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L’utilisation de la nicotine par les athlètes n’a pas fait l’objet d’un examen approfondi. Une étude récente a révélé qu’un athlète sur cinq dans un éventail de 90 sports différents a été testé positif à la nicotine en compétition. Les taux de positivité étaient plus faibles dans les sports d’endurance que dans les sports de force, et plus faibles dans les sports individuels que dans les sports d’équipe. Ces résultats suggèrent que l’AMA devrait enquêter davantage sur l’utilisation de la nicotine chez les sportifs de haut niveau.

Difficile, de nos jours, de visiter une grande ville canadienne sans y apercevoir une publicité de paris sportifs. Vous avez peut-être noté une tendance similaire à la télé : des athlètes ou des célébrités nous disent non seulement quelle plateforme utiliser, mais aussi avec quelle facilité on peut maintenant parier sur des matchs de sports et de ligues de toutes sortes. Vous trouvez que leur apparition s’est faite du jour au lendemain? C’est pratiquement le cas!

Le projet de loi C-218 – Loi modifiant le Code criminel (paris sportifs) a été adopté il y a moins de deux ans, permettant ainsi aux gouvernements provinciaux et territoriaux d’encadrer les paris sur un seul événement sportif, de protéger les consommateurs et d’exploiter le potentiel économique de ce secteur.

Les sociétés de paris n’ont pas tardé à apparaître, au grand bonheur de la population canadienne, à en croire les statistiques. Selon Jeux en ligne Ontario, les paris ont totalisé 13,9 milliards de dollars au T4 de 2022 et 35,5 milliards de dollars pour l’année, et les recettes, 1,4 milliard de dollars (les montants combinent paris sportifs et jeux de casino). Pour ces mêmes périodes, on a recensé respectivement 1,01 et 1,65 million de comptes de joueurs actifs. À titre de comparaison, la population ontarienne frise les 15 millions.

Les sociétés de paris et les plateformes de jeux en ligne ont de quoi se réjouir : plus d’un million d’Ontariens effectuent des paris, et les recettes sont élevées. Mais cette hausse signifie également un risque accru de manipulation de compétitions et autres atteintes à l’intégrité du sport. Plusieurs services d’intégrité du sport surveillent les paris en ligne pour détecter les anomalies et les « matchs suspects ». Pourquoi est-ce important? Et bien, un match « suspect » signifie qu’il y a irrégularité dans les paris et donc un potentiel de manipulation du match ou de l’un de ses éléments. Autrement dit, une personne impliquée dans le match (ou la course, ou l’épreuve) a contrevenu aux règles du jeu pour en influer l’issue. Il pourrait s’agir d’un athlète, d’un membre du personnel d’encadrement ou d’un arbitre. 

En 2022, le service d’intégrité Sportradar a observé une explosion du nombre de matchs suspects. Selon son rapport annuel Betting Corruption and Match-Fixing in 2022 (La corruption liée aux paris sportifs et le trucage de matchs en 2022), basé sur les données colligées par son système de détection des fraudes, le nombre de matchs suspects a bondi de 34 % entre 2021 et 2022. En tout, 1 212 matchs suspects ont été détectés dans 12 sports, à travers 92 pays et 5 continents.

Au pays

Si la majorité des matchs suspects ont été détectés en Europe, en Asie et en Amérique du Sud, le Canada n’est pas à l’abri des manipulations de compétitions. Ici aussi, les signaux d’alarme sont bien présents.

Une enquête de 2016 a révélé que plus de 40 % des matchs de la Ligue canadienne de soccer (LCS) avaient été manipulés. Dans un contexte où les joueurs semi-professionnels reçoivent une rémunération symbolique en à-côté de leur emploi régulier, un stratagème a été mis en place pour manipuler les résultats de matchs diffusés en Asie, où foisonnent les marchés de paris non réglementés.

Selon INTERPOL, plus de 100 millions de dollars ont été pariés sur les matchs de la LCS sur une période de 3 ans, et aucune équipe n’y a échappé. Depuis, Canada Soccer (anciennement l’Association canadienne de soccer) a coupé les liens avec la LCS.

Aucune ligue, aucun match et aucune compétition n’est trop négligeable pour un truqueur : au contraire, les compétitions de petite envergure, où les salaires n’ont rien de mirobolant, sont les plus susceptibles d’être manipulées.

Projet pilote et modèle de politique sur la manipulation de compétitions

Considérant l’évolution globale de la situation (nouvelle loi, milliards en recettes, signalement de matchs suspects), le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES) considère que la manipulation de compétitions constitue une menace tangible à l’intégrité du sport et à la sécurité des athlètes. Qui plus est, si les partisans commencent à douter de la validité des résultats des matchs, leur flamme s’éteindra progressivement. Un athlète qui accepte des cadeaux et des faveurs en échange d’une défaite volontaire ou d’informations sur son équipe risque sa propre sécurité, et la rétribution promise par le truqueur si les choses ne se déroulent pas comme prévu. Aucune des deux issues n’est à l’avantage des athlètes ou du sport en général.  

