Introduction
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Le changement inspire le changement : rapport sur la 8e Conférence mondiale du Groupe de travail international sur les femmes et le sport de 2022
© Association canadienne des entraîneurs, 2018. ISSN 1496-1539
Janvier 2023 • Vol. 23, No. 1
Le Groupe de travail international (GTI) sur les femmes et le sport est le plus grand réseau mondial qui se consacre à accroître l’équité et l’égalité entre les sexes dans les domaines du sport, de l’éducation physique et de l’activité physique.
Établi en 1994, le GTI dirige des programmes de sensibilisation à l’échelle mondiale tout au long de l’année. Le Groupe a élaboré la Déclaration de Brighton plus Helsinki de 2014 dont il est le gardien, laquelle a maintenant près de 600 signataires dans le monde (Déclaration de Brighton | IWGIWG (iwgwomenandsport.org)).
Chacune des huit conférences à ce jour, soit à Brighton, en Angleterre, 1994 ; à Windhoek, en Namibie, 1998 ; à Montréal, au Canada, 2002; à Kumamoto, au Japon, 2006; à Sydney, en Australie, 2010; à Helsinki, en Finlande, 2014; à Gabarone, au Botswana, 2018; et plus récemment, à Auckland, Aotearo, en Nouvelle-Zélande, 2022, a donné lieu à des initiatives audacieuses et des déclarations importantes.
Les signataires de la Déclaration de Brighton plus Helsinki de 2014, dont « l’objectif prioritaire est de développer une culture sportive qui permet et valorise la pleine participation des femmes dans tous les aspects du sport et de l’activité physique, » comprennent des organismes ou coalitions gouvernementaux internationaux autant que régionaux, des organismes multisports internationaux, des organismes et forums internationaux d’éducation physique, des groupes internationaux et régionaux de femmes dans le sport, des fédérations sportives internationales et des organismes nationaux. Les signataires canadiens sont le ministère du Patrimoine canadien, Sport Canada, Femmes et sport au Canada (anciennement ACAFS), Commonwealth Sport Canada, les gouvernements provinciaux de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, ainsi que Ringette Canada.
Les conférenciers à Auckland ont inclus trois des principaux défenseurs de l’égalité des genres au Canada, soit Diane Culver, Penny Werthner et Guylaine Demers, qui entretiennent toutes un lien étroit avec le Journal. Dans cet article, elles capturent l’ambiance puissante de la conférence et confirment que la prochaine génération de femmes leaders est prête, décidée, capable et implacable. – Sheila Robertson, rédactrice en chef du Journal
Les avis exprimés dans les articles du Journal canadien des entraîneures sont propres à leurs auteur(e)s et ne reflètent pas nécessairement les politiques de l’Association canadienne des entraîneurs.
Le changement inspire le changement : rapport sur la 8e Conférence mondiale du Groupe de travail international sur les femmes et le sport de 2022
Par Diane Culver, Penny Werthner et Guylaine Demers
Janvier 2023, Vol. 23, No. 1
© 2018 Coaching Association of Canada, ISSN 1496-1539
(Une sélection des participants à la Conférence mondiale 2022 de l’IWG ont bénéficié d’une cérémonie spéciale de salutations et de vœux présentée par des hôtes Māori au marae Ōrākei (IWG Photo/Comité d’organisation de l’IWG)).
La 8e Conférence mondiale du Groupe de travail international sur les femmes et le sport s’est récemment terminée à Auckland, en Nouvelle-Zélande, et a été la plus importante des 30 ans d’histoire de l’organisme et la plus importante conférence sportive jamais organisée à Aotearoa, en Nouvelle-Zélande. Au cours des quatre jours de la conférence, plus de 220 séances ont été offertes par près de 500 conférenciers internationaux.
Le GTI est le plus grand réseau mondial qui se consacre à l’avancement du sport en habilitant les femmes et les jeunes filles. Nous, les auteures, mettons en vedette nos expériences lors de la conférence et les moments clés, particulièrement ceux en lien avec les femmes et l’entraînement. Le tableau ci-dessous présente l’historique des huit conférences du GTI à ce jour.
