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Le SIRCuit de l’hiver 2021 est maintenant disponible !

Pour beaucoup, la nouvelle année est l’occasion de se fixer de nouveaux objectifs, d’affiner ses comportements ou de surmonter des obstacles. Cette numéro du SIRCuit examine l’auto-compassion, l’identification des athlètes, le déficit énergétique relatif dans le sport (DERS), l’engagement des athlètes maîtres et les espaces d’apprentissage social. Il fournit des informations fondées sur des preuves et des recommandations pratiques pour aider les administrateurs sportifs, les entraîneurs, les athlètes et autres à créer une base pour le succès en 2021.

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Pour de nombreux organismes de sport, les personnes âgées représentent une cohorte inexploitée de membres potentiels. La recherche sur les athlètes de niveau maîtrise souligne l’importance d’un environnement social et de possibilités de compétition pour faciliter la participation.

Carol LaFayette-Boyd est l’une des étoiles montantes de l’athlétisme canadien – à l’âge de 77 ans. Cette détentrice de multiples records du monde fait partie du nombre croissant d’athlètes maîtres qui nous forcent à envisager de nouvelles frontières dans la performance humaine. Découvrez les avantages physiques, sociaux et psychologiques du sport des maîtres dans le SIRCuit.

Carol LaFayette-Boyd est l’une des étoiles montantes de l’athlétisme canadien. En effet, elle a un statut athlétique exceptionnel à l’âge de 77 ans. En plus d’établir un nouveau record mondial par groupe d’âge au 200 mètres W75 aux Championnats canadiens intérieurs des maîtres de 2019 à Edmonton, la native de la Saskatchewan a ajouté des réalisations à sa pléthore de records du monde par âge et de médailles d’or internationales, notamment en remportant le titre d’athlète féminine de l’année 2018 de World Masters Athletics. Mme LaFayette-Boyd a commencé à participer à des compétitions d’athlétisme des maîtres à l’âge de 50 ans. Elle est revenue à la compétition après avoir participé à des compétitions d’athlétisme et de basketball à l’école secondaire. Elle attribue son succès athlétique à une alimentation équilibrée, à un bon sommeil et à des étirements. Elle dit se sentir en meilleure santé à 75 ans qu’à 35 ans. Enfin, il est bon de se rappeler que le premier record du monde officiellement reconnu pour la course de 100 mètres chez les femmes a été établi en 1922 : 13,6 secondes par Marie Mejzlíková II de la Tchécoslovaquie (aujourd’hui la République tchèque et la Slovaquie) à 19 ans. Le meilleur temps personnel de Mme LaFayette-Boyd pour le 100 mètres est de 13,75 secondes à 60 ans! Bien que ses exploits soient spectaculaires en soi, elle fait partie d’un nombre croissant d’athlètes de niveau maître qui nous forcent à nous pencher sur les nouvelles frontières de la performance humaine.

Le sport des maîtres est considéré comme un facilitateur idéal pour vieillir en santé, et cet article se concentre sur des discussions pertinentes pour les athlètes maîtres de 60 ans et plus. En particulier, nous mettrons en évidence notre programme de recherche qui a mis l’accent sur la mise en lumière des voix et des histoires d’athlètes maîtres. Quels sont les résultats individuels et pour la société provenant des sports des maîtres? Quelles sont les considérations ainsi que les effets positifs et négatifs de la promotion du vieillissement actif par le sport?

Qu’est-ce que le sport des maîtres?

