L’évolution du rôle des entraîneurs dans la santé mentale des athlètes

L’influence de l’entraîneur 

Ces dernières années, la santé mentale des athlètes a fait l’objet d’une attention particulière, tant sur la scène internationale que locale. Alors que les jeunes athlètes et les parents parlent plus ouvertement de santé mentale, les entraîneurs se retrouvent désormais en première ligne de cette discussion, car ils sont tenus de reconnaître et de traiter les problèmes de santé mentale chez leurs athlètes. Bien que des progrès aient été réalisés, de nombreux athlètes luttent encore en silence, cachant leurs problèmes de santé mentale par peur du jugement et du rejet. Victoria Garrick parle à juste titre de « l’adversaire caché ». 

Les programmes de formation des entraîneurs, Plan de match, et les offres du Réseau des instituts du sport olympique et paralympique du Canada (RISOPC) s’efforcent de répondre au besoin de développement professionnel dans ce domaine. Cependant, des questions subsistent quant à l’étendue des connaissances des entraîneurs en matière de santé mentale. Qu’est-ce qui relève des responsabilités de l’entraîneur et qu’est-ce qui devrait être laissé aux thérapeutes, aux parents ou aux organismes de sport? 

Bryan Dubeau, entraîneur et ancien directeur technique de Nordic Skiing Ontario, souligne l’influence considérable des entraîneurs sur leurs athlètes. « Nous sommes placés dans une position de grande influence », mentionne M. Dubeau, notant que les entraîneurs deviennent souvent des figures de confiance pour leurs athlètes. Il identifie trois éléments essentiels que les athlètes recherchent auprès de leurs entraîneurs : la confiance, l’attention et la capacité d’améliorer leur performance.  

« Si nous parvenons à bien gérer l’aspect humain de notre travail, nous pouvons tout obtenir », estime M. Dubeau, soulignant la nature interconnectée de la relation entraîneur-athlète avec la performance sportive et la santé mentale. Il estime que le rôle de l’entraîneur n’est pas d’apporter toutes les réponses, mais de poser les bonnes questions et d’offrir un soutien approprié. 

Les entraîneurs constatent qu’ils ont besoin de nouvelles compétences pour répondre aux exigences changeantes des athlètes d’aujourd’hui. Faire face aux pressions du sport et de la vie aujourd’hui n’est pas la même chose que lorsque la plupart des entraîneurs étaient eux-mêmes des athlètes. Ils essaient également de diriger une génération qui aime se diriger elle-même et qui a besoin de connaître le « pourquoi » du programme d’entraînement afin de rester engagée.

Angela Whyte, athlète olympique et entraîneuse d’athlétisme, reconnaît que les approches de l’entraînement ont considérablement évolué. « Les temps ont changé », dit-elle, soulignant le passage de l’attitude traditionnelle consistant à « faire avec » à une compréhension plus nuancée des besoins des athlètes. Elle insiste sur l’importance d’un entraînement individualisé, reconnaissant que le parcours et les motivations de chaque athlète sont uniques. 

À ce titre, les entraîneurs jouent un rôle crucial dans la reconnaissance et le traitement des problèmes de santé mentale. En raison de la fréquence et de la constance des régimes d’entraînement, l’environnement d’entraînement quotidien est l’endroit où les entraîneurs peuvent détecter des changements subtils d’humeur et d’énergie chez leurs athlètes. Les comportements qui semblent hors norme peuvent être des signes d’alerte précoce, permettant une intervention rapide et un soutien adéquat.  

Comment créer un environnement sûr pour promouvoir et améliorer la santé mentale des athlètes? 

