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Après 31 ans de services exemplaires à l’Association canadienne du sport collégial (ACSC), l’heure de la retraite a sonné pour Sandra Murray-MacDonell.

Bien qu’elle ne l’admette elle-même, rares sont les personnes ayant laissé une marque aussi importante que la sienne au sein d’un organisme de sport ou multisports au pays. Elle a été la directrice générale de l’ACSC depuis 1995, une longévité sans précédent qui reflète la qualité de son leadership.

« Sandy a été une leader remarquable et admirée par le personnel, et elle a accompagné le conseil d’administration au fil de son évolution pendant trois décennies, affirme Mary Winkenweder, responsable des finances et de l’administration de l’ACSC et collègue de Sandra depuis 24 ans. Grâce à elle, l’ACSC a réussi à se démarquer au sein du système sportif canadien. Les relations positives qu’elle a bâties à l’interne comme à l’externe ont renforcé l’association. »

Toute carrière est jalonnée de réalisations et de défis, mais ceux de Sandra ont façonné l’ACSC. Les objectifs qu’elle fixait mettaient toujours l’accent sur la croissance et la stabilité.

« D’entrée de jeu, mes priorités ont été l’expansion des championnats canadiens, le développement du sport féminin et l’établissement de normes d’accueil », explique-t-elle.

Sous sa gouverne, l’ACSC a créé le Manuel de l’organisateur, le soccer féminin est passé d’un statut probatoire à celui de championnat de niveau un, le golf et le cross-country ont intégré l’ACSC, et le curling a effectué un retour après une absence de deux décennies. Sandra a également joué un rôle de premier plan dans la création, en 2005, du Programme des apprenties entraîneures, visant à offrir aux étudiantes-athlètes récemment diplômées l’occasion de lancer leur carrière. Un programme précurseur à l’époque.

Elle a mené à bien plusieurs changements importants sur le plan de la gouvernance et de l’administration de l’ACSC. Elle a remodelé les ressources humaines et la gouvernance pour réduire les conflits d’intérêts au sein du conseil d’administration, mettre en place un régime d’avantages sociaux conforme aux normes de l’industrie et clarifier les mandats opérationnels du personnel, des comités et des hôtes. Elle a veillé à ce que l’ACSC relève de manière proactive les défis émergents comme la certification des entraîneurs, la lutte contre le dopage, la sécurité dans le sport et la gestion des risques. Elle a aussi joué un rôle clé dans la réintégration du Manitoba à titre de conférence membre.

« Son dévouement, la qualité de son travail, son entregent et sa clairvoyance ont guidé l’ACSC au fil de l’évolution du milieu sportif, déclare June Lumsden, ancienne responsable des sports de MSVU et représentante du CA de l’ACSC. Elle a formé une équipe dont la qualité du travail se fait sentir à l’échelle nationale. C’est tout à son honneur! »

C’est par un heureux hasard que le chemin de Sandra a croisé celui de l’ACSC. Après sa maîtrise en sociologie du sport à l’Université Queen’s, elle a amorcé sa carrière à Softball Canada, qui avait été le sujet de son mémoire. Elle y a décroché un contrat de huit mois, mais l’ONS offrait peu de débouchés à long terme. Tout le contraire de son voisin immédiat, au Centre des sports du Canada, à Ottawa.

En mars 1993, Sandra devient la coordonnatrice des programmes nationaux de l’ACSC, aux côtés de la directrice générale Clare Gillespie et de l’adjointe de direction Pam Robinson. En tant que coordonnatrice, elle accompagnait les hôtes et les commissaires dans leurs préparatifs des championnats canadiens. Elle collaborait également avec les ONS et le CCES, en plus d’assurer le fonctionnement des programmes de classements et de prix et de travailler sur le développement du sport féminin, dont une école nationale pour entraîneuses.