En réponse à une autre menace planant sur l’intégrité du sport, le CCES administre le Programme canadien antidopage (PCA), un programme national visant à détecter et dissuader le dopage en intégrant les pratiques exemplaires internationales, notamment un vaste programme de sensibilisation. Sur la base de ce modèle, le CCES a réalisé avec le Comité olympique canadien (COC) un projet pilote de lutte contre la manipulation de compétitions visant à fournir un modèle de politique aux organismes nationaux de sport (ONS). Jusqu’ici, cinq ONS ont adopté leur propre version de la politique, qui reflète le Code du Mouvement olympique sur la prévention des manipulations des compétitions (Code du CIO).

En appui à la politique, le CCES a lancé un cours en ligne intitulé Comprendre la manipulation de compétitions, qui porte sur les notions élémentaires (qui participe, quels sont les enjeux, comment savoir si on vous fait participer à un stratagème). Le cours s’adresse à tout le monde : il a été effectué plus de 20 000 fois!

Faire un signalement

Sans méthode de signalement ou de mise en application, ce type de politique n’aura que peu d’effet : tout organisme participant au projet pilote doit posséder un mécanisme pour que les athlètes et les membres puissent signaler les manipulations. Dans cet esprit, la Ligne d’intégrité du CCES a été lancée au début de l’année 2023 pour offrir aux ONS participant au projet pilote un moyen sûr et confidentiel de signaler les cas de dopage et de manipulation. Celui-ci est géré par le service des renseignements du CCES, qui peut utiliser les signalements comme point de départ lorsqu’une enquête s’avère nécessaire.

Malgré son caractère récent, la Ligne d’intégrité (auparavant Signalez le dopage) est un outil éprouvé en matière de lutte contre le dopage. Pour l’exercice 2022, 91 renseignements ont été reçus, dont 5 ont révélé des violations des règles antidopage. Certains renseignements reçus visent également la manipulation de compétitions.

Et maintenant?

D’un point de vue international, le Canada est en mode rattrapage. Le CCES s’attache à explorer de nouvelles approches et à faire siennes les pratiques exemplaires des organismes gouvernementaux, des fédérations sportives internationales et des experts de l’intégrité du sport, qui luttent activement contre la manipulation de compétitions.

Ces organisations seront représentées en grand nombre, de même que d’autres organismes, au Symposium sur la manipulation de compétitions et les paris sportifs 2023 à Toronto les 30 et 31 mai. L’événement coprésenté par le CCES et McLaren Global Sport Solutions, en collaboration avec le COC, vise à explorer des avenues communes qui protégeront le monde du sport et profiteront au secteur du jeu, ainsi qu’à élaborer un cadre pour l’ensemble des organismes nationaux et multisports.

Suivez @EthicsinSport pour plus d’informations.

Gagner une place sur la liste des athlètes brevetés à l’échelle nationale n’est pas une tâche facile (le terme « breveté » fait référence à l’aide financière accordée par le Programme d’aide aux athlètes de Sport Canada). Les athlètes passent des années à travailler leur art pour représenter le Canada sur la scène internationale. Le temps passé dans le rôle d’athlète national varie d’un sport à l’autre et d’un athlète à l’autre, mais l’inévitable retraite sportive est le point commun de tous les athlètes. Pour certains, la sortie du sport est volontaire, tandis que d’autres peuvent prendre leur retraite involontairement en raison d’une désélection, d’une blessure ou de circonstances de la vie. 

La retraite des athlètes a été associée à de nombreuses conséquences psychologiques, sociales, physiologiques et émotionnelles. Des recherches récentes suggèrent que les athlètes de haut niveau devraient se préparer de manière proactive à la vie après le sport en s’engageant à trouver un équilibre entre le sport et la vie privée. Les athlètes peuvent y parvenir en investissant dans des domaines de leur vie en dehors du sport, tels que l’éducation et la famille, ainsi que le développement financier, social et professionnel. S’engager dans des pratiques qui favorisent l’équilibre entre le sport et la vie privée ne signifie pas qu’un athlète doive diminuer sa concentration ou son engagement dans la poursuite de l’excellence sportive. Au contraire, le concept d’équilibre permet à l’athlète d’être plus satisfait de sa vie tout en percevant des expériences sportives positives lorsqu’il s’entraîne pour atteindre l’excellence (Alfermann et coll., 2004; Lavallee 2019).

