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Neurons in the brain

La commotion fait partie de ces sujets dont la prévalence s’est accrue au cours des récentes années. Fort vraisemblablement, la commotion est présente depuis longtemps, mais la sensibilisation aux symptômes, sa manifestation et sa gestion ont été dans une grande mesure tenues à l’écart. Les athlètes de haut niveau qui ont partagé leur vécu au sujet de la commotion ont contribué à générer un mouvement de sensibilisation concernant la gravité des effets à court et long terme des commotions sur les individus, leur carrière et leur quotidien. Les chercheurs et les professionnels de la santé poursuivent leurs investigations afin de mieux comprendre la commotion et proposer des traitements et des protocoles de gestion. En octobre 2016, le Groupe Commotions d’origine sportive (Concussion in Sport Group) s’est réuni pour le 5e Congrès international sur les commotions dans le sport et a publié en avril la Déclaration de consensus du Groupe Commotions d’origine sportive (CSIG). L’intention déclarée du document consensuel est d’accroître les connaissances au sujet des commotions d’origine sportive (SRC); ce document s’adresse aux médecins et fournisseurs de soins de santé auprès des athlètes de tous les niveaux (récréatif, élite et professionnel).

Pour une compréhension approfondie des suggestions de pratique clinique, on devrait lire le document intégral de même que les analyses documentaires associées. Pour connaître les éléments-clés différents de la précédente édition, voici un résumé :

  • Reconnaissance et retrait : la prudence est de mise pour tous (instructeurs, coéquipiers, parents, personnel de soutien, etc.) lorsqu’il s’agit de la santé des athlètes. Il faut reconnaître les situations où on soupçonne un athlète d’avoir été victime d’un traumatisme crânien, le retirer du jeu (pratique, match) et le diriger vers des professionnels de la santé qualifiés pour une évaluation plus poussée.
  • Évaluation de plusieurs aspects: une commotion présente plusieurs symptômes, il faut donc évaluer diverses facettes de la condition de l’athlète. Immédiatement après le traumatisme, diriger l’athlète vers des professionnels de la santé qui sont plus qualifiés pour utiliser l’Outil d’évaluation d’une commotion d’origine sportive – 5e édition (SCAT5) pour confirmer ou non le traumatisme crânien de l’athlète. En présence d’un jeune athlète de 12 ans et moins, on utilise le SCAT5 pour les enfants. Le CSIG a aussi développé un outil global, l’Outil de reconnaissance d’une commotion 5, qui permet aux personnes impliquées dans le sport d’identifier une commotion chez un athlète quel que soit son âge; il faut noter que cet outil ne sert pas à poser un diagnostic, il sert seulement à identifier une probable commotion.
  • 24-48 heures de repos : – selon le CSIG, rien ne prouve qu’un repos total jusqu’à la disparition des symptômes soit exigé. Il faut accorder un repos (physique et cognitif) durant la phase aigüe (24-48 heures) et suggérer une reprise graduelle de l’activité pourvu que l’activité ne déclenche pas ou aggrave les symptômes.
  • Récupération : nonobstant les circonstances particulières et les différences individuelles associées à la commotion, la majorité des adultes se rétablissent en 10 à 14 jours et, chez les enfants, une période 4 semaines est indiquée. La durée de la récupération d’une personne présentant des symptômes persistants est très difficile à déterminer. « Le prédicteur le plus important et le plus consistant d’une lente récupération d’une commotion d’origine sportive est la gravité des premiers symptômes le jour même du traumatisme ou dans les premiers jours ». Les athlètes avec des antécédents prétraumatiques ou des prédispositions aux migraines présentent un plus haut risque de récupération prolongée.
  • Plan de retour aux études/travail et de retour au jeu : le retour à l’école/travail précède le retour au jeu. Toutefois, les premières études suggèrent que les deux protocoles peuvent être utilisés concurremment pourvu que le retour aux études ou à l’activité physique soit graduel et que les symptômes ne se manifestent pas et/ou s’aggravent. On souhaite que les écoles adoptent des politiques en matière de commotion à l’intention des enseignants, du personnel, des élèves et des parents afin d’accorder un soutien et des aménagements adéquats.
  • Réadaptation : le traitement et la réadaptation doivent inclure toutes les facettes du rétablissement d’une commotion et pourraient concerner les dimensions physique, cognitive et comportementale de la thérapie. Actuellement, il y a peu de données probantes pour l’incorporation de la pharmacothérapie.
  • Aucun appui documentaire relatif à l’évaluation initiale systématique et répandue : nonobstant les fonctions de l’évaluation initiale, son utilité sur le plan de l’évaluation des commotions fait encore l’objet de recherche de validation.
  • Conséquences à long terme de la commotion : les chercheurs confirment leur manque de connaissances sur le plan des répercussions à long terme telles que les troubles cognitifs, la dépression, les incohérences comportementales, etc., chez les athlètes victimes d’un seul ou de multiples traumatismes crâniens. L’occurrence de l’encéphalite traumatique chronique (CTE) est une préoccupation majeure chez les athlètes ; toutefois, la relation de cause à effet n’est pas encore clairement établie et d’autres études doivent être réalisées.
  • Diminution possible du nombre et de la gravité des commotions dans plusieurs sports par l’utilisation de stratégies de prévention des commotions : la preuve selon laquelle les casques diminuent le risque de commotion est faible dans plusieurs sports à cause des règlements différents ; toutefois, la diminution des traumatismes crâniens dans son ensemble dans les sports tels que le ski et la planche à neige est confirmée par des données probantes. La preuve de l’utilisation du protège-dents dans la prévention des commotions d’origine sportive est mitigée, mais on observe une tendance non significative de son effet protecteur dans les sports de contact. Il existe des preuves solides et consistantes selon lesquelles l’interdiction de la mise en échec au hockey sur glace chez les jeunes diminue le risque de commotion. Les premières études révèlent que l’entraînement visuel pourrait s’avérer prometteur pour diminuer la fréquence des contacts à la tête. En général, il faut réaliser d’autres études pour évaluer l’efficacité d’initiatives diverses pour diminuer les commotions (p. ex., entraînement à plaquer sans casque ni épaulières, entraînement à plaquer au rugby, règlements de la carte rouge pour donner du coude au soccer, les règlements de l’esprit sportif au hockey, etc.).

 L’ensemble des preuves et des évaluations des commotions d’origine sportive s’est accru au cours des dernières décennies et s’est démarqué des autres causes de traumatisme crânien et de commotion grâce à l’occasion particulière d’étude que représente le sport. Aussi, l’étude de tous les traumatismes crâniens contribue à l’avancement de la gestion du jeu en général. L’éducation et la sensibilisation au sujet des commotions d’origine sportive constituent la meilleure façon d’aider les athlètes à poursuivre la pratique du sport en toute sécurité.


Références

McCrory, P, Meeuwisse W, Dvorak J, et coll. Consensus statement on concussion in sport – the 5th international conference on concussion in sport held in Berlin, October 2016. British Journal of Sports Medicine. Publié en premier en ligne: avril 2017.


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