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En 2017, 6,2 millions de Canadiens et de Canadiennes ont déclaré avoir un handicap, et on estime que seulement 3 % de ces personnes pratiquaient régulièrement une activité physique organisée (Statistique Canada, 2017; gouvernement du Canada, 2012). Parmi les possibilités souvent limitées qui leur sont offertes, les personnes ayant un handicap peuvent choisir de participer à des programmes distincts ou intégrés.

Les programmes de sport séparés sont généralement composés uniquement de personnes ayant un handicap et sont conçus pour répondre aux besoins individuels en fonction du handicap (Spencer-Cavaliere, Thai, et Kingsley 2017). Dans les années 1990, le processus d’intégration des personnes handicapées dans de nombreux sports traditionnels a commencé (par exemple, l’athlétisme, la natation, le ski de fond). L’intégration a été largement définie comme l’égalité d’accès et l’acceptation de tous ceux qui voudraient participer (Howe, 2007). La politique d’intégration a été initiée par une approche descendante, en commençant par les organisations de niveau national et en descendant jusqu’au niveau communautaire. Théoriquement, les clubs communautaires de sports intégrés sont censés être pleinement intégrés pour soutenir tous les athlètes souffrant d’un handicap. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire.

Au Canada, l’intégration dans le sport courant a été un processus long et lent. Au niveau communautaire, les chercheurs ont montré que l’intégration n’est pas aussi efficace qu’elle pourrait l’être (Howe, 2007; Kitchin, Peile et Lowther, 2019; Peers, Konoval et Naturkach, 2020). Les clubs de sport communautaires sont confrontés à un certain nombre d’obstacles, notamment le manque d’entraîneurs formés, la disponibilité limitée d’entraîneurs et bénévoles intéressés, les ressources humaines limitées, l’équipement, les espaces d’entraînement accessibles et les budgets insuffisants. Ils font également état d’une certaine confusion et d’un manque de confiance dans l’identification de la politique d’intégration, de sa signification et de la manière dont elle devrait être mise en œuvre au niveau local. Pour aider à surmonter ces obstacles et aider les clubs à offrir des possibilités de sport intégré plus efficaces, le Steadward Centre for Personal & Physical Achievement de l’Université de l’Alberta a créé une ressource appelée Becoming Para Ready (Devenir prêts à soutenir les para-sports).

La ressource Becoming Para Ready

La ressource Becoming Para Ready a été développée comme un guide technique d’introduction pour fournir aux entraîneurs et aux administrateurs de clubs les connaissances, la confiance et les outils nécessaires pour être plus proactifs (voire prêts) à l’égard de l’intégration, et pour présenter les moyens de mettre en œuvre l’intégration. Devenir prêt à soutenir les para-sports signifie que les clubs sont prêts à appuyer les athlètes souffrant d’un handicap d’une manière ou d’une autre, soit en offrant des programmes, soit en établissant des liens avec ceux qui le font. Les clubs qui sont prêts à soutenir les para-sports ont assuré une planification et une préparation de manière proactive et peuvent être explicites sur les façons dont ils peuvent et ne peuvent pas soutenir tous les athlètes, plutôt que de réagir lorsqu’ils sont contactés par un athlète ayant un handicap. Cette ressource a été développée pour le sport de l’athlétisme; cependant, elle peut être utilisée par tout club sportif qui souhaite apprendre comment rendre les programmes plus inclusifs.

L’athlétisme offre des possibilités de participation à presque tous les athlètes, quel que soit leur handicap, ce qui en fait un sport hautement inclusif. Cependant, le plus souvent, seuls les athlètes qui peuvent être le plus facilement accueillis peuvent participer. La ressource Becoming Para Ready aide à fournir aux organisations sportives de base les outils nécessaires pour soutenir efficacement la participation des athlètes handicapés au sport.

