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Les compétitions internationales que les partisans regardent à la télévision ou sur leur ordinateur ne révèlent pas toujours l’énormité de ce qui se passe dans les coulisses. Bien des gens changeraient leur perspective du travail que font les équipes en vue des compétitions de hockey s’ils voyaient tout ce qui se passe à partir du moment où le patineur sort de la patinoire du Centre de hockey de Gangneung – l’aréna du tournoi de hockey masculin des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang de 2018 – et descend le tunnel dans les profondeurs de l’aréna qui mène au vestiaire.

La préparation sur place et le soutien connexe nécessaire sont énormes. Cependant, une quantité considérable de temps et d’efforts est également investie pour former la meilleure équipe possible. Le présent article donne un survol de l’année précédant les Jeux olympiques d’hiver de 2018 et de la période durant les Jeux selon la perspective du personnel de soutien.

Bâtir l’équipe

Les Jeux olympiques d’hiver de 2018 ont présenté certains défis pour évaluer les joueurs et former l’équipe. En effet, les Jeux de 2018 étaient les premiers depuis 1994 qui ne comptait pas de joueurs de la LNH, et il n’existe pas d’équipe nationale masculine à temps plein comme autrefois. En prévision de l’annonce des joueurs sélectionnés dans l’équipe olympique prévue pour janvier 2018, le personnel a mené des évaluations approfondies avec diligence, ce qui a rassemblé des candidats potentiels du monde entier pour être évalués lors de quatre tournois tenus entre août et le Nouvel An. C’était aussi une merveilleuse occasion d’évaluer les adversaires potentiels. Si l’on inclut le tournoi olympique, cela fait cinq tournois dans six pays en sept mois! Lorsque l’on tient compte des divers facteurs qui appuient une équipe de hockey nationale ou olympique, ce projet d’évaluation nécessite un soutien sérieux.

Une équipe de gestion et d’entraîneurs était en place pour relever le défi de former une équipe de hockey olympique en l’espace d’un an. De longues journées et de longues heures ont été consacrées à voyager à travers le monde pour évaluer les talents du Canada dans diverses ligues internationales. Des examens vidéo réguliers, des réunions de groupe et des vidéoconférences étaient de mise afin de réduire les choix et constituer une équipe finale. Ce processus consistait à beaucoup plus que simplement prendre les meilleurs joueurs sur papier et les nommer dans l’équipe; la constitution de l’équipe était un processus complexe. Les compétences des joueurs de position – les joueurs offensifs et défensifs – les capacités spéciales de l’équipe, les habiletés, les comportements, les compétences en leadership et l’expérience des joueurs n’étaient que quelques-unes des considérations pour créer une équipe efficace et unie.

Tout le monde a mis la main à la pâte

Dans le vestiaire de l’équipe à chaque tournoi, on retrouvait deux chefs d’équipement de confiance et le chef de vestiaire, qui est aussi un excellent massothérapeute. Ces personnes ont été d’une valeur inestimable pour les joueurs et le personnel. En plus d’avoir un horaire chargé, ils ont dû relever des défis tels que des déplacements consécutifs dans le cadre d’un seul tournoi en août 2017 (de Sotchi à Saint-Pétersbourg, en Russie) et en novembre 2017 (de Bienne, en Suisse, à Helsinki, en Finlande). Toutefois, leur souci du détail pour l’aménagement des vestiaires ainsi que leur soin et leur attention aux besoins spécifiques des joueurs était sans relâche. Les joueurs et le personnel qui entraient dans le vestiaire de l’Équipe Canada ont immédiatement remarqué à quel point il était immaculé et bien organisé. L’organisation des casiers était soignée et uniforme, et l’aménagement des salles était bien pensé, qu’il s’agisse du vestiaire comme tel, de la salle médicale ou du bureau de l’entraîneur. Sur chaque site, le tapis de l’Équipe Canada était placé au centre du vestiaire, et de petites répliques ont même été installées devant le casier de chaque joueur comme signe de fierté nationale. Des plaques ont été collées sur le casier de chaque joueur pour indiquer le nom des anciens athlètes olympiques de l’Équipe Canada qui ont porté leur numéro, ce qui a établi un lien pertinent avec l’histoire de l’Équipe Canada. Par ailleurs, des affiches murales établissant la chronologie des équipes olympiques canadiennes précédentes et arborant les anciens chandails d’équipe ont établi un autre lien historique inspirant. Pour renforcer la fierté patriotique, une carte du Canada a été affichée sur laquelle il était indiqué la ville natale de chaque joueur, et de nombreux autres slogans de motivation et d’équipe ont soigneusement été placés dans toute la pièce.