Date | Lieu | Thème | Pays | Participants | Système patrimonial |
5 au 8 mai 1994 | Brighton, Royaume-Uni | Le défi du changement | 83 | 282 | Déclaration de Brighton |
19 au 22 mai 1998 | Windhoek, Namibie | Atteindre le changement | 74 | 400 | Windhoek – Appel à l’action |
16 au 19 mai 2002 | Montréal, Canada | Investir dans le changement | 97 | 550 | Tousse à outils de Montréal / Communiqué de Montréal |
11 au 14 mai 2006 | Kumamoto, Japon | Participer au changement | 100 | 700 | Engagement de Kumamoto pour la collaboration |
20 au 23 mai 2010 | Sydney, Australie | Jouer à penser au changement | 60 | 500 | Carte de pointage de Sydney |
12 au 15 juin
2014 |
Helsinki, Finlande | Diriger le changement, être le changement | 100 | 800 | Déclaration de Brighton plus Helsinki sur les femmes et le sport de 2014 |
17 au 20 mai
2018 |
Gabarone, Botswana | Déterminer l’avenir – Faire partie du changement | 81 | 920 | Les cinq grands : médias, responsabilité, représentation, recherche à la pratique, communication |
14 au 17 novembre 2022 | Auckland,
Nouvelle-Zélande |
Le changement inspire le changement | 60 | 1000 en personne
400 en ligne |
Insight Hub, un héritage pour le partage des ressources.
Resource Hub – Journal canadien des entraîneures Modèle de mentorat de l’Association canadienne des entraîneurs |
Juillet
2026 |
Birmingham,
Royaume-Uni |
Le GTI est aligné sur les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies. Depuis sa création, le Groupe fonde ses activités sur la Déclaration de Brighton et, depuis 2014, sur la Déclaration de Brighton plus Helsinki de 2014. La déclaration originale avait été conçue comme un « traité mondial qui pave la voie pour soutenir le développement continu d’un système plus juste et équitable d’activité physique et sportive, pleinement inclusif des femmes et des filles. » La déclaration de 2014 a été adaptée pour refléter l’évolution du paysage du sport, en particulier en ce qui concerne la politique internationale.
Spécialement, pour cette 8e édition de la conférence du GTI, les façons d’être et les savoirs maoris ont été abordés tout au long de la conférence, avec une forte reconnaissance des autres peuples autochtones du monde entier. Les peuples autochtones du Canada étaient représentés par 18 jeunes femmes provenant de neuf provinces et de deux territoires, notamment de communautés des Premières Nations, Métis et Inuits avec le soutien du Cercle sportif autochtone.
Le thème général de la conférence, Le changement inspire le changement, a été organisé sous cinq thèmes principaux :
Leadership :La mère de toutes les étoiles– Donner aux femmes les moyens de diriger le changement des systèmes
Changement social : Les vents du ciel – Promouvoir les expériences et mouvements sociaux
Vie active : Les pluies du changement– Permettre d’apprécier la vie active
Haute performance : La promesse de la prospérité – Aider les femmes à exceller aux niveaux mondiaux les plus élevés
Visibilité et voix : la récolte réussie– Accroître la valeur et l’influence des femmes et des jeunes filles
Ces thèmes ont été établis par un groupe international de femmes qui ont travaillé ensemble pendant plus de deux ans, au cours desquels sept « perspectives » ont évolué et ont été conçues pour guider les discussions de la conférence : Indigénéité ; technologie, données et innovation; santé et bien-être; systèmes, ressources et investissements; durabilité de l’environnement; droits de la personne; intégrité.
Cet article met l’accent sur les femmes en entraînement et leadership sportif, ainsi que sur plusieurs présentations et ateliers.
Jour 1 : Atterissage- Réseautage et discussions sur les thèmes et objectifs de la conférence, sur la Nouvelle-Zélande et sur le renforcement de la sensibilisation et des connaissances.