Les athlètes maîtres s’entraînent et participent à des compétitions de sport organisé lors d’événements régionaux, nationaux et internationaux. Le sport des maîtres offre une occasion de compétition à ceux qui ne font pas partie des groupes d’âge considérés comme propices à une performance de pointe dans un sport donné. L’âge minimum admissible à la compétition est généralement de 25 à 35 ans, et les participants sont habituellement classés dans des tranches d’âge de 5 à 10 ans sans limite d’âge maximum. Les Jeux mondiaux des maîtres (JMM) sont notamment le plus grand événement multisports au monde (sur le plan du nombre de participants), accueillant jusqu’à 30 000 athlètes chaque quadriennal. Pour mettre ce nombre en contexte, 11 000 athlètes ont participé aux plus récents Jeux olympiques d’été à Rio, au Brésil. Les premiers JMM à Toronto en 1985 ont accueilli 5 000 athlètes, et l’événement a depuis connu une croissance explosive. Un large éventail de 30 sports d’équipe et individuels sont normalement offerts aux JMM, y compris l’haltérophilie, l’athlétisme, le tennis, le basketball, la natation, le hockey sur gazon et le rugby. Les JMM d’hiver comprennent généralement des épreuves comme le hockey sur glace, le curling et le ski de fond. 

Avantages perçus du sport des maîtres

Bien qu’il n’y ait pas de définition consensuelle du vieillissement en santé, on s’entend souvent pour dire que les athlètes maîtres vieillissent bien du point de vue du fonctionnement physique. Par exemple, des études ont démontré que les athlètes plus âgés ont de meilleures caractéristiques physiques (p. ex. masse musculaire, force, consommation maximale d’oxygène) que leurs pairs moins actifs et dont l’âge est comparable (Geard et coll., 2017). Toutefois, vieillir en santé signifie plus que simplement être en bonne santé physique. On en sait beaucoup moins sur les bienfaits psychologiques et sociaux du sport des maîtres.

Pour commencer à combler cette lacune, notre équipe a mené des entrevues en profondeur auprès de 135 athlètes (60 ans et plus) aux JMM de 2009 (Sydney, en Australie), de 2013 (Turin, en Italie) et de 2017 (Auckland, en Nouvelle-Zélande). Les participants représentaient de nombreux sports dans plusieurs pays, dont l’Australie, le Canada, l’Angleterre, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Nous avons posé des questions aux athlètes sur leurs expériences sportives et leurs réflexions sur le mode de vie et le vieillissement. Les athlètes ont confirmé en grande majorité qu’ils tirent une gamme de bénéfices de leur participation au sport des maîtres. Ces avantages sont illustrés dans les citations suivantes tirées d’une de nos récentes publications (Horton et coll., 2018) portant sur les athlètes féminines de niveau maître. Des pseudonymes ont été utilisés pour protéger l’identité des participants.

Avantages sociaux

Presque toutes les femmes ont souligné les avantages sociaux que leur procure la participation à des sports de compétition et à des jeux de maîtres. Lisa (72 ans, natation) a mentionné :

« Les (événements de) maîtres m’ont donné l’opportunité de rencontrer des femmes qui seront mes amies toute ma vie. »

Avantages psychologiques

De même, les athlètes ont décrit les résultats psychologiques obtenus grâce au sport qui ont eu un effet positif sur la santé mentale, la mentalité, le sentiment d’identité et le concept de soi. Doris (70 ans, athlétisme) a déclaré :

« Le soulagement du stress en est un, mais c’est plus que ça. Votre perception change. Vous vous voyez non seulement comme une mère, une épouse, une enseignante, mais aussi comme une athlète. »

Avantages physiques

Les femmes ont également validé les résultats sur les bienfaits physiques du sport. Betty (70 ans, haltérophilie) a partagé :

« Ça m’a réellement redonné ma vie. Parce qu’à mesure que les muscles devenaient plus forts et que mes articulations faibles étaient soutenues, la douleur diminuait. On a la stabilité qu’il faut grâce aux muscles. »

En fin de compte, le sport des maîtres est perçu par les participants comme une activité extrêmement enrichissante. Nous supposons que cela est dû en partie au fait que le sport de compétition pour les personnes âgées offre des avantages distincts au-delà des formes traditionnelles d’exercice et d’activité physique. Nos récentes conclusions sur les athlètes masculins plus âgés (Horton et coll., 2019) soulignent le rôle unique que joue la compétition dans le sport des maîtres, comme le montrent les citations ci-dessous.

