Points saillants
- Pour les athlètes, les entraîneurs et les autres personnes qui ont travaillé sans relâche pour faire des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo un succès, la pandémie mondiale de la COVID-19 a augmenté le stress et s’est ajoutée à un environnement déjà sous pression.
- Lorsque la légende américaine de la gymnastique Simone Biles a fait passer sa santé mentale avant la compétition, elle a porté les discussions sur la santé mentale à un niveau historique. Les athlètes et les officiels de l’équipe canadienne ont travaillé à normaliser la conversation sur la santé mentale.
- Les responsables de la santé mentale de l’Équipe Canada partagent les leçons apprises à Tokyo pour soutenir les athlètes et les organisations sportives qui se préparent aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pékin.
- Les entraîneurs et les dirigeants sportifs sont eux-mêmes confrontés à d’énormes problèmes de santé mentale, mais ils ne sont pas toujours en mesure d’en parler publiquement.
- La nouvelle stratégie canadienne de santé mentale pour le sport de haut niveau vise à améliorer les résultats en matière de santé mentale pour tous les athlètes, entraîneurs et personnels canadiens.
Le SIRC a demandé au journaliste sportif Teddy Katz d’écrire une suite à son article intitulé « Une préparation pour les Jeux olympiques et paralympiques pas comme les autres », publié en juillet, à l’approche de Tokyo 2020. Dans cet article, Teddy Katz avait souligné l’importance de la santé mentale et du bien-être à Tokyo, comme jamais auparavant.
Dans cette deuxième partie, M. Katz partage les leçons tirées de l’expérience des équipes canadiennes avant et pendant les Jeux de Tokyo. Comme le souligne M. Katz, les Jeux de Tokyo ont marqué un tournant dans le domaine de la santé mentale, les niveaux de stress n’ayant jamais été aussi élevés en raison de la pandémie. Il explique comment le Canada est devenu un leader mondial dans la création d’une stratégie de santé mentale pour le sport de haut niveau. Mais il souligne également que le système sportif est confronté à d’énormes défis lorsqu’il tente de mettre en œuvre cette stratégie.
La santé mentale d’abord
Alors que les projecteurs olympiques sont braqués sur elle, l’une des meilleures gymnastes du monde, Simone Biles, a fait la une des journaux du monde entier lorsqu’elle s’est retirée de plusieurs épreuves pendant Tokyo 2020.
Et selon l’une des meilleures athlètes canadiennes, il s’agit d’un moment décisif pour la santé mentale.
La lutteuse Erica Wiebe, qui a remporté une médaille d’or aux Jeux olympiques de Rio 2016, l’a observé de près pendant son séjour à Tokyo. « C’était une façon incroyablement puissante [pour Simone Biles] de dire que “mon humanité est plus importante que mes résultats”, a mentionné Mme Wiebe. C’était un moment décisif pour le sport. J’espère que les athlètes ont vu ça et qu’ils réalisent que peu importe qui ils sont, ils ont du pouvoir. »
Caileigh Filmer a appris en allant à Tokyo qu’elle avait ce même pouvoir. À cent jours des Jeux, la championne du monde d’aviron était sur le point d’abandonner son sport parce que son univers devenait incontrôlable. Elle vivait un nouveau cycle de dépression, similaire à celui qui l’a forcée à s’éloigner du sport pour la première fois en 2019. À seulement 3 mois de Tokyo, son état de santé mentale la rendait terrifiée rien qu’à l’idée de se rendre aux Jeux.
Le rêve olympique de Mme Filmer n’a été sauvé que lorsqu’un ami lui a rappelé qu’elle avait toujours parlé ouvertement de sa santé mentale. Au lieu qu’elle abandonne, il l’a encouragée à inspirer les autres en leur montrant comment elle pouvait « botter les fesses de sa dépression ». Elle a fini par écrire un journal de gratitude et a partagé le récit de première main de ses luttes sur son compte Instagram et dans une histoire avec Aviron Canada. Elle dit que gagner une médaille de bronze à Tokyo était la cerise sur le gâteau après le chemin rocailleux pour y arriver.
