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Un athlète paralympique qui choisit de pratiquer un nouveau sport ou de s’engager dans un second sport, ou dont les circonstances l’obligent à quitter son sport, s’engage dans un processus appelé “transfert d’athlète”. Le groupe de travail sur le transfert des athlètes paralympiques a entrepris des recherches pour comprendre l’expérience de transfert des athlètes et informer les politiques et les voies futures.

Les commotions cérébrales sont fréquentes dans les sports para tels que le football pour aveugles, où les collisions entre joueurs sont fréquentes. La recherche montre que malgré le risque élevé de commotion cérébrale dans le football pour aveugles, de nombreux athlètes n’ont pas confiance en leur capacité à reconnaître une commotion cérébrale. L’amélioration de l’éducation sur les commotions cérébrales, en particulier sur les symptômes, peut contribuer à améliorer la reconnaissance des commotions cérébrales dans cette population.

Le dopage dans le sport paralympique a fait l’objet de moins de recherches que dans le sport olympique. Une étude récente axée sur les entraîneurs du sport paralympique a montré qu’ils considèrent le dopage comme un problème dans le sport paralympique et qu’il découle souvent d’incitations financières et de la pression exercée pour gagner.

Le parasport s’est considérablement développé au cours des dernières décennies, avec une augmentation de la participation des athlètes ainsi que des intensités d’entraînement et des performances sportives (Patricios et Webborn, 2021; Fagher et coll., 2016). Pourtant, il existe encore peu de recherches permettant d’orienter la pratique, notamment en ce qui concerne la physiologie du sport et la santé des para-athlètes (Gee et coll., 2021).

Récemment, des recherches plus ciblées sur l’entraînement en parasport ont amélioré nos connaissances sur la façon de soutenir les para-athlètes. Cependant, certains aspects de la santé et du bien-être ne sont pas bien compris, notamment la façon dont la fatigue et la récupération sont gérées, malgré l’incidence élevée de blessures et de maladies chez les para-athlètes d’élite (Harrington et coll., 2021; Fagher et coll., 2022a).

Ce billet de blogue partage les résultats de notre recherche, qui a examiné comment les praticiens du parasport gèrent la récupération avec leurs athlètes. Nous avons interviewé des praticiens du sport expérimentés travaillant avec des para-athlètes d’élite dans toute l’Amérique du Nord, afin de connaître les défis et les succès qu’ils ont rencontrés avec leurs athlètes. Nous avons choisi d’interviewer une variété de professionnels pour assurer une perspective équilibrée, y compris des entraîneurs, des physiologistes, des médecins, des diététiciens, des thérapeutes en réadaptation et un entraîneur en performance mentale.

Nos entrevues ont révélé des thèmes clairs sur la récupération des athlètes dans le parasport, qui sont mis en évidence ci-dessous.

1. Donner la priorité aux concepts simples

Les praticiens sont tous d’avis qu’un repos de qualité et une alimentation adéquate sont essentiels pour que les athlètes restent en bonne santé et soient prêts. Ils ont souligné que si les athlètes sont reposés et mangent bien, les adaptations de l’entraînement s’améliorent. Cette idée n’est pas propre aux para-athlètes, mais les praticiens ont discuté des façons dont certains para-athlètes luttent pour obtenir un bon repos et une bonne nutrition.

Par exemple, certains athlètes ayant une déficience visuelle ont des réponses altérées à la lumière, ce qui peut avoir un effet sur leurs cycles de sommeil. Certains athlètes peuvent avoir des troubles du sommeil en raison de spasmes musculaires ou de douleurs chroniques. Des recherches récentes ont porté sur les habitudes de sommeil d’un grand groupe d’athlètes d’élite suédois et ont révélé que 60 % d’entre eux déclaraient dormir 7 heures par nuit ou moins (Fagher et coll., 2022b). De plus, étant donné les différences de digestion et d’appétit, en particulier chez les athlètes souffrant de lésions de la moelle épinière, les praticiens ont suggéré de se concentrer sur l’essentiel, à savoir manger suffisamment.

Ainsi, si vous travaillez avec des para-athlètes, quel que soit leur niveau, n’oubliez pas de leur poser des questions sur le sommeil et la nutrition, et de leur apporter un soutien en conséquence.

