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Two female divers on training or on competition.

Célébrée dans le monde entier le 11 octobre, la Journée internationale de la fille vise à attirer l’attention sur la nécessité de permettre aux filles de se faire entendre, de promouvoir leurs droits et d’accéder à une meilleure situation dans la société. Dans le secteur du sport et de l’activité physique au Canada, la Journée internationale de la fille rappelle les défis persistants auxquels sont confrontées les filles et les jeunes femmes, les avantages de la participation et les occasions d’agir.

Les résultats actuels indiquent que seulement 39 % des enfants et des jeunes canadiens âgés de 5 à 17 ans respectent les recommandations liées à l’activité physique provenant des Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures pour les enfants et les jeunes, et on note une réduction générale de la participation à des activités physiques chez les 12 à 17 ans (ParticipACTION, 2020). En outre, des disparités entre les sexes ont été relevées parmi les enfants et les jeunes canadiens (de 5 à 17 ans), indiquant que le taux de participation des filles est environ la moitié de celui des garçons (ParticipACTION, 2020). Ces résultats sont préoccupants compte tenu du nombre de bienfaits sociaux et physiques associés à la participation à des activités physiques et sportives, notamment :

  • amélioration de la forme cardio-respiratoire et réduction du risque de maladie cardiovasculaire, de cancer du sein et d’obésité;
  • amélioration du bien-être et de l’estime de soi, réduction des symptômes de problèmes de santé mentale; et
  • amélioration de la fréquentation scolaire (études secondaires et post-secondaires) et des résultats scolaires, et augmentation des expériences d’apprentissage et de leadership (Staurowsky et al., 2020). 

Il est grandement détaillé dans le rapport « Le signal de ralliement » (Femmes et sport au Canada, 2020) que le taux d’abandon d’activités sportives et physiques est particulièrement élevé chez les filles durant l’adolescence. Plus précisément, des taux d’abandon élevés ont été constatés chez les filles de 13 et de 14 ans. Elles délaissent alors souvent les sports de compétition pour pratiquer une activité physique non compétitive à leur rythme ou deviennent inactives (Harber, 2010; Eime, Casey et Harvey, 2020). Les recherches laissent supposer que les taux d’abandon élevés durant cette période sont liés à un manque d’accès à des occasions de sport de qualité; à des préoccupations en matière de sécurité et de transport; à des facteurs sociaux; à une réduction du plaisir de pratiquer un sport ou de la qualité des expériences; à des obstacles financiers; à un changement des priorités de la vie vers l’école ou un travail à temps partiel; à une mauvaise image du corps; et à un manque d’athlètes féminines inspirantes (Staurowsky et al., 2020; Eime, Casey et Harvey, 2020). Cela dit, des connaissances pertinentes et une sensibilisation accrue peuvent permettre aux entraîneurs, directeurs de programme, administrateurs sportifs, enseignants et parents de gérer ces obstacles et de favoriser une participation soutenue et positive des filles et des jeunes femmes à des activités sportives.

Mise en œuvre de la ressource en ligne Gardons les filles dans le sport

Pour contribuer à combler ces lacunes, la Fondation Bon départ de Canadian Tire, en collaboration avec Femmes et sport au Canada, le Respect Group et l’Association canadienne des entraîneurs (ACE), a mis en œuvre la ressource en ligne Gardons les filles dans le sport, qui aide les entraîneurs et les animateurs d’activités à créer des environnements sécuritaires et respectueux pour les athlètes féminines. D’une durée d’environ 90 minutes, le programme Gardons les filles dans le sport comporte quatre modules qui explorent les tendances en matière de participation sportive chez les filles, les facteurs liés aux abandons, les divers types de blessures propres aux athlètes féminines et les stratégies de prévention, ainsi que les façons de garder les filles motivées. Au début du programme, les apprenants procèdent à une auto-évaluation de leur philosophie d’entraînement ou de leadership, laquelle est revue et réévaluée à la fin du module. De cette façon, le programme Gardons les filles dans le sport offre une expérience de formation pertinente et complète qui est rehaussée par l’occasion d’effectuer un exercice autoréflexif. Il était temps de déterminer l’impact de ce programme, lancé en octobre 2018.

Grâce à une subvention du Centre de documentation pour le sport (SIRC), des chercheurs de la Faculté de kinésiologie, de sport et de loisirs de l’Université de l’Alberta ont collaboré avec la Fondation Bon départ afin d’explorer la mise en application et l’impact de ce programme de formation unique. Ces chercheurs ont préparé un sondage en ligne et l’ont distribué à toutes les personnes ayant suivi le module Gardons les filles dans le sport afin de les connaître et de recueillir leurs commentaires sur le contenu offert.