« Je suis allée à Tokyo pour combattre ma dépression, en espérant que cela aiderait au moins une autre personne. J’ai découvert qu’en partageant mon histoire, cela a aidé beaucoup d’autres personnes dans leur propre lutte. »
– Caileigh Filmer
Normaliser la conversation
Selon la déclaration de 2019 du Comité international olympique (CIO) sur la santé mentale des athlètes d’élite, les symptômes et les troubles de la santé mentale peuvent se manifester dans une fourchette allant de 5 à 35 % des athlètes d’élite. Les données synthétisées dans la déclaration de consensus ont également montré que 33,6 % des athlètes d’élite et 26,4 % des anciens athlètes ont signalé des symptômes d’anxiété ou de dépression. Parallèlement, 49 % ont signalé des problèmes liés au sommeil.
En réponse à cette situation, le CIO a créé une trousse d’outils de reconnaissance de la santé mentale afin d’aider les intervenants du sport à repérer les symptômes. Cette boîte à outils les aide également à reconnaître toute une série de problèmes, depuis les difficultés de santé mentale jusqu’au diagnostic officiel d’une maladie mentale, en passant par toutes les situations intermédiaires.
Selon Karen MacNeill, qui a été responsable de la santé mentale pour le Comité olympique canadien lors de plusieurs Jeux, le monde du sport a parcouru un long chemin et parle désormais davantage de la santé mentale. Mme MacNeill est sur le terrain pour aider l’équipe olympique canadienne depuis les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang 2018. Elle était à Tokyo cet été et soutiendra à nouveau l’équipe à Pékin.
Selon elle, dans le passé, il y a toujours eu de grands défis à relever, notamment la stigmatisation de la santé mentale et la façon dont les athlètes sont vénérés dans la société, ce qui peut les empêcher de chercher de l’aide. « Ils sont tenus à une certaine norme, mais parfois ils se sentent à l’opposé de ce qu’ils pensent devoir ressentir en fonction de ces attentes à leur égard. Et donc, il y a ce sentiment de stoïcisme, a mentionné Mme MacNeill. C’est un peu comme s’ils se disaient : “Je dois endurer cela sans problème ni plainte. C’est comme ça qu’on s’entraîne, c’est comme ça qu’on s’améliore”. Et je pense qu’il s’agit de reconnaître que c’est normal de ne pas se sentir bien. »
Selon Mme MacNeill, le cas de Simone Biles a mis en évidence le fait que la santé mentale et le bien-être vont au-delà du simple fait que les athlètes montrent qu’ils sont humains. Elle ajoute qu’il y a aussi une composante sécurité et performance. Elle se dit également heureuse de constater que ces conversations deviennent un peu plus faciles pour les athlètes.
« Les athlètes commencent à voir cela comme un signe de force plutôt que de s’inquiéter qu’en tendant la main ils démontrent qu’ils sont incompétents ou incapables. »
– Karen MacNeill
Susan Cockle est devenue la toute première responsable de la santé mentale du Comité paralympique canadien à Tokyo, aidant à soutenir les athlètes, les entraîneurs et le personnel. Son expérience à Tokyo a également renforcé la normalisation des conversations sur la santé mentale dans le sport de haut niveau.
« Ce qui m’a agréablement surpris, c’est que lorsque les gens savent que votre poste est celui de responsable de la santé mentale et que vous leur demandez comment ils vont, ils sont prêts à vous le dire. Je pense que nous avons fait plus de progrès dans la normalisation de la conversation sur la santé mentale que ce que j’avais prévu. »
– Susan Cockle
Mme Cockle a eu des conversations dans la salle à manger et en se promenant dans le village à toute heure. « Certains disaient être fatigués, stressés ou ressentir de la pression. C’est le point de départ d’une conversation sur la façon dont nous pouvons soutenir les gens, a expliqué Mme Cockle. Cela crée un espace sûr pour tenir ces conversations. C’est la prévention en action. »
Leçons tirées de Tokyo
Avant les Jeux de Tokyo, Mme MacNeill et Mme Cockle ont organisé des séances d’information pour sensibiliser l’ensemble de l’équipe canadienne à la santé mentale. Ils ont encouragé chaque personne à réfléchir aux différents scénarios qui pourraient se produire et à la façon dont elle réagirait à chacun d’entre eux s’il se produisait. Cela incluait la façon dont ils allaient gérer les mesures liées à la COVID-19. Par exemple, chaque membre de l’équipe devait se soumettre quotidiennement à un test de dépistage de la COVID-19 et ne pouvait aller nulle part en dehors de son site et du village des athlètes.
