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Le développement de la performance sportive nécessite beaucoup d’entraînement intensif, et tout cet entraînement nécessite également des quantités égales de récupération. La récupération consiste à rétablir la capacité de performance après avoir été confronté au stress de différentes manières, mentalement, physiquement et socialement (Kellmann et al., 2018). Une récupération suffisante compense le stress et stimule l’adaptation, tandis qu’une récupération inadéquate permet au stress de s’accumuler et augmente le risque de blessures, de maladies, de surentraînement ou d’épuisement (Kellmann, 2002). Ces types de résultats négatifs de l’entraînement continuent d’être une grande préoccupation dans le développement des athlètes (Kellmann et al., 2018), ce qui montre que notre compréhension et/ou notre mise en œuvre de la récupération pourraient être améliorées. 

La plupart des domaines de recherche sur l’entraînement et la performance examinent le développement et l’utilisation de compétences dirigées par l’athlète (Durand-Bush et al., 2023 ; Mann et al., 2007). Mais lorsqu’il s’agit de récupération, la plupart des recherches se concentrent sur ce que font les entraîneurs ou les formateurs, par exemple en vérifiant si les méthodes qu’ils utilisent fonctionnent bien ou si les athlètes les suivent. Peu d’attention a été accordée à la compréhension de la façon dont les athlètes perçoivent leur rôle dans l’efficacité de la récupération. 

Mes recherches visaient à répondre à la question suivante : “Qu’est-ce que cela signifie pour un athlète d’endurance d’être compétent en matière de récupération ?”, ce qui impliquait de demander aux athlètes d’endurance d’élite ce que signifie la récupération et quelles sont les compétences qu’elle implique, et de décrire comment les athlètes utilisent ces compétences entre les séances d’entraînement difficiles.  

La méthode 

La recherche comprenait 4 études. Dans les deux premières, des entretiens approfondis avec 13 athlètes d’endurance d’élite canadiens, qui ont participé à plusieurs championnats du monde ou Jeux olympiques, ont été réalisés pour comprendre ce que la récupération signifiait pour eux (étude 1) et identifier les compétences qu’ils utilisaient pour la façonner et la mettre en œuvre (étude 2). 

Dans les études 3 et 4, des enquêtes très courtes ont été utilisées, délivrées via une application smartphone toutes les 2 heures, une méthode appelée échantillonnage d’expérience (Larson & Csiksentmihalyi, 1983), pour décrire comment les athlètes ont utilisé les compétences de récupération identifiées entre 2 séances d’entraînement très difficiles, à 48 à 72 heures d’intervalle. L’étude 3 a porté sur 22 cyclistes et triathlètes d’élite recrutés par l’intermédiaire de l’Institut canadien du sport Pacifique, tandis que l’étude 4 a porté sur 16 cyclistes non élites ayant une expérience de l’entraînement et de la compétition sur la plateforme de cyclisme virtuel Zwift. La comparaison de ces échantillons d’élite et de non-élite nous a permis de déduire les schémas qui constituent une récupération “qualifiée”. 

 Qu’a-t-on trouvé et quelles sont les implications ? 

Dans l’étude 1, les athlètes d’endurance de haut niveau ont décrit la récupération en fonction de leurs objectifs, de leur expérience et de leurs priorités. Alors que la recherche se concentre souvent sur l’impact de méthodes spécifiques, les athlètes ont puisé dans un large éventail d’approches potentielles pour répondre aux exigences de leur situation actuelle. 

Dans l’étude 2, nous avons décrit comment les athlètes façonnaient leur rétablissement à l’aide de quatre compétences d’autorégulation de la récupération : Connaître son corps, Écouter son corps, Respecter son corps et Apprendre son corps au fil du temps. Les athlètes se sont appuyés sur les personnes et les lieux de leur environnement pour compléter, faciliter et assurer l’exécution de ces compétences. 