Le premier sujet a été une discussion de groupe sur le leadership dans l’entraînement intitulée Leadership dans l’entraînement : ce qu’il faut pour créer un système sportif où les entraîneures peuvent s’épanouir. La personne-ressource était Michelle De Highden, entraîneure de haute performance à l’Institut australien du sport. Les participants étaient Noeline Taurua, entraîneure-chef de l’équipe de netball de la Nouvelle-Zélande, Afzan Mahadi, directrice de l’Académie nationale des entraîneurs de Malaisie (National Coaching Academy Malaysia,) et John Bales du Canada, président du Conseil international pour l’excellence en entraînement (International Council for Coaching Excellence.)
Noeline a décrit son parcours et son expérience en tant qu’entraîneure nationale tout en étant mère de cinq enfants. Afzan a décrit le programme Women Can Coach de son académie. John a parlé de l’importance de soutenir les femmes entraîneures dans leur perfectionnement professionnel tout en travaillant à changer le système sportif au moyen de politiques efficaces.
Lorraine Lafrenière, chef de la direction de l’Association canadienne des entraîneurs (ACE) et Isabelle Cayer, directrice de la sécurité dans le sport de l’ACE, ont présenté ensemble le nouveau programme Intervenir au-delà du sport de l’ACE, une série de quatre modules de formation en ligne financés par l’Agence de la santé publique du Canada, une initiative de recherche menée par la Dre Gretchen Kerr au laboratoire sur le sport sécuritaire de l’Université de Toronto. La série vise à comprendre et à lutter contre la violence fondée sur le genre dans le sport, la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents, la responsabilisation des témoins et la création de modèles de relations saines.
La lutte et la prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents et de la violence fondée sur le genre est une priorité clé du gouvernement du Canada pour promouvoir l’équité des genres+ dans le sport, une voie dans laquelle le rôle et l’influence d’un entraîneur sont essentiels pour soutenir les participants au sport. La E-Alliance du Canada (E-Alliance (ealliance.ca)) a également appuyé la recherche sur la violence fondée sur le genre dans le sport et a révélé comment elle affecte les femmes dans le sport à un rythme 6,8 fois plus élevé que les hommes.
1 La Fondation pour le sport féminin (Women’s Sports Foundation) a publié un rapport de recherche sur les femmes aux Jeux olympiques et paralympiques de 2020 : https://www.womenssportsfoundation.org/articles_and_report/women-in-the-2020-olympic-and-paralympic-games/
L’ACE a également co-présenté avec Lee Ann Osei, fondatrice de l’Association des entraîneurs des noirs canadiens (Black Canadian Coaches Association,) le Programme de mentorat des entraîneures de haut niveau et le Programme de mentorat d’entraîneures noires, au moyen d’une présentation éclair préenregistrée qui a été intégrée au programme du GTI. Une série d’ateliers a ensuite présenté les données sur la représentation des femmes entraîneures dans le mouvement olympique et paralympique.
Jour 2 : Émerveillement – Innovation et influence. Qu’est-ce qui est nouveau et qu’est-ce qui existe déjà ? Quels outils et ressources pouvons-nous partager?
L’accent a été mis sur le leadership au sein des organismes sportifs et sur la façon d’assurer l’équité au sein de ceux-ci. Diverses initiatives du monde entier ont été présentées avec pour thème central l’inclusion et la diversité dans le leadership sportif. Il est important de noter que les femmes qui ont présenté des exposés provenaient de milieux différents et comprenaient des femmes autochtones, des femmes de couleur et des entraîneures de la prochaine génération. D’autres séances ont abordé des moyens d’accélérer les progrès dans notre monde post-pandémie, y compris la façon d’aider les femmes à se rétablir des effets de la COVID-19 dans le sport et l’activité physique.
L’atelier Promouvoir l’excellence et l’égalité dans l’entraînement de haute performance des femmes : établir des bases solides sur les politiques a été présenté par John Bales, Afzan Mahadi, Guylaine Demers (Université Laval) et Penny Werthner (Université de Calgary – voir à propos des autrices ci-dessous).