2. Apprenez à connaître l’athlète dans son ensemble

Athlete with a disability skiing down a mountainDe nombreux praticiens du sport ont souligné l’importance d’établir des relations de qualité avec les para-athlètes avec lesquels ils travaillent. Ils ont souligné que l’utilisation d’outils d’auto-évaluation (par exemple, des questionnaires ou des questions simples où l’athlète peut évaluer ses sentiments ou son état de bien-être) améliorait la prise de décisions sur la façon d’ajuster l’entraînement et de déterminer les besoins de récupération.

En outre, les praticiens ont parlé de l’importance d’écouter et d’apprendre de l’expérience vécue par l’athlète, afin d’apprendre à le connaître en tant que personne. Les praticiens ont noté que le fait de passer du temps à établir des relations avec les para-athlètes contribue également à réduire les hypothèses inutiles sur le handicap, ce qui permet en fin de compte d’améliorer les objectifs de performance et de maintenir une meilleure santé globale de l’athlète. Les experts que nous avons interrogés ont insisté sur le fait qu’un changement d’expertise est nécessaire lorsqu’on travaille avec des para-athlètes, en permettant à l’athlète de donner plus de conseils, en faisant confiance à son jugement et à la connaissance de son corps.

Lorsque vous travaillez avec des para-athlètes, n’oubliez pas que du temps, des efforts et de l’intimité sont nécessaires pour bien comprendre l’histoire de chaque personne, tant en ce qui concerne son sport que son handicap.

3. Reconnaître la diversité des expériences

La diversité des expériences parmi les populations de para-athlètes est plus grande que celle des athlètes valides, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, il existe une variété de types de déficiences différentes, ainsi qu’une diversité au sein de chaque type de déficience. Deuxièmement, chaque para-athlète a une expérience individuelle unique, tant sur le plan du sport que du handicap. Par exemple, les athlètes qui ont acquis une déficience plus tard dans leur vie auront une expérience différente de ceux qui ont une déficience congénitale. Nous pouvons considérer la durée pendant laquelle un athlète a vécu avec son handicap comme son « âge de handicap ». Cette notion d’âge de la déficience est importante pour la façon dont vous travaillez et planifiez la récupération des para-athlètes. Certains athlètes peuvent être confrontés à un corps nouvellement modifié ainsi qu’à des ajustements dans leur mode de vie quotidien, tandis que d’autres para-athlètes ont des années d’entraînement et comprennent donc mieux les principes d’entraînement et de récupération.

4. Pensez aux facteurs musculo-squelettiques

Les praticiens du sport que nous avons interrogés ont tous souligné que la masse musculaire (quantité de muscles), les déséquilibres musculaires (par exemple, une fonction musculaire différente dans un bras par rapport à l’autre) et la spasticité musculaire (augmentation du tonus musculaire ou de la raideur) influençaient la prise de décision des para-athlètes. La masse musculaire est un élément important à prendre en compte, en particulier pour les athlètes souffrant de lésions de la moelle épinière à lésion élevée, qui peuvent être amenés à utiliser toute leur masse musculaire fonctionnelle disponible pour répondre aux exigences de l’activité. En comprenant cela, les praticiens ont réalisé que des intervalles de repos plus longs pendant l’entraînement ou entre les séances peuvent être nécessaires pour permettre un temps de récupération suffisant. De même, il est essentiel de comprendre la disponibilité de la masse musculaire de chaque athlète pour programmer correctement une séance d’entraînement. En effet, une masse musculaire moindre peut nécessiter un repos plus long entre les séances de travail et une modification de la durée globale de la séance d’entraînement ou du nombre de séries, de répétitions ou d’intervalles effectués.

Les praticiens ont également souligné que la prescription de l’intensité du travail et de la progression de l’entraînement doit être faite avec précaution pour éviter de surcharger les muscles qui travaillent (en particulier chez les athlètes qui ont une plus petite quantité de muscles fonctionnels). Pour les athlètes souffrant de spasticité, l’augmentation du tonus musculaire et de la raideur peut être exacerbée après l’exercice, ce qui altère le taux de récupération après l’exercice. Lorsque vous travaillez avec des para-athlètes, l’ajout de stratégies d’autogestion régulières, comme les massages et les étirements, à leur régime d’entraînement pour tenir compte de ces facteurs musculo-squelettiques peut être primordial pour la qualité et la durée de la récupération.