Pour les athlètes canadiens de haut niveau, Plan de match offre un soutien gratuit aux athlètes brevetés afin de favoriser un meilleur équilibre entre le sport et la vie, d’optimiser la performance sportive et de planifier leur carrière post-sportive. Accessibles aux athlètes actifs et retraités, les ressources de Plan de match comprennent l’éducation, la carrière, la communauté, le développement des compétences et le soutien à la santé. Malgré l’offre d’un soutien à la retraite de classe mondiale, les ressources de Plan de match sont sous-utilisées. La raison n’en est pas claire. 

Après plus d’une décennie au service des athlètes canadiens, les chercheurs ont examiné les données d’utilisation de Plan de match de 2019 à 2021 afin de comprendre comment les athlètes actifs et retraités des organismes nationaux de sport (ONS) utilisent les ressources de Plan de match. Les données décrivent le taux d’utilisation de Plan de match dans les domaines de services suivants : carrière, éducation, santé, éducation, réseautage, développement des compétences et autres. Tous les utilisateurs ont été répertoriés sous forme de codes aléatoires non identifiables indiquant uniquement leur affiliation à un ONS, ainsi que l’année et la fréquence d’accès à des ressources spécifiques.

Ce billet de blogue donne un aperçu de la façon dont les ressources de Plan de match sont utilisées par les athlètes dans l’ensemble du système sportif et identifie les obstacles auxquels les athlètes sont confrontés lorsqu’ils accèdent au soutien du plan de match pour répondre à leurs besoins proactifs et réactifs en matière de retraite.

Obstacles internes et utilisation des ressources

Un article récent a examiné la capacité des athlètes canadiens à planifier et à préparer leur retraite (Brassard et coll., 2022). Les auteurs ont identifié trois styles d’environnement favorisés par les entraîneurs, le personnel de soutien et les directeurs de haut niveau qui influencent la capacité des athlètes à planifier et à préparer leur retraite :

Dans ces styles, les athlètes sont confrontés à des obstacles internes tels que le manque de soutien de la part des entraîneurs pour les activités extra-sportives (comme les études, le travail, la famille) et le manque d’opportunités offertes par les ONS pour se préparer aux transitions de carrière.

Au-delà de ces obstacles internes, les écarts d’utilisation de Plan de match entre les athlètes grand public et les para-athlètes indiquent qu’il peut y avoir d’autres facteurs contributifs. D’après les données d’utilisation de 2019 à 2021, les athlètes valides accèdent davantage aux ressources de Plan de match que les para-athlètes. Des facteurs tels que l’âge de la retraite (par exemple, les athlètes valides prennent souvent leur retraite plus tôt que les para-athlètes), l’identité athlétique autour de la retraite (par exemple, les scores d’estime de soi ont été signalés comme étant plus faibles chez les para-athlètes qui ont pris leur retraite involontairement par rapport à ceux qui l’ont prise volontairement), et les récits autour du sujet de la retraite (Guerrero et Martin, 2018; Marin-Urquiza et coll., 2018) peuvent être quelques-uns de ces facteurs contributifs. 

L’influence du financement sur l’accès

Les ONS sont des organismes à but non lucratif qui dépendent de diverses formes de financement pour soutenir l’avancement du sport au Canada. La plupart des ONS dépendent du gouvernement du Canada, des cotisations des membres et d’autres organismes qui leur apportent un soutien financier, tels que le Comité olympique canadien et le Comité paralympique canadien. En outre, certains organismes reçoivent un financement ciblé pour la haute performance de la part du gouvernement du Canada, du Comité olympique canadien et du Comité paralympique canadien, sur la base des recommandations d’À nous le podium, afin d’améliorer le potentiel de performance des athlètes en finançant le personnel, les entraîneurs, l’accès aux compétitions, les installations organisationnelles et les organismes de haute performance. À nous le podium évalue le potentiel de performance de chaque organisme sportif et recommande le montant de financement approprié.

Comme on pouvait s’y attendre, il existe des disparités de financement entre les organismes de sport en raison des différentes mesures du potentiel de performance. Cependant, il semble qu’il y ait un effet d’entraînement sur la façon dont le financement influence l’accès des athlètes aux ressources de Plan de match. Par exemple, les données sur l’utilisation de Plan de match montrent que les athlètes des organismes de sport les mieux financés utilisent beaucoup Plan de match, par rapport aux athlètes des organismes moins bien financés.

Indépendamment du financement de l’organisme de sport, tous les athlètes brevetés ont accès au soutien gratuit de Plan de match. Cependant, ce dernier groupe d’athlètes semble manquer d’occasions de recevoir un soutien proactif et réactif pour se préparer et s’adapter à la vie après le sport. 

