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Les amateurs de sport connaissent tous très bien les règles de leur sport favori : ce qui est autorisé et ce qui est sanctionné. Beaucoup connaissent moins bien les règles en coulisses qui protègent les athlètes et l’intégrité du sport lui-même.

Pourquoi protéger l’intégrité du sport? Lorsque le résultat d’un événement est prédéterminé par la manipulation de la compétition ou influencé par le dopage, l’imprévisibilité et l’enthousiasme disparaissent. Les partisans et les spectateurs commencent à croire que le résultat est truqué ou injuste. À l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, voici un aperçu des initiatives canadiennes et internationales visant à détecter et à décourager le dopage et la manipulation des compétitions.

Le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) est un organisme national sans but lucratif qui travaille en collaboration pour promouvoir l’intégrité du sport par le biais de programmes visant à rendre le sport équitable, sûr, accessible et inclusif. Deux des priorités stratégiques du CCES qui soutiennent cet objectif sont la lutte contre le dopage et la manipulation des compétitions. Le CCES administre le Programme canadien antidopage (PCA), l’ensemble des règles conformes au Code mondial antidopage (Code), contribuant ainsi aux efforts mondiaux visant à protéger le droit de chaque athlète à un sport propre. Bien que le CCES soit relativement nouveau dans la lutte contre la manipulation des compétitions, il a fait d’énormes progrès pour le sport canadien.

Manipulation des compétitions: Une nouvelle menace pour l’intégrité du sport

La manipulation des compétitions – ou trucage des matchs – est une tentative délibérée d’influencer des éléments d’une compétition sportive ou son résultat, généralement à des fins lucratives. Il s’agit d’une menace mondiale souvent associée aux jeux d’argent et liée au crime organisé. Le CCES et ses partenaires s’efforcent de protéger l’intégrité du sport canadien contre cette nouvelle menace.

LIRE LA SUITE : La menace croissante de la manipulation des compétitions

En août 2021, le projet de loi C-218 a été adopté, ouvrant la voie aux provinces et territoires canadiens pour permettre aux opérateurs de paris d’offrir des paris sportifs à événement unique. Les Canadiens vivant dans les provinces où des opérateurs de paris ont obtenu une licence ont accueilli ce changement à bras ouverts – et avec enthousiasme.

L’industrie des paris sportifs de l’Ontario, par exemple, prévoit que le total des mises en 2023 dépassera 60 milliards de dollars. C’est une bonne nouvelle pour les résultats financiers, mais les athlètes et l’intégrité du sport risquent de subir des dommages collatéraux, car le montant des paris sur un sport est l’un des indicateurs les plus importants de son profil de risque de manipulation des compétitions. Au printemps dernier, l’attaquant des Toronto Raptors, Jontay Porter, a été reconnu coupable d’avoir manipulé des matchs à des fins de paris et a été banni à vie de la NBA. L’année dernière, Shane Pinto, des Sénateurs d’Ottawa, a été suspendu pour avoir enfreint la politique de jeu de la NHL.

La première étape pour protéger les athlètes contre la manipulation des compétitions est de s’assurer qu’ils peuvent reconnaître une tentative de les attirer dans un système de manipulation des compétitions ou de recueillir de l’information qui pourraient être utilisée pour des paris. À cette fin, le Comité olympique canadien (COC) et le CCES se sont associés pour offrir une formation en ligne qui explique la manipulation des compétitions, les risques encourus et, surtout, la façon dont les participants peuvent se protéger. Le cours de 15 minutes, « Comprendre la manipulation des compétitions », comprend les dernières mises à jour du Code du Mouvement olympique sur la prévention des manipulations des compétitions. Le cours était obligatoire pour les athlètes et le personnel de soutien participant aux Jeux olympiques de la jeunesse d’hiver de Gangwon 2024 en janvier pour tous les membres d’Équipe Canada se rendant aux Jeux olympiques de 2024, et il est disponible pour tous les athlètes paralympiques. À ce jour, le cours a été suivi plus de 35 560 fois.  

Pour soutenir le Code du Mouvement olympique, le CIO dispose également d’outils éducatifs destinés à sensibiliser les athlètes au risque de manipulation des compétitions et à la corruption qui y est associée. Ils font la promotion de ces quatre règles simples tirées du code de conduite du CIO :

  • Ne pariez JAMAIS sur votre propre sport ou sur les Jeux olympiques.
  • Ne manipulez JAMAIS une compétition et faites toujours de votre mieux.
  • Ne partagez JAMAIS d’information confidentielle. Les renseignements non publics concernant votre sport restent privés.
  • Signalez TOUJOURS une tentative de manipulation ou toute chose suspecte.

Le CIO dispose également d’ambassadeurs « Croire au sport » qui sont des athlètes actifs ou retraités, des entraîneurs ou des arbitres, qui s’engagent à sensibiliser leurs collègues athlètes et leur entourage à la manipulation des compétitions. Parmi eux, la nageuse artistique canadienne Jacqueline Simoneau, deux fois championne olympique, s’est exprimée lors du Symposium 2023 sur la manipulation des compétitions et les jeux d’argent dans le sport.