5. Tenir compte de leurs activités de vie quotidienne

Enfin, les praticiens du sport ont discuté des stress physiques et mentaux supplémentaires que de nombreux para-athlètes accumulent dans leur vie quotidienne en dehors de l’entraînement, en particulier lorsqu’ils doivent faire plus d’efforts pour naviguer dans des environnements à accessibilité réduite. Cela est particulièrement important pour les athlètes dont la masse musculaire fonctionnelle est moindre, car les activités de la vie quotidienne exigent simplement plus de temps, de planification et d’énergie globale. Cela a une incidence cumulative sur le temps de repos réel dont peut bénéficier un athlète, en particulier lorsqu’il est combiné à l’entraînement, imposant ainsi un stress total plus important qui peut entraîner une fatigue chronique ou un risque de blessures de surutilisation.

La prévention des blessures est essentielle, car les blessures sportives peuvent être particulièrement préjudiciables chez les para-athlètes, car elles ont une incidence sur leur capacité à s’entraîner et rendent les activités quotidiennes plus difficiles (Thompson et Vanlandewijck, 2021). Un praticien a résumé en disant que le programme d’entraînement global devrait inclure le stress de la vie quotidienne comme un facteur de la charge d’entraînement globale. Il est important de travailler avec les athlètes pour explorer des stratégies qui réduisent le stress de la vie quotidienne afin d’améliorer la récupération et la préparation à l’entraînement et à la compétition.

Conclusions

Nous espérons avoir mis en lumière des aspects importants à prendre en compte lorsque l’on travaille avec des para-athlètes. Dans l’ensemble, s’assurer de soutenir les athlètes en dehors des heures d’entraînement aura des résultats positifs à l’entraînement et en compétition. Compte tenu de l’expérience vécue unique de chaque athlète, n’oubliez pas de les écouter et de prendre des décisions collectives en fonction de leurs commentaires. Les préoccupations en matière de santé et d’entraînement des para-athlètes varient, mais un suivi régulier de la santé des athlètes peut aider à comprendre les besoins individuels et à prévenir les blessures ou les maladies (Fagher et coll., 2022c). Enfin, s’assurer que les bases d’un sommeil et d’une nutrition adéquats sont abordées est fondamental pour préparer les athlètes à s’entraîner et à concourir.

Les parents d’athlètes handicapés sont confrontés à des défis tels que des options sportives locales et un financement limités, mais ils bénéficient également d’avantages tels que l’inclusion sociale et le soutien. Les chercheurs suggèrent que les programmes sportifs s’attaquent à ces obstacles culturels et environnementaux et impliquent activement les parents dans la création de systèmes de soutien. En outre, il est nécessaire d’améliorer les voies d’identification des talents pour les jeunes handicapés dans le domaine du sport.

Les entraîneurs jouent un rôle important en facilitant le développement des athlètes. Le fait de guider les athlètes à travers une introduction au sport para après un accident est un rôle d’entraîneur unique. Cette étude explore le rôle des entraîneurs de rugby en fauteuil roulant dans le développement des athlètes atteints d’une lésion de la moelle épinière.

Ce blogue s’inscrit dans le cadre d’une série créée en collaboration avec le Comité paralympique canadien et le Groupe de travail sur le transfert des athlètes paralympiques et met en avant les possibilités et les défis associés au transfert des para-athlètes et à la pratique de plusieurs sports

En 2006, Robbi Weldon est tombée par hasard sur un numéro de Abilities Magazine. Le magazine arborait en couverture une photo du paracycliste Brian Cowie et comportait un article sur le skieur paranordique Brian McKeever et son frère et guide, Robin McKeever. Les deux Brian avaient le même trouble oculaire que Weldon, la maladie de Stargardt.

Sportive accomplie (elle affectionne particulièrement le ski alpin, le goalball et le soccer et a même établi des records du monde en dynamophilie étant jeune), Weldon venait là de mettre le doigt sur son prochain défi. Quelques mois plus tard, elle battait le meilleur athlète paranordique national de l’époque et était bien partie pour faire partie d’Équipe Canada lors des Jeux paralympiques de 2010.

Robbi Weldon competes with guide in Para nordic Sochi ParalympicsMais ses rêves paralympiques ne se limitaient pas au ski paranordique. Environ un an après ses débuts, l’entraîneur national de paracyclisme a en effet demandé à Weldon si elle aimerait essayer le cyclisme en tandem. À peine deux semaines après sa toute première participation aux Jeux paralympiques avec l’équipe de ski paranordique, Weldon a donné suite à Cyclisme Canada. Et c’est ainsi que sa carrière de double athlète a commencé.