L’un mène à l’autre

Parmi les milliers d’athlètes qui ont utilisé le soutien de Plan de match, la grande majorité a accédé aux ressources de Plan de match à plusieurs reprises, et parfois pour diverses formes de soutien, notamment en matière de santé, d’éducation, de communauté, de carrière ou de développement des compétences. Cette utilisation répétée et généralisée souligne l’importance de la première rencontre avec un conseiller de Plan de match. 

Pour qu’un athlète s’engage dans une préparation proactive à la retraite, la communication sur le pourquoi, le où et le comment d’un équilibre positif entre le sport et la vie lors de la transition du sport devient cruciale.

La première rencontre avec un conseiller de Plan de match étant destinée à répondre à ces questions, les ONS peuvent faire beaucoup pour leurs athlètes en facilitant ce premier engagement. À ce titre, les organismes peuvent prendre les mesures suivantes pour aider un athlète à se rendre à cette première rencontre : 

  1. Se familiariser
  1. S’appuyer sur les experts
  1. Investir dans la durabilité 
Fig 1: Considérations et stratégies pour les organisations sportives cherchant à améliorer l’engagement des athlètes dans les ressources du plan de match

Conclusion 

Il peut être incroyablement difficile de prédire le temps qu’un athlète passera à s’entraîner et à compétitionner dans son sport, les blessures et les triomphes qu’il pourra endurer, les niveaux de succès qu’il atteindra, ou le moment exact et la raison qui l’amèneront à prendre sa retraite. Les organismes de sport au Canada ont fait d’énormes progrès pour fournir aux athlètes des formes globales de soutien qui concernent les performances techniques et tactiques des athlètes, ainsi que leur force, leur conditionnement, leurs performances mentales, nutritionnelles et physiques.

Des progrès sont nécessaires pour minimiser les obstacles que rencontrent les athlètes dans l’accès à un soutien proactif et réactif à la retraite. Compte tenu de l’abondance des études sur la retraite des athlètes qui mettent en évidence les difficultés mentales, émotionnelles, sociales, professionnelles et physiques auxquelles les athlètes sont confrontés en raison de leur manque de préparation à la retraite, il est nécessaire de modifier la manière dont les organisations sportives perçoivent, promeuvent et donnent la priorité à la retraite.

Apprenez-en plus sur Plan de match : https://mygameplan.ca/

Tout le monde sait qu’il faut s’échauffer avant de participer à une compétition, mais avez-vous déjà entendu parler de l'”amorçage” ? Il s’agit d’une série d’exercices non fatigants effectués la veille ou le matin d’une compétition. Les recherches montrent que l’entraînement peut améliorer les performances et réduire le stress des athlètes avant la compétition.

Faits saillants

Chaque jour, les athlètes sont confrontés à de petites décisions qui peuvent avoir une incidence sur leurs performances, leur récupération et leur santé. Souvent, ces décisions concernent des choses qui peuvent sembler relativement insignifiantes pour le commun des mortels, et peuvent être aussi simples que les aliments à consommer ou les activités à éviter ou à pratiquer. En ce qui concerne la consommation de cannabis, les choses ne sont pas différentes.

En octobre 2018, la consommation de cannabis à des fins récréatives est devenue légale dans tout le Canada pour les personnes âgées de 19 ans et plus. Les données recueillies au cours des années qui ont suivi la légalisation de l’usage récréatif du cannabis suggèrent qu’un quart de tous les adultes canadiens, et près de la moitié de tous les Canadiens âgés de 20 à 24 ans, ont consommé du cannabis au cours de l’année écoulée (Gouvernement du Canada, 2021). Il est clair que la consommation de cannabis au Canada est très répandue dans la population générale. Mais qu’est-ce que les athlètes devraient prendre en compte lorsqu’il s’agit de consommer ou d’éviter le cannabis?

Dans ce billet de blogue, je présenterai un examen fondé sur la recherche de l’état actuel de la consommation de cannabis en relation avec le sport au Canada et je fournirai des conseils sur la façon dont les organismes de sport devraient aborder le sujet du cannabis avec les athlètes.

Contextualiser le cannabis

Pour commencer, il est important de comprendre ce qu’est le cannabis. Le terme « cannabis » désigne un groupe d’espèces végétales contenant des molécules uniques appelées « phytocannabinoïdes » ou, plus généralement, « cannabinoïdes ». Il existe des centaines de molécules cannabinoïdes différentes, mais les deux que la plupart des gens connaissent sont le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Le THC est le principal cannabinoïde responsable des effets psychologiques du cannabis recherchés par de nombreux consommateurs. En d’autres termes, le THC est responsable de l’effet de « gelé » que de nombreuses personnes associent à la consommation de cannabis. Le CBD, quant à lui, n’est généralement pas considéré comme provoquant des effets psychologiques, car il interagit avec les récepteurs chimiques des tissus de l’organisme d’une manière différente de celle du THC (Ahston, 2001). Bien que de nombreuses personnes aient tendance à se concentrer sur la manière dont chacun de ces cannabinoïdes affecte notre cerveau, il est important de comprendre que les deux peuvent avoir des effets sur d’autres tissus de notre corps. C’est l’une des raisons pour lesquelles les athlètes doivent faire preuve de prudence dans leur consommation de cannabis.