Selon Mme Cockle, les restrictions de la COVID-19 ont créé une pression supplémentaire. « Il n’y avait pas les moyens habituels que les gens pouvaient utiliser pour décompresser, par exemple, être autorisés à se rendre dans une salle et assister à un événement sportif en direct, a-t-elle mentionné. C’est un excellent moyen de décompression que de pouvoir assister à un événement sportif, de crier, d’applaudir et de se défouler. C’est un tampon pour la santé mentale. Nous n’avions pas cela. »
Après avoir réfléchi à son expérience des Jeux, Mme Cockle encourage tous ceux qui se rendent à Pékin à trouver des moyens créatifs de se défouler. « Il peut s’agir de pratiquer une activité physique ou de se promener dans le village, ou encore d’avoir différentes listes de lecture sur son téléphone. J’encouragerais tout le monde à avoir une personne (sur place ou à la maison) qui sera leur personne de référence pour se défouler et avec qui ils pourront simplement être eux-mêmes. »
Mme MacNeill dit qu’elle a l’intention de partager de nombreuses idées avec les équipes d’hiver qui se préparent pour Pékin. Il s’agira notamment de mettre en place des stratégies solides pour soulager le stress et récupérer. Selon elle, les changements constants que chacun doit effectuer en raison de la COVID-19 peuvent être accablants et la pression peut durer jusqu’à la dernière minute des Jeux.
« C’est presque comme une balançoire à bascule. Une seconde, vous êtes en équilibre, la seconde suivante, vous ne l’êtes plus. Vous devez donc réfléchir au soutien supplémentaire dont vous avez besoin pour gérer tout cela »
– Karen MacNeill
Les sports qui intègrent la forme mentale et la résilience dans leurs programmes, notamment l’athlétisme et la natation, ont prospéré à Tokyo, selon Mme MacNeill.
Tenir compte de la santé mentale au-delà des Jeux
La situation s’est compliquée pour de nombreux athlètes à l’approche des Jeux lorsque la COVID-19 a entraîné l’annulation de nombreux événements et compétitions. Ces annulations ont créé de l’incertitude et des défis pour les athlètes qui tentaient de se qualifier et de se préparer pour les Jeux. Pour les athlètes paralympiques en particulier, ces annulations ont signifié que certains athlètes devaient être classés à la dernière minute pour leurs épreuves à Tokyo.
La classification est obligatoire pour qu’un athlète puisse participer à une compétition de para-sport. Elle détermine quels athlètes peuvent participer aux différentes épreuves et comment les athlètes sont regroupés pour la compétition. Dans des circonstances ordinaires, le Comité international paralympique (CIP) ne permet pas que la classification ait lieu lors de jeux majeurs tels que les Jeux paralympiques. Cela permet d’éviter une éventuelle détresse psychologique ou émotionnelle chez les athlètes qui sont reclassés (ou ne peuvent pas être classés) juste avant la compétition.
Mais les possibilités d’accès à la classification étant limitées avant Tokyo, le CIP a suspendu sa politique de classification zéro pendant les Jeux et a permis aux athlètes de 10 sports d’être classés aux Jeux. Le paracycliste canadien Tristen Chernove était l’un de ces athlètes. Il était tellement bouleversé par son reclassement à Tokyo qu’il s’est retiré après sa première course et est rentré au Canada par avion. Il a été durement touché par la nouvelle de l’aggravation de sa maladie dégénérative.
M. Chernove a confié à la CBC qu’il a beaucoup pleuré. Il ne se sentait pas à l’aise à l’idée de se mesurer à des athlètes dans une catégorie où la plupart de ses concurrents avaient des déficiences plus importantes que lui et devaient surmonter davantage de difficultés pour obtenir le même résultat. M. Chernove dit qu’il a déjà connu tellement de succès dans le sport qu’il ne se voyait pas enlever une place sur le podium à quelqu’un qui en profitait peut-être pour la première fois.
