Voici le premier billet d’une série sur le développement positif des jeunes dans le sport. Si c’est la première fois que vous consultez cette série, prenez quelques instants pour lire les deux autres billets : Enseigner les aptitudes de vie par le sport et Appuyer le transfert et l’application des aptitudes de vie au-delà du sport.
De nombreuses personnes et organisations ont consacré beaucoup de temps à identifier les éléments de base pour obtenir les résultats souhaités liés à la participation des jeunes au sport. Par exemple, Eccles et Gootman (2002) ont établi huit caractéristiques pour favoriser un développement positif des programmes pour les jeunes, notamment : une structure appropriée, des possibilités d’appartenance, un soutien à l’efficacité et à l’importance, et des possibilités d’acquisition de compétences. De même, la notion de « sport de qualité » de Le sport c’est pour la vie comprend trois éléments fondamentaux : de bons programmes, de bonnes personnes et de bons endroits. Pourtant, l’élément qui est souvent manquant est une compréhension chez les entraîneurs et les responsables de programmes de la façon de structurer le contexte du sport chez les jeunes pour soutenir ces éléments (p. ex. Bean et Forneris, 2016).
Voici cinq conseils que les entraîneurs et les responsables de programmes peuvent utiliser pour établir des programmes sportifs de qualité qui favorisent le développement positif des jeunes, adaptés d’un récent rapport de la recherche à la pratique (Bean et Kramers, 2017). Ces mesures exigent que les entraîneurs adoptent une approche intentionnelle et qu’ils comprennent que les résultats ne se produisent pas par magie, mais sont plutôt le résultat d’un bon programme et d’un bon leadership.
- Utilisez une structure de programme cohérente. De nombreux cadres élaborés et validés dans le contexte du sport aident les entraîneurs à adopter une approche intentionnelle concernant le développement global des athlètes. Par exemple, le modèle d’enseignement de la responsabilité personnelle et sociale de Hellison (2011) et le programme Sports United for Recreation and Education (SUPER) de Danish (2002) peuvent être utilisés comme guides dans les contextes du sport de loisir et de compétition. Les deux cadres, et d’autres, suggèrent de diviser une séance d’entraînement en composantes afin d’appuyer les objectifs et les résultats du programme. Par exemple, le fait de commencer chaque séance par une introduction aide à favoriser les relations, tandis que le fait de terminer chaque séance par une réflexion ou un compte rendu permet aux jeunes de réfléchir aux leçons apprises et à la façon dont ils peuvent appliquer leurs compétences au-delà du contexte du programme.
- Favorisez des relations positives avec et entre les jeunes. Les entraîneurs et les chefs de programmes jouent un rôle essentiel dans l’atteinte de résultats positifs pour les jeunes grâce au sport et peuvent utiliser des stratégies informelles et formelles pour entretenir des relations avec ceux-ci au sein de leur équipe ou de leur programme (Petitpas, Cornelius et Van Raalte, 2008). On peut avoir recours à des conversations individuelles ou en petits groupes, montrer de l’intérêt pour la personne au-delà de son rôle d’athlète et intégrer des activités formelles, comme les brise-glace, les jeux coopératifs et les dîners d’équipe, pour établir intentionnellement des relations solides.
- Intégrez à la fois le sport et les aptitudes à la vie quotidienne. Tout comme pour structurer une pratique afin de développer des habiletés physiques et sportives, les entraîneurs devraient s’efforcer d’enseigner explicitement des aptitudes de vie qui aident les jeunes à réussir dans des contextes hors du terrain ou à l’extérieur du gymnase (p. ex. communication, leadership, gestion des émotions). Les jeunes qui participent à des programmes sportifs structurés pour soutenir le développement des aptitudes de vie perçoivent ces programmes comme étant de meilleure qualité et ont acquis de meilleures aptitudes que les jeunes qui participent à des programmes sportifs qui n’enseignent pas explicitement ces aptitudes à (Bean et Forneris, 2016).
- Habilitez les jeunes. Les approches centrées sur les jeunes qui favorisent la voix et l’autonomie des jeunes sont essentielles à la planification et à la prestation de programmes efficaces et permettent aux jeunes de savoir que les entraîneurs sont attentifs et qu’ils sont à l’écoute. Les entraîneurs peuvent faire entendre la voix des jeunes lors d’une séance d’entraînement ou d’un débreffage de fin de match et incorporer les commentaires dans la pratique suivante. Cela peut se faire en obtenant des commentaires sur ce qui est fait (p. ex. types d’exercices ou d’activités) ou sur la façon dont les choses sont faites (p. ex. ordre des activités, choix des positions). De plus, les entraîneurs peuvent offrir des occasions de leadership aux jeunes pour animer un exercice ou une activité de leur choix (pour en savoir plus sur le développement du leadership chez les jeunes, consultez cet article du SIRCuit).
- Utilisez la force de la réflexion et de l’évaluation. La réflexion et l’évaluation sont essentielles aux niveaux personnel, des programmes et de l’organisation afin d’apprendre, d’améliorer et de comprendre l’efficacité. Trois outils ont récemment été développés pour évaluer le contexte du sport chez les jeunes : l’évaluation de la qualité du programme dans le sport chez les jeunes (Bean et coll., 2018), le continuum des aptitudes de vie implicites/explicites et la liste de contrôle de la qualité des sports des communautés et les clubs de Le sport c’est pour la vie. Ces outils servent de stratégie de réflexion intentionnelle concernant les processus du programme, y compris la philosophie de l’entraînement, l’environnement du programme et l’enseignement du développement et du transfert des aptitudes de vie, dans le but d’offrir un programme sportif de qualité pour les jeunes.