Outre les initiatives en matière d’éducation, le CCES et le COC ont élaboré une politique nationale harmonisée sur la manipulation des compétitions et les paris sportifs, qui doit être adoptée par les organisations sportives nationales et les organisations multisports, avec le soutien d’un groupe de travail national. Le CCES gérera cette politique de manière indépendante et la soutiendra en matière d’éducation, de rapports, de suivi, d’enquêtes et de procédures disciplinaires.

Le COC et le CCES ont récemment conclu un programme pilote de 18 mois avec six organismes nationaux de sport afin de déterminer la faisabilité d’une telle politique. Les commentaires recueillis dans le cadre du projet pilote ont permis d’élaborer le nouveau programme national et de démontrer la meilleure façon de protéger l’ensemble de la communauté sportive canadienne contre les risques et les préjudices associés à la manipulation des compétitions. Les participants au projet étaient Badminton Canada, Canada Basketball, Canada Soccer, Curling Canada, Racquetball Canada et Squash Canada.

Les travaux actuels visant à mettre en place une éducation et une politique nationale s’inscrivent dans le droit fil des cinq recommandations clés de ce dernier livre blanc intitulé « Manipulation des compétitions et jeux d’argent : Menaces pour le sport canadien et l’industrie du jeu ». Préparé à la suite du Symposium 2023 sur la manipulation des compétitions et les jeux d’argent dans le sport, organisé conjointement par le CCES et McLaren Global Sport Solutions, il résume le paysage actuel de la manipulation des compétitions au Canada et examine des solutions pour protéger le sport contre ce risque croissant. L’une des recommandations de longue date pour que le Canada respecte pleinement les meilleures pratiques internationales : le gouvernement du Canada doit ratifier la Convention de Macolin pour prévenir, détecter et punir le trucage des matchs. 

Antidopage

À l’échelle mondiale, l’Agence mondiale antidopage (AMA) est le chef de file de la lutte contre le dopage. Son rôle principal est de développer, d’harmoniser et de coordonner les règles et les politiques antidopage dans tous les sports et dans tous les pays. Pour ce faire, elle met en œuvre le Code au sein des organisations sportives et des autorités publiques du monde entier. Le Code est associé à huit Standards internationaux, qui ont été mis en place pour favoriser l’uniformité des aspects techniques et opérationnels spécifiques des programmes antidopage, tels que l’éducation, la science et la gestion des violations. Le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP) sont tous deux signataires du Code, ce qui témoigne de l’importance qu’ils accordent à la lutte contre le dopage dans le sport.

Alors que le Code fixe les normes globales de lutte contre le dopage, les jeux et manifestations individuels peuvent appliquer des règles et des exigences spécifiques en matière d’éducation, de localisation et d’exemptions médicales. Pour Paris, le CIO a établi les règles pour le contrôle du dopage et d’autres activités antidopage en relation avec les Jeux olympiques, et le CIP a fait de même pour les Jeux paralympiques. Ces règles spécifiques s’appliquent aux athlètes, au personnel d’encadrement et aux autres participants pendant une période définie avant et pendant les Jeux.

Pour les Jeux olympiques de Paris, le CIO a fait appel à un prestataire de services pour gérer le programme antidopage. L’Agence internationale de contrôle (AIC), en collaboration avec l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), recrutera et formera le personnel chargé du prélèvement des échantillons, gérera les postes de contrôle du dopage et s’occupera de tous les aspects du prélèvement des échantillons. Le CIP gérera les Jeux paralympiques en collaboration avec l’AFLD.

Les processus de prélèvement d’échantillons aux deux Jeux suivront les étapes décrites dans les Standards internationaux pour les contrôles et les enquêtes. Les athlètes canadiens connaîtront leurs droits et responsabilités tout au long du processus, ainsi que les procédures standard de prélèvement d’échantillons.

Les athlètes peuvent être testés n’importe où, n’importe quand, et peuvent être sélectionnés en fonction de leur position d’arrivée, de leur profil de risque ou de manière aléatoire. Les postes de contrôle du dopage répartis dans le village des athlètes et sur les sites sportifs constituent des lieux centralisés pour la collecte des échantillons. À Paris, l’équipe mondiale de contrôle du dopage sera composée d’agents de contrôle du dopage (ACD) expérimentés, nommés par leurs agences antidopage nationales.

Le sport propre nécessite une coopération internationale

Afin de renforcer la confiance des sportifs et du public, l’AMA a mis en place un programme d’observateurs indépendants (OI) lors de grandes manifestations multisports afin d’évaluer le programme antidopage de manière objective et impartiale. Depuis le lancement du programme aux Jeux de Sydney en 2000, les équipes d’OI de l’AMA ont travaillé avec les équipes de contrôle du dopage et les organisateurs pour mener des évaluations de type audit dans plus de 50 manifestations. Ces équipes d’OI sont composées de personnes ayant les compétences et l’expérience requises pour observer et commenter les activités antidopage, telles que des cadres d’organisations antidopage et d’intégrité du sport, ainsi que des sportifs expérimentés. À la suite d’une manifestation, l’équipe d’OI fournit un rapport qui couvre tous les aspects du programme antidopage et suggère des améliorations dans tous les domaines, de la distribution des tests au stockage des échantillons en passant par la collecte des échantillons.