Les participants ont effectué une auto-évaluation des politiques de leur organisme en matière d’entraînement des femmes, ont enquêté sur les lacunes dans leurs politiques et programmes actuels et ont élaboré un plan d’action. L’auto-évaluation était fondée sur l’Outil d’auto-évaluation sur l’équité des genres chez les entraîneurs (ACE et Femmes dans le sport au Canada ; Outil d’auto-évaluation sur l’équité des genres chez les entraîneurs). Les panélistes ont souligné qu’une politique n’est qu’une partie de la solution ; un plan d’action qui comprend des mesures de responsabilisation et de suivi des données est tout aussi essentiel.
Te Hāpaitanga – Le geste d’élever, de soulever et d’habiliter. Un atelier sur les initiatives des entraîneures féminines a été présenté par Lyn Gunson et ses collègues de Sport Nouvelle-Zélande.
Lyn, une entraîneure de netball hautement accomplie, a parlé d’un programme de 18 mois comprenant cinq séances en résidences de deux jours et demi, du point de vue d’une Te Ao Māori (Te Ao Māori fait référence au peuple Māori) qui rassemblaient les entraîneures pour réfléchir ensemble et analyser leur propre pratique d’entraînement.
Les entraîneures sont sélectionnées au moyen d’un processus d’entrevue rigoureux et les organismes nationaux de sport (ONS) sont également interviewés pour vérifier leur compréhension de l’importance du soutien aux femmes tout au long de leur carrière d’entraîneure. En effet, les responsables du programme ont des conversations en continu avec les commanditaires de l’ONS tout au long du programme pour s’assurer qu’ils offrent le soutien nécessaire. Chaque entraîneure est également encadrée par un mentor de pratique et un commanditaire de l’ONS. Une bourse d’études de perfectionnement professionnel est offerte pour aider les femmes qui ont besoin d’un soutien financier pour prendre soin de leur famille. Les mentors observent les femmes dans leur pratique d’entraînement au moins 10 fois au cours des 18 mois et sont disponibles pour des rencontres au besoin.
La première cohorte est maintenant terminée (avec des interruptions dues à la COVID-19) et la deuxième cohorte est à mi-parcours du programme. Une évaluation quantitative et qualitative de la cohorte 1 a démontré que le programme est bénéfique. Par exemple, selon les résultats obtenus, 100 % des entraîneures sont passées à des postes de niveau supérieur avec plus de responsabilités ; 100 % ont démontré une croissance personnelle et professionnelle, et 93 % ont été davantage responsables, ont reçu un nouveau poste au niveau national et ont postulé un poste national d’encadrement de haut niveau ou l’ont décroché. Les résultats qualitatifs ont révélé une augmentation de la confiance, de la conscience de soi, de l’impact, des compétences d’entraînement pour les athlètes de haut niveau, de la débrouillardise pour planifier en fonction des exigences d’entraînement de haut niveau, ainsi que de l’interdépendance et de l’engagement dans un contexte de haute performance.
Une présentation virtuelle, intitulée Le mentorat et son rôle dans le soutien des femmes comme entraîneures de haute performance, a été présentée par Linda Low, une conseillère en sport d’Angleterre travaillant aux États-Unis. En se fondant sur un programme élaboré par la Women’s Sport Leadership Academy for High Performance Coaches (WSLA) et l’Université de Hertfordshire, en Angleterre, Linda a présenté une trousse d’outils pour soutenir les femmes dans des postes d’entraînement de haute performance.
Jour 3 : Sens: Analyser, réfléchir, explorer et trouver des solutions.
Un atelier sur le développement de la prochaine génération d’entraîneures de haute performance a été dirigé par Masa Ito, responsable principal du développement des entraîneurs pour le programme japonais de niveau 3, Gene Schembri, consultant en développement d’entraîneurs australien, Lucy Faulkner, codirectrice du programme pour WSLA, John Bales et Michelle De Highden. Trois études de cas ont été présentées :
- Le programme WISH – Women In Sport High Performance Pathway, une initiative de l’Université de Hertfordshire et du Comité international olympique
- Le programme Women Elite Coach Development du Japon
- Le programme australien NextGen Women’s Coach Acceleration
Les participants ont travaillé en petits groupes pour élaborer un plan d’action en quatre étapes, adapté à leur propre environnement :
(1) Analyser : Cibler clairement le problème que le programme vise à résoudre et les données probantes nécessaires pour en déterminer l’importance ;
(2) Fixer des objectifs : Indiquer pourquoi il est important de réaliser des progrès sur cette question et quels sont les facteurs de réussite, le but et les objectifs du programme ;
(3) Agir : Déterminer les mesures à prendre et qui devrait y participer ;
(4) Évaluer : Déterminer la valeur et les répercussions du programme.
