérébrale a été identifié. Les 4 principales conclusions de cette étude sont les suivantes :  

  1. Les taux de visites de suivi sont faibles pour les enfants et les jeunes victimes de commotions cérébrales en Colombie-Britannique : moins de 25 % d’entre eux ont bénéficié d’une visite de suivi, quelle qu’elle soit, et seulement 19 % d’entre eux ont bénéficié d’une visite de suivi en temps opportun.  
  2. Parmi les enfants et les jeunes qui ont bénéficié d’une visite de suivi dans les 3 mois suivant la blessure initiale, 75 % des cas ont bénéficié d’une visite de suivi dans les 22 jours, respectant ainsi le délai de 28 jours recommandé par la FON.  
  3. Le fait d’être plus âgé, de vivre dans une zone rurale, d’avoir un statut socio-économique plus élevé et d’avoir consulté un médecin spécialiste lors du diagnostic initial de la commotion cérébrale était associé à une première visite de suivi en temps opportun, mais d’autres facteurs peuvent contribuer à un suivi en temps opportun. 
  4. Les enfants et les jeunes ayant subi une commotion cérébrale et dont la visite de suivi a été retardée étaient plus susceptibles de souffrir d’un problème de santé lié à la commotion cérébrale que ceux dont la visite de suivi a été effectuée en temps opportun jusqu’à 12 mois après la blessure. 

Que faire ensuite? 

Les résultats de l’étude du projet PCBC ont permis de cibler le moment de la première visite de suivi après un diagnostic initial de commotion cérébrale et les résultats de santé qui en découlent. Les résultats de cette étude suggèrent que les enfants et les jeunes ne sont pas systématiquement suivis après un premier diagnostic de commotion cérébrale. Historiquement, le suivi n’était pas nécessaire dans le cadre du traitement des commotions cérébrales ou n’était exigé que pour les patients souffrant de lésions cérébrales plus graves. Cependant, étant donné le potentiel de problèmes de santé à long terme lorsque le suivi est retardé, il est nécessaire de recadrer les soins des commotions cérébrales pédiatriques au Canada. 

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Pour ce faire, nos organismes sportifs doivent adopter des politiques en matière de commotions cérébrales afin de protéger les athlètes, de sorte que nous ne soyons pas constamment en train de réagir après chaque commotion cérébrale. Ces politiques sont les suivantes : 

  • la formation du personnel sportif;  
  • la sensibilisation aux commotions cérébrales auprès des enfants et des jeunes et de leurs parents;  
  • les procédures de retour au jeu;  
  • les procédures de retour à l’apprentissage;  
  • l’autorisation médicale pour la reprise du sport.  

Il est indispensable d’avoir une politique à jour en matière de commotions cérébrales. Bien que cela puisse protéger certains athlètes d’une commotion cérébrale, il est important de se rappeler qu’une commotion cérébrale peut toujours se produire, et notre recherche indique que des soins opportuns et continus d’une commotion cérébrale conduiront à de meilleurs résultats. 

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A propos de(s) l'auteur(s)

Scott Ramsay, PhD, infirmier autorisé, est professeur adjoint à lÉcole des sciences infirmières de lUniversité de la Colombie-Britannique et infirmier clinicien en neurologie au BC Childrens Hospital. M. Ramsay utilise des méthodes de données démographiques pour documenter empiriquement laccès et lutilisation des services de santé pour les enfants atteints de maladies neurologiques et leur incidence sur la santé. Il pratique de nombreux sports, est un cycliste passionné et a été entraîneur de hockey sur glace pendant plus de dix ans. X : @scottramsay25 

Références

Choe, M., & Barlow, K. M. (2018). Pediatric traumatic brain injury and concussion. CONTINUUM, 24(1, Child Neurology), 300–311. https://doi.org/10.1212/CON.0000000000000569  

Kelleher, E., Taylor-Linzey, E., Ferrigno, L., Bryson, J., & Kaminski, S. (2014). A community return-to-play mTBI clinic: Results of a pilot program and survey of high school athletes. Journal of Pediatric Surgery, 49(2), 341–344. https://doi.org/10.1016/j.jpedsurg.2013.10.016  

Master, C. L., Gioia, G. A., Leddy, J. J., & Grady, M. F. (2012). Importance of ‘return-to- learn’ in pediatric and adolescent concussion. Pediatric Annals, 41(9), e160–e166. https://doi.org/10.3928/00904481-20120827-09  

Parachute. (2017). Canadian guideline on concussion in sport. https://parachute.ca/en/professional- resource/concussion-collection/canadian- guideline-on-concussion-in-sport/  

Ramsay, S., Dahinten, V.S., Ranger, M., & Babul, S. (2023). Follow-up visits after a concussion in the pediatric population: An integrative review. NeuroRehabillition, 52, 315–328. https://doi.org/10.3233/NRE-220216 

Velikonja, D. O., Baldisera, T., Bauman, S., Davis, S., Di Salle, C., Freedman, M., Ouchterlony, D., Quon, D., Reed, N., Sims, K., Wilcock, R., Zemek, R., Kagan, C., Gargaro, J., Hansen, M., & Wiseman-Hakes, C. (2017). Standards for Post- concussion Care. Ontario Neurotrauma Foundation. https://concussionontario.org/wp-content/uploads/2017/06/ONF-Standards-for-Post- Concussion-Care-June-8-2017.pdf  

 

 


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