Au total, Weldon a participé à quatre éditions des Jeux paralympiques : deux d’hiver et deux d’été. Et seulement six ans après avoir feuilleté par hasard ce numéro de Abilities Magazine, elle a remporté une médaille d’or en cyclisme sur route avec sa guide, Lyne Bessette, en 2012.

Entraîner un athlète pratiquant deux sports

Weldon raconte que ses années les plus prolifiques comme cycliste, elle les a connues lorsqu’elle s’entraînait aussi en ski. Ça ne fait aucun doute dans son esprit. Mais convaincre son entraîneur cycliste, ça a été une autre paire de manches.

« Mon entraîneur cycliste était fermement opposé à toute forme d’entraînement musculaire. Il voulait que tout se fasse à vélo. Les McKeever s’intéressaient eux aussi au cyclisme, donc ils comprenaient les avantages que ça présentait pour la pratique du ski. Il a vraiment fallu que je demande à Robin [l’entraîneur de ski paranordique de l’époque] de rencontrer mon entraîneur cycliste pour lui faire changer d’avis, se remémore Weldon. Mais lorsque j’ai mis fin à ma carrière de skieuse alpine, en 2015, mes dernières années comme cycliste n’ont pas été aussi prolifiques qu’à mes débuts. »

Robbi Weldon and guidePour Weldon, pratiquer deux sports n’est pas seulement difficile parce qu’il faut trouver un juste équilibre entre deux calendriers d’entraînement, mais parce qu’il faut aussi s’occuper de ses deux enfants tout en continuant à travailler à l’hôpital. Elle avait besoin d’un entraîneur flexible qui puisse la soutenir à la fois comme athlète et comme parent.

« Les entraîneurs doivent ajuster les entraînements. Je faisais une séance d’entraînement avant d’aller travailler et une autre après avoir mis mes enfants au lit. J’emmenais mes enfants avec moi aux camps d’entraînement et ça ne posait pas de problèmes aux entraîneurs », raconte-t-elle.

Christina Picton, une de ses camarades qui pratique elle aussi deux sports, confirme que l’attitude des entraîneurs et leur soutien peuvent faire toute la différence lorsque l’on découvre un nouveau sport. Picton est une célébrité dans le monde du para-hockey sur glace canadien depuis 2010. Elle a été capitaine de l’équipe nationale féminine de para-hockey sur glace et a été la première femme à tenter d’intégrer l’équipe masculine.

En 2018, un athlète qu’elle entraînait dans le cadre d’un programme intitulé « Apprenez à faire de la luge » lui a suggéré de s’intéresser au ski paranordique. Après avoir, dans un premier temps, rejeté l’idée, Picton, qui souffre d’une maladie congénitale qui affecte ses deux jambes, a fini par arpenter les pistes. Quelques semaines plus tard, elle participait à sa première course de ski paranordique avant, un an plus tard, de passer sur le circuit international et de décrocher une place dans l’équipe canadienne pour les Jeux paralympiques de 2022.

« Tara [Chisholm], mon entraîneuse de hockey, a vu que j’avais la possibilité de participer à des compétitions de haut niveau et de progresser énormément en tant qu’athlète. Elle a compris que c’était ma porte d’entrée pour les Jeux paralympiques. Elle savait que c’était mon rêve et m’a soutenue sans réserve », se remémore Picton.

Sa deuxième entraîneuse, Patti Kitler, qui a d’une certaine façon « pâti » de la décision prise par Picton, a néanmoins soutenu la relation qu’elle entretenait avec le hockey, et l’a encouragée à continuer à pratiquer les deux sports aussi longtemps qu’elle le souhaitait.

Transfert d’aptitudes d’un sport vers un autre

En passant du para-hockey sur glace au ski paranordique, Picton affirme que ce ne sont pas seulement ses aptitudes physiques qui ont été transférées, mais aussi les aptitudes mentales acquises en participant à des compétitions de haut niveau dans un sport différent.

