Gérer la douleur dans les sports d’endurance

Les athlètes d’endurance doivent persévérer malgré la douleur ressentie lors des entraînements et des compétitions. Selon Samuele Marcora de l’Université Kent, c’est notre esprit qui dicte nos limites physiques. L’épuisement n’est pas causé par la défaillance des muscles, mais bien par la décision consciente de se désengager de la tâche d’endurance. Selon le modèle psychobiologique de la performance en endurance de Samuele Marcora, la perception de l’effort, qui représente l’intensité subjective d’effort, d’inconfort et de pénibilité d’une tâche physique, est le déterminant ultime de la performance en endurance (Marcora & Staiano, 2010). Heureusement, la perception de l’effort peut être manipulée grâce à trois habiletés mentales, soit la fixation d’objectifs, la motivation et le discours interne.

Fixation d’objectifs
Avoir des objectifs en tête ainsi qu’un plan afin de les réaliser est primordial lorsqu’un athlète prend part à une épreuve d’endurance difficile. Les objectifs augmentent l’effort déployé afin de continuer malgré l’adversité et le désir croissant d’arrêter. Fractionner mentalement une course ou un entraînement en segments distincts avec des objectifs à court terme pour chacun de ceux-ci peut aider à rester concentré sur la tâche à effectuer, ce qui peut modifier l’expérience de la douleur. Par ailleurs, afin d’accroître la persévérance, les objectifs à long terme de l’athlète devraient être personnels et liés à ses valeurs et croyances fondamentales. Sans une mission spécifique et significative sur le plan personnel, il est difficile pour les athlètes de ne pas tenir compte de leur instinct de ralentir ou de s’arrêter lorsqu’ils rencontrent de la douleur et de la fatigue pendant une course ou un entraînement éreintant.

Motivation
La motivation représente l’effort maximum qu’un athlète est prêt déployer afin de satisfaire un objectif (Smirmaul, Dantas, Nakamura, & Pereira, 2013). Lorsque l’effort requis afin de continuer est supérieur à celui qu’un athlète est prêt à déployer, ses instincts physiologiques le poussent à se désengager de la tâche d’endurance en ralentissant ou en arrêtant. Cependant, plus un athlète est motivé à atteindre son objectif, plus il déploiera un grand effort afin de rester engagé dans la tâche d’endurance. Une plus grande motivation mène à une plus grande tolérance à la douleur.

Discours interne
La façon dont un athlète se parle à lui-même lorsqu’il performe peut influencer son interprétation des signaux qui proviennent de son corps, ce qui peut altérer son expérience de la douleur. Le discours interne est une habileté mentale simple et efficace à utiliser lors des tâches d’endurance. Le discours interne motivationnel permet d’améliorer la performance en endurance en aidant les athlètes à persévérer au travers de l’épuisement (Blanchfield, Hardy, De Morree, Staiano, & Marcora, 2014; Wallace et al., 2017) et en aidant ceux-ci à maintenir un rythme de course plus rapide (Barwood et al., 2015). Si les athlètes font l’effort d’utiliser leur discours interne de façon productive, c’est-à-dire que celui-ci soit positif, optimiste et motivant, ils peuvent mieux gérer leur perception de l’effort et de la douleur.

Il est important que les athlètes d’endurance soient conscients du pouvoir potentiel de leur esprit quant au fait de diminuer leur perception de l’effort et conséquemment augmenter leur tolérance à la douleur. La fixation d’objectifs, la motivation et le discours interne sont des habiletés mentales accessibles que les athlètes peuvent utiliser pour mobiliser leur esprit de façon optimale dans le but de soutenir leur performance avant et pendant des tâches exténuantes.

Références
Barwood, M. J., Corbett, J., Wagstaff, C. R. D., McVeigh, D., & Thelwell, R. C. (2015). Improvement of 10-km time-trial cycling with motivational self-talk compared with neutral self-talk. International Journal of Sports Physiology and Performance, 10(2), 166-171.

Blanchfield, A. W., Hardy, J., De Morree, H. M., Staiano, W., & Marcora. S. (2014). Talking yourself out of exhaustion: the effects of self-talk on endurance performance. Medicine & Science in Sports & Exercise, 46(5), 998-1007.

Marcora, S., & Staiano, W. (2010). The limit to exercise tolerance in humans: mind over muscle? European Journal of Applied Physiology, 109(4), 763-770.

Smirmaul, B. P. C., Dantas, J. L., Nakamura, F. Y., & Pereira, G. (2013). The psychobiological model: a new explanation to intensity regulation and (in)tolerance in endurance exercise. Revista Brasileira de Educação Física e Esporte, 27(2), 333-340.

Wallace, P. J., Mckinlay, B. J., Coletta, N. A., Vlaar, J. I., Taber, M. J., Wilson, P. M., & Cheung, S. S. (2017). Effects of motivational self-talk on endurance and cognitive performance in the heat. Medicine & Science in Sports & Exercise, 49(1), 191-199.

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