À propos du sport de compétition

Neil (74 ans, haltérophilie) s’est penché sur le rôle de motivation de la compétition :

« La compétition me donne vraiment plus de motivation pour m’entraîner. On a une motivation pour garder son corps en forme, et je ne pense pas que je performerais à mon niveau actuel sans compétition. »

Nathan (75 ans, natation) a comparé le sport de compétition à une drogue :

« Le sport vous donne l’adrénaline que vous ne pouvez pas obtenir avec des drogues. »

Nos participants ont également parlé de l’importance de gagner et de marquer des points comme éléments clés de ce qui rend le sport de compétition spécial. Enfin, et dans un sens plus large, le sport des maîtres semble donner aux personnes âgées l’occasion de faire face au vieillissement, de s’y adapter et de le gérer. Aussi, il peut mener à l’évitement ou au déni du vieillissement physiologique. Les conclusions de Dionigi et de ses collaborateurs (2013), ci-dessous, démontrent comment les athlètes de niveau maître résistent, redéfinissent et acceptent simultanément le processus de vieillissement.

Gérer le vieillissement

Pour certains athlètes plus âgés, le sport de compétition est habilitant parce qu’il permet de donner l’impression que l’on évite le vieillissement. Lucy (69 ans, badminton) a fait le commentaire suivant :

« On n’est jamais trop vieux pour jouer. Il n’y a rien de vieux,  tant qu’on participe et qu’on en profite; c’est la beauté de la chose. »

Cependant, l’évitement du vieillissement peut devenir problématique s’il mène à un déni des réalités physiologiques du processus de vieillissement ou à une attente culturelle selon laquelle tout le monde peut ou devrait pratiquer un sport en vieillissant (Dionigi et col., 2013).

Pour d’autres, le sport des maîtres a créé un espace pour trouver de nouvelles significations plus tard dans la vie et tirer le meilleur parti des circonstances actuelles. Marlene (66 ans, nageuse) a partagé ce qui suit :

« En tant que personne plus jeune, je n’ai jamais réussi. Je n’ai jamais été vraiment bonne dans quelque chose, et quand j’ai découvert qu’à cet âge je pouvais gagner des choses et en tirer de la reconnaissance, ça m’a vraiment stimulée. Je ne me suis jamais considérée comme une personne compétitive, mais une fois que j’ai connu la victoire, ça a réveillé quelque chose en moi, et maintenant je suis là pour gagner. »

Le vieillissement est un processus de changement. Au niveau individuel, il semble que le sport puisse aider les personnes âgées à percevoir certains changements comme étant positifs (p. ex. la retraite comme une occasion d’avoir plus de loisirs, de voyages et d’amitiés grâce au sport). Le sport est une expérience de loisir unique et peut sans aucun doute profiter à de nombreuses personnes âgées. Les gens qui font la promotion du sport pour les personnes âgées pourraient vouloir souligner la vaste gamme de résultats positifs que les athlètes plus âgés nous disent vivre, mais aussi reconnaître les obstacles à la participation, comme il est expliqué ci-dessous.