« Aux Jeux paralympiques, un rêve que je caressais depuis de nombreuses années, l’une des entraîneuses m’a dit : “Wow, tu t’en sors si bien! Tu ne sembles même pas nerveuse” se souvient Picton. J’étais incroyablement excitée d’être là, mais j’étais calme. Et je pense que cela vient des situations de haute pression que j’avais vécues en hockey. »

Cindy Ouellet plays wheelchair basketballPratiquer plusieurs sports a de nombreux avantages dont Cindy Ouellet, quintuple paralympienne et athlète multisports, ne manque pas de profiter. Triple paralympienne, Ouellet était d’ores et déjà une athlète accomplie au sein du programme canadien de basket-ball en fauteuil roulant lorsqu’elle a ajouté des sports d’hiver à son programme d’été. Elle s’est mise au ski paranordique en 2017 et a progressé rapidement. Il ne lui a fallu qu’un an environ avant qu’elle ne signe sa quatrième participation aux Jeux paralympiques, en 2018.

Ouellet, qui est également une boxeuse et une athlète de CrossFit accomplie, a pour le moment mis un terme à son parcours en ski paranordique, mais pas parce qu’elle en a fini avec les sports d’hiver. Ouellet a les yeux rivés sur le para-hockey sur glace. Elle va participer au tout premier tournoi de para-hockey sur glace sanctionné par le Comité international paralympique, le World Challenge, avec Team World en août.

Comme Brianna Hennessy l’a décrit dans un article précédent, pour Ouellet, la combinaison poussée-traction du basket-ball en fauteuil roulant et du ski paranordique était complémentaire, bien qu’elle s’identifie davantage comme une athlète axée sur la puissance. La transition vers le hockey s’est faite sans difficulté, en partie parce que le planter du bâton de ski est un mouvement similaire à celui qui permet de faire avancer une luge sur la glace. Mais comme le basket-ball en fauteuil roulant, le hockey est un sport d’équipe axé sur la puissance.

« Je pense aussi que le fait que je pratique la boxe et que je fasse du CrossFit renforce ma force physique. Tout se transfère d’une manière ou d’une autre, ajoute Ouellet. Je suis fermement convaincue qu’il est préférable de pratiquer plusieurs sports plutôt que de se spécialiser. »

Il n’y a pas qu’un chemin qui mène à la réussite

Weldon, Picton et Ouellet comptent à elles trois 10 participations aux Jeux paralympiques. Les trois femmes sont des athlètes multisports depuis leur enfance et toutes trois ont représenté le Canada en ski paranordique.

À première vue, leurs expériences avec le système parasportif canadien peuvent sembler similaires. Mais ce que leurs histoires montrent, c’est qu’il n’y a pas qu’une seule « bonne » façon de progresser dans le sport, qu’il soit para ou non.

« N’oubliez pas de prendre soin de votre santé mentale et de votre santé physique pour éviter le surmenage, conseille Ouellet. La pratique de plusieurs sports génère beaucoup de pression et de stress, alors assurez-vous de vous appuyer sur votre système de soutien, y compris votre administrateur de la haute performance et vos entraîneurs, et assurez-vous que tout le monde est sur la même longueur d’onde. »

Christina Picton competes in Para biathlonPour les autres athlètes qui envisagent de pratiquer plusieurs sports ou de passer d’un sport à un autre, les expériences de Weldon, Ouellet et Picton montrent qu’il est important que les entraîneurs fassent preuve de flexibilité et de collaboration et que le système sportif permette aux athlètes féminines de réaliser leur potentiel.

Selon Picton, il n’y a aucun inconvénient à essayer quelque chose de nouveau. « Si vous n’essayez pas, vous ne saurez jamais, n’est-ce pas? Il se peut que vous vous plantiez ou que vous n’aimiez pas ça, mais vous pourriez aussi découvrir quelque chose que vous aimez vraiment. »

Pour d’autres histoires de transfert d’athlètes para, consultez nos profils sur Alex Hayward, Brianna Hennessy et Liam Hickey.

La pandémie de la COVID-19 a limité l’accès à la classification des athlètes, une exigence pour les compétitions de para-sports. À cette fin, des chercheurs de la Western University travaillent à l’élaboration et à l’évaluation de cadres hybrides pour la classification, y compris des éléments de classification virtuelle. L’objectif est d’envisager des approches qui nécessitent peu de ressources et qui créent des niveaux plus élevés d’accessibilité à la participation au para-sport.

La campagne #WeThe15 vise à utiliser le sport pour contribuer à faire tomber les barrières et à mettre fin aux discriminations dont sont victimes les 15 % de la population mondiale qui connaissent un handicap. Mais certains chercheurs affirment que la campagne néglige la nature excluante de certains événements, tels que les Jeux paralympiques (où seuls certains corps handicapés peuvent concourir). Ils suggèrent de dépasser le message “tout le monde est humain” pour aller vers une célébration de la différence.