1. Veiller à ce que les besoins fondamentaux soient satisfaits 

Il existe quelques besoins psychologiques clés que tous les êtres humains ont et auxquels les entraîneurs peuvent répondre dans le cadre d’une culture qui soutient la santé mentale et le développement. Selon la théorie de l’autodétermination de Ryan et Deci (2000), tous les athlètes ont besoin d’avoir un sentiment : 

  • De compétence (maîtrise, progrès, accomplissement)  
  • De relation (appartenance, importance, soins)  
  • D’autonomie (choix, contrôle) 

Les entraîneurs jouent un rôle important dans le développement de leurs athlètes, notamment en ce qui concerne les compétences interpersonnelles et les habitudes saines. Cette responsabilité implique d’être attentif aux besoins de leurs athlètes et d’y répondre efficacement.  

2. Favoriser des environnements psychologiquement sûrs  

Les athlètes doivent se sentir à l’aise avec eux-mêmes. La sécurité psychologique, définie par Edmondson (2018), est « le sentiment que l’on peut donner de la rétroaction, soulever des préoccupations ou admettre des erreurs sans craindre l’intimidation, l’humiliation ou d’autres résultats négatifs. » La création d’une culture de la sécurité psychologique dans l’environnement d’entraînement quotidien, où les athlètes se sentent respectés même lorsqu’ils partagent des émotions vulnérables, est liée à des résultats positifs en matière de santé mentale, tels que l’estime de soi, la confiance et la résilience. Il est de plus en plus évident que la sécurité psychologique perçue est un facteur prédictif des résultats liés à la performance (Vella et coll., 2022). 

3. Être proactif, et non réactif 

Avoir des conversations clés en début d’année avec les athlètes et leurs parents ou tuteurs (si les athlètes sont mineurs). Il est important et pertinent de prêter attention à la santé mentale, à la fois comme moyen d’obtenir les meilleures performances (par exemple, lors des séances de fixation des objectifs) et pour garantir des environnements d’entraînement sains pour tout le monde. Voici quelques conseils utiles pour guider ces conversations : 

  • Ce que les parents et les athlètes peuvent attendre de vous lorsque des problèmes de santé mentale sont portés à votre attention; 
  • Ce qui devrait figurer dans un plan d’action d’urgence en matière de santé mentale (en cas de crise ou d’urgence), y compris lors de camps d’entraînement ou de compétitions; 
  • Les rôles, valeurs, attentes et comportements acceptables dans l’environnement quotidien de la formation (faire cela en collaboration pour promouvoir la sécurité psychologique).

Il est également important d’avoir une communication régulière et ouverte avec les athlètes et leurs parents ou tuteurs et de travailler en équipe. Cela peut inclure ce qui suit : 

  • Prendre régulièrement des nouvelles des athlètes (en suivant la règle de deux); 
  • Poser des questions sur leur vie en dehors du sport et encourager les discussions sur leurs pensées et leurs sentiments; 
  • Modéliser des discussions ouvertes sur vos propres pensées et sentiments afin de créer un environnement confortable pour les athlètes.

Dubeau estime que le fait de montrer sa vulnérabilité encourage les athlètes à faire preuve d’introspection et d’ouverture quant à leurs propres expériences. « L’astuce avec l’authenticité et la vulnérabilité est d’être capable de montrer ces qualités sans en faire une affaire personnelle », note-t-il.

La planification de séances régulières d’éducation à la santé mentale est un autre moyen d’être proactif. Ces séances, animées par des praticiens de la santé mentale ou des consultants en performance mentale qualifiés dans le domaine du sport à des moments clés de l’année, devraient aborder les aspects essentiels de la santé mentale et de la santé physique, tels que le sommeil, l’alimentation et l’image corporelle, la récupération mentale, le soutien social, la gestion du stress et la régulation des émotions. 

