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Paul Varian est un consultant en gestion du sport et un leader d’opinion qui a acquis de l’expérience à tous les niveaux du secteur sportif, depuis le sport communautaire et amateur jusqu’aux grandes instances dirigeantes nationales.  

Au cours de sa longue carrière dans le sport, M. Varian a été directeur général de l’Irish Hockey Association, président et directeur général de Sport BC et directeur du Oakville Soccer Club (le plus grand club de football participatif d’Amérique du Nord). Il est l’auteur de Don’t Blame the Soccer Parents, un livre destiné à aider les clubs de soccer amateurs à se gérer plus efficacement.  

Varian a rencontré le SIRC pour discuter de l’état du bénévolat dans le secteur sportif canadien et offrir des conseils concrets aux organismes qui cherchent à améliorer le recrutement, la rétention et le soutien des bénévoles. 

Comme le dit M. Varian, ” les bénévoles sont l’essence du moteur du sport. Nous avons besoin d’eux pour continuer à fonctionner.  

SIRC : Historiquement, le bénévolat a été l’épine dorsale du sport canadien. Pouvez-vous me parler un peu de votre expérience en matière de recrutement, de fidélisation et de soutien des bénévoles ?  

PV : Nous avons cette sorte de notion culturelle que le sport amateur devrait toujours être fauché. Si vous avez de l’argent en trop, vous devez le dépenser le plus rapidement possible. Avoir de l’argent dans son bilan est considéré comme un faux pas. C’est pourquoi très peu d’organisations, à l’instar de COVID, se constituent un patrimoine pour se protéger en cas de difficultés. L’argent est toujours dépensé directement dans la programmation, et souvent en gérant des programmes à des frais insoutenables qui créent essentiellement des déficits structurels, puis en espérant que tout ira pour le mieux.   

En raison de cet état d’esprit, les organisations n’investissent pas dans des ressources durables, en particulier les bénévoles. Leur proposition de valeur est “Oh, s’il vous plaît, venez nous aider, nous avons besoin de vous et de votre argent”. C’est une demande philanthropique, ce n’est pas une proposition à valeur ajoutée.   

C’est la première fois que nous allons devoir faire face à une récession qui s’explique par un manque de ressources humaines plutôt que par l’activité économique. C’est ce qui freine la croissance des entreprises, c’est la disponibilité des talents.    

J’ai travaillé pour l’un des plus grands clubs du pays et nous étions aussi dépendants des bénévoles que tous les autres clubs. Les bénévoles sont absolument essentiels, et je suis toujours étonné de voir à quel point le système sportif est peu innovant en ce qui concerne les bénévoles.  

Lorsque je me suis penché sur cette question l’année dernière, j’ai eu l’impression que de nombreux clubs abandonnaient tout simplement le bénévolat, en disant que les gens ne le feraient plus. Il est maintenant courant que les clubs offrent des réductions sur les frais d’inscription des enfants si les parents se présentent pour faire du bénévolat. Je ne veux pas que quelqu’un se présente pour entraîner mon enfant pour économiser quelques centaines de dollars, je veux quelqu’un qui aime entraîner des enfants. 

Les clubs disposent très rarement d’une personne dédiée aux bénévoles. En général, les clubs se contentent d’envoyer un courriel disant : “Nous avons besoin de votre aide ! “Nous avons besoin de votre aide !” Par exemple, mon enfant fait de la plongée en compétition et on m’a dit d’emblée que les parents devaient aider à organiser la rencontre annuelle, ce qui est bien, mais ce n’est pas stratégique.   

Je pense que ce qui a échappé aux organisations sportives, c’est l’évolution du bénévolat au cours des 30 dernières années.  

Les baby-boomers étaient une génération différente. Ils étaient des enfants de la guerre. Ils avaient un sens du devoir civique et de la responsabilité qui leur avait été enseigné par leurs parents. Les milléniaux, et je ne critique personne dans cette analyse, ont une vision différente. Ils sont un peu moins confiants, ils ont vécu une récession et sont moins généreux de manière inconditionnelle parce que la vie leur a appris à être ainsi.  

Les milléniaux feront du bénévolat. Mais il faut leur demander différemment. Vous ne pouvez pas vous contenter de dire “Oui, nous allons vous inscrire parce que c’est la bonne chose à faire”. Les jeunes du millénaire diront : “Attendez une seconde. Pour combien de temps ? Qu’est-ce que j’y gagne ? Comment puis-je appliquer les compétences spécifiques que j’apporte à la table ?”  