Après deux ans, elle assure, au départ de Clare Gillespie, l’intérim à la tête de l’ACSC, avant d’assumer officiellement la direction générale en 1996. Elle fait alors face à de nombreux défis, notamment la perte du financement de Sport Canada, qui se réorientait alors vers les performances olympiques; en 1995-1996, l’ACSC ainsi que de nombreux autres ONS et OSM perdent la moitié de leur financement, puis l’autre moitié la saison suivante.

« C’était une période très difficile, se souvient-elle. Même avec le recul, je me demande comment l’ACSC et moi avons réussi à passer au travers. »

En raison de ce manque de financement, les effectifs de l’ACSC sont réduits à une seule personne : Sandra. Elle doit alors trouver un nouveau bureau national, plus abordable. Elle a aussi dû faire preuve de créativité pour assurer la pérennité des championnats canadiens, comme l’établissement d’hôtes semi-permanents pour réduire les coûts et augmenter les occasions de commandite. Sans jamais verser dans la complaisance, Sandra et les membres du conseil d’administration ont défendu les intérêts de l’ACSC auprès de députés, de parlementaires et de représentants de Sport Canada jusqu’au rétablissement du financement fédéral à la fin 2000.

« Sandra n’aurait pas pu devenir directrice générale à un pire moment, avoue Ivan “Chuck” Gullickson, ancien président de l’organisme. Elle a non seulement relevé le défi, elle s’est révélée très forte en résolution de problèmes. »

« Au fil des ans, elle est devenue le ciment qui nous lie les uns aux autres, ajoute-t-il. Même quand les responsabilités et la taille de l’équipe ont augmenté, elle a continué de travailler fort et de guider sagement notre association. »

Malgré l’importance de la perte de financement, ce sont les conflits internes que Sandra redoutait le plus.

« Les conflits entre institutions et conférences au sujet des politiques et des procédures de l’ACSC ont été ma plus grande source d’angoisse, reconnaît Sandra. Je tenais à ce qu’on respecte les politiques en vigueur, tout en renseignant les membres sur la procédure permettant d’effectuer des changements au sein de l’ACSC. »

La diversité de lieux, de tailles et de programmes des institutions membres a posé de nombreux défis, surtout en matière d’admissibilité des athlètes. Parfois, la procédure d’appels de l’ACSC ne permettait pas de résoudre un différend, et il fallait s’en remettre aux commissions des droits de la personne et au Centre des règlements des différends sportifs.

Mais même dans les situations les plus éprouvantes, Sandra notait « une volonté commune de parvenir à une solution qui mettrait en place des règles équitables pour l’ensemble de la population étudiante-athlète ».

Sandra laissera une marque profonde dans l’histoire de l’ACSC, mais elle partira également la tête pleine de beaux souvenirs.

« Ce que l’ACSC a de meilleur, ce sont les gens, renchérit-elle. J’ai pu rire et apprendre aux côtés de personnes remarquables et dévouées. J’ai noué des amitiés pour la vie. »

Quelques-uns de ses moments préférés : la séance de magasinage de bijoux avec Mark et Pam à Montréal, lors de sa première AGA; son coup de soleil attrapé en novembre lors de son premier championnat, en compagnie de John et Diane; ses fous rires avec June, Judy, Michele, Theresa et Diana dans les chambres qu’elles partageaient à l’occasion des championnats et des réunions; le dévouement de Glenn (et ses biscuits); la franchise de Judy (et son rire contagieux).

L’esprit et l’ambiance de compétition, que tant de personnes aiment à propos des sports, lui manqueront aussi.

« Mon souvenir de championnat le plus mémorable est la finale de soccer masculin en 1997, entre Mount Royal et Ahuntsic. Le match incarnait la rivalité homme-garçon, anglais-français, Est-Ouest, et le suspense est resté entier jusqu’aux tirs au but. Les deux équipes, exténuées, ont alors exprimé leur admiration mutuelle, donnant ainsi aux spectateurs un exemple authentique d’esprit sportif. »

« C’est là la raison d’être de l’ACSC. »