Au Canada, tout adulte de plus de 19 ans peut légalement consommer du cannabis contenant du THC ou du CBD à des fins récréatives, mais la situation est plus compliquée pour les athlètes. Tout d’abord, de nombreuses organisations sportives et organismes de réglementation considèrent les cannabinoïdes comme des substances interdites sous une forme ou une autre. Par exemple, l’Agence mondiale antidopage (AMA) interdit l’utilisation de cannabinoïdes pendant les phases de compétition de la saison (le CBD est notamment exempté) (Agence mondiale antidopage, 2022). Ceci est également pertinent pour les athlètes canadiens participant aux compétitions U-SPORTS, car ces règlements sont également appliqués par U-SPORTS et le Centre canadien pour l’éthique dans le sport (Centre canadien pour l’éthique dans le sport, n.d.). Deuxièmement, le cannabis étant illégal depuis longtemps, il est difficile de mener des recherches sur l’innocuité de sa consommation dans la population générale (Haney, 2020), et encore moins auprès des athlètes (Burr et coll, 2021). Il est donc extrêmement important que les athlètes comprennent qu’il existe très peu de recherches sur les nombreuses applications du cannabis dans le sport. Pour certains athlètes, chacun de ces faits peut suffire à les dissuader de consommer du cannabis, mais les recherches suggèrent que de nombreux athlètes continuent de consommer du cannabis à des fins récréatives (National Collegiate Athletic Association, 2018; Peretti-Watel et coll, 2003), voire pour améliorer leurs performances (Lorente et coll, 2005).

Examiner les raisons pour lesquelles les sportifs consomment du cannabis

Comme beaucoup d’autres personnes, les athlètes déclarent consommer du cannabis pour des raisons totalement étrangères au sport, y compris à des fins récréatives. En 2018, une étude menée par la NCAA auprès de ses propres athlètes étudiants a révélé que 25 % d’entre eux consommaient du cannabis à des fins récréatives (National Collegiate Athletic Association, 2018). À l’appui de cette étude, une revue systématique de la littérature évaluée par les pairs a mis en évidence une prévalence similaire de la consommation de cannabis au cours de la vie et de l’année écoulée dans les populations sportives de pays autres que les États-Unis (Docter et coll, 2020).

Au Canada, la pratique de l’usage récréatif du cannabis est parfaitement légale, à condition que l’athlète soit âgé de 19 ans ou plus, et que la nature de l’usage n’aille pas à l’encontre des politiques d’utilisation des substances des organismes sportifs qui réglementent leur sport respectif. Néanmoins, la consommation de cannabis à des fins récréatives, même en dehors de la phase de compétition d’une saison, peut toujours présenter des risques importants pour les athlètes. De nombreux cannabinoïdes peuvent être détectés dans des échantillons biologiques jusqu’à plusieurs jours après le moment de la consommation et bien après que les effets se soient dissipés (Huestis et coll, 1995). Il est donc tout à fait possible que la consommation de cannabis en dehors d’une compétition, mais à proximité de celle-ci, déclenche une infraction. Afin d’éviter ce genre de situation, l’AMA teste de nombreux cannabinoïdes en tant que « substances de référence », ce qui signifie qu’un certain niveau de cannabinoïdes doit être présent dans un échantillon, ce qui la rend un peu plus indulgente qu’une politique de type « tolérance zéro ». Cependant, malgré l’utilisation de seuils, les violations antidopage liées au cannabis ne sont pas rares dans l’athlétisme canadien (Centre canadien pour l’éthique dans le sport, n.d.).

En dehors de l’usage récréatif, il existe de plus en plus de preuves que certains athlètes consomment du cannabis dans le but d’améliorer leurs performances. Une enquête menée auprès de coureurs d’ultra-marathon a montré que les cannabinoïdes sont l’une des substances d’amélioration des performances les plus utilisées dans ce sport (Campian et coll, 2018). L’idée dominante pour expliquer comment le cannabis peut améliorer la performance dans ce sport est que certains des effets rapportés du THC, tels que la réduction de l’anxiété, des nausées et de la douleur, peuvent permettre aux athlètes d’atténuer l’anxiété, la douleur ou l’effort liés à l’exercice et, par la suite, de mieux performer.