Le continuum pour devenir prêts à soutenir les para-sports

Devenir prêts à soutenir les para-sports ne signifie pas qu’un programme doit démarrer un volet de para-sports. Au contraire, les programmes peuvent être prêts en fournissant ou en soutenant ce type de sports ou en tissant des liens avec les programmes qui offrent ces sports. Les clubs peuvent se situer dans une des trois catégories du continuum pour devenir prêts à soutenir les para-sports :

  • Connecteurs – Certaines organisations sportives ne sont pas en mesure de lancer un nouveau programme de para-sports mais peuvent rechercher où se trouvent les programmes connexes les plus proches. Pour être un connecteur, les organisations doivent avoir une idée précise de l’endroit où se trouvent les entraîneurs des programmes de para-sports locaux et élaborer un plan de référence pour mettre en relation les athlètes potentiels souffrant d’un handicap avec les programmes locaux. Par exemple, un petit club de ski alpin qui ne peut pas lancer un programme de para-sport pour des raisons de coûts, de ressources humaines, de connaissances, etc. peut contacter les organisations sportives locales et provinciales, territoriales ou axées sur les personnes handicapées pour comprendre ce qui est disponible dans la communauté. Les organisations doivent être prêtes à mettre en relation les athlètes handicapés avec un programme qui peut les soutenir au mieux. Récemment, Peers, Konoval et Naturkach (2020) ont suggéré que les clubs sportifs fournissent un lien fonctionnel sur leur site web pour que les athlètes potentiels puissent accéder à des informations sur la façon dont ils peuvent participer. Pour plus de renseignements sur les détails à inclure sur votre site web, consultez le blogue de viasport ici.
  • Contributeurs – Ces organisations sportives peuvent offrir leurs ressources (par exemple, des installations, de l’équipement, des bénévoles) pour soutenir de manière informelle d’autres organisations sportives qui offrent des programmes pour les para-athlètes et qui les soutiennent. Les contributeurs peuvent également fournir des informations sur les programmes et des liens sur leur site web. Il peut s’agir d’un club d’athlétisme qui dispose, par exemple, d’un certain nombre de fauteuils roulants de course mais qui n’a pas d’entraîneur ayant des connaissances techniques en matière de course en fauteuil roulant. Les contributeurs peuvent avoir la capacité de soutenir certaines classifications de para-athlètes mais pas d’autres (en fonction de la disponibilité d’équipements spécialisés, de la formation/expertise des entraîneurs ou du niveau de soutien nécessaire).
  • Collaborateurs – Les collaborateurs ont les moyens de lancer (ou de gérer) des programmes de para-sports, ou ont établi un partenariat formel avec une autre organisation fournissant de tels programmes. Par exemple, un grand club de natation qui souhaite élargir ses offres à un plus grand nombre de personnes pourrait chercher à s’associer avec un autre club ou intégrer des para-athlètes dans les programmes existants. Les deux modèles ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Les neuf « P » d’un programme prêt à soutenir les para-sports

La ressource Becoming Para Ready décrit les neuf « P » d’un programme qui est prêt à soutenir les para-sports : proactivité, politiques, promotion, programmes, personnes, places, parcours, prix et partenariats. Les neuf « P » sont destinés à guider les dirigeants sur le chemin qui mène à un programme prêt à soutenir les para-sports. Être proactif, le premier des neuf « P », est essentiel et sert de chapeau aux autres « P » – les clubs doivent être proactifs pour être plus inclusifs. Voici quelques exemples d’autres « P » :

Personnes – Trouvez les entraîneurs qui se feront les champions de votre programme para-sportif et offrez-leur une formation d’entraîneur para-sportif, par exemple pour entraîner des athlètes handicapés. Il peut s’agir d’un club de cyclisme dont l’entraîneur s’est montré très intéressé par l’adaptation ou la modification des entraînements et des équipements pour les athlètes handicapés. Le club peut soutenir le développement de cet entraîneur en l’orientant vers les possibilités de formation de para-entraîneurs disponibles, et en contactant l’organisme sportif provincial/territorial pour mettre l’entraîneur du club en contact avec un para-entraîneur mentor expérimenté. Être proactif signifie avoir des personnes formées en place pour que les athlètes handicapés se sentent en confiance dans le soutien qu’ils recevront par l’intermédiaire de votre club.