Avant la pause dîner du jour 3, les organisateurs de la conférence ont offert une merveilleuse occasion de visiter Auckland et de faire des apprentissages grâce à une série de séances « promenade-causerie ». Deux de ces séances sont décrites ci-dessous.
Ateliers pour les Premières Nations : Sur l’Ōrākei marae (lieu de rencontre, point central d’une communauté Māori), les femmes autochtones ont eu l’occasion de discuter des mesures prises pour une cause (Kaupapa), d’y collaborer et de les compiler. Ces mesures ont ensuite été relues au congrès lors de la séance de clôture. Une participante autochtone canadienne a mentionné que c’était une séance émouvante lors de laquelle, pour la première fois de sa vie, elle avait senti qu’elle n’était pas seulement dans un espace sécuritaire, mais qu’elle était dans un espace auquel elle appartenait.
Développer le réseau de soutien des femmes en entraînement : Dans le cadre de cette promenade-causerie, environ 35 participants se sont promenés pendant 15 minutes, du Centre Aotea, le site de la conférence, à l’édifice des sciences du sport de l’Université des technologies d’Auckland (AUT), en passant par la magnifique galerie d’art d’Auckland et en traversant le parc du Mont Albert. À l’AUT, les participants ont déterminé les quatre principaux sujets pour les discussions de groupe :
- les cheminements et l’apprentissage des femmes en entraînement;
- le passage du niveau de développement de l’entraînement à celui de haute performance;
- les obstacles auxquels les entraîneures font face;
- les rôles de l’entraîneure.
Ces discussions en petits groupes ont permis aux participantes de faire ressortir les enjeux précis auxquels elles font face et d’obtenir des idées et des commentaires du groupe. Par exemple, en discutant du deuxième sujet, une entraîneure de rugby d’une île du Pacifique Sud a mentionné que bien qu’elle réussit à placer des athlètes de son équipe de U18 dans l’équipe nationale année après année, elle n’a jamais été capable de devenir entraîneure à un niveau plus élevé. Un responsable du développement des entraîneurs a suggéré de jumeler les entraîneures du niveau de développement avec des entraîneures de haute performance lors de tournois nationaux pour leur donner la chance de « percer ». Une autre suggestion proposait que les ONS envoient la personne responsable du développement des entraîneurs dans les régions et portent attention aux entraîneures qui ont entraîné de bons joueurs et qui pourraient être choisies pour participer aux camps des équipes nationales.
Jour 4 : Lancement – Établir un courage collectif pour créer du changement. Créer un patrimoine et aller de l’avant.
Ici, on se concentrait sur l’avenir. Douze jeunes femmes de partout dans le monde se sont présentées sur la scène principale et ont fait un appel à l’action, tant dans leur langue maternelle qu’en anglais. Ces femmes étaient inspirantes et ont montré qu’il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs décennies d’expérience pour comprendre les enjeux importants auxquels font face les filles et les femmes dans le sport et en parler. C’est un rappel pour nous tous que nous devons toujours laisser les plus jeunes s’exprimer.
Le dernier discours a été prononcé par Arizona Leger, une remarquable femme de 26 ans de descendance maorie, samoenne, tonguienne et fidjienne. Si l’intention du comité organisateur était d’inspirer la prochaine génération de filles et femmes leaders dans le monde du sport et de l’activité physique, la conférencière était bien choisie. Arizona a grandi dans le monde du rugby et est maintenant nouvelle directrice du conseil d’administration du Counties Manukau Rugby Union. Elle était également spécialiste du contenu et de la communication pour la Coupe du monde de rugby féminin 2022 qui s’est tenue à Auckland.