À ce jour, il existe très peu de recherches sur la consommation de cannabis avant l’exercice. Les premières études ont montré que les patients souffrant de maladies cardiovasculaires atteignaient l’épuisement plus rapidement au cours d’un test d’exercice après avoir consommé du cannabis (Aronow et Cassidy, 1974, 1975). La première étude portant sur des participants en bonne santé a montré qu’à une fréquence cardiaque donnée, les participants n’étaient pas en mesure de travailler aussi dur après avoir consommé du cannabis (Steadward et Singh, 1975). Sur la base de cette constatation, les auteurs ont conclu que les performances maximales à l’exercice seraient réduites. Une étude ultérieure publiée sur le sujet et portant sur l’exercice maximal après consommation de cannabis a montré que les participants étaient incapables de s’exercer aussi longtemps au cours d’un test d’exercice de difficulté croissante, fournissant des preuves directes que le cannabis avait effectivement un effet négatif sur l’exercice maximal chez les personnes en bonne santé (Renaud et Cormier, 1986).

Bien que ces études fournissent des preuves que le cannabis contenant du THC réduit les performances à l’effort, il convient de faire quelques mises en garde. La principale mise en garde concernant toutes ces études est qu’aucune d’entre elles n’a utilisé de tests d’exercice imitant les compétitions sportives réelles, ni ne correspond aux exigences des sports dans lesquels les athlètes déclarent le plus souvent utiliser le cannabis pour améliorer leurs performances athlétiques. Ainsi, pour comprendre pleinement l’effet du cannabis sur les performances, les études devraient viser à utiliser des tests d’exercice plus pertinents, en particulier ceux qui imitent les exigences des sports pour lesquels les athlètes déclarent consommer du cannabis.

En outre, le cannabis récréatif disponible pour les athlètes sur le marché de consommation actuel est très différent du cannabis disponible à l’époque de ces premières études. Aujourd’hui, les consommateurs de cannabis ont beaucoup plus d’options quant à la manière dont ils consomment le cannabis. Bien que de nombreuses personnes pensent que le cannabis se fume ou s’inhale, les consommateurs d’aujourd’hui peuvent également manger ou boire des produits à base de cannabis. Récemment, une étude menée à l’université d’État du Colorado a examiné les effets des produits comestibles à base de cannabis sur de nombreux tests de performance cycliste. Leurs résultats diffèrent des études menées il y a 40-50 ans, montrant que le cannabis n’avait aucun effet sur les performances dans les tests utilisés (Ewell et coll, 2022), ni sur la façon dont le système cardiovasculaire réagissait à l’exercice. Bien que toutes ces études fournissent des informations précieuses sur l’effet du cannabis sur les performances, il convient de reconnaître que de nombreuses questions restent sans réponse. Par exemple, la méthode d’inhalation a-t-elle une importance? Que se passe-t-il si le cannabis est consommé plus loin du début de l’exercice? Et si nous modifions la composition en cannabinoïdes du cannabis?

Chacune de ces questions souligne le fait qu’à l’heure actuelle, il y a beaucoup plus de choses inconnues que de choses connues sur l’effet du cannabis sur les performances. S’il existe des preuves que le cannabis a un effet négatif ou n’a pas d’effet sur les performances, il n’existe aucune preuve empirique suggérant qu’il a des effets bénéfiques. En outre, très peu de recherches ont systématiquement évalué si la consommation de cannabis avant l’exercice menace la sécurité de l’athlète ou introduit un risque supplémentaire pour la santé. Ce seul fait devrait être une raison suffisante pour que les athlètes évitent de consommer du cannabis avant l’exercice. Compte tenu de ces éléments et du fait que la consommation de cannabis est interdite en compétition dans de nombreux sports, les athlètes devraient éviter de consommer du cannabis en même temps que l’exercice. Même si le cannabis pouvait apporter des bénéfices qui l’emportent sur les risques, il y a très peu de preuves existantes qui suggèrent que le cannabis utilisé en conjonction avec l’exercice physique devrait apporter un quelconque bénéfice. Les athlètes, les entraîneurs et les organismes sportifs devraient rester attentifs aux nouvelles recherches dans ce domaine qui, espérons-le, verront le jour dans les années à venir et nous permettront d’approfondir nos connaissances sur l’impact de la consommation de cannabis sur les performances.