Considérations et complications liées à la promotion du sport des maîtres

Nos participants étaient clairement des défenseurs du sport des maîtres, et beaucoup se considéraient comme ayant le potentiel de servir de modèles pour les adultes âgés moins actifs. De façon constante, le gouvernement canadien utilise le sport comme un outil pour encourager une participation accrue à l’activité physique, étant donné que seulement 12 % des adultes canadiens plus âgés déclarent atteindre les niveaux d’activité physique recommandés (Statistique Canada, 2015). Toutefois, les résultats de la recherche concernant les athlètes de niveau maître comme modèles ne sont pas clairs. Par exemple, Horton et ses collaborateurs (2013) ont fourni des preuves que les adultes plus âgés qui pratiquent déjà au moins un niveau modéré d’activité physique peuvent être motivés par les modèles de rôle des athlètes maîtres pour accroître leur participation. Cependant, les auteurs soulèvent également la mise en garde contre le fait que les athlètes d’élite maîtres peuvent être perçus par les adultes âgés inactifs comme étant intimidants et pourraient même décourager les changements de comportement liés à la santé. Malgré cette nuance, de nombreux athlètes maîtres dans nos travaux récents (Horton et coll., 2018; Horton et coll., 2019) ont exprimé qu’ils pourraient inspirer d’autres adultes plus âgés à devenir plus actifs, mais il faut poursuivre la recherche dans ce domaine.

Agir comme modèles

Certains participants ont parlé de leur rôle social tel qu’il est perçu par les autres. Lucinda (83 ans, natation) a déclaré :

« Le maire de ma ville m’utilise toujours comme exemple pour les autres personnes âgées. “Regardez-la!” Vous savez ce que sont les géraniums? Il y a un dicton en Hollande qui dit de ne pas rester assis avec les géraniums, donc sortez. »

De plus, plusieurs participants ont discuté de leurs propres croyances en ce qui concerne leurs rôles. Nathan (75 ans, natation) nous a dit :

« J’ai essayé de convaincre les gens avec qui je nage et qui ne font pas de compétition qu’ils devraient essayer d’en faire. »

En plus de leur statut potentiel de modèles, les athlètes maîtres ont souvent parlé de l’activité physique comme étant simplement la bonne chose à faire. Bien que cela puisse sembler bénin à première vue, il peut y avoir une certaine complexité qui mérite d’être prise en considération. Le sport des maîtres est avant tout une expérience positive pour les participants, mais il y a probablement un potentiel d’amélioration de l’expérience pour tout le monde. Par exemple, le sport des maîtres peut être associé à un risque accru de blessures chez les adultes plus âgés comparativement à d’autres formes d’activité physique (McKean et coll., 2006). De plus, les personnes qui ont une passion obsessionnelle pour leur sport peuvent se sentir contrôlées par leur activité et éprouver un mauvais fonctionnement psychologique et social en conséquence (Young et coll., 2015). Enfin, nos entrevues ont révélé une composante moralisatrice (c.-à-d. un point de vue trop critique sur les questions de bien et de mal) pour le sport des maîtres. De nombreux athlètes tenaient à transmettre une obligation morale de rester en forme et en santé par l’exercice et le sport. Ils étaient désireux de diffuser leur message sur les avantages individuels et pour la société du sport et de l’exercice, ainsi que sur les conséquences d’un comportement sédentaire. La non-participation à l’activité physique était parfois perçue comme irrationnelle, ce qui a donné lieu à une vision subtile et quelque peu critique des sédentaires (voir également Gard et coll., 2017). Certains des athlètes à qui nous avons parlé pourraient être considérés comme des évangélistes de l’exercice dont les encouragements bien intentionnés risquent de marginaliser leurs pairs moins actifs (Horton et coll., 2018).

Évangélistes de l’exercice

Certains participants mettent la responsabilité de la maladie carrément sur le dos de l’individu. Justin (90 ans, nageur) a dit :

« Quand on vous donne cette belle chose appelée le corps dans lequel nous vivons, il est impossible de ne pas en prendre soin et l’exercer. Ce corps est la pièce la plus compliquée de la machinerie biologique qui existe, et il faut en prendre soin. Si on ne le fait pas, alors on ne mérite pas d’être en bonne santé. Il ne faut pas grand-chose pour le garder en bonne santé. »

De nombreux athlètes se sont dits préoccupés par le fardeau que représente la sédentarité pour le système de santé. Betty (70 ans, haltérophilie) l’a fait remarquer :

