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La légalisation du cannabis aura des conséquences importantes sur divers aspects du système sportif canadien, de la politique antidopage à la gestion des risques organisationnels en passant par la sécurité et le bien-être des athlètes et du personnel. Le SIRC et ses partenaires mettront donc à la disposition des organismes sportifs des renseignements et des ressources qui les aideront à composer avec ces nombreuses réalités. Cosigné par le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), le présent article de SIRCuit explore les questions de conformité et de santé qui touchent les athlètes de tous les niveaux.

C’est le 17 octobre 2018 qu’entrera en vigueur la Loi sur le cannabis du gouvernement du Canada, qui légalisera la consommation de cette substance par les 18 ans et plus en Alberta et au Québec, et par les 19 ans et plus dans les autres provinces et territoires. Malgré tout, le débat est loin d’être réglé chez les athlètes : consommer ou non du cannabis? Nous traiterons ici des effets sur la santé et des questions de conformité, deux aspects dont doivent tenir compte tous les athlètes canadiens, du niveau récréatif à élite.

Les effets du cannabis sur la santé

Environ 4,2 millions (14 %) de Canadiens âgés de 15 ans et plus disent avoir consommé des produits de cannabis, à des fins médicales ou non, au cours des trois derniers mois. Plus de la moitié (57 %) des consommateurs affirment l’avoir fait sur une base quotidienne ou hebdomadaire (Statistique Canada, 2018).

Le cannabis contient du tétrahydrocannabinol (THC), un composant chimique responsable des effets physiques et mentaux ressentis par l’usager qui « plane ». Fumé ou vaporisé, le cannabis produit des effets immédiats qui durent au moins six heures. Quant aux produits comestibles qui contiennent du cannabis, ils agissent de 30 minutes à deux heures après l’ingestion, et peuvent continuer de le faire pendant plus de 12 heures (gouvernement du Canada, sans date). Certains des effets physiques, mentaux et émotionnels du cannabis demeurent inconnus, mais les connaissances actuelles indiquent qu’une consommation régulière présente des risques pour la santé à court et à long terme. Parce que leurs cerveaux sont encore en développement, les personnes de 25 ans et moins sont particulièrement vulnérables. En fait, plus le consommateur est jeune, plus il s’expose à des dommages sérieux (gouvernement du Canada, 2018a).

Les recherches laissent croire que le cannabis a des incidences négatives au jeu comme ailleurs. Cette substance peut nuire à la performance sportive de l’athlète (à la piscine, sur la glace, etc.), en plus de compromettre sa santé et son bien-être, ses relations et la sécurité d’autrui.

À court terme, chaque fois qu’on le consomme, le cannabis peut produire les effets suivants :

  • Il affecte les facultés d’apprentissage et la mémoire. Une personne qui a consommé du cannabis peut avoir du mal à se concentrer, à se rappeler certaines choses, à en assimiler de nouvelles ou à prendre des décisions. Cela se répercute sur l’entraînement et la compétition, et sur la réussite scolaire ou professionnelle.
  • Il joue sur l’humeur et les sentiments. Le cannabis peut provoquer l’anxiété, la panique, la tristesse et la peur. Des sautes d’humeur et des émotions hors de contrôle peuvent empoisonner les relations avec les coéquipiers, les entraîneurs et le personnel de soutien, toutes essentielles au succès.
  • Il nuit à la performance. Le cannabis peut diminuer la vitesse de réaction, la concentration et la coordination, et ainsi nuire à la performance athlétique. Il s’agit aussi d’un problème à l’extérieur du terrain : par exemple, la conduite automobile après consommation de cannabis peut causer des accidents et de graves blessures, voire la mort. La conduite avec facultés affaiblies par la drogue est illégale. Cliquez ici pour en savoir plus.
  • Il affecte la santé mentale. La consommation de cannabis peut déclencher des épisodes psychotiques : le sujet ne distingue plus ce qui est réel de ce qui ne l’est pas, souffre de paranoïa, a les idées confuses et peut même être la proie d’hallucinations.

Consommé régulièrement à long terme (c’est-à-dire chaque jour ou presque, sur des mois ou des années), le cannabis peut produire les effets suivants :

  • Il endommage les poumons. La fumée du cannabis comprend bon nombre des substances nocives qu’on trouve dans celle du tabac. Comme c’est le cas avec la cigarette, fumer du cannabis peut endommager les poumons, ce qui se traduit par une toux, une respiration sifflante et d’autres complications d’ordre respiratoire.
  • Il affecte la santé mentale. Consommer régulièrement du cannabis sur une longue durée peut mener à l’anxiété, à la dépression, à la psychose et à la schizophrénie. Des études démontrent que réduire ou stopper la consommation entraîne une amélioration de la situation (Schoeler et al., 2016a et 2016b).
  • Il crée une dépendance physique ou psychologique. On estime qu’un consommateur de cannabis sur 11 développera une dépendance. Ce taux grimpe à 16 % chez ceux qui en consomment dès l’adolescence, et à 50 % chez eux qui en fument au quotidien. L’accoutumance au cannabis peut sérieusement affecter la vie de tous les jours. Ses conséquences se font sentir à l’école et au travail, dans les relations avec les amis et la famille, et dans la pratique du sport ou de toute autre activité parascolaire (gouvernement du Canada, 2018b).
Le cannabis et le Programme canadien antidopage

Les athlètes d’élite du pays, au moment de décider s’ils consomment ou non du cannabis, doivent tenir compte de la politique antidopage. Malgré sa légalisation, le cannabis demeure une substance interdite aux athlètes qui sont soumis au Programme canadien antidopage (PCA). Ainsi, son statut demeure le même dans le milieu sportif, et un contrôle positif peut toujours entraîner des sanctions. Par ailleurs, si le cannabis n’est interdit que lors des compétitions, les athlètes doivent se méfier : le THC étant liposoluble, il est éliminé lentement, et peut donc être détecté longtemps après avoir été consommé.