Ce que dit la recherche sur le CBD et l’exercice

Si l’utilisation du cannabis entier dans le sport est relativement courante, beaucoup savent que l’utilisation du CBD dans le sport est encore plus populaire. En fait, il est sans doute encore plus important de faire des choix éclairés concernant le CBD, étant donné que le CBD n’est pas une substance interdite par l’AMA et, par conséquent, par de nombreux organismes sportifs. Le CBD est devenu un supplément de plus en plus populaire pour la récupération et la performance en raison d’une série d’allégations comprenant l’anti-inflammation, les propriétés antioxydantes, la promotion du sommeil et le soulagement de la douleur (Gamelin et coll, 2020; Rojas-Valverde, 2021). L’idée dominante est que nombre de ces effets seraient bénéfiques pour la récupération après un exercice intense ou des activités physiquement exigeantes pour les tissus de notre corps.

Bien que cette idée puisse sembler intuitive à première vue, il existe de nombreuses mises en garde concernant les recherches qui soutiennent l’utilisation du CBD par les athlètes, et la question de savoir si ces effets seraient bénéfiques pour les athlètes. Abordons tout d’abord l’allégation la plus importante concernant le CBD, à savoir que ses propriétés anti-inflammatoires sont bénéfiques pour la récupération. Une méthode courante pour tester la capacité d’un produit à favoriser la récupération dans un laboratoire de recherche consiste à vérifier dans quelle mesure les performances sportives peuvent être préservées par une intervention donnée, après un exercice exigeant qui entraîne un certain degré de lésions musculaires. En d’autres termes, les études demandent souvent aux participants d’effectuer un exercice, puis de mesurer soit les lésions tissulaires, soit les performances lors d’un exercice ultérieur avec et sans l’intervention (dans ce cas, le CBD).

À ce jour, trois études (Cochrane-Snyman et coll, 2021; Crossland et coll, 2022; Isenmann et coll, 2021) menées sur des participants humains ont examiné si le CBD était efficace pour atténuer les lésions musculaires et les baisses de performance associées à l’exercice de résistance. Ces études ont donné des résultats mitigés mais largement décevants. L’une de ces études a montré que le CBD peut réduire les marqueurs sanguins de l’inflammation et des dommages musculaires après un exercice dommageable, et que le CBD peut avoir permis aux participants de récupérer leur performance au squat 72 heures après l’exercice (Isenmann et coll, 2021). Cependant, les deux autres études examinant la manière dont le CBD pourrait affecter les dommages musculaires et la fatigue ont montré que le CBD ne différait pas du placebo, quelle que soit la mesure, liée à la performance ou à l’inflammation (Cochrane-Snyman et coll, 2021; Crossland et coll, 2022).

Par conséquent, ces études fournissent peu de preuves, voire aucune, suggérant que les effets anti-inflammatoires potentiels du CBD sont bénéfiques pour la récupération. Il est également important de noter que l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires après l’entraînement peut ne pas avoir les effets escomptés, car des études ont montré que l’inflammation peut être importante pour l’adaptation à l’entraînement, et ces types de produits peuvent atténuer cette réponse (Owens et coll, 2019). En ce qui concerne l’atténuation de la douleur après l’exercice, les recherches sont encore moins nombreuses. Bien qu’il n’existe pas d’études expérimentales en laboratoire évaluant si le CBD modifie la douleur associée à l’exercice, une enquête menée auprès d’athlètes de rugby a montré que même si 80 % des athlètes qui utilisaient du CBD le faisaient dans l’intention d’améliorer leur récupération ou d’atténuer la douleur, seuls 14% d’entre eux ont perçu un quelconque bénéfice (Kasper et coll, 2020).

Les recherches sur la capacité du CBD à améliorer le sommeil des athlètes sont tout aussi rares. La plupart des recherches effectuées à ce jour sur les effets du CBD sur le sommeil ont porté sur des populations cliniques plutôt que sur des athlètes, et une seule étude a rapporté que le CBD améliorait l’apparition et la qualité perçue du sommeil (Carlini et Cunha, 1981). Une autre étude menée sur des participants en bonne santé n’a montré aucun effet sur la qualité subjective du sommeil ou sur les mesures objectives de la qualité du sommeil après l’utilisation du CBD (Linares et coll, 2018).

Bien que le CBD ait été principalement étudié comme aide à la récupération pour les athlètes, il est également possible que certains de ses effets présumés liés à la douleur et à l’anxiété puissent créer une certaine utilité pour l’amélioration des performances. À ce jour, une seule étude a examiné les effets aigus du CBD sur la performance et la réponse du corps à l’exercice (Sahinovic et coll, 2022). Un groupe de recherche de l’Université de Sydney a demandé à des participants de courir à un rythme régulier et à des vitesses croissantes jusqu’à l’épuisement après avoir consommé du CBD par voie orale. Les résultats de cette étude ont montré que malgré de petites différences dans la quantité maximale d’oxygène consommée et les sensations de plaisir pendant l’exercice après la prise de CBD, le temps jusqu’à l’épuisement n’était pas affecté, ce qui suggère que le CBD n’altère guère les performances et n’a probablement que des effets mineurs sur les réponses physiologiques et psychologiques à l’exercice.