« Les gens vont commencer à devenir de plus en plus obèses et le système de santé ne tiendra pas le coup. Le problème est qu’il y a encore beaucoup de gens qui ne veulent rien entendre et qui fument encore, et ce sont ces personnes qui vont épuiser le système quand ils vont arriver à l’âge de la retraite. »

Nous croyons que ces sentiments peuvent, en partie, refléter la croyance répandue dans la société occidentale selon laquelle il faut faire sa part pour rester en santé grâce à un niveau d’exercice élevé, afin de ne pas accabler le système de santé de maladies liées au mode de vie. Bien que nous reconnaissions les mérites potentiels d’encourager des niveaux accrus de participation à l’activité physique chez les personnes âgées, nous devrions faire attention à ne pas présenter certains modes de vie et certaines formes d’activité physique comme étant supérieurs à d’autres, surtout compte tenu des nombreuses circonstances socioculturelles, politiques et individuelles qui influent sur la santé et le comportement des humains.

Jeux des maîtres mondiaux d’hiver 2020

Le sport des maîtres est une excellente occasion de voyager, de se mettre au défi, de gérer le vieillissement et d’établir des amitiés durables. Il est clair que les athlètes maîtres reçoivent une vaste gamme d’avantages de leur participation à des événements sportifs, qui peuvent aller au-delà de ce que l’exercice traditionnel peut offrir. Comme nous l’avons souligné, cela peut être dû en partie à la nature sociale et compétitive unique du sport des maîtres. Cependant, il existe des obstacles importants associés à la participation au sport des maîtres, notamment les coûts élevés de déplacement, les frais d’inscription et l’équipement. De plus, la population adulte âgée est diversifiée et la participation à un sport de compétition ne sera tout simplement pas possible (ou d’intérêt) pour tous les aînés en raison de circonstances variées. Les Jeux des 55 ans et plus de l’Ontario, par exemple, abordent certaines de ces questions en incluant une vaste gamme d’activités physiques et cognitives (p. ex. le bridge, l’Eucher, le ski nordique, le pickleball et le jeu de dix quilles), ce qui peut répondre plus favorablement à la population diversifiée des aînés. De plus, les Jeux sont financés par le gouvernement, ce qui minimise les coûts d’inscription, et comprennent des épreuves de qualification dans de nombreux districts locaux de l’Ontario, ce qui réduit les frais de déplacement pour ceux qui ne souhaitent pas participer à l’échelle provinciale (en supposant que les jeux de niveau provincial nécessitent généralement des déplacements plus importants).

Conclusions

Les athlètes maîtres comme Carol-LaFayette-Boyd sont de plus en plus nombreux et repoussent les frontières de la performance humaine, ce qui entraîne le besoin de plus de recherche et d’application en ce qui concerne le développement des athlètes plus tard dans la vie. Pour ceux qui ont les ressources et le désir de compétitionner, les histoires de nos participants suggèrent que le sport des maîtres peut être une entreprise extrêmement enrichissante plus tard dans la vie, offrant une gamme de bénéfices physiques, sociaux et psychologiques. Dans cet esprit, nous encourageons les communautés et les initiatives de vieillissement actif à adopter le sport des maîtres comme une option de loisir dans le but d’engager ceux et celles qui pourraient en bénéficier. Cependant, il vaut la peine d’envisager d’harmoniser ces messages avec la promotion d’autres formes de loisirs pour les personnes âgées. De plus, il est important de rendre le sport des maîtres plus accessible afin que les groupes défavorisés et difficiles à atteindre puissent y participer s’ils le désirent. Bien que cela soit plus facile à dire qu’à faire, il s’agit là de prochaines étapes potentielles pour rendre le sport (et les loisirs) plus accessible aux personnes âgées.