Dans l’étude 3, les cyclistes et triathlètes d’élite ont utilisé leurs compétences de régulation de la récupération lorsqu’ils ressentaient des niveaux de stress et de fatigue plus élevés, tout au long de la période entre les séances d’entraînement difficiles (par exemple, sans être liés dans le temps à une séance d’entraînement en particulier).  

Dans l’étude 4, les cyclistes non élites ont utilisé des modèles plus simples et plus réactifs de gestion de leur récupération (comme la façon dont ils pensent à réagir à la récupération) qui se sont concentrés sur la réaction à la première des deux séances d’entraînement difficiles, en fonction de la fatigue ou de la douleur qu’ils ressentaient. Les études 3 et 4 montrent que les athlètes utilisent souvent l’autorégulation pour gérer leur récupération, en particulier dans des situations spécifiques. Les athlètes ont utilisé les compétences en réponse à la première des deux séances d’entraînement, en fonction du niveau de stress physique (fatigue, courbatures) qu’ils ressentaient. Ensemble, les études 3 et 4 indiquent que les athlètes s’engagent fréquemment et dynamiquement dans l’autorégulation de leur récupération à travers une gamme complexe d’expériences, et que les athlètes les plus qualifiés utilisent davantage ces compétences dans des conditions spécifiques.  

Atouts et limites 

Cette recherche est la première à se concentrer sur la récupération en termes de compétences dirigées par les athlètes. Toutes les données produites sont ancrées dans les perspectives et les expériences des athlètes qui s’engagent réellement dans la récupération. Enfin, nous avons utilisé une nouvelle application des méthodes d’échantillonnage de l’expérience pour obtenir les expériences en temps réel des athlètes en matière de récupération et d’utilisation de l’autorégulation, ce qui n’a jamais été fait auparavant dans le domaine du sport.  

Les conclusions sont limitées aux échantillons que nous avons utilisés : Les quatre études ont porté sur des échantillons d’athlètes d’endurance, d’âge adulte, et toutes, sauf une, ont porté sur des athlètes de haut niveau. De plus, cette étude était exploratoire, nous avons utilisé de petits échantillons de participants, ce qui devrait ouvrir la voie à de futures recherches plus importantes sur des athlètes d’âges et de niveaux de compétence différents. 

Conclusions et prochaines étapes 

Ensemble, ces études montrent qu’il est possible d’envisager la récupération en termes de compétences utilisées par les athlètes pour la façonner. Ces résultats font progresser la compréhension de la récupération centrée sur l’athlète et basée sur les compétences, ce qui offre aux praticiens et aux organisations sportives une autre façon d’envisager la récupération avec les athlètes d’endurance. En mettant l’accent sur les compétences, nous plaçons les athlètes au centre de leur processus de récupération. Les recherches futures examineront plus en détail les mécanismes de ces compétences et leur mise en œuvre, ainsi que leur application à un plus grand nombre d’athlètes. 

Remerciements pour le financement : Ce blog s’appuie sur des recherches soutenues par le Conseil de recherches en sciences humaines et Sport Canada dans le cadre de l’Initiative de recherche sur la participation sportive. 


A propos de(s) l'auteur(s)

Stuart Wilson, Ph.D., a mené ses recherches doctorales sur le rétablissement centré sur l’athlète à l’Université d’Ottawa. Il est aujourd’hui chercheur postdoctoral à la School of Kinesiology and Health Studies de l’université Queen’s. Ses recherches portent sur les facteurs qui influencent le développement des performances des athlètes, en mettant l’accent sur les compétences de récupération et d’entraînement centrées sur l’athlète, et sur la façon dont elles interagissent avec des influences sociales (entraîneurs, parents) et environnementales plus larges (identification et développement des talents).  

Bradley W. Young, Ph.D., est professeur titulaire en psychologie du sport et en développement de l’expertise sportive à l’École des sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les aspects conceptuels et appliqués de la pratique sportive autorégulée et de la psychologie de la pratique chez les athlètes de compétition en développement et d’élite. 


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