4. Investir dans des comportements qui renforcent la confiance 

Il est essentiel d’instaurer un climat de confiance avec les athlètes. La confiance est comme un muscle qui nécessite un entraînement constant à travers des cycles de « rupture-réparation ». Brené Brown, chercheuse et conférencière bien connue, décrit un cadre pour instaurer la confiance en utilisant l’acronyme en anglais « BRAVING » : 

  • Boundaries (Limites) : Maintenez les limites, soyez clair sur les attentes et les rôles. 
  • Reliabiliy (Fiabilité) : Faites ce que vous dites que vous ferez. 
  • Accountability (Responsabilité) : Assumez la responsabilité de vos actes et réparez les ruptures 
  • Vault (Coffre-fort) : Gardez les informations confidentielles, soyez transparent et évitez de parler des gens derrière leur dos. 
  • Integrity (Iintégrité) : Faites ce qui est juste, pas ce qui est facile. 
  • Nonjudgmental (Pas de jugement) : Gardez l’esprit ouvert et évitez de faire des suppositions. 
  • Generosity (générosité) : Accordez aux gens le bénéfice du doute et faites preuve de gentillesse.

5. Obtenir de la rétroaction précoce et fréquente 

La création d’une culture dans laquelle vous êtes non seulement disposé à recevoir des commentaires honnêtes, mais où vous les demandez de manière proactive, permet d’instaurer la confiance et d’obtenir des informations précieuses. Une simple question telle que « Comment est notre performance? » lors des entretiens peut montrer aux athlètes que vous êtes ouvert aux préoccupations qu’ils peuvent avoir concernant vos relations et que vous reconnaissez l’importance de votre relation pour leur réussite. Aborder directement les malentendus ou les conflits, en mettant l’accent sur la recherche de solutions gagnant-gagnant, contribue à maintenir une relation saine entre l’entraîneur et l’athlète. 

Comment aborder les problèmes de santé mentale avec vos athlètes? 

1. Écouter et orienter 

L’écoute est une compétence essentielle pour un bon entraînement, en particulier lorsqu’il s’agit d’aborder des problèmes de santé mentale. Un dicton dit qu’une bonne écoute consiste à jouer au ballon plutôt qu’au ping-pong. Elle comprend la validation, c’est-à-dire que même si vous n’êtes pas d’accord avec le point de vue de l’athlète, vous acceptez son expérience comme étant valable pour lui, en veillant à saisir ce qu’il dit avant de répondre.  

La validation implique d’être intentionnel (choisir le bon moment et le bon endroit pour discuter), de faire le point avec soi-même avant de répondre (à sa réactivité, son humeur, ses suppositions, son langage corporel), d’écouter attentivement et d’ajouter de l’empathie (« Il semble que les choses aient été difficiles ces derniers temps »). 

La validation ne consiste PAS à rassurer (« Je suis sûr que tout ira bien »), à donner des conseils (« Voici comment vous devez gérer cette situation »), à offrir des platitudes (« Concentrez-vous sur les aspects positifs ») ou à rejeter les préoccupations (« C’est la vie d’un athlète de haut niveau »). Il s’agit de comprendre et d’accepter l’expérience de l’athlète sans essayer de résoudre le problème ou de détourner la conversation pour en faire une affaire personnelle ou de quelqu’un d’autre.  

Pour être un bon entraîneur, il faut connaître ses limites. Mme Whyte fait écho à cette déclaration en disant : « Il est très important de savoir où se trouve la limite, [et] où passer le relais à une autre personne-ressource ». Le fait de brouiller les limites et d’essayer d’être tout pour tout le monde est un risque de voir surgir des problèmes de sécurité dans le sport. Orienter les athlètes vers des professionnels lorsque cela est nécessaire est essentiel pour maintenir des limites sûres et s’assurer que les athlètes reçoivent l’aide dont ils ont besoin. 

Ressources : Savez-vous comment être présent? et fiches d’information sur le sport de Plan de match. 

Il est important d’assurer le suivi des athlètes après les avoir orientés vers un soutien professionnel afin de leur montrer que vous vous souciez d’eux et de discuter des obstacles qu’ils pourraient rencontrer pour obtenir de l’aide. Dans certains cas, imposer des limites à l’entraînement jusqu’à ce que l’athlète reçoive l’autorisation de revenir peut être un moyen efficace de s’assurer qu’il reçoit l’aide dont il a besoin. Si l’athlète ou ses parents sont d’accord, une discussion avec le médecin ou le prestataire de soins de santé mentale de l’athlète peut vous aider à trouver la meilleure façon de soutenir l’athlète dans l’environnement d’entraînement quotidien. 

