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American football on field with goal post in background.

Au Canada, le football connaît un regain de popularité alors que l’angoisse du public face aux commotions cérébrales n’a jamais été aussi grande.

Bien que la plupart des sports soient aux prises avec des tendances de plus en plus inquiétantes – baisse de la participation et inquiétudes croissantes quant à la sécurité des athlètes – le football est en plein essor, surtout chez les plus jeunes.

Il n’y a pas de surprise ici. Les personnes à l’origine de ces évolutions spectaculaires reconnaissent qu’il s’agit d’un processus long et ardu, bloqué par une résistance acharnée à chaque étape. Les progrès ont été réalisés grâce à un mouvement déterminé en faveur du changement et à une combinaison sophistiquée de recherche ciblée, de changements de règles importantes, de technologies innovantes et de programmes créatifs.

« Nous avons eu le sentiment de ne pas avoir le choix, a déclaré Aaron Geisler, directeur du sport à Football Canada. Il y a des années, lorsque nous avons lancé tout ce processus, le nombre de commotions cérébrales subies par des athlètes de haut niveau augmentait à un rythme alarmant. Le comportement des gens se durcissait et le débat public s’intensifiait. Il n’était pas difficile de reconnaître que nous devions apporter des changements fondamentaux si nous voulions réaliser des progrès. »

Reconnaissant les changements visibles dans les attitudes du public et l’apparition d’une série de nouvelles menaces pour la croissance du jeu, Football Canada a lancé un examen des compétitions dans leur ensemble en 2014. Guidée par les principes fondamentaux de son plan de développement à long terme de l’athlète (DLTA) et orientée par une consultation approfondie, des recherches universitaires et l’inspiration d’innovateurs de première ligne dans des villes comme Regina et Saskatoon, la révision a examiné de manière rigoureuse et approfondie tous les aspects du jeu.

Le plan qui en en a découlé, publié pour la première fois en juillet 2016 et mis à jour deux ans plus tard, a apporté des changements importants au système de compétition, a renforcé les règlements et a ouvert la voie à des programmes qui ont créé de nouveaux moyens de permettre aux jeunes de participer en toute sécurité.

« Le facteur clé a toujours été la sécurité de nos athlètes, a ajouté M. Geisler. Il n’y a pas de motivateur plus grand. C’est la raison derrière cette initiative, et il a été difficile pour les résistants de la contester. »

Dans le cadre de ce nouveau programme, il n’y a aucun contact quel qu’il soit lors des entraînements ou des matchs pour les joueurs de moins de huit ans. Il existe également des options de non-contact pour les athlètes masculins et féminins jusqu’aux ligues pour adultes. D’autres changements importants visant les jeunes comprennent une transition progressive du football à 6 joueurs pour les moins de 10 ans au football à 9 joueurs pour les moins de 12 ans, puis au jeu à 12 joueurs pour les moins de 14 ans. L’échéance pour la mise en œuvre de ces changements est fixée à 2022, mais la plupart des organisations ont déjà fait la transition pour les moins de 10 ans et les moins de 12 ans.

« Il semble que moins de joueurs sur le terrain réduit les possibilités de contact et le risque de blessure, note M. Geisler. Les recherches montrent que cela donne également aux jeunes joueurs la possibilité d’essayer différentes positions, d’apprendre le jeu et de développer un lien plus profond avec le sport. »

Le changement audacieux de Football Canada donne des résultats spectaculaires. De 2014 à 2018, on a constaté une augmentation globale de 44 % de la participation des garçons et des filles jusqu’au niveau des moins de 18 ans, soit une augmentation de 24 000 jeunes athlètes. Même au cœur de l’inquiétude et de la controverse sur les commotions cérébrales, les changements apportés au jeu ont contribué à l’augmentation du taux de participation au football de plaquage : pour les garçons, il a augmenté de 39 % et de 51 % pour les filles au cours de la même période.

« C’est ce qui permet de sceller l’accord. Nous pouvons parler autant que nous voulons de la recherche et des changements de règles, mais quand on voit à quel point les enfants apprécient l’expérience, il est clair que l’on ne peut pas revenir en arrière. »

Aaron Geisler, directeur du sport à Football Canada.

Football Canada propose trois nouveaux programmes sans contact pour les jeunes et un pour les adultes, tous développés selon les stades spécifiques du DLTA. La croissance est constante dans tous les domaines; par exemple, les inscriptions au football masculin et féminin ont augmenté de plus de 50 %, soit 7 000 participants, entre 2014 et 2018.

