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Lorsque la pandémie de la COVID-19 s’est propagée au Canada et que des restrictions pour la protection de la santé publique ont été mises en place dans tout le pays, il est apparu nécessaire de comprendre comment ces mesures allaient affecter le bien-être des Canadiens et leur comportement en matière d’activité physique. Par exemple, la fermeture d’installations de loisirs, de parcs urbains et de terrains de jeux a obligé les Canadiens à faire preuve d’innovation dans leurs pratiques d’activité physique. Il a fallu examiner de plus près comment ces pratiques changeaient et dans quelle mesure. En réponse à cette préoccupation contemporaine en matière de santé et aux nouvelles questions sur les répercussions qui en sont découlées, nous avons lancé en avril 2020 un projet de recherche visant à mieux comprendre comment la population canadienne s’en sort. L’étude « La vie en confinement » donnera un aperçu de la manière dont les restrictions de santé publique ont eu des conséquences sur l’activité physique et le bien-être.

À cette fin, plusieurs variables devraient influencer la manière dont les Canadiens et les Canadiennes s’adaptent, notamment les changements dans leur vie professionnelle et leur vie privée, les lieux géographiques, la motivation, l’intérêt général, et l’accès à l’espace extérieur. Les sections suivantes présentent les questions clés auxquelles nous souhaitons répondre par le biais de cette étude transversale.

Question clé 1 – Comment les restrictions en matière de santé publique influencent-elles les niveaux d’activité physique?

La question centrale de cette recherche concerne l’effet des restrictions sur l’activité physique des Canadiens. Pour certains, la fermeture de centres communautaires, de gymnases et d’installations de remise en forme, combinée à des responsabilités accrues en matière de garde d’enfants, perturbera ou interrompra complètement leur routine d’activité physique régulière. Toutefois, grâce à des horaires de travail plus souples et à des économies de temps de déplacement, de nombreux Canadiens pourraient désormais avoir davantage l’occasion d’être actifs. L’activité physique présente un certain nombre d’avantages avérés pour la santé physique et mentale, mais avant la pandémie, seulement 16 % des Canadiens respectaient les recommandations de 150 minutes d’activité physique modérée à vigoureuse (Statistique Canada). Comme les horaires sont un obstacle souvent cité à l’activité physique, cette perturbation soudaine de l’horaire pourrait s’avérer un facteur positif.

Question clé 2 – Quels sont les facteurs qui influent sur les différences de niveau d’activité physique entre les Canadiens?

L’augmentation ou la diminution des niveaux d’activité physique pendant les restrictions liées à la pandémie sera influencée par une grande variété de facteurs personnels, sociaux et/ou environnementaux.   

Au niveau individuel, une diversité de facteurs personnels influencera la manière dont les Canadiens feront face aux restrictions et à leur effet sur l’activité physique. Par exemple, la façon dont les gens réagissent au stress général et à l’incertitude qui accompagnent les réactions découlant de la pandémie pourrait faciliter ou affaiblir les réactions comportementales saines. Les personnes qui utilisent l’activité physique pour gérer leur stress pourraient accroître ce comportement, tandis que celles qui présentent des symptômes plus dépressifs pourraient manquer de motivation pour s’engager dans une activité physique. De même, le fait que les gens perçoivent les restrictions comme une menace pour leur bien-être personnel ou comme une opportunité d’adopter des comportements innovants aurait des conséquences significatives sur leur capacité d’adaptation.      

Un autre facteur qui a souvent un effet sur le comportement en matière d’activité physique est le soutien social et la participation des pairs (Smith et coll., 2017). Les personnes vivant avec des membres de leur famille ou des colocataires peuvent constater que le soutien social s’est accru lorsque les couples ou les familles se sont engagés dans une activité physique ensemble en raison des restrictions sur l’exercice avec des personnes extérieures au ménage. À l’inverse, certains ont mentionné que les mesures d’éloignement physique peuvent créer une pandémie de solitude (Collie, 2020), de sorte que le manque permanent de soutien social peut avoir un effet négatif sur les niveaux d’activité physique. 

Les facteurs environnementaux ont également un effet sur les niveaux d’activité physique. Pour notre étude, on s’attend à ce que la proximité d’un espace extérieur accessible permette de maintenir des niveaux d’activité physique accrus par rapport à la période pré-pandémique.  D’autre part, les restrictions de protection signifient également que les centres de remise en forme sont fermés, les programmes sportifs sont interrompus et l’accès aux parcs est réduit, ce qui restreint encore les possibilités d’activité physique. Les milieux urbains peuvent rendre difficile l’éloignement physique dans les espaces intérieurs et extérieurs, et des différences peuvent apparaître à travers le Canada avec des régimes climatiques divergents qui ont des conséquences sur l’activité physique en plein air. 

Question clé 3 – Quelle est la motivation des Canadiens et des Canadiennes à pratiquer une activité physique pendant les restrictions liées à la COVID-19?

Si les croyances auto-efficace et les attitudes individuelles face au changement et à l’incertitude avaient certainement une incidence sur la manière dont les Canadiens s’adaptent, un autre prédicteur essentiel de l’engagement dans l’activité physique, et des résultats positifs qui en découlent pour la santé, est la motivation (Texeira et coll., 2012). En général, les personnes qui ont un degré de motivation interne plus élevé ressentent également des émotions positives plus fortes, telles que la joie, le contentement et une estime de soi positive, ainsi qu’un niveau d’engagement accru. Il est important de noter que la motivation autodéterminée est influencée par le choix autonome et les relations sociales, deux facteurs importants en cas de pandémie.