Ce blogue fait partie d’une série créée en collaboration avec le Comité paralympique canadien et le groupe de travail sur le transfert des athlètes paralympiques, qui met en lumière les possibilités et les défis du transfert des athlètes paralympiques et de la participation multisports.

Comme le reste d’entre nous, Alexandre Hayward a été confiné chez lui pendant des mois à cause de la COVID-19. Le jeune homme, qui était membre de l’équipe nationale junior de basketball en fauteuil roulant, s’est retrouvé aux prises avec les mêmes problèmes que les autres athlètes canadiens de tous les niveaux et de presque tous les sports : la fermeture des gyms, des piscines, des patinoires et des autres salles d’entraînement. Dans les circonstances, c’était très difficile de continuer à s’entraîner.

Après une blessure à la moelle épinière subie en jouant au hockey en 2012, il a rapidement gravi les échelons en basketball en fauteuil roulant. En 2017, il était nommé capitaine de l’équipe nationale canadienne des moins de 23 ans et athlète de l’année de Basketball en fauteuil roulant Canada. Pendant la pandémie, il a eu besoin d’un exutoire pour son énergie compétitive.  

C’est alors qu’il s’est mis au cyclisme.  

« Quand je jouais au hockey avant mon accident, j’étais déjà passionné de cyclisme. Je suis assez mobile, mais à cause de mon accident, récupérer me demande beaucoup de temps. [Après avoir fait du vélo], ça me prend quelques jours pour revenir à la normale. Quand je m’entraînais en basketball en fauteuil roulant, je n’avais pas vraiment le temps d’en faire », raconte-t-il. 

Le confinement lui a finalement permis de prendre le temps de récupérer, et en retour, le cyclisme l’a aidé à se tenir en forme même si les salles d’entraînement étaient fermées. Pour son entraîneur, Michael « Frog » Frogley, c’était évident qu’il fallait encourager sa passion pour le cyclisme. 

Plus Alex en faisait, plus il aimait ça. Vite, d’autres personnes ont remarqué qu’il avait un certain talent et même beaucoup de talent. 

« Parasport Nouveau-Brunswick m’a dit qu’il y avait un joueur de basketball en fauteuil roulant de la région qui venait de gagner une course de vélo de montagne à Fredericton », raconte Guillaume Plourde, alors entraîneur chez Cyclisme Canada. « Je me suis demandé s’il ne serait pas admissible au paracyclisme. » 

L’entraîneur a donc contacté le nouveau cycliste et peu après, il s’est retrouvé à parler à son collègue pour discuter de son entraînement, de son potentiel et de ses progrès dans un sport comme dans l’autre. 

L’athlète souligne que la volonté de coopérer de ses deux entraîneurs a complètement changé la donne. 

Team Canada wheelchair basketball athlete in competition« Il ne faut pas oublier que j’avais un brevet de joueur de basketball en fauteuil roulant quand j’ai commencé le cyclisme. Je ne veux pas dire que c’était la décision de Frog et de la façon dont il a décidé de gérer la situation, mais il y est pour beaucoup. Il avait été contre mon projet d’essayer le cyclisme, ça aurait été très difficile de lui dire non », se souvient-il. 

Empêcher les athlètes d’explorer leurs pleines capacités, quitte à perdre un joueur talentueux, va à l’encontre des principes de l’entraîneur de l’équipe de basketball en fauteuil roulant. 

« Ma philosophie est de maximiser le potentiel des athlètes et des équipes de manière holistique. C’est-à-dire leur potentiel en basketball en fauteuil roulant, mais aussi dans le reste de leur vie. Mon but est de les aider à aller au bout d’eux-mêmes dans leurs études, dans leur travail et dans leur vie de tous les jours. Pour cette raison, je suis naturellement prédisposé à ce que les athlètes expérimentent », explique-t-il.

L’entraîneur de paracyclisme a l’habitude de collaborer avec d’autres entraîneurs parce que plusieurs des athlètes avec qui il travaille viennent d’un autre sport. Le « transfert d’athlète » est le terme employé quand un athlète choisit de pratiquer un autre ou un deuxième sport. Guillaume Plourde est parfaitement conscient que le cyclisme est un sport « receveur » et il a donc un point de vue particulier sur la situation.  