La génération Z est encore différente. Pour eux, le volontariat est avant tout une question d’opportunité, en particulier d’opportunité d’emploi.   

Je pense que toutes ces personnes feront du bénévolat. Il suffit d’être stratégique dans la manière de les solliciter et dans ce qu’on leur demande. Et nous, en tant que secteur sportif, nous ne l’avons pas fait. Nous gérons toujours le bénévolat de la même manière qu’il y a 30 ans, en pensant que les générations actuelles réagissent toutes de la même manière.  

Les gens n’ont plus le temps libre qu’ils avaient auparavant. La plupart des ménages ont aujourd’hui deux parents qui travaillent. La vie des gens est beaucoup plus chargée. De plus, le sport est devenu un produit de consommation courante, le consommateur souhaitant payer un droit d’entrée et ne plus y penser. Beaucoup de parents sont en fait prêts à payer davantage pour ne pas faire de bénévolat. Ils n’y voient plus une vocation d’engagement civique. La situation a donc changé, mais les clubs n’ont pas réagi.   

La dernière chose que je dirai, et qui est très, très importante, c’est que nous sommes mauvais, en tant que secteur, en ce qui concerne le bénévolat. En tant que secteur, nous ne savons pas montrer aux bénévoles comment ils font la différence. Non seulement nous n’investissons pas assez pour dire “Merci, c’était super”, mais nous ne prenons pas non plus le temps de montrer aux bénévoles que sans eux, ces enfants ne vivraient pas cette expérience extraordinaire.   

Je crois qu’un article de Deloitte a été publié il y a quelque temps. Il disait que l’une des principales choses que les milléniaux attendent d’un emploi est de savoir qu’ils font la différence. Si vous ne leur dites pas que c’est le cas, et que la seule chose qu’ils entendent de votre part est de savoir quand remettre l’équipement à la fin de la saison, ils n’ont pas l’impression que c’est aussi gratifiant.   

Les organisations sportives n’accordent pas la priorité à l’affectation du temps du personnel aux bénévoles. L’accent est toujours mis sur l’ajout d’un autre entraîneur ou d’un programme supplémentaire. Mais nous devons prendre soin de nos bénévoles, c’est vraiment le mot qui convient, prendre soin. 

SIRC : Comment les organisations sportives peuvent-elles mieux recruter, retenir et soutenir les bénévoles ?  

PV : L’une des principales raisons pour lesquelles les gens ne font pas de bénévolat est qu’on ne leur demande jamais. Les clubs doivent commencer à considérer l’investissement dans le recrutement et le développement des bénévoles comme un coût de base, au même titre que l’équipement ou les installations.   

Cela m’agace vraiment que les gens pensent que la seule façon d’inciter les gens à faire du bénévolat est de se mettre à genoux et de dire “S’il vous plaît, faites-moi une faveur, faites-le pour les enfants ! Faites-le pour les enfants !” Tout d’abord, cela donne l’impression que c’est une très mauvaise chose. Si nous supplions désespérément les gens de le faire, cela ne semble pas particulièrement souhaitable. Deuxièmement, si vous avez culpabilisé les gens pour qu’ils fassent du bénévolat, il est plus probable qu’ils fassent le minimum d’efforts parce que vous les avez en quelque sorte forcés à le faire.   

Le bénévolat peut être un privilège et une opportunité, y compris au sein des conseils d’administration. Si vous faites de votre organisation un lieu de travail attrayant, si vous montrez aux gens que vous faites une différence et si vous leur montrez qu’ils peuvent développer leur communauté et leurs compétences, alors les gens se présenteront.   

Vos bénévoles actuels sont également une ressource incroyable pour recruter de futurs bénévoles. Pensez à la façon dont les gens choisissent un restaurant. Ils lisent les critiques, n’est-ce pas ? C’est ainsi que les gens évaluent les choses. Ils ne se basent pas sur le chef qui leur dit : ” Oh oui, la nourriture est excellente ici ! Demandez à vos bénévoles vedettes de vendre le programme à votre place.   

Comment faire ? Vous pouvez, par exemple, recueillir les témoignages de vos bénévoles actuels sur les raisons pour lesquelles ils aiment faire partie de votre organisation et les publier sur votre site web et dans les médias sociaux. Il vous suffit d’envoyer un stagiaire avec un téléphone portable pour recueillir quelques enregistrements.  