Question clé 4 – Quels effets les niveaux d’activité physique peuvent-ils avoir sur le bien-être?

Il est également utile d’étudier comment des changements dans l’activité physique pourraient affecter le bien-être psychologique et émotionnel. Compte tenu de l’augmentation notable de l’anxiété et de la dépression qui a été signalée dans la population canadienne (Forani, 2020) en raison du fardeau financier, des problèmes de garde d’enfants, de l’anxiété liée à la santé ou de la perturbation générale de la vie quotidienne, il est intéressant de comprendre le rôle que l’activité physique peut jouer pour alléger une partie de ce fardeau en matière de santé mentale.  L’activité physique est fortement associée à la santé mentale et au bien-être – les personnes physiquement actives subissent généralement moins de stress, de dépression et d’anxiété (Chekroud et coll., 2018), et l’activité physique a retenu l’attention ces dernières années comme traitement potentiel de la dépression et de l’anxiété en plus ou à la place des produits pharmaceutiques (Carek et coll., 2011).

Question clé 5 – Quel effet l’activité physique en plein air peut-elle avoir sur le bien-être?

Un dernier volet qui mérite d’être exploré est la manière dont l’activité physique en plein air ou l’exposition à la nature aura un effet sur le bien-être général. Des recherches ont indiqué que l’exposition à la nature augmente les résultats psychologiques positifs pour la santé tels que le bonheur, l’humeur et l’estime de soi, renforce la vitalité et réduit le stress (Nguyen et Brymer, 2018). Une réduction de l’anxiété a été observée chez les personnes qui ressentent un lien plus fort avec la nature grâce à l’exposition physique et au confort dans un environnement naturel (Martyn et Brymer, 2016). Par conséquent, nous évaluons si, et à quelle fréquence, l’activité physique était pratiquée en plein air, et le degré de connexion à la nature que les participants ressentent.

Répercussions

Cette étude donnera un aperçu des conséquences sur les Canadiens et les Canadiennes de ce soudain de changement du comportement et de la psychologie humaine imposée par des perturbations massives de la vie quotidienne. Les conclusions seront précieuses en cas de limitation permanente ou d’une épidémie secondaire, et elles fourniront des indications aux organismes de santé publique, aux professionnels de la santé et aux décideurs politiques pour aider la population canadienne à relever ces défis. Sur le plan individuel, la compréhension des facteurs et des nuances qui influent sur l’activité physique durant cette pandémie peut fournir des recommandations précieuses pour les Canadiens et les Canadiennes qui cherchent à mieux gérer leur mode de vie.


Les résultats de cette recherche sont maintenant disponibles ! Lisez les résultats de The Impact of COVID-19 on Physical Activity Behavior and Well-Being of Canadians sur le blog UFV Today.


A propos de(s) l'auteur(s)

Iris Lesser est professeure adjointe à la University of the Fraser Valley et physiologiste de l’exercice certifiée. Elle aime participer à des activités physiques dans son environnement naturel local à Chilliwack, en Colombie-Britannique, avec sa fille et son mari. Sur le plan professionnel, Mme Lesser s’intéresse aux stratégies innovantes utilisant le soutien social et l’activité physique en plein air pour augmenter l’activité physique dans la population clinique.

Carl Nienhuis est instructeur à la University of the Fraser Valley et consultant en performance mentale. Il est père de cinq enfants et aime tout ce qui fait bouger. Il s’est actuellement adapté aux courts de squash fermés, avec davantage de cyclisme et d’entraînement dans sa cour. M. Nienhuis consulte activement de nombreux athlètes dans un large éventail de disciplines et de niveaux de compétition.

Références

Carek, P. J., Laibstain, S. E. et Carek, S. M. (2011). Exercise for the treatment of depression and anxiety. The International Journal of Psychiatry in Medicine, 41(1), 15 à 28.

Chekroud, S.R., Gueorguieva, R. et Zheutlin, A.B. (2018). Association between physical exercise and mental health in 1·2 million individuals in the USA between 2011 and 2015: A cross-sectional study. Lancet Psychiatry, 5, 736 à 746

Collie, M. (10 avril 2020). More than half of Canadians feely lonely, isolated during coronavirus pandemic: Ipsos poll. Global News. https://globalnews.ca/news/6793214/coronavirus-canada-lonely/

Forani, J. (27 avril 2020). Half of Canadians report worsening mental health, experts say woes just beginning. CTV News. https://www.ctvnews.ca/health/coronavirus/half-of-canadians-report-worsening-mental-health-experts-say-woes-just-beginning-1.4913642

Martyn, P. et Brymer, E. (2016). The relationship between nature relatedness and anxiety. Journal of Health Psychology, 21(7), 1436 à 1445

Nguyen, J. et Brymer, B. (2018). Nature-based guided imagery as an intervention for state anxiety. Frontiers in Psychology, 9, 1858

Smith, G.L., Banting, L., Eime, R., O’Sullivan, G. & van Uffelen, J.G.Z. (2017). The association between social support and physical activity in older adults: a systematic review. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 14(56).

Statistique Canada. Suivi des niveaux d’activité physique des Canadiens, 2016 et 2017. Le Quotidien. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/190417/dq190417g-fra.htm

Texeira, P.J., Carraca, E.V., Markland, D., Silva, M.N. et Ryan, R.M. (2012). Exercise, physical activity, and self-determination theory: a systematic review.  International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 9(78).


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