Le groupe de travail pré-Jeux est une autre initiative qui réunit un groupe international d’experts. Composé de représentants d’organisations nationales antidopage, de fédérations internationales et de l’AMA, ce groupe de travail s’appuie sur une expertise scientifique et sportive pour élaborer des recommandations et fournir un plan de contrôle solide pour la période précédant les Jeux. Les recommandations sont mises en œuvre par les organisations antidopage dans tous les sports et les espoirs olympiques.

Le CCES élabore également un plan de dépistage avant les Jeux, qui s’appuie sur sa propre évaluation des risques des athlètes susceptibles d’être nommés au sein d’Équipe Canada et sur les recommandations du groupe de travail. Pour les Jeux olympiques précédents, le CCES a atteint à plusieurs reprises son objectif de tester 100 % des athlètes de l’équipe olympique et a appliqué une évaluation basée sur le risque pour s’assurer que les athlètes participant aux Jeux paralympiques sont testés pendant la période précédant les Jeux.

Éducation avant les jeux

En tant que cœur battant du sport, les athlètes sont au centre de toutes les initiatives en matière d’intégrité sportive, et les ressources et les politiques doivent être adaptées à la réalité de leur profession unique. Le CCES propose la majorité de ses formations aux athlètes par le biais de l’apprentissage en ligne afin de les rencontrer là où ils se trouvent – partout! 

Tous les athlètes et le personnel d’encadrement désigné sont tenus de suivre deux cours d’apprentissage en ligne avant les Jeux, à savoir Sport pur et Comprendre la manipulation de compétitions. Les cours Sport pur promeuvent les valeurs dans le sport et abordent les composantes du PCA, telles que les substances et méthodes figurant sur la Liste des interdictions, le processus de prélèvement d’échantillons, les droits et responsabilités des athlètes, les suppléments, et plus encore.

Tout le matériel éducatif du CCES offre aux athlètes et aux intervenants une éducation sportive propre, axée sur l’athlète et fondée sur les valeurs. Dans le contexte canadien, l’éducation fondée sur les valeurs est définie comme une approche éducative qui place le développement des valeurs et des principes personnels d’un individu au cœur de son expérience sportive. Elle donne la priorité au développement de leur culture éthique et renforce leur capacité à prendre des décisions fondées sur un raisonnement moral. Cette approche de l’éducation est conforme aux Standards internationaux pour l’éducation 2021 de l’AMA, qui utilise le terme « sport propre » au sens large pour désigner un sport ancré dans des valeurs et des principes.

Au-delà des cours d’apprentissage en ligne nécessaires pour que les athlètes puissent naviguer en toute confiance dans la lutte contre le dopage, le CCES fournira des informations spécifiques aux Jeux à la communauté sportive par l’intermédiaire de leurs organisations sportives et de moyens tels que les médias sociaux. Il s’agira notamment d’indiquer quand ils seront soumis aux règles antidopage de Paris 2024, comment et quand demander une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques, et où ils se trouvent.      

Conclusion

L’histoire de Christine Girard, médaillée d’or olympique en haltérophilie et défenseuse du sport propre, nous rappelle pourquoi nous protégeons l’intégrité du sport. Ses médailles olympiques ont été rehaussées à deux reprises après qu’il a été établi que ses concurrents se dopaient.

« Je me suis également demandé ce que j’aurais ressenti si j’avais reçu la médaille d’or aux Jeux olympiques. Qu’est-ce que j’aurais ressenti en entendant l’hymne national canadien et en remportant la première médaille d’or en haltérophilie pour mon pays? Combien d’attention et de soutien aurais-je reçus en recevant l’une des deux médailles d’or du Canada aux Jeux, au lieu de l’une des nombreuses médailles de bronze? J’ai dit en plaisantant que j’aurais peut-être pu figurer sur une boîte de céréales », a écrit Mme Girard dans un billet de blogue du SIRC intitulé Perspective d’athlète.

Ses moments sur le podium lui ont été volés – une expérience qui ne pourra jamais être reproduite. Lorsque le résultat d’un événement sportif est truqué ou que les règles du jeu sont modifiées en faveur d’un athlète en raison de l’utilisation de substances interdites, l’intégrité du sport est perdue.

Le CCES estime que le sport a une grande valeur et que le bon sport ne doit pas être laissé au hasard.  Nous nous engageons à collaborer avec nos partenaires et alliés afin d’établir les meilleures pratiques et les meilleurs cadres pour que les athlètes et les autres participants s’épanouissent dans des environnements sportifs qui valorisent le sport propre et honnête.

Ressources


A propos de(s) l'auteur(s)

Megan Cumming est gestionnaire des communications d’entreprise au Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES). Elle a occupé de nombreuses fonctions au sein du CCES et se passionne pour le sport amateur, de la base au sport de haut niveau.


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