L’appréciation est également importante. Vous ne voulez pas recruter de nouveaux bénévoles chaque année, l’idéal étant que beaucoup d’entre eux reviennent. Les fêtes de remerciement et ce genre de choses sont excellentes, mais l’appréciation peut être encore plus simple que cela. Par exemple, lorsque j’étais à Oakville Soccer, j’ai mis en place une politique selon laquelle chaque fois qu’un entraîneur revenait pour rendre son équipement, quelqu’un du bureau devait aller le saluer physiquement, lui poser des questions sur son expérience et le remercier pour son travail. Je voulais que la dernière interaction de chaque entraîneur avec notre organisation à la fin de la saison soit une reconnaissance de ses efforts.  

Votre stratégie d’appréciation n’a pas besoin d’être exactement la même, mais vous devez en avoir une. 

SIRC : Y a-t-il d’autres choses que vous jugez importantes à noter dans le cadre du soutien aux volontaires ?  

PV : Lorsque l’on pense au développement et au soutien des volontaires, il faut réfléchir à ce qu’ils veulent retirer de l’expérience. Comme je l’ai déjà mentionné, cela varie probablement d’une génération à l’autre. Par exemple, la génération Z recherche des opportunités de développement de carrière. Pouvez-vous présenter un poste de bénévole comme un stage ? Est-il possible de travailler avec vos sponsors pour fournir des réseaux de carrière aux jeunes bénévoles ? Les bénévoles plus âgés, qui sont des personnes âgées, sont peut-être à la recherche d’une communauté. Comment pouvez-vous vous assurer que vous répondez à ce désir ?  

Les meilleurs conseils en matière de bénévolat :  

Les bénévoles sont essentiels à la prestation du sport au Canada. Ils sont aussi plus susceptibles d’être des gens heureux. Les recherches montrent que, comparativement aux personnes qui ne font pas de bénévolat dans le sport, les bénévoles du sport ont des niveaux plus élevés de bien-être mental, y compris un bonheur et une satisfaction de vie accrus.

Les sondages auprès des bénévoles sont un excellent moyen de recueillir leur avis, de comprendre leur rôle et d’évaluer leurs besoins. Les informations recueillies par les sondages peuvent être utilisées pour améliorer les expériences des bénévoles, ce qui peut à son tour favoriser la rétention des bénévoles. Le guide de Sport England sur la réalisation des sondages auprès des bénévoles est une ressource importante pour vous aider à démarrer. 

Le secteur du sport considère les évaluations comme une pratique organisationnelle essentielle. Grâce aux évaluations, les organismes de sport peuvent acquérir des connaissances et solliciter des commentaires sur leurs programmes. Les évaluations peuvent également orienter la prise de décisions, guider l’amélioration des programmes et renforcer la valeur et la promotion des programmes par les parties prenantes (Holt et coll., 2016; Shaikh et coll., 2020).

Malgré sa valeur, l’évaluation pose également des défis à de nombreux décideurs, bailleurs de fonds, partenaires, gestionnaires et entraîneurs du sport. Les défis auxquels ces parties prenantes sont confrontées lorsqu’elles entreprennent une évaluation proviennent d’un manque de formation axée sur l’évaluation, de ressources humaines ou financières, et de temps (Arnold et coll., 2016; Mitchell & Berlan, 2016). Il en résulte une demande accrue de stratégies qui peuvent aider les organismes de sport à améliorer les évaluations de manière économique et non contraignante.

Ce billet de blogue résume l’état actuel des pratiques d’évaluation dans le secteur du sport. Il présente également trois recommandations que les organismes de sport peuvent prendre en compte lorsqu’ils entreprennent une évaluation.

Naviguer dans les nouvelles vagues

School kid with mask and soccer ball in a physical education lesson.La pandémie de la COVID-19 a donné aux organismes de sport l’occasion de poser et de répondre à des questions importantes, notamment sur la façon d’adapter les programmes sportifs pour répondre aux besoins des intervenants tout en respectant les règlements de santé publique (À nous le podium, 2020; Patton, 2020). Face à la pandémie, une équipe de recherche de l’Université Brock et de l’Université d’Ottawa a cherché à connaître le point de vue de 28 intervenants du secteur du sport canadien, de la base aux organismes nationaux de sport (ONS). Leurs conversations ont révélé un changement de priorité d’une des deux façons suivantes concernant les pratiques d’évaluation :

De nombreuses parties prenantes ont souligné l’avantage d’adopter des pratiques d