2. Que pouvez-vous faire pour soutenir les athlètes qui luttent en silence? 

Les entraîneurs remarquent souvent des changements non verbaux et comportementaux inquiétants chez les athlètes, comme le fait d’arriver en retard, d’être moins sociable, de manquer des entraînements ou d’avoir l’air moins énergique. Pourtant, attendre qu’ils viennent vous dire ce qui ne va pas peut conduire à des problèmes plus profonds. Pour les athlètes qui semblent réticents à partager leurs difficultés, il est important de leur donner régulièrement l’occasion de s’ouvrir. En posant des questions délicates et en exprimant régulièrement votre inquiétude, vous les encouragerez à se confier lorsqu’ils seront prêts. 

Le fait de demander directement aux athlètes s’ils ont un thérapeute et, le cas échéant, de vérifier comment se déroule la thérapie, normalise le processus de recherche d’une aide professionnelle. Ils seront ainsi plus à l’aise pour vous donner des détails et obtenir le soutien dont ils ont besoin.  

3. Gérer 2 objectifs : Concilier santé mentale et objectifs d’entraînement 

Il peut être difficile de décider de poursuivre ou non l’entraînement face à des problèmes de santé mentale. Si le sport peut apporter une structure et un sentiment de maîtrise qui favorisent la santé mentale, les athlètes ont parfois besoin d’une pause complète de l’entraînement pour traiter pleinement leurs problèmes de santé mentale. Il est essentiel de collaborer avec les parents et les professionnels pour élaborer des plans de pause et de retour au jeu afin d’équilibrer ces besoins concurrents. 

4. Mettez d’abord votre propre masque à oxygène : L’importance de la santé mentale des entraîneurs 

L’un des moyens les plus efficaces de créer un environnement d’entraînement positif consiste pour les entraîneurs à prendre soin de leur propre santé mentale et à en faire un modèle pour les autres. La recherche suggère que l’épuisement des entraîneurs et les maladies mentales sont étonnamment élevés, alors que le nombre d’entraîneurs cherchant de l’aide est faible (Pilkington et coll., 2022). Lorsque les entraîneurs sont épuisés, ils deviennent moins efficaces et moins engagés, ce que les athlètes remarquent, ce qui entraîne une augmentation de l’anxiété et une diminution de la confiance (Price & Weiss, 2000; Vealey et coll., 1998). 

Étant donné qu’une bonne performance dépend fortement de la relation entraîneur-athlète, la prise en charge de soi devrait être un élément non négociable du rôle d’entraîneur. La gestion de sa propre réactivité dans les situations de stress et l’apprentissage de la conscience de soi sont des éléments clés de la réussite. En situation de stress, il est très utile d’apprendre à respirer, à repenser et à répondre plutôt qu’à réagir (pour en savoir plus à ce sujet, surveillez le nouvel atelier qui sera offert à l’automne dans le Vestiaire, la plateforme de formation des entraîneurs de l’Association canadienne des entraîneurs). 

Les entraîneurs devraient envisager d’avoir leur propre entraîneur, qu’il s’agisse d’un entraîneur exécutif, d’un entraîneur en leadership, d’un consultant en performance mentale ou d’un praticien en santé mentale, afin de soutenir leur bien-être et leurs performances.  

Mme Whyte souligne l’importance d’avoir ce type de réseau de soutien. « En ce qui me concerne, je pense que l’une des choses qui a le plus changé ma vie récemment a été d’identifier deux personnes clés dans mon entourage qui sont proches de moi et qui peuvent me donner leur avis », dit-elle. 

Comment le système sportif réagit-il? 