Prochains Jeux des maîtres

Jeux d’été de l’Ontario de 2020 pour les 55 ans et plus, Peterborough

Championnats du monde d’athlétisme des maîtres 2020, Toronto

Jeux des maîtres mondiaux de 2021, Kansai, Japon

Découvrez le SIRCuit du printemps 2020! Jetez un coup d’œil sur cette collection d’articles, qui contient des recherches pertinentes et opportunes sur le leadership, le développement des athlètes et le sport de haute performance :

Consultez les articles précédents du SIRCuit ici.

Dans les sports comme la natation qui ont tendance à tourner autour des meilleurs temps chronométrés, il est important d’avoir des raisons d’y prendre part qui ne sont pas liées à la performance. Il y aura toujours un moment où un athlète atteindra sa limite et ne pourra plus aller plus vite. Avoir d’autres raisons de participer, comme les amitiés et la forme physique, maintiendra les nageurs engagés à long terme. En savoir plus sur le blog du SIRC d’aujourd’hui.

Les sports des maîtres sont un excellent moyen pour les adultes de s’amuser et de rester actifs. Dionigi (2015) a identifié trois catégories d’athlètes maîtres en fonction de leur parcours jusqu’aux sports des maîtres. Les « tardifs » sont les personnes qui ne commencent à faire du sport qu’à l’âge adulte. Les « continus » sont celles qui ont commencé à s’impliquer dans le sport dans leur jeunesse et qui n’ont jamais cessé. Enfin, les « seconds départs » sont les personnes qui pratiquaient le sport lorsqu’elles étaient jeunes, qui ont fait une pause, et qui ont recommencé à pratiquer le sport plus tard dans leur vie.

Les recherches mentionnent que de nombreux maîtres nageurs appartiennent à la catégorie des « seconds départs ». Nous avons sondé plus de 200 maîtres nageurs canadiens qui avaient de l’expérience en natation lorsqu’ils étaient jeunes, et nous avons constaté qu’ils avaient pris en moyenne 13 ans de congé entre le moment où ils ont cessé de faire de la natation dans leur jeunesse et leur retour dans le sport comme athlètes maîtres. Ce long écart dans leur participation à la natation peut s’expliquer en partie par des obligations externes, comme l’école, la famille, la carrière ou les finances. Cependant, nous nous demandions si la nature de leurs expériences de natation dans leur jeunesse pouvait aussi contribuer à cet écart.

Nous avons décidé d’examiner comment les expériences sportives des jeunes peuvent façonner la participation ultérieure aux sports des maîtres et avoir un effet sur leur motivation (Larson, McHugh, Young et Rodgers, 2019). Notre étude comprenait des entrevues avec vingt maîtres nageurs qui avaient tous de l’expérience en natation de compétition dans leur jeunesse. Environ la moitié de ces nageurs (les nageurs « continus ») sont passés directement de jeunes nageurs à des maîtres nageurs, sans faire de pause. Les autres (les « seconds départs ») ont pris en moyenne 16 ans de congé entre la fin de leur participation comme jeunes nageur et leur retour au sport à l’âge adulte.

Les entrevues rétrospectives ont révélé que ces deux groupes de nageurs partageaient certaines expériences communes à l’époque de leur jeunesse, y compris un volume d’entraînement élevé et l’atteinte de leurs limites sur le plan de la performance. Cependant, d’autres aspects de leur entraînement ont influencé leur perception de ces expériences et ont par la suite affecté leur motivation à nager.

Par exemple, un volume d’entraînement élevé n’était généralement pas suffisant pour que les gens cessent de faire de la natation, mais lorsqu’on combinait un volume d’entraînement intense à un plateau de performance, à une incapacité à faire d’autres activités et à de mauvaises relations avec les entraîneurs ou les coéquipiers, cela a poussé les « seconds départs » à se tenir loin de la piscine. Par contre, les « continus » qui ont fait état d’un volume d’entraînement élevé ont également soulevé des relations solides avec leurs entraîneurs et coéquipiers, ce qui a rendu l’entraînement plus supportable, voire agréable.