L’importance accrue accordée à la sécurité a également entraîné des changements importants dans le jeu de contact. Parmi les nombreux changements de règles, le plus important a été la suppression de l’un des éléments les plus dangereux du jeu, à savoir le fait qu’un joueur utilise le dessus de la tête pour entrer en contact avec un autre joueur. Football Canada est allé bien au-delà d’un simple durcissement des pénalités sur le terrain. Les entraîneurs reçoivent désormais une formation sur la façon d’enseigner la bonne technique à leurs athlètes, et les officiels sont formés et encouragés à la reconnaître sur le terrain.

« Les athlètes doivent savoir comment exécuter correctement les compétences, ce qui signifie que nous devons donner à nos entraîneurs les outils pour enseigner ces compétences et à nos officiels les outils pour les gérer efficacement en compétition, explique M. Geisler. Nous avons mis en place un programme appelé Contact sécuritaire en partenariat avec la Ligue canadienne de football. Il comprend un module d’entraînement obligatoire proposé par le Programme national de certification des entraîneurs, qui complète le module de formation sur les commotions cérébrales “Prendre une tête d’avance”, également obligatoire pour tous nos entraîneurs. »

« Bien qu’ils ne soient que préliminaires, les premiers résultats des recherches sont encourageants, ajoute M. Geisler. L’application d’une technique appropriée signifie que la force exercée sur la tête d’un joueur est transférée à l’avant du casque, plutôt qu’au-dessus, ce qui réduit le risque de blessure. »

L’effet de ces changements sera évalué dans le cadre d’un programme de recherche novateur partiellement financé par la Ligue nationale de football et mis en œuvre par plusieurs universités canadiennes, dont l’université de Calgary. Le programme SHRED (Surveillance in High Schools to Reduce Concussions and Consequences of Concussions in Youth) met en place une surveillance des commotions cérébrales dans les écoles secondaires afin d’évaluer des solutions nouvelles et durables pour la prévention des commotions cérébrales chez les athlètes adolescents.

L’incidence des changements apportés par Football Canada aux politiques et aux pratiques sera évaluée davantage grâce à un partenariat novateur qui fournira aux clubs de football une application logicielle gratuite permettant de suivre les blessures (c’est-à-dire le moment où elles surviennent, la manière dont elles se produisent, etc.) et de tenir des registres sur la récupération des athlètes et leur retour au jeu. Le développeur de l’application, Players Health, gère le déploiement du programme afin de minimiser la charge administrative des clubs locaux.

En fin de compte, M. Geisler affirme que c’est l’expérience de l’athlète qui a le plus d’effet sur la transformation du football amateur. « C’est ce qui permet de sceller l’accord, a-t-il ajouté. Nous pouvons parler autant que nous voulons de la recherche et des changements de règles, mais quand on voit à quel point les enfants apprécient l’expérience, il est clair que l’on ne peut pas revenir en arrière. »


Ce billet fait partie de la campagne #TenonsTêteCanada du SIRC sur la sensibilisation, la prévention et la gestion des commotions cérébrales du. Cette campagne présente des outils, des ressources et des pratiques exemplaires en matière de gestion et de prévention des commotions cérébrales dans le sport au Canada. Élaborée en partenariat avec Sport Canada, l’Agence de la santé publique du Canada et d’autres organisations, elle offre des renseignements crédibles et des modèles reconnus par les intervenants de l’ensemble du système sportif.

Consultez le site Web sur les commotions cérébrales pour obtenir des renseignements et des outils pour aider votre sport à prévenir les commotions cérébrales. Pour recevoir de l’information sur les commotions cérébrales directement dans votre boîte de réception, inscrivez-vous au bulletin d’information sur les commotions cérébrales du SIRC.


A propos de(s) l'auteur(s)

Derek Johnston est le président de Face Value Communications Inc. Au cours des 20 dernières années, Face Value a soutenu plus de 20 organisations sportives nationales et multiservices en leur fournissant des conseils en communication stratégique, des services d’animation et de coaching exécutif. En tant que bénévole, M. Johnston a fait partie du personnel de mission d’Équipe Canada lors de plusieurs grands Jeux dans des pays comme l’Australie, la Malaisie et le Royaume-Uni, et a été entraîneur de soccer et de triathlon pendant 25 ans.

Peter Morrow est le spécialiste des communications du SIRC. Il dirige la diffusion de recherches, d’information et des ressources du SIRC auprès de la communauté sportive. Il est un athlète multisports qui pratique le soccer, le hockey, le golf et le tennis.


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