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Les athlètes de haute performance ont besoin de coordination et d’agilité pour peaufiner leurs aptitudes et habiletés sur le terrain de jeu. En plus des habiletés spécifiques au sport, l’agilité est souvent considérée comme le facteur clé du succès dans le sport. Les athlètes doivent être en mesure de réagir rapidement avec force et vigueur. Le développement de l’agilité par un entraînement spécifique est depuis plusieurs années sous analyse.

On remarque une évolution substantielle au fil du temps concernant la recherche à propos de l’entraînement à l’agilité et de son évaluation. Les études réalisées par le passé ont surtout traité de la définition de l’agilité en lien avec la performance. Ces définitions ont évolué et se sont ajustées afin de prendre en compte de nouvelles connaissances au sujet des variables impliquées. Les premières définitions considéraient surtout l’agilité sous l’angle de la capacité individuelle de changer rapidement de direction et de position. Dans les années 70, les chercheurs ont réalisé qu’il fallait intégrer la perception et la prise de décision dans le concept d’agilité. Au début des années 2000, on proposa un modèle qui incorporait la vitesse du changement de direction à des facteurs de force, de puissance et de technique ainsi que de perception et de prise de décision. Dans les plus récentes études, on précise dans la définition de l’agilité que le changement de direction est le plus souvent en réponse à un stimulus tel que les actions de l’adversaire. Selon Sheppard et Young4, l’agilité est un « mouvement rapide de l’organisme en entier comprenant un changement de direction ou de vélocité en réponse à un stimulus ». La principale caractéristique des mouvements agiles est leur nature réactive.

On devrait inclure l’agilité dans le programme journalier de l’entraînement à l’instar de la vélocité et la force. D’après les chercheurs, l’agilité est une habileté qui se développe avec le temps et qui requiert une attention spéciale dans l’entraînement. De fait, on recommande d’intégrer l’entraînement à l’agilité dans l’entraînement à la force et à la vélocité de façon à développer des aptitudes spécifiques au sport. Le haut niveau des réalisations des athlètes exige un haut niveau d’agilité à des fins de performance.

Selon Graham1, l’entraînement à l’agilité engendre trois bienfaits essentiels :

  • Adaptation neuromusculaire – L’entraînement à l’agilité serait « la meilleure façon de solliciter le système neuromusculaire pour le développement d’habiletés spécifiques au sport à des fins d’une meilleure performance » ; c’est le mode d’entraînement qui s’approche le plus de l’activité sportive en soi. Autrement dit, l’entraînement à l’agilité améliore chez l’athlète sa conscience neuromusculaire pour un meilleur contrôle de son organisme et de ses mouvements.
  • Amélioration des habiletés sportives – Fait à noter, l’entraînement à l’agilité permet de développer le contrôle de l’organisme par une meilleure conscience kinesthésique. D’après les athlètes, l’amélioration de leur performance est due à une meilleure sensation de contrôle sur les plus petits mouvements pour la coordination de la posture en fonction de la vélocité et de l’habileté.
  • Prévention des blessures et diminution du temps de réadaptation – L’entraînement à l’agilité permet d’améliorer la gestion des blessures sportives par un meilleur contrôle de l’organisme durant cette fraction du temps qui permet de prévenir une blessure lors d’un impact ou d’en diminuer la gravité. En effectuant des mouvements agiles à faible intensité ou vélocité, l’athlète prépare mieux son organisme à réagir pour éviter ou atténuer une blessure.

En reprenant la définition de Sheppard et Young, la réactivité est un facteur essentiel de l’entraînement à l’agilité. D’après des études récentes et des observations d’entraîneurs, il est fortement recommandé d’utiliser des stimuli pour l’entraînement à l’agilité. Des études ont examiné l’efficacité des stimuli tels que des feux clignotants pour amorcer des manœuvres d’agilité5 ; toutefois, d’après ces résultats, l’application des feux clignotants n’améliore pas la prise de décision, le temps de réaction, le changement réactif de direction et l’agilité. De fait, selon ces résultats, les athlètes ne performent pas mieux que lors de manœuvres pré-planifiées. Il semble clair qu’afin d’améliorer la performance, l’entraînement à l’agilité doit comporter des stimuli spécifiques au sport tels que des mouvements de l’adversaire. D’après une autre étude, plus le niveau de l’athlète est élevé, meilleure est leur agilité réactive au moment de réagir à un stimulus spécifique au sport3 ; l’athlète de haut niveau ne présente pas d’habileté supérieure en réaction à un stimulus générique tel que le clignotement d’un feu.

Au cours des dernières années, la recherche au sujet de l’entraînement à l’agilité a examiné l’efficacité d’une méthode alternative : l’entraînement avec une vidéo. Des études ont comparé diverses méthodes d’entraînement (implicite et explicite) avec une vidéo à des méthodes d’entraînement à l’agilité sur le terrain2. Indépendamment des périodes d’entraînement, les résultats démontrent qu’en général les athlètes du groupe d’entraînement avec une vidéo et les groupes d’entraînement sur le terrain ont une meilleure performance que le groupe de contrôle au test d’agilité réactive. D’après les premières conclusions, on peut utiliser l’entraînement avec une vidéo pour entraîner les athlètes à l’agilité réactive. Selon les auteurs, il faut effectuer d’autres évaluations pour étoffer les variables utilisées dans les protocoles d’évaluation et il faut analyser la durée de la rétention à l’entraînement. L’entraînement à l’agilité avec une vidéo pourrait aussi se limiter au domaine du renforcement et du conditionnement et pourrait nécessiter des adaptations.

D’un point de vue pratique, la recherche appuie les exercices d’évitement et les jeux sur une surface réduite (JSR) en tant que méthodes d’entraînement à l’agilité sur le terrain5. Ces exercices incluent des stimuli spécifiques au sport et sollicitent la perception et la prise de décision, composantes de l’agilité. Les JSR semblent plus efficaces, car ils présentent plus d’occasions de complexité pour la prise de décision et se transfèrent plus aisément à la compétition. La progression des exercices de vélocité et de renforcement vers l’entraînement au changement de direction jusqu’à l’entraînement à l’agilité peut s’avérer utile selon le niveau d’habileté sportive.

L’évaluation et l’entraînement à l’agilité ne datent pas d’hier dans la recherche sur la performance sportive, mais il faut encore beaucoup plus d’études pour déterminer les meilleures méthodes d’entraînement à l’agilité. Il y a consensus : l’agilité comporte des changements de vitesse et de direction ; cependant, d’autres études doivent être menées sur la perception et la prise de décision dans le contexte du sport. Les athlètes de tous les niveaux doivent développer leur agilité réactive pour réaliser les plus grandes performances.


Références

Graham JF. Agility Training for Athletic Performance. Perform Better. Consulté sur l’Internet en octobre 2016.

Holding R, Meir R, Shi Z. Responding to “Change” in the Sporting Environment: A Brief Review of Recent Agility Testing and Training Research. Journal of Australian Strength & Conditioning. September 2013;21(3):21-29.

Holmberg P. Agility Training for Experienced Athletes: A Dynamical Systems Approach. Strength & Conditioning Journal (Lippincott Williams & Wilkins). Juin 2015;37(3):93-98

Sheppard JM and Young WB. Agility literature review: Classifications, training and testing. Journal of Sports Sciences. Octobre 2006;24(9): 919–932.

Young W and Farrow D. The Importance of a Sport-Specific Stimulus for Training Agility. Strength & Conditioning Journal (Lippincott Williams & Wilkins). Avril 2013;35(2):39-43.


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