Qui a suivi le module du programme Gardons les filles dans le sport?

L’analyse des réponses au sondage a permis de recueillir des données intéressantes sur les participants au programme Gardons les filles dans le sport. Le sondage a été distribué aux 1 548 personnes ayant suivi le programme et un total de 511 y a répondu, soit un taux de réponse de 33 %. Les femmes et les hommes étaient bien représentés, 56 % des répondants s’identifiant en tant que femme et 43 %, en tant qu’homme. La majorité des répondants au sondage résidaient en Ontario (49,8 %); 11,5 % en Colombie-Britannique; 13,6 % en Alberta; 5,6 % en Saskatchewan et 6,7 % au Manitoba. Les autres régions du Canada étaient peu représentées, 3,6 % des répondants venant du Québec et 8,8 % des provinces maritimes.  Moins de 1 % des répondants résidaient dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon ou au Nunavut. Cela démontre que le programme Gardons les filles dans le sport a été bien diffusé et communiqué au sein des systèmes sportifs de l’Ontario, probablement en raison du fait que cette ressource de formation a été rendue obligatoire par certaines organisations sportives ontariennes, notamment Ontario Soccer. Cela dit, ces données démographiques ont incité les chercheurs à se demander si les régions moins peuplées et plus éloignées du pays manquaient de répondants au sondage en raison du nombre réduit de programmes sportifs pour les filles en général et, en conséquence, du nombre réduit d’animateurs d’activités qui s’intéressent à ce genre de formation.

Les répondants au sondage remplissaient divers rôles liés au sport, notamment entraîneur, athlète, mentor, administrateur, parent, bénévole et enseignant. Bien que des répondants remplissent divers rôles à la fois dans le contexte du sport (c.-à-d. certains répondants s’identifiaient comme un athlète, un entraîneur et un parent), 69 % d’entre eux ont indiqué que c’est leur rôle d’entraîneur qui les a incités à utiliser la ressource en ligne Gardons les filles dans le sport. Cela démontre que ce programme est principalement considéré comme un outil de formation pour les entraîneurs, et ce, en dépit du fait qu’il est avantageux pour nombre d’autres rôles dans les domaines du sport et de l’activité physique. Les participants représentaient également une grande variété de sports, à savoir plus de 50, notamment le hockey, le basketball et la ringuette. Le soccer était le sport le plus souvent mentionné par les répondants au sondage, probablement en raison de la formation obligatoire susmentionnée. Afin d’accroître la portée et l’impact du programme Gardons les filles dans le sport à l’échelle du pays, d’autres organisations sportives pourraient envisager de rendre obligatoire cette ressource de formation unique pour en favoriser la mise en application. En outre, promouvoir ce programme en tant qu’outil de perfectionnement professionnel pour des rôles de leaders non liés à l’entraînement pourrait également favoriser sa mise en application.

Quel a été l’impact du module Gardons les filles dans le sport?

Les commentaires fournis dans le cadre du sondage ont démontré que le programme Gardons les filles dans le sport a été bien accueilli, 99 % des répondants évaluant divers attributs du programme (durée, qualité de l’interface, accessibilité, compréhensibilité et qualité du contenu) comme « bons » (22 %), « très bons (42 %) ou « excellents » (35 %). Les répondants ont indiqué que le programme « suscitait la réflexion » et « aidait à conceptualiser l’étendue du sujet ». Les répondants ont aimé le fait que le programme Gardons les filles dans le sport exposait des éléments d’un point de vue différent du leur, les aidant à mieux comprendre les motivations des filles et des jeunes femmes et les obstacles auxquels elles sont confrontées. Même les répondants ayant indiqué un haut niveau de connaissance et d’expérience ont considéré le programme utile et ont exprimé le désir que celui-ci soit davantage mis en application par les leaders dans le domaine du sport chez les filles.

young girl holding a badminton racket, Outdoor

L’analyse du sondage a permis de relever deux points importants en ce qui a trait à la valeur du programme Gardons les filles dans le sport.  Le premier point est lié à une plus grande compréhension quant à la façon de favoriser des environnements sportifs positifs pour les filles. Les répondants ont souligné des facteurs favorables tels que se sentir en sécurité, bien communiquer avec ses entraîneurs et ses coéquipières, s’amuser et socialiser. Parmi les commentaires fournis dans le cadre du sondage, il a été mentionné que le fait de créer une ambiance « amusante » peut être mal interprété par certains animateurs d’activités : « Des entraîneurs pensent que cela veut dire de toujours jouer à des jeux et de ne jamais inciter les filles à sortir de leur zone de confort. » « Lorsque les filles aiment un sport, il EST amusant pour elles d’être encouragées à performer et de compétitionner. » Favoriser un environnement positif qui aidera à garder les filles dans le sport nécessite de porter attention aux besoins physiques, affectifs et sociaux des filles.