Promotion – La promotion du programme (par exemple, sites web, affiches, communications) doit inclure au moins ces détails clés : informations sur l’accessibilité, options de transport local, stationnement, équipement spécialisé disponible, niveau de difficulté et certification des entraîneurs. Il peut s’agir d’un club de triathlon qui a veillé à ce que son site web réponde aux exigences d’accessibilité (c’est-à-dire que toutes les images sont accompagnées d’un texte de remplacement) et qui indique clairement que son programme soutient les athlètes handicapés et les groupes de handicapés qu’il est capable d’entraîner. Le site web énumère tous les équipements disponibles (par exemple, fauteuil roulant pour les courses, vélo à main), la certification et l’expérience des entraîneurs, et les caractéristiques des installations accessibles (par exemple, stationnement, toilettes, emplacement de la piste, entrée de la piscine). Les messages des médias sociaux devraient employer un langage inclusif et facile à comprendre, ainsi que comprendre des images qui montrent tous les divers athlètes participant à leur programme. Être proactif signifie évaluer tous les éléments de promotion et les communications avant qu’ils ne soient affichés afin de s’assurer qu’ils représentent tous les athlètes qui sont les bienvenus dans votre club.

Consultez les autres « P » dans la ressource Becoming Para Ready et accédez à la boîte à outils détaillée pour vous aider dans votre démarche.


A propos de(s) l'auteur(s)

Jessica Ferguson est coordinatrice du développement des athlètes au Centre Steadward de l’Université d’Alberta. Elle encadre les entraîneurs et les étudiants en para-sport dans les domaines de la force et du conditionnement, du para-athlétisme et de la para-natation, et travaille directement avec les athlètes ayant un handicap en tant qu’entraîneuse principale de force et de conditionnement. Mme Ferguson s’intéresse vivement à l’amélioration de la qualité des expériences des athlètes et des entraîneurs dans le domaine du para-sport au Canada.

Le Dr Tim Konoval est maître de conférences en coaching sportif à l’Université Deakin de Melbourne, en Australie. Ses diverses expériences éducatives et concrètes en tant qu’ancien athlète de haut niveau, entraîneur et chercheur dans le domaine du para-sport lui ont permis de penser différemment et de remettre en question le statu quo dans les contextes de l’entraînement, du sport et de l’activité physique. Il vise à soutenir les entraîneurs et les organisations sportives afin d’offrir un sport sécuritaire, accessible et éthique pour tous.

Références

Gouvernement du Canada (2012). Level the playing field: a natural progression from playground to podium for Canadians with disabilities. Ottawa ON: Senate. Tiré de http://www.publications.gc.ca/site/fra/9.574470/publication.html.

Howe, P.D. (2007). Integration of paralympic athletes into athletics Canada. International Journal of Canadian Studies / International Review of Canadian Studies, (35), 133 à 150.

Kitchin, P. J., Peile, C. et Lowther, J. (2019). Mobilizing capacity to achieve the mainstreaming of disability sport. Managing Sport and Leisure, 24(6), 424 à 444. doi: 10.1080/23750472.2019.1684839

Peers, D., Konoval, T. et Naturkach, R. M. (2020). (Un) imaginable (Para-) athletes: A Discourse Analysis of Athletics Websites in Canada. Adapted Physical Activity Quarterly37(1), 112 à 128.

Spencer-Cavaliere, N., Thai, J. et Kingsley, B. (2017). A part of and apart from sport: Practitioners’ experiences coaching in segregated youth sport. Social Inclusion, 5(2), 120 à 129.

Statistique Canada (2017). Nouvelles données sur les incapacités au Canada, 2017. Tiré de https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/11-627-m/11-627-m2018035-fra.htm.


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