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Montréal, 13 août 2020 (Sportcom) – Alors que la pandémie complique la pratique des sports de contact au Québec cet automne, plusieurs joueuses de rugby font le pari d’aller jouer une saison complète dans le championnat de France. Elles se consacrent ainsi entièrement à leur sport, à un an de la Coupe du monde féminine.

Pas moins de 15 athlètes de la province feront partie des effectifs lorsque les premiers matchs seront joués en septembre. Du jamais vu. Leur présence sera particulièrement sentie avec le Stade bordelais, où elles seront cinq, tout comme avec le Stade rennais.

Fabiola Forteza, Justine Pelletier, Marie Thibault et Andréanne Valois, toutes de Québec, de même qu’Alexandra Tessier, se joignent à la formation près de Bordeaux. Parmi elles, seule Forteza a joué dans une ligue outre-mer, l’an dernier en Espagne.

« On s’intègre bien à l’équipe. On apprend le nouveau système de jeu, donc on se prépare en même temps que tout le monde pour la saison », indique Justine Pelletier, rejointe à son nouveau domicile en France. L’entraînement a commencé la semaine dernière.

C’est donc le début d’une longue aventure qui peut se conclure avec les éliminatoires au mois de mai. Elles ne cachent pas l’objectif qu’elles partagent toutes pour l’année prochaine.

« On voit ça un peu comme un long camp d’un an où on va mettre le rugby en priorité dans nos vies. On va chercher une expérience à l’extérieur avec des joueuses différentes, des systèmes de jeu différents, des coachs différents. On cherche à aller se démarquer des autres au Canada pour faire notre place dans l’équipe pour la Coupe du monde », indique Pelletier, qui a évolué pour le Rouge et Or de l’Université Laval, tout comme ses coéquipières originaires de Québec.

Un retour imprévu

À Rennes, Ngalula Fuamba rejoindra Marie-Pier Fauteux, Jan-Ma Létinois, Cloé Maranda et Sabrina Poulin, qui jouait à Lille l’an dernier. Après avoir évolué avec le Stade toulousain la saison dernière, Fuamba ne s’attendait pas à revenir dans l’Hexagone aussi vite.

« Initialement, je devais y aller pour une saison, revenir ici finir mon baccalauréat et attendre la Coupe du monde, explique la joueuse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot. Mais en mars, à cause de la COVID-19, j’ai dû revenir, on n’a pas joué les éliminatoires. Alors, ç’a laissé un petit goût amer. »

Comme plusieurs autres joueuses québécoises, elle aurait normalement joué avec son équipe universitaire cet automne, mais l’annulation du Championnat canadien et l’incertitude entourant la tenue d’une saison ont changé les plans. Rugby Canada a même encouragé ses athlètes à rejoindre une équipe à l’étranger.

L’année passée, se tailler une place dans une formation était une toute autre chose, alors que les joueuses internationales n’étaient pas légion. La joueuse des Carabins de l’Université de Montréal avait fait un montage vidéo et contacté différentes équipes avant d’être finalement engagée. Au total en 2019-20, il y avait seulement quatre Canadiennes, dont trois Québécoises, en France.

Cette fois-ci, même si elle revient, Ngalula Fuamba ne voulait pas délaisser le côté académique et pourra poursuivre ses études en génie industriel à distance. Une fois qu’elle s’est assurée qu’il était possible de le faire avec Polytechnique Montréal, elle a décidé de s’engager pour une deuxième saison.

« Je me suis vraiment mise dans une position où je pourrai me concentrer sur le rugby et sur mes études à distance », mentionne-t-elle.

De petits avantages

Logement et carte de transport payés, emploi à temps partiel, il y a certains avantages à jouer pour une équipe française dans une ligue dite professionnelle. Certains clubs offrent aussi une prime mensuelle.

« Vu que le rugby en France, c’est quelque chose d’ancré dans la culture, ils se donnent les outils pour recruter et avoir des équipes et des saisons de qualité », dit Ngalula Fuamba, heureuse que son équipe prenne en considération son cheminement universitaire et offre de la flexibilité du côté d’un emploi.

Néanmoins, même s’il s’agit d’une superbe opportunité, la joueuse québécoise aimerait qu’un circuit équivalent, qui pourrait accueillir des joueuses après leur parcours universitaire, existe au Canada.

Un niveau semblable

Les 16 équipes du circuit ne sont pas toutes sur un pied d’égalité. Par exemple, certaines rassemblent plus de joueuses de l’équipe nationale de France que d’autres. Les Québécoises ne savent donc pas à quoi s’attendre avant le début des rencontres le 6 septembre. Chose certaine, Ngalula Fuamba croit que cette saison particulière mettra en lumière le talent des joueuses de la province.

Lors de la dernière Coupe du monde en 2017, la France avait mis la main sur le bronze, tandis que le Canada avait pris le cinquième rang.

« On a hâte de voir le calibre en match. Pour le moment, on ne sait pas à quoi ça équivaut. On a des ouï-dire de nos coachs à Québec que le niveau est un peu plus faible qu’au Québec, d’autres disent que c’est équivalent », dit Marie Thibault.

Le calendrier sépare les formations de la ligue en quatre groupes. Ainsi, le Stade bordelais n’affrontera pas le Stade rennais, du moins pas avant les éliminatoires.

Par ailleurs, des joueuses canadiennes ont également choisi de jouer en Europe cet automne. Notamment, plusieurs seront en Angleterre.

Compléter une saison à l’étranger représente un grand défi pour ces joueuses, mais elles sont convaincues que le jeu en vaudra la chandelle le printemps prochain, au moment du dernier droit vers la Coupe du monde qui doit avoir lieu en Nouvelle-Zélande. Car à plus d’un an de la compétition, tout est encore possible pour elles.

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Rédaction: Mathieu Dauphinais
 
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