L’autre point important est lié à l’exploration des différences nuancées entre les filles et les garçons dans les milieux sportifs. Ce point a déjà été relevé par Vicki Harber, professeure émérite à la Faculté de kinésiologie, de sport et de loisirs de l’Université de l’Alberta, qui a laissé entendre que des environnements d’activités sportives et physiques plus efficaces et plus favorables pouvaient être créés pour les filles, en gardant en tête que « les femmes ne sont pas des hommes et que les enfants ne sont pas de petits adultes » (Harber, 2010, p. 2). Les répondants au sondage ont souligné que le programme Gardons les filles dans le sport a aussi l’avantage de tenir compte des besoins uniques et changeants des filles durant leurs stades de développement.

Prochaines étapes

Outre ces points clés, des recommandations quant à l’ajout de matériel éducatif complémentaire ont été recueillies dans le cadre du sondage, ce qui sera utile pour la mise en œuvre d’autres ressources à ce sujet. Les conclusions tirées des résultats du sondage ont révélé qu’il est possible pour le programme Gardons les filles dans le sport d’exercer un impact à plus grande échelle sur le plan de la santé publique auprès des animateurs d’activités sportives et physiques en proposant un contenu mis à jour en fonction d’un public plus diversifié.


Pour utiliser la ressource en ligne Gardons les filles dans le sport ou pour diffuser le programme au sein de votre réseau, rendez-vous à https://fr.jumpstart.canadiantire.ca/pages/gardons-les-filles-dans-le-sport


A propos de(s) l'auteur(s)

Sara Szabo est étudiante en master à la faculté de kinésiologie, de sport et de loisirs de l’université d’Alberta. Ses recherches actuelles sont axées sur les considérations de santé des athlètes dans le para-sport, en particulier sur le concept de récupération chez les athlètes en fauteuil roulant. Elle est également passionnée par la promotion de la participation au sport et à l’activité physique des filles et des femmes. Sara est une passionnée de course de fond et de ski de fond.

Michael D. Kennedy est professeur associé à la faculté de kinésiologie, de sport et de loisirs de l’université d’Alberta et directeur de l’Athlete Health Lab. Ses recherches visent à comprendre l’influence de l’environnement et de la condition physique sur la santé et les performances des athlètes, en particulier des femmes. Il est activement impliqué dans la formation des entraîneurs au niveau local et national et donne des cours sur l’entraînement d’endurance appliqué et les aspects biologiques de la condition physique. Il est activement impliqué dans la communauté du sport d’endurance en tant que scientifique du sport, entraîneur et défenseur de l’amélioration de la santé des athlètes. Il pratique le vélo de montagne et le ski de fond avec sa famille.

Références

Femmes et sport au Canada, Le signal de ralliement, (2020). https://womenandsport.ca/wp-content/uploads/2020/06/Femmes-et-sport-au-Canada_Le-signal-de-ralliement-1.pdf

Eime, R., Casey, M., & Harvey, J. (2020). Developing sport for girls and adolescents. In E. Sherry & K. Rowe (Eds.), Developing sport for women and girls (pp. 19-31). Routledge. https://ezpa.library.ualberta.ca/ezpAuthen.cgi?url=https://doi.org/10.4324/9780367854201

Harber, V. (2010). The female athlete perspective. Edmonton, AB.

ParticipACTION. Le rôle de la famille dans l’activité physique, les comportements sédentaires et le sommeil des enfants et des jeunes. Bulletin de l’activité physique chez les enfants et les jeunes de ParticipACTION 2020. Toronto : ParticipACTION; 2020. https://participaction.cdn.prismic.io/participaction/3b498307-98c1-4210-8155-69322766799f_Bulletin_complet.pdf

Staurowsk, E. J., Watanabe, N., Cooper, J., Cooky, C., Lough, N., Paule-Koba, A., Pharr, J., Williams, S., Cummings, S., Issokon-Silver, K., & Snyder, M. (2020). Chasing Equity: The triumphs, challenges, and opportunities in sport for girls and women. New York, NY: Women’s Sport Foundation. https://www.womenssportsfoundation.org/wp-content/uploads/2020/01/Chasing-Equity-Full-Report-Web.pdf


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