Arizona a parlé de l’influence de sa famille, et surtout de sa grand-mère et de sa mère qui lui ont toujours dit : « Tu as tout ce qu’il faut! ». Pendant sa présentation, elle a mentionné que sa passion est de créer des occasions pour les wāhine (femmes) dans le sport. Son message de départ était en harmonie avec la philosophie maorie : « Nous reculons vers le futur. » « Nos actions d’aujourd’hui auront des répercussions sur l’ancêtre que nous deviendrons demain. Soyez courageuses, protégez-vous et faites confiance à la prochaine génération. »
En terminant, elle a lancé la question suivante aux participants : « Quel type d’ancêtre voulez-vous être dans la mémoire collective ? Ne vous contentez pas de le dire, incarnez-le ! »
Nous avons toutes les trois été incroyablement inspirées en écoutant les présentations et en discutant avec des femmes qui travaillent avec acharnement pour rendre le sport équitable partout dans le monde. Nous étions heureuses de partager nos recherches et nos outils, notamment le programme Femmes dans le sport, l’ACE et la E-Alliance avec de nombreuses femmes du monde entier, en particulier les femmes courageuses des pays qui ont beaucoup moins de ressources et qui font face à des défis beaucoup plus grands que nous au Canada. Les appels à l’action présentés par ces jeunes femmes de partout dans le monde nous inspirent à bien nous assurer de soutenir la prochaine génération de femmes leaders qui ont clairement démontré leur désir de faire une différence.
À propos des auteures
Diane Culver est professeure titulaire à l’École des sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa. Elle a été conseillère principale en entraînement pour l’ACE avant de se tourner vers le milieu universitaire en juillet 2007. Ses intérêts de recherche portent sur l’entraînement et le développement des entraîneurs, la théorie de l’apprentissage social et les femmes en leadership sportif. Elle a également été entraîneure pour les équipes nationales de ski alpin du Canada et de la Nouvelle-Zélande. Elle est conseillère auprès d’athlètes et d’entraîneurs et utilise fréquemment des espaces d’apprentissage social pour développer des capacités d’apprentissage dans plusieurs réseaux sportifs et communautés de pratique.
Penny Werthner, Ph. D., est professeure à la Faculté de kinésiologie et vice-rectrice principale intérimaire et vice-présidente (académique) à l’Université de Calgary. Ses recherches portent sur l’apprentissage permanent dans une perspective pédagogique, particulièrement en ce qui concerne les entraîneures de haute performance; les femmes dans le sport; ainsi que l’utilisation des rétroactions biologiques et neurologiques fournies par la variabilité de la fréquence cardiaque pour optimiser la performance dans le sport de haut niveau. Ancienne athlète olympique en athlétisme, elle est aussi considérée comme l’une des praticiennes canadiennes les plus accomplies dans le domaine de la psychologie du sport. Elle a travaillé avec des entraîneurs et des athlètes canadiens dans le cadre de 13 Jeux olympiques d’été et d’hiver, des Jeux d’hiver de 1988 à Calgary jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo en 2020. Elle siège actuellement au comité de rédaction du Journal canadien des entraîneures et agit à titre de réviseure pour plusieurs revues.
Guylaine Demers, professeure titulaire à l’Université Laval, a passé la majeure partie de sa vie à promouvoir l’équité des genres dans le sport. Au fil des ans, elle est devenue une sommité en tant qu’intervenante, chercheuse et championne par excellence de l’éducation des femmes et de l’équité des genres dans le sport québécois et canadien. Elle est lauréate du trophée du CIO « Femme et Sport » pour les Amériques pour ses contributions exceptionnelles à l’avancement des femmes dans le sport. Nommée codirectrice du premier centre canadien de recherche sur l’équité des genres dans le sport en 2020, elle relève maintenant un nouveau défi : diriger le premier laboratoire de recherche québécois pour la progression des femmes dans les sports, le lab PROFEMS.