Le cannabis demeure proscrit dans le milieu sportif canadien, car le PCA respecte la Liste des interdictions de l’Agence mondiale antidopage, qui établit les substances et les méthodes illicites. Norme internationale indépendante, cette liste n’est pas assujettie aux modifications apportées aux lois nationales : plusieurs des substances qui s’y trouvent sont légales hors du contexte sportif. De plus, le CCES, qui gère le PCA, s’intéresse depuis longtemps à l’efficacité et à l’harmonisation des programmes antidopage à l’échelle mondiale, et met tout en œuvre pour que notre système sportif respecte le Code mondial antidopage.

Pour des décisions éclairées

Nous devons tous aider les athlètes canadiens, quel que soit leur niveau, à prendre des décisions éclairées en matière de cannabis.

  • Renseignez-vous. Assurez-vous de bien comprendre la nouvelle loi ainsi que les règlements du PCA. Veillez à ce que les athlètes soient bien au fait des risques qu’ils courent et font courir à leurs coéquipiers, et des conséquences potentielles sur leur avenir sportif. Consultez à ce sujet les ressources du CCES et de Santé Canada (voir ci-dessous).
  • Parlez-en. Les athlètes gagnent à discuter de la légalisation et de ses répercussions avec leurs coéquipiers, leurs entraîneurs et les administrateurs sportifs. Les organismes sportifs et les entraîneurs doivent être proactifs en transmettant à leurs membres des renseignements sur le cannabis dans le sport.
  • Demandez de l’aide. Si vous ou une connaissance abusez du cannabis ou en ressentez les effets nocifs sur votre santé, demandez de l’aide. Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances dispose de ressources à l’intention des athlètes dans cette situation.
Ressources

Pour aider les intervenants à prendre des décisions éclairées, le CCES compte sur plusieurs ressources, dont deux portant spécifiquement sur le cannabis.

  • La Trousse de formation sur le cannabis dans le sport regroupe des documents à l’intention des entraîneurs, administrateurs, enseignants et autres intervenants qui doivent présenter le sujet aux athlètes et au personnel de soutien. Elle est conçue pour éviter aux personnes concernées d’enfreindre par inadvertance les règles antidopage, les encourager à s’informer et maximiser leurs chances de succès.
  • Une nouvelle page Web propose un questionnaire interactif, une FAQ, des renseignements sur le cannabis à des fins médicales, des communiqués de presse, des avis ainsi que des références et des ressources supplémentaires.
  • Dans certains cas, un athlète souffrant d’une maladie ou d’un trouble peut obtenir une exemption médicale qui l’autorise à consommer une substance interdite (comme de la marijuana médicale). Grâce à l’Assistant exemption médicale, les athlètes peuvent déterminer quelles sont les exigences à satisfaire pour en obtenir une, et télécharger les formulaires requis.
  • Pour savoir si une substance est proscrite, les athlètes peuvent consulter DRO Global, une base de données en ligne qui permet d’accéder rapidement à des renseignements sur le statut des médicaments sur ordonnance ou en vente libre. DRO Global est le fruit d’un partenariat entre les agences antidopage du Royaume-Uni, des États-Unis et de la Suisse ainsi que le CCES.

La page Le cannabis au Canada de Santé Canada fournit des renseignements sur la loi, les effets sur la santé et les facultés affaiblies au volant et au travail.


A propos de(s) l'auteur(s)

Ben Lungo, agent des communications au CCES, est chargé de transmettre des renseignements et des messages importants à la communauté sportive canadienne. Diplômé de Humber College et de l’Université d’Ottawa, il a décidé de vivre sa passion du sport au niveau professionnel, lui qui a notamment travaillé pour les Champions d’Ottawa, Volleyball Canada et les Jeux panaméricains.

Sydney Millar, gestionnaire de contenu du SIRC, sollicite les contributions de chercheurs, d’experts et de leaders d’opinion du secteur du sport et de l’activité physique, dont elle promeut et diffuse les idées. Depuis bientôt vingt ans, elle collabore avec des individus et des organismes de partout au pays à faire connaître les bienfaits du sport et de l’activité physique de qualité, particulièrement pour les filles et les femmes.

Références

Gouvernement du Canada (2018a), La consommation de cannabis est-elle sécuritaire? Les faits pour les jeunes adultes de 18  à 25 ans. Dossier de preuves sur le cannabis, Ottawa (Ontario), ministre de la Santé.

Gouvernement du Canada (2018b), La consommation de cannabis est-elle sécuritaire? Les faits pour les jeunes adultes de 13 à 17 ans. Dossier de preuves sur le cannabis, Ottawa (Ontario), ministre de la Santé.

Gouvernement du Canada (sans date), Effets du cannabis sur la santé, https://www.canada.ca/content/dam/hc-sc/documents/services/campaigns/27-16-1808-Factsheet-Health-Effects-fra-web.pdf.

Schoeler et al. (2016a), « Continued versus discontinued cannabis use in patients with psychosis: a systematic review and meta-analysis », Lancet Psychiatry, vol. 3, no 3, p. 215-225.

Schoeler et al. (2016b), « Effects of continuation, frequency, and type of cannabis use on relapse in the first 2 years after onset of psychosis: an observational study », Lancet Psychiatry, vol. 3, no 10, p. 947-953.

Statistique Canada (2018), « Enquête nationale sur le cannabis, premier trimestre de 2018 », Le Quotidien, Ottawa (Ontario), Gouvernement du Canada.


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