« C’est toujours une bonne idée d’entretenir de bonnes relations avec les entraîneurs et entraîneuses des autres sports. Ça permet à tout le monde de se perfectionner et ça nous encourage à communiquer au lieu d’être possessif de nos athlètes », explique l’ancien entraîneur qui vient d’accepter un poste au sein du Comité paralympique canadien (CPC). 

Michael Frogley, qui vient du basketball en fauteuil roulant, un sport souvent « donateur », est entièrement d’accord avec lui. En fait, l’idée d’un sport « donateur » lui déplaît. Il préfère sport « d’opportunité » ou sport « de développement ». 

« Je pense que c’est très important de comprendre que le premier sport joue un grand rôle parce que c’est une expérience positive qui donne envie à un ou une athlète de continuer à en faire », ajoute-t-il. 

Parce que les deux entraîneurs étaient prêts à travailler ensemble, le jeune athlète n’a pas eu de problème à faire concorder son entraînement en basketball en fauteuil roulant et en paracyclisme tout en étudiant en génie.  

« Pour Guillaume et moi, les études d’Alex sont très importantes, et nous en avons tenu compte dans l’équation », insiste-t-il. 

Mais après un été complet à se consacrer au basketball en fauteuil roulant à temps plein à Toronto, le joueur s’est remis en question. 

« C’est le meilleur été que j’ai jamais connu en basketball. Je n’ai jamais aussi bien joué, mais je n’avais plus de plaisir », avoue-t-il. Après une bonne conversation avec ses entraîneurs, il en est venu à la conclusion qu’il valait mieux se consacrer entièrement au cyclisme. 

Lors de sa première course contre la montre, il a réussi le temps demandé pour faire de la compétition au niveau national. À Edmonton en juin, pour ses premiers championnats canadiens, il a causé la surprise en remportant la course contre la montre et en se qualifiant pour la Coupe du monde et pour les Championnats du monde du mois d’août disputés à Québec. Il voit sa première année de compétition d’élite comme une épreuve du feu.  

« On peut dire que je suis maintenant un cycliste », s’esclaffe-t-il. 

L’entraîneur de l’équipe de basketball en fauteuil roulant souligne qu’on doit son développement initial au travail de ses premiers entraîneurs au Nouveau-Brunswick. Le programme de Basketball en fauteuil roulant Canada a permis à Alex de développer ses capacités physiques, tactiques et psychologiques, et de s’entourer d’athlètes d’élite.  

« Sans cette préparation, Alex n’aurait jamais été sur la voie du podium aussi rapidement après son transfert. À mon avis, ce n’est pas une perte pour le basketball en fauteuil roulant. Nous avons plutôt contribué au succès d’un athlète », fait-il observer. 

Male swimming coach watching his swimmer practice at an outdoor pool.L’athlète et les deux entraîneurs veulent encourager les autres fédérations sportives où il y a des transferts à comprendre le rôle fondamental qu’ils jouent en donnant la chance de se faire une première expérience sportive. Michael Frogley note que la paranatation, comme le basketball en fauteuil roulant, voit aussi un grand nombre de transferts. « C’est une grande réussite parce que sans les fondements de la natation, les athlètes ne connaîtront pas autant de succès en se mettant, disons, au paratriathlon. » 

Le nouveau cycliste conseille aux autres athlètes qui songent à se lancer d’être ouverts et honnêtes avec leur entourage.  

Et aux entraîneurs et entraîneuses dont les athlètes sont intéressés par un transfert, Guillaume Plourde conseille de se demander ce qu’il y a de mieux pour l’athlète et si une exposition à un autre sport leur permettrait de s’améliorer. 

Même s’il n’est plus son entraîneur, Michael Frogley tient à l’œil les progrès de son ancien protégé en discutant avec lui de ses résultats et en décortiquant chacune de ses courses, comme il le faisait après un match.  

Il explique : « Le plus important conseil qu’on m’ait jamais donné est le suivant : comment faire pour savoir que les athlètes sont heureux? C’est facile : ils sourient. Quand vos athlètes sourient, c’est qu’on est bien partis. » 

Quand il s’est rendu à Québec pour assister aux courses des championnats canadiens, il a constaté toute la brutalité du paracyclisme. « Il faut apprendre à passer un long moment avec la douleur. Je regardais les athlètes à la fin d’une course et ils se décomposent sur le trottoir. Alex était là et il était tout sourire. »