Une nouvelle approche des décisions de reprise d’activités sportives après une commotion basée sur la recherche canadienne

Une nouvelle recherche de l’Université Laval prépare le terrain pour des décisions plus rapides de reprise d’activités sportives qui satisfont à tous les protocoles de sécurité nécessaires aux joueurs, en faisant appel à l’expertise de fournisseurs de soins de santé agréés qui interviennent en tant que thérapeutes de l’équipe. Ce projet de recherche de quatre ans a été dirigé par le Dr Pierre Frémont, médecin du sport et l’une des principales autorités canadiennes en matière de commotions cérébrales.

Les quatre « R » de la gestion des commotions cérébrales fournissent des conseils pour aider l’athlète à retourner à la compétition en toute sécurité : RECONNAÎTRE les signes et les symptômes d’une commotion cérébrale ; RETIRER l’athlète du match ou de l’entraînement ; RÉFÉRER l’athlète à un professionnel de la santé agréé ; et RETOURNER à l’école puis au sport sur la base des recommandations d’un expert médical. Les lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport recommandent que les athlètes qui reprennent le sport après une commotion cérébrale soient évalués par un médecin, une infirmière praticienne ou infirmier praticien, ou une infirmière ou infirmier. Les recherches du Dr Frémont explorent la possibilité d’inclure les physiothérapeutes impliqués dans une équipe sportive parmi les experts qui peuvent contribuer à la décision de reprise d’activités sportives dans les cas simples (par exemple, ceux qui n’ont pas eu d’épisodes antérieurs, de comorbidités ou de symptômes persistants).

« La réalité est qu’il n’y a tout simplement pas assez de médecins qualifiés pour fournir des évaluations opportunes aux athlètes qui espèrent reprendre le sport après une commotion cérébrale », déclare le Dr Frémont depuis son bureau à Québec. « Nous avons adopté une approche non conventionnelle avec une équipe de football d’une école secondaire, une approche qui va ouvrir beaucoup plus d’accès aux évaluations de professionnels de la santé qualifiés. Pour les athlètes et les parents qui sont frustrés par les longues listes d’attente pour consulter un médecin ou une infirmière praticienne ou un infirmier praticien, cela pourrait changer la donne. »

L’étude a porté sur quatre équipes de footballeurs d’une école secondaire. Au cours des deux premières années du projet, le Dr Frémont a diagnostiqué un total de 55 commotions cérébrales. Il a effectué toutes les évaluations médicales, prescrit les traitements et pris toutes les décisions relatives à la reprise d’activités sportives en se basant sur des directives internationales largement acceptées. Dans aucun de ces cas, un athlète n’a connu de récidive des symptômes de commotion cérébrale au cours de la même saison.

L’adaptation non conventionnelle s’est produite au cours de la troisième année de l’étude, lorsque le Dr Frémont s’est associé à la physiothérapeute Édith Castonguay, qui travaillait presque quotidiennement avec l’équipe de football. Au cours des deux années suivantes, c’est elle qui a pris les décisions de reprise d’activités sportives dans la grande majorité des 64 cas de commotion cérébrale survenus au cours de la troisième et de la quatrième année.

« Ce qu’il est vraiment important de noter ici, c’est qu’elle a fait les déterminations dans des cas qui répondaient à des conditions spécifiques », ajoute le Dr Frémont. « Il devait s’agir de la première commotion cérébrale de l’athlète de la saison et il devait s’être remis rapidement. Il devait y avoir un retour complet en classe et le joueur ne présentait aucun symptôme de commotion cérébrale pendant une activité physique vigoureuse. Édith a suivi toutes les normes internationales reconnues et a pu prendre la majorité des décisions de reprise d’activités sportives, favorables ou non. Je n’avais pas besoin d’être impliqué. »

Tous les cas qui ne répondaient pas à ces paramètres stricts étaient transmis au Dr Frémont. Un seul cas de récurrence des symptômes est survenu après l’autorisation de reprise d’activités sportives accordée par Mme Castonguay.