Lorsque l’on se penche sur la recherche, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que de nombreuses allégations liées à l’utilisation du CBD n’ont pas été prouvées et qu’il reste encore beaucoup de travail à faire avant que les athlètes ne pensent que l’utilisation du CBD est sans équivoque une bonne idée. À l’heure actuelle, il existe peu de preuves suggérant que le CBD présente un quelconque avantage pour les athlètes, qu’il s’agisse de récupération ou de performance. Outre l’absence de bénéfices physiologiques, le CBD peut présenter ses propres risques en matière de lutte contre le dopage. Bien que le CBD ne soit généralement pas une substance interdite, les produits à base de CBD peuvent en fait contenir du THC, une substance interdite. De plus en plus de recherches ont montré que de nombreux produits à base de cannabis, y compris les produits à base de CBD, ne sont pas correctement étiquetés (Johnson et coll, 2022; Vandrey et coll, 2015). Une autre analyse de 23 produits à base de chanvre (une forme de cannabis à partir de laquelle de nombreux produits à base de CBD sont fabriqués) a montré que beaucoup d’entre eux contenaient un large éventail de cannabinoïdes, dont environ 30 % contenaient suffisamment de cannabinoïdes pour entraîner une violation des règles antidopage si les échantillons avaient été prélevés dans les 8 heures suivant la consommation (Mareck et coll, 2022).

Dernières réflexions

Pour les athlètes, les entraîneurs et les organismes sportifs, le paysage de l’approche de l’utilisation du cannabis dans le sport en 2023 reste incertain. Depuis la légalisation de l’usage récréatif au Canada, les athlètes du pays n’ont jamais eu autant accès à une gamme de produits commercialisés pour un large éventail d’allégations qui peuvent sembler attrayantes. Cela dit, il reste des lacunes importantes dans la recherche qui doivent être comblées avant que les produits à base de cannabis ou de dérivés cannabinoïdes puissent être recommandés en toute confiance à tout athlète cherchant à tirer profit de leur utilisation. Compte tenu des risques associés à la contamination des produits et des inconnues potentielles concernant la sécurité des produits, il y a peu de raisons de suggérer qu’à l’heure actuelle, les avantages éventuels de l’utilisation des cannabinoïdes dans le sport sont plus importants que les risques actuels.

Demain, c’est le Jour de la Terre et le secteur du sport a un rôle à jouer dans la protection de notre environnement et le développement durable. Le Comité olympique canadien a dressé une liste des “Ressources d’action climatique d’Équipe Canada” qui montre comment Équipe Canada fait sa part pour protéger la planète.

Les chercheurs suggèrent que la meilleure façon de promouvoir le sport équitable est de s’éloigner d’une approche uniquement centrée sur le dopage et de promouvoir des niveaux élevés d’intégrité. Dans cet article de 2022, les chercheurs remettent en question l’utilité du terme “sport propre”, qui est théorisé différemment selon qu’il s’agit d’un “sport sans drogue” ou d’un “sport sans tricherie”.

Selon Clara Hughes, quadruple olympienne et défenseur de la santé mentale, ” les ressources [en santé mentale] doivent être plus facilement accessibles et clairement définies quant à leur nature, leur emplacement et la façon d’y accéder. ” Pour combler cette lacune, la Stratégie en matière de santé mentale pour le sport de haut niveau au Canada vise à doter les participants, les dirigeants et les intervenants du sport des connaissances, des compétences et du soutien en matière de santé mentale nécessaires pour s’épanouir tout au long de leur carrière et au-delà.

Vous n’avez pas nécessairement besoin d’une stratégie de santé mentale spécifique au sport ou d’un personnel spécialisé pour avoir un impact dans le domaine de la santé mentale. En communiquant régulièrement et fréquemment aux athlètes, aux entraîneurs et au personnel de soutien les services de soutien en santé mentale disponibles gratuitement ou à un coût subventionné, comme Game Plan ou Lifeworks, tous les organismes nationaux de sport peuvent commencer facilement et à peu de frais.

Dans le football, les femmes ont deux fois plus de risques de subir des blessures du LCA que les hommes. Les recherches montrent que les programmes de prévention des blessures tels que FIFA 11+ peuvent réduire le taux de blessures du LCA jusqu’à 45 % chez les femmes. Les programmes efficaces de prévention des blessures comprennent plusieurs exercices axés sur la force, l’agilité, l’équilibre et la mobilité. Pour protéger les athlètes des blessures, les équipes doivent mettre en place et maintenir ces programmes dans le temps.