Dans le contexte des répercussions plus larges de la pandémie de la COVID-19, l’histoire de M. Chernove souligne l’importance du soutien en matière de santé mentale offert aux athlètes non seulement pendant les Jeux, mais aussi après. En fait, les experts en santé mentale affirment que la période qui suit les Jeux peut être particulièrement difficile pour les athlètes, beaucoup d’entre eux éprouvant le « blues post-olympique ».
Selon Mme Cockle, les athlètes, les entraîneurs et les membres du personnel ressentent souvent le blues, c’est-à-dire une baisse de l’humeur et une augmentation de l’irritabilité, après les Jeux olympiques et paralympiques. Cela est dû aux niveaux extrêmes de stress et de pression qu’ils ont subis, ainsi qu’à l’épuisement émotionnel, qui se traduit souvent par une déconnexion soudaine de l’équipe. Même les athlètes qui réalisent un record personnel ou remportent une médaille ne sont pas à l’abri.
Selon Mme Cockle, si les athlètes parlent ouvertement de leur santé mentale, ils doivent savoir où ils peuvent trouver du soutien après les Jeux. C’est pourquoi les comités olympique et paralympique canadiens ont envoyé des ressources de Plan de match à chaque athlète, entraîneur et personnel (officiel) présent aux Jeux. Les ressources disponibles comprennent l’accès à des services de conseil confidentiels (à tout moment et à toute heure) et couvrent la planification de la retraite et de la carrière.
Les entraîneurs et les dirigeants sportifs ont leurs propres problèmes de santé mentale
Alors que les athlètes ont été au centre de l’attention à Tokyo, Mme Cockle affirme que les dirigeants sportifs ont été confrontés à certains des pires problèmes de santé mentale. Avant et pendant les Jeux, les directeurs de haute performance et les chefs d’équipe devaient constamment s’adapter. Ils devaient diffuser de l’information aux athlètes, même s’ils n’avaient eux-mêmes qu’une connaissance limitée de ce qui se passait.
De plus, Mme Cockle a mentionné que certains dirigeants sportifs se sont sentis impuissants parce qu’ils ne pouvaient pas faire leur travail comme ils le feraient normalement. « Ce sont les personnes qui avaient le moins de contrôle et qui avaient le plus de responsabilités envers les autres. C’est une recette pour l’épuisement professionnel », a-t-elle ajouté.
C’est quelque chose que Martin Goulet a vu aussi. Il est directeur général de Water-polo Canada et coprésident du Caucus des sports d’été, qui représente 46 des organismes nationaux de sport (ONS). Selon M. Goulet, il y a normalement un roulement de directeurs et d’entraîneurs de haut niveau après les Jeux, mais cette année, le roulement semble anormalement élevé après Tokyo. Neuf directeurs de haute performance avaient quitté différents sports au moment de l’entrevue de M. Goulet.
Selon M. Goulet, le fait de préparer une équipe pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même, de s’occuper de la sécurité dans le sport, de la santé mentale et d’autres questions sans augmentation des ressources financières tout en faisant face à la pandémie de la COVID-19 a créé une tempête parfaite.
« Le sport est de plus en plus exigeant. Nous attendons du sport qu’il vienne à la rescousse de toutes sortes de choses. Mais il ne vient pas avec plus de capacités. Cela crée donc une pression énorme, et dans certains cas, c’est trop »
– Martin Goulet
Mais si les athlètes commencent à s’exprimer davantage sur les problèmes de santé mentale auxquels ils sont confrontés, nous entendons rarement les dirigeants du sport, en particulier les entraîneurs. Les entraîneurs absorbent le stress de leurs athlètes, mais montrent rarement le leur. C’est ce qu’affirme Ozzie Sawicki, un entraîneur de para-sport de longue date qui faisait partie du personnel de mission d’Équipe Canada en 2008. Il a apporté son soutien aux entraîneurs lors des Jeux paralympiques de 2008 à Pékin. Là-bas, il a passé de nombreuses soirées à écouter les entraîneurs parler en privé de leur stress personnel, de leurs préoccupations mentales et de leur fatigue mentale.