Bien que tous les nageurs aient atteint un point dans leur jeunesse où ils se sont rendu compte qu’ils n’allaient pas se rendre aux Jeux olympiques, leur réaction à cette prise de conscience dépendait de leurs motivations pour la natation. Les « seconds départs », qui se concentraient sur la performance, ont commencé à penser que l’entraînement n’en valait plus la peine et que les coûts l’emportaient sur les avantages. Ils ont donc interrompu leur participation à la natation. Cependant, les « continus » avaient ciblés de multiples avantages non liés à la performance qu’ils voulaient continuer à accumuler en participant à des événements de maîtres nageurs. Il s’agit notamment du plaisir, de la forme physique et des aspects sociaux.

Trois recommandations sont tirées de cette étude pour les entraîneurs et les parents qui veulent encourager les jeunes à continuer de faire de la natation jusqu’à l’âge adulte :

  1. Permettre aux nageurs de participer à des activités en dehors de la natation. S’ils sont forcés de choisir entre des activités tout aussi attrayantes, ils risquent d’abandonner la natation. Même s’ils continuent d’en faire, il peut y avoir du ressentiment et une diminution du plaisir qui mènent au décrochage par la suite.
  2. Entretenir des relations solides en natation, surtout lorsqu’un entraînement intensif et à volume élevé est nécessaire. Les nageurs et les entraîneurs passent beaucoup de temps ensemble, et la qualité de ces relations peut être un motif pour rester impliqués.
  3. Encourager les motifs multiples de participation. Plutôt que de mettre l’accent uniquement sur la performance, misez sur les occasions d’amitié, de santé et de plaisir. Cela donne aux nageurs une raison de continuer à nager même lorsque leur performance ne s’améliore plus.

La pratique des sports, chez les jeunes ou vieux, constitue un excellent moyen de solidifier un réseau d’amis, de rencontrer de nouvelles personnes et de demeurer en bonne santé. Ils sont nombreux les bienfaits physiques et mentaux associés à la pratique de l’activité physique et à la participation soutenue dans les sports. Selon Statistiques Canada, 54 % des jeunes Canadiennes et Canadiens âgés de 15 à 19 ans pratiquent des sports et ce pourcentage diminue à 17 % chez les personnes âgées. Quel est le motif de cette importante baisse? Que faire pour accroître la participation?

Voici quelques suggestions fondamentales pour améliorer la participation des personnes âgées dans le sport :

Les athlètes vétérans et les associations sportives sont deux ressources parmi tant d’autres pour mobiliser les personnes âgées et favoriser la pratique des sports. Le sport n’est pas une activité qui se termine quand on ne court plus aussi vite ou saute aussi haut. Le sport comprend plusieurs activités qui favorisent un mode de vie sain, entretiennent un réseau et une communauté. Le sport permet de vivre sa passion et de dépenser de l’énergie, ce qu’on retrouve chez tous les athlètes, indépendamment de l’âge.

References:

Horton S, Weir P, Baker J, Dionigi R. Promoting sports participation: Exploring physical activity patterns and role models of aging amongst older persons. SCRI Knowledge Transfer Papers. October 2015: 116-118.

McGuire, K. Former and current athletes square off across the volleyball net. Minnesota StarTribune. March 10, 2015

 

by Andrew Caudwell

Le terme « athlète maître » fait référence aux femmes et aux hommes actifs de plus de 35 ans qui participent à des sports de niveau très élevé. Ces athlètes peuvent être des sportifs de fins de semaine ou des compétiteurs élites. Les baby-boomers constituent une partie importante du nombre grandissant d’adultes âgés qui apprennent un nouveau sport ou continuent de s’entraîner et de faire des compétitions tout au long de leur vie. Il n’est pas étonnant de constater que ces athlètes ont une meilleure forme physique que la moyenne des adultes et que la majorité sont en meilleure santé et sont plus compétitifs que les personnes ayant la moitié de leur âge.