Au-delà de l’évaluation des commotions cérébrales, Mme Castonguay s’est appuyée sur sa formation et son expérience professionnelle pour s’assurer que l’évaluation physique globale du joueur était normale. Les joueurs ont également été mesurés par rapport aux résultats de base d’un test neuropsychologique informatisé effectué au début de la saison.

Les résultats de la recherche démontrent une gestion sûre des commotions cérébrales, que ce soit le médecin de l’équipe ou le ou la thérapeute de l’équipe qui soit chargé d’appliquer le protocole de retour au jeu.

« Ce constat est important, car les médecins et les infirmières praticiennes et infirmiers praticiens ne peuvent tout simplement pas être présents à chaque patinoire, gymnase, piscine ou terrain », explique le Dr Frémont. « Grâce à ce type d’approche d’équipe, une expertise médicale qualifiée est plus facilement disponible pour les cas plus complexes. »

Les questions de recherche clinique liées à cette approche sont intégrées dans un grand projet de recherche pancanadien financé par la Ligue nationale de football. Le projet Surveillance à l’école secondaire pour réduire les risques de commotions cérébrales et leurs conséquences, ou SHRed Concussions en anglais, implique des dizaines de chercheurs de neuf universités canadiennes et plus de 30 partenaires communautaires, gouvernementaux et corporatifs. Le projet étudiera les athlètes de divers sports, notamment le hockey, le rugby, le football, la crosse, la lutte, le soccer, le basket-ball, le volley-ball et le cheerleading, dans le but de réduire les commotions cérébrales et leurs conséquences chez les jeunes sportifs dans tout le pays. Le Dr Frémont agira en tant que coordinateur national pour les aspects cliniques du projet.

« Notre étude a donné des résultats très prometteurs, mais elle doit être approfondie et appliquée à d’autres sports dans d’autres régions du pays », déclare le Dr Frémont. « Nous parlons des jeunes athlètes et des lésions cérébrales. Nous devons bien faire les choses. »

La recherche sur ce type de collaboration multidisciplinaire présente un grand intérêt pour les principales autorités de la médecine sportive, notamment l’Académie canadienne de médecine du sport et de l’exercice (ACMSE) et la Collaboration canadienne sur les commotions cérébrales (CCC).

« Comme l’a remarqué Pierre, de nouvelles recherches pourraient soutenir l’expansion future du réseau de professionnels de santé qualifiés qui peuvent remplir cette fonction essentielle de manière sûre, fiable et plus rapide », souligne Dawn Haworth, directrice exécutive de l’ACMSE. « Ce type de partenariat pourrait apporter des avantages tant aux patients qu’aux professionnels de la santé. »

Pour de plus amples renseignements

Un résumé des conclusions du Dr Frémont a été publié dans le British Journal of Sports Medicine, et l’étude de recherche complète sera bientôt publiée dans une revue canadienne spécialisée.

Lignes directrices canadiennes sur les commotions cérébrales dans le sport

Déclaration commune du Collège des médecins du Québec et de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec sur l’apport des physiothérapeutes dans les décisions de reprise d’activités sportives.


Ce billet fait partie de la campagne #TenonsTêteCanada du SIRC sur la sensibilisation, la prévention et la gestion des commotions cérébrales du. Cette campagne présente des outils, des ressources et des pratiques exemplaires en matière de gestion et de prévention des commotions cérébrales dans le sport au Canada. Élaborée en partenariat avec Sport Canada, l’Agence de la santé publique du Canada et d’autres organisations, elle offre des renseignements crédibles et des modèles reconnus par les intervenants de l’ensemble du système sportif.

Consultez le site Web sur les commotions cérébrales pour obtenir des renseignements et des outils pour aider votre sport à prévenir les commotions cérébrales. Pour recevoir de l’information sur les commotions cérébrales directement dans votre boîte de réception, inscrivez-vous au bulletin d’information sur les commotions cérébrales du SIRC.

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