Selon M. Sawicki, les entraîneurs ont partagé ces histoires avec lui parce qu’il était un collègue entraîneur et parce qu’ils savaient que ces conversations ne seraient pas entendues en dehors de ces murs, en particulier par leurs athlètes. « En tant que leaders, ils essaient de montrer qu’ils ont tout sous contrôle. Et ils ne veulent laisser personne voir qu’ils ont des moments de faiblesse, a mentionné M. Sawicki. Ils ont peur que les gens perdent confiance dans la force de leur leadership ». C’est une autre raison pour laquelle Mme Cockle dit qu’il est si important d’offrir un endroit sûr pour le soutien en santé mentale tout au long du quadriennal pour les entraîneurs et toutes les personnes impliquées dans le sport de haut niveau.
La nouvelle stratégie canadienne de haute performance en matière de santé mentale
À cette fin, en juillet 2021, le Canada est devenu l’un des rares pays au monde à publier une stratégie officielle en matière de santé mentale pour le sport de haut niveau. Des experts canadiens en santé mentale et en sport ont élaboré cette stratégie en se basant sur des preuves scientifiques, une expertise appliquée et après avoir étudié les meilleures pratiques internationales. La stratégie comporte cinq grands domaines prioritaires qui mettent l’accent sur la prévention, l’éducation et la fourniture à tous les acteurs du sport des outils nécessaires pour reconnaître et développer les compétences nécessaires au maintien d’une bonne santé mentale.
Krista Van Slingerland est responsable de la santé mentale chez Plan de match. À ce titre, elle dirige la mise en œuvre de la nouvelle stratégie et aide à coordonner les services et ressources de santé mentale à l’échelle nationale pour le sport de haut niveau. L’une de ses premières tâches est d’essayer de trouver des champions au sein du système sportif pour aider à promouvoir la stratégie.
« Ce que j’espère, c’est qu’il y ait une sorte d’effet de ruissellement parce que nous nous concentrons sur le niveau de haute performance, mais en sachant que plus tôt nous intervenons dans le parcours de haute performance, plus le nombre d’abandons sportifs diminuera », a expliqué Mme Van Slingerland.
Si des athlètes comme Simon Biles ont contribué à sensibiliser le public aux problèmes de santé mentale lors des Jeux olympiques de Tokyo, Mme Van Slingerland estime qu’il faut encore changer les mentalités dans le sport, car beaucoup souffrent encore en silence. « Il y a des facteurs comme la culture sportive et la résistance mentale qui sont des obstacles pour les gens qui cherchent à obtenir du soutien, a -t-elle ajouté. Au cours des dix dernières années, la situation s’est améliorée, mais nous apprenons aux athlètes à ignorer la douleur et à ne pas reconnaître les émotions. L’émotion a été positionnée comme quelque chose de négatif ou d’inutile dans le sport. »
Selon Mme Van Slingerland, il est important d’éduquer les ONS afin qu’ils puissent atténuer ces facteurs de risque et reconnaître les cas où le sport peut même causer ses propres problèmes de santé mentale. Un autre défi lié à la mise en œuvre de la stratégie est que de nombreux ONS ne disposent pas des ressources financières et humaines nécessaires pour s’occuper de la santé mentale. C’est pourquoi la stratégie demande aux ONS de commencer par leurs propres lacunes et besoins spécifiques. Les ONS qui ne disposent pas de leurs propres responsables ou ressources en matière de santé mentale pourront désormais se tourner vers un réseau de professionnels de la santé mentale spécialisés dans le sport, dans tout le pays.
« Cela se résume à deux choses et le financement en est une. L’autre est la volonté collective de nos dirigeants sportifs de faire avancer les choses dans ce domaine, a déclaré Mme Van Slingerland. Je ne dirais pas que les gens ne veulent pas s’occuper de la santé mentale. Je pense cependant que c’est un problème écrasant. »
Caileigh Filmer, qui s’est retirée de l’épreuve d’aviron et s’entraîne avec l’équipe nationale de cyclisme, estime qu’il est essentiel d’offrir un soutien continu en matière de santé mentale dans le sport. Elle dit que même si elle savoure sa médaille de bronze de Tokyo, certains jours, le simple fait de sortir du lit peut être une victoire pour elle.
« Vaincre la santé mentale une fois n’est pas la fin. Il y aura des défis et des luttes tout au long de votre vie. Je pense qu’il est extrêmement important d’avoir ces compétences lorsque les choses vous tombent dessus. »
– Caileigh Filmer