Comme notre corps change à mesure que l’on vieillit, les athlètes maîtres, leurs entraîneurs et les professionnels de la santé doivent être conscients des besoins en matière d’entraînement qui risquent d’être rajustés pour assurer une performance optimale.

Entraînement de la force – Étant donné qu’on perd de la masse musculaire en vieillissant, il est encore plus important pour les athlètes maîtres compétitifs d’avoir des muscles forts. L’entraînement de la force* chez les adultes âgés devrait ressembler à celui d’un débutant, c’est-à-dire commencer lentement et augmenter l’intensité d’au plus 10 % par semaine. L’American College of Sports Medicine* recommande que les adultes suivent deux séances d’entraînement de la force par semaine comprenant chacune de huit à dix exercices différents visant tous les grands groupes musculaires*. En prenant des mesures proactives pour accroître leur masse musculaire, les athlètes maintiennent une bonne technique et aident leur corps à absorber des impacts répétitifs liés à des exercices tels que la course et les sauts, ce qui améliore leur performance au final.

La moyenne des personnes âgées de 25 à 50 ans connaissent une baisse de leur force musculaire de l’ordre de 5 à 10 % si elles ne suivant pas un entraînement de la force actif. Ce pourcentage augmente à 15 % chez les personnes de 50 à 65 ans, et à 25 % chez les plus de 65 ans.

Récupération – Le repos et la récupération* sont des éléments importants de tout programme d’entraînement, mais ils sont particulièrement essentiels pour les athlètes maîtres. La tolérance aux exercices d’un entraînement est un facteur important à prendre en considération, car les personnes de plus de 50 ans ont souvent des douleurs aux articulations et aux muscles. Les périodes de récupération de ces personnes devraient être plus longues et plus intenses que celles des jeunes athlètes, surtout après un entraînement ardu ou une compétition. Cela signifie peut-être qu’elles devront avoir plus de sommeil que d’habitude ou ajouter une journée de repos supplémentaire à leur horaire d’entraînement. En donnant plus de temps à leur corps pour récupérer, elles réduisent le risque de blessure et seront incitées à pousser leurs limites lors de leur prochain entraînement.

Nutrition – Les besoins en matière de nutrition* chez les athlètes âgés demeurent essentiellement les mêmes jusqu’à environ 50 ans. Après cet âge, on leur recommande de prendre de la vitamine D, du calcium, de la vitamine B6, de l’acide folique et de la vitamine B12. Bien que les protéines soient essentielles pour renforcer la masse musculaire, aucune recommandation précise n’est faite à cet égard à l’heure actuelle, car les experts ne s’entendent pas sur la quantité de protéines nécessaire pour les corps plus âgés.

On doit s’attendre à ce que notre performance* diminue à mesure qu’on vieillit, mais cette diminution peut ne pas être aussi considérable que ce à quoi on s’attend. En comprenant certains des changements susmentionnés et en adaptant les programmes d’entraînement lorsque c’est nécessaire, les athlètes maîtres continueront de s’améliorer et d’atteindre des objectifs encore plus élevés en ce qui concerne leur forme physique.

* Seulement disponible en anglais

Références de la collection de SIRC: 

1. Callahan S. STRENGTH TRAINING TIPS FOR MASTERS ATHLETES. Triathlon Life. Spring2009 2009;12(2):108.

2. MCCALL P. PERFORMANCE TRAINING FOR MASTERS ATHLETES. IDEA Fitness Journal. November 2013;10(10):34-43.

3. Reaburn P, Dascombe B. Endurance performance in masters athletes. European Reviews Of Aging & Physical Activity. April 2008;5(1):31-42.

4. Signorile J. Periodize training for the masters athlete. Functional U. September 2007;5(5):1-13.

5. Sipe C. Training Masters Athletes. IDEA Fitness Journal. September 2008;5(8):44-51.