À l’échelle nationale, Plan de match, en collaboration avec les responsables de la santé mentale du RISOPC, propose aux entraîneurs des séances de formation sur la santé mentale. Ces sessions sont disponibles en ligne via le Centre de ressources sur la santé mentale et le sport de l’Association canadienne des entraîneurs et les ressources en santé mentale de Plan de match. En outre, des cours de premiers secours en santé mentale sont disponibles auprès de la Commission de la santé mentale du Canada. 

Certains organismes sportifs prennent les devants en embauchant des praticiens de la santé mentale dans des postes de direction ou au sein de leurs équipes de soutien. D’autres, y compris des entraîneurs comme Mme Whyte, ont établi des relations avec des personnes de confiance et dressé une liste de professionnels à contacter afin de pouvoir trouver rapidement du soutien pour les athlètes en cas de besoin.  

Au-delà de ce qui a été fait jusqu’à présent, il est clair qu’il faut faire beaucoup plus pour promouvoir et protéger la santé mentale des athlètes de haut niveau et pour que les gens restent plus longtemps dans le sport. La recherche indique que trop d’athlètes abandonnent le sport de haut niveau avant d’avoir atteint leur potentiel maximal (Gadient et coll., 2020), ce qui pourrait être atténué en mettant à la disposition des jeunes athlètes, des entraîneurs et des équipes davantage de soutiens subventionnés en matière de santé mentale axés sur le sport. Les préoccupations relatives à la sécurité dans le sport sont plus courantes au niveau récréatif, provincial et territorial (Parent et Vaillencourt-Morel, 2021), mais très peu, voire pas du tout, de financement et de ressources vont en dessous du niveau de l’organisme national de sport (Strashin et Ward, 2023), de sorte que le système n’est pas en place pour que nous puissions avoir une incidence significative à tous les niveaux du sport jusqu’à ce que cela change.  

Conclusion 

Les entraîneurs sont la porte d’entrée pour garder leurs athlètes en bonne santé mentale. Les problèmes de santé mentale sont de plus en plus fréquents et les entraîneurs doivent savoir comment réagir, quelle que soit la position de leurs athlètes sur le spectre de la santé mentale. Connaître les ressources disponibles, prendre régulièrement des nouvelles, créer une culture de confiance et de communication ouverte, et prendre soin de sa propre santé mentale sont des étapes essentielles pour favoriser à la fois le bien-être mental et les performances de leurs athlètes. 

Merci à la Dre Leann Lapp, C.Psych., pour sa contribution aux idées ci-dessus par l’entremise de travaux communs déjà rédigés.   

About the Author(s) / A propos de(s) l'auteur(s)

Heather Wheeler, PhD, est psychologue clinicienne et responsable de la santé mentale pour lInstitut canadien du sport Ontario, membre du RISOPC, dAthlétisme Canada et de Natation Canada. Elle est praticienne en santé mentale pour le Centre de haute performance de natation Ontario et offre des traitements psychologiques fondés sur des données probantes aux entraîneurs et aux athlètes de haut niveau à tous les niveaux dans son cabinet privé. Elle se passionne pour loptimisation de la performance et de la santé mentale des entraîneurs, des athlètes et des organisations. 

Les informations présentées dans les blogs du SIRC et les articles du SIRCuit sont exactes et fiables à la date de leur publication. Des développements survenus après la date de publication peuvent avoir une incidence sur l’exactitude actuelle des informations présentées dans un blog ou un article publié antérieurement.
Restez connecté

Les nouvelles vont vite! Livré directement dans votre boîte de réception, le bulletin quotidien virtuel du SIRC vous permettra d’être à l’affut des dernières nouvelles, événements, emplois et connaissances dans le domaine du sport au Canada.

Articles récents

S'abonner au quotidien sportif canadien

Les nouvelles vont vite! Livré directement dans votre boîte de réception, le bulletin quotidien virtuel du SIRC vous permettra d’être à l’affut des dernières nouvelles, événements, emplois et connaissances dans le domaine du sport au Canada.

Skip to content