QUÉBEC, QUÉBEC – L’olympien Jordan Belchos a annoncé sa retraite de l’équipe nationale de patinage de vitesse du Canada. Médaillé à l’échelle internationale autant en patinage à roues alignées qu’en patinage de vitesse, l’athlète de 34 ans né à Scarborough prend sa retraite du sport de compétition à la suite d’une remarquable carrière de 17 ans qui lui a valu de remporter plus d’une dizaine de médailles et de participer à deux éditions des Jeux olympiques.

« Je suis reconnaissant pour les 17 années que j’ai passées en tant que membre de l’équipe nationale de Patinage de vitesse Canada. Dans l’ensemble, j’ai essayé de regarder davantage vers l’avenir que de regarder en arrière, mais depuis quelque temps je réalise de plus en plus à quel point les hauts et les bas de ma carrière sportive ont contribué à me façonner comme personne. C’est un privilège très rare d’avoir un tel exutoire, qui m’a permis d’aspirer à réaliser mes rêves et, au bout du compte, d’en vivre plusieurs. J’ai eu la chance d’avoir une famille, des amis, des coéquipiers ainsi qu’un personnel d’encadrement et une organisation qui m’ont soutenu durant mon parcours. »

Belchos est devenu un des piliers du circuit international de patinage de vitesse longue piste après avoir fait ses débuts en Coupe du monde en 2008. Le spécialiste des distances de fond s’est d’abord fait remarquer en 2015-16, au cours d’une saison fructueuse qui s’est terminée par une cinquième place au 10 000m des Championnats du monde. Il a connu sa meilleure campagne sur le circuit en 2019-20 quand il a remporté trois médailles de la Coupe du monde, dont l’or au départ groupé à Nagano, ce qui lui a valu la seule médaille individuelle de sa carrière dans le cadre de cette compétition.

Il a remporté quatre médailles en carrière aux Championnats du monde de distances individuelles, soit deux d’argent (2015, 2021) et une de bronze (2016) en tant que membre de la formation de poursuite par équipes, ainsi que l’argent au départ groupé en 2020, quand il s’est retrouvé sur le podium en compagnie de son coéquipier Antoine Gélinas-Beaulieu, qui avait mis la main sur le bronze. Le vétéran de l’équipe nationale prend sa retraite après avoir atteint le top 5 dans quatre épreuves différentes: au 5000m, au 10 000m, en départ groupé et en poursuite par équipes.

Belchos a pris part à ses premiers Jeux olympiques à PyeongChang 2018, où il a fini cinquième du 10 000m et septième en poursuite par équipes, aux côtés de Ted-Jan Bloemen et Denny Morrison. Quatre années plus tard à Beijing 2022, il a pris la 13e place au départ groupé, tandis qu’il a fini cinquième en poursuite par équipes avec Bloemen et Connor Howe.

« Je pense que j’ai connu l’échec de toutes les manières possibles, mais j’ai refusé de laisser ces échecs définir qui je suis. Le meilleur exemple de cela que je puisse donner, c’est quand j’ai raté la qualification pour les Jeux olympiques 2014 par 0,06 seconde au 10 000m, puis j’ai travaillé pendant quatre ans pour obtenir une autre occasion en 2018, quand j’ai fini cinquième dans cette même épreuve. J’ai réalisé à un certain stade de ma carrière que ce qui importe le plus, c’est d’être fier de l’effort que j’ai donné. J’ai essayé de m’entraîner et de compétitionner d’une façon qui était toujours à la hauteur des attentes que j’avais à mon propre endroit. Je pense que de bien des façons, ç’a fait en sorte que mon estime de soi ne dépendait pas du regard des autres et que j’avais une mentalité où je recherchais le succès plutôt que de tout simplement tenter d’éviter l’échec. »

Après avoir cessé de pratiquer le patinage à roues alignées de compétition pendant près d’une décennie, Belchos a effectué un retour dans le sport où tout a commencé pour lui et il est alors entré dans l’histoire. Il a représenté le Canada aux Jeux panaméricains 2015 à Toronto, décrochant alors le bronze dans la course aux points de 10 000m pour ainsi mettre la main sur la toute première médaille du Canada aux Jeux panaméricains dans un sport à roulettes. Il en était alors à sa première compétition internationale à roues alignées depuis qu’il avait pris part aux Championnats du monde en 2004 et 2005.

« S’il y a quelque chose que j’espère que les jeunes patineurs retiendront à mon sujet, c’est de ne pas s’imposer des limites et d’accepter l’échec. Le meilleur exemple de ma carrière qui l’illustre, ce sont les Jeux panaméricains 2015, quand je savais que remporter une médaille représentait quelque chose de très peu probable, mais je me suis quand même préparé dans le but d’en gagner une. Je suis certain que si j’avais tout simplement accepté à quel point mes adversaires étaient bons, je n’aurait pas été capable de les vaincre. »

Aux études tout au long de son parcours d’athlète de haute performance, Belchos a déjà entrepris la phase de transition qui le mènera à sa carrière après le patinage. Il a obtenu un emploi dans un bureau d’architectes à Québec et il amorcera une maîtrise en architecture cet automne.

« Il y a tellement de gens qui m’ont aidé tout au long de ma carrière que ce serait impossible de tous les nommer, mais j’espère que j’ai réussi à leur faire savoir à quel point leur soutien a été important pour moi. Les personnes que j’aimerais le plus remercier sont mes parents, qui ont tellement fait de sacrifices pour moi et n’ont jamais vraiment rien demandé en retour. Je n’aurais absolument rien accompli dans le sport sans eux. Si le talent est un don de Dieu qui prédispose les gens à connaître le succès, à ce moment-là je suis convaincu que mon seul vrai talent a été d’avoir des parents aussi formidables. »

Bien qu’il ne fera plus de compétition, Belchos sera assurément présent au Centre de glaces Intact Assurance de temps à autre dans les prochaines années, soit pour effectuer quelques coups de patin sur la glace o.

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Alain Brouillette
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