L’équipe de soutien intégré

L’attention portée à la santé physique et mentale et à la performance des joueurs est plus que jamais à l’avant-plan du soutien aux athlètes. L’équipe de soutien intégré (ÉSI) était très importante étant donné la logistique liée au processus d’évaluation de l’équipe. Tous les joueurs étaient actifs dans les équipes de club. Ils sentaient la lourdeur des déplacements, des changements de fuseaux horaires et, sans aucun doute, de la pression de la compétition pour se tailler une place dans l’équipe de hockey olympique. Tout ceci faisait en sorte que la qualité de l’ÉSI était d’une importance critique. La gestion de la fatigue et la prévention et le traitement des blessures étaient des priorités absolues. Le groupe de personnes suivant a été constitué pour assurer des soins physiques et émotionnels complets :

  • Un médecin d’équipe
  • Un massothérapeute (aussi connu sous le nom de chef de vestiaire)
  • Deux thérapeutes du sport
  • Un physiologiste de l’exercice
  • Un entraîneur de force et de conditionnement physique
  • Un conférencier motivationnel
  • Des experts-conseils en sommeil

Le médecin de l’équipe était très impliqué dans tous les aspects de l’ÉSI en assistant les autres, en donnant des conseils et en appliquant les soins nécessaires. Notre physiologiste de l’exercice a formé les joueurs et les entraîneurs sur les horaires, les effets du décalage horaire, les habitudes de sommeil, la fatigue et le bien-être. Des questionnaires quotidiens sur le mieux-être et le taux de perception de l’effort ont été utiles pour surveiller la charge de travail et le mieux-être des athlètes. Le recours à la luminothérapie combinée à un plan de décalage horaire développé par nos spécialistes du sommeil a permis aux joueurs de s’ajuster aux changements de fuseaux horaires et a été très important dans la préparation physique et mentale des joueurs. Notre entraîneur de force et de conditionnement a recueilli des renseignements précieux pendant la période précédant les matchs en utilisant le système de surveillance GPS Catapult pendant les séances d’entraînement et les matchs d’exhibition pour suivre la performance et la charge de travail des joueurs. Le système a fourni de nombreux paramètres pour chaque joueur, comme le volume de patinage, le degré d’intensité et la charge de travail globale, ce qui a donné des renseignements précieux au personnel d’entraîneurs pour planifier les entraînements, établir les objectifs et fixer les attentes. Nos thérapeutes du sport ont traité toutes les blessures préexistantes ou nouvelles et se sont concentrés sur le « traitement de la performance » pour les athlètes en les gardant en forme et prêts à performer. La récupération physique a été favorisée par des massages réguliers, des bouffées de chaleur et des étirements post-exercice, des bains froids, des bottes de récupération par compression et une récupération cyclique, comme le vélo, l’aviron ou les refroidissements elliptiques. Des salles de traitement complètes ont aussi été aménagées dans l’aréna et sur les sites d’hébergement, ce qui a permis à tous les joueurs de bénéficier d’options de traitement opportunes.

Soutenir la santé mentale des joueurs

Le stress et l’anxiété sont inévitables lorsque des athlètes se livrent la compétition pour  faire partie d’une équipe olympique. En plus de l’appui fourni par les membres de l’ÉSI, les athlètes ont eu la chance d’écouter un excellent conférencier motivateur qui a établi un lien entre ses propres réalisations dans le monde avec l’objectif que ces joueurs tentaient d’accomplir. Les réunions de groupe et les présentations du conférencier ont été pour le moins inspirantes, et il a également été très efficace pour établir des liens avec les joueurs individuellement. Ses messages sur le leadership, la persévérance et le sentiment d’appartenance et de solidarité ont été bien reçus par le groupe. Les athlètes étaient vraiment engagés dans le message du conférencier, et il les a certainement aidés à s’unir davantage.

L’union fait la force

Le regroupement des joueurs lors des entraînements réguliers et des compétitions a joué un rôle important dans la constitution de l’équipe, tout comme le fait de réunir tout le personnel pour les tournois et les évaluations. Apprendre les rôles et responsabilités de chacun et connaître les forces et les personnalités des uns et des autres était très important pour créer un environnement d’équipe solide. Depuis le début de ce processus, tout le monde était présent à chaque tournoi, chaque voyage et chaque session de renforcement d’équipe. Les comportements, les opinions et la cohésion d’équipe étaient aussi d’importants attributs pour les joueurs. Plus le personnel était uni et fonctionnel, mieux c’était pour les joueurs et, en fin de compte, pour toute l’équipe. La solidarité a été le fondement de la cohésion de l’équipe.

L’un des résultats importants de la participation du personnel à l’ensemble du processus a été d’établir des relations avec les joueurs et apprendre à les connaître. Cela nous a permis d’améliorer notre capacité à leur prodiguer des soins complets aux moments les plus importants. Le fait de connaître leurs problèmes antérieurs, ce qu’ils préfèrent concernant la thérapie manuelle ou les moyens de traitement, ou la fréquence et le moment des soins qu’ils préfèrent sont quelques exemples de la façon dont on a été à l’écoute des joueurs. Ces relations ont permis aux joueurs de se sentir à l’aise avec les membres du personnel et de savoir qu’ils étaient ouverts, accessibles et à l’écoute de leur santé physique et mentale.

Au fur et à mesure que chacun des tournois d’évaluation a eu lieu, l’attention et l’intensité du processus ont continué de s’intensifier. On peut en dire autant pour la performance des joueurs sur la glace que pour le personnel à l’extérieur de la patinoire. Notre confort grandissant et notre compréhension du travail en commun se sont améliorés à chaque réunion. Alors que nous arrivions aux tournois de décembre, les joueurs et le personnel ont atteint des sommets de performance. Tout le monde était de plus en plus enthousiaste à mesure que les Jeux de février approchaient.

Enfin sur la scène olympique

Avec l’équipe définitive en place, les joueurs se sont réunis à la fin janvier à Riga, en Lettonie, pendant dix jours pour le camp d’entraînement olympique et deux matchs d’exhibition. Partager l’enthousiasme avec les membres de l’équipe olympique était spécial. Certains de ces joueurs ont participé à plusieurs tournois d’évaluation et, comme nous l’avons mentionné, des relations se sont formées très tôt entre les joueurs et entre les joueurs et le personnel. L’enthousiasme a continué de s’intensifier pendant le camp d’entraînement et l’équipe s’est finalement rendue en Corée pour les Jeux olympiques.

Sites olympiques, village olympique, athlètes olympiques. Les joueurs et les membres du personnel ont vécu des émotions en montagnes russes depuis le processus de sélection jusqu’en Corée. La statue de l’orignal à l’extérieur du village olympique de l’Équipe Canada a clairement marqué notre domicile des semaines qui ont suivi. Les joueurs sont arrivés à leur appartement et y ont trouvé un cadre de leurs photos de hockey mineur et leur nom à leur porte. À l’intérieur des appartements, on trouvait des symboles du Canada partout : feuilles d’érable, papier peint ressemblant à une cabane en bois rond, enseigne de nom sur la porte de la chambre à coucher, oreillers d’accent du Canada, et même des rideaux de douche et des couvre-lits à carreaux. Après le long voyage de Riga à Gangneung, en Corée, les joueurs sont arrivés à leur chambre pour y trouver une photo de leur famille sur leur table de nuit. L’importance du pays, de la famille et de l’équipe était prédominante dans toutes les régions du Canada. Il était important de comprendre que cet événement était plus grand que n’importe quelle personne individuelle et même plus grand que n’importe quelle équipe. Cela nous permettait de garder en tête nos objectifs et notre mandat. Et tout aussi important : savoir qu’un soutien incroyable était toujours disponible au sein de l’équipe, mais aussi offert par la famille, les amis et les partisans.

Chaque petit détail compte. L’unité prime. Il n’y a pas de place pour l’individualité au sein d’une ÉSI. 


A propos de(s) l'auteur(s)

Jeff Thorburn, CAT(C), est thérapeute du sport agréé depuis 2004. Il est impliqué avec Hockey Canada depuis plus de 10 ans et a travaillé pour l’Équipe Canada aux Championnats du monde moins de 18 ans de 2007, au Tournoi mondial junior de 2009 et 2012 et aux Jeux olympiques d’hiver de 2018. Il est actuellement thérapeute athlétique en chef à l’Université de la Colombie-Britannique Okanagan et réside à Kelowna, en Colombie-Britannique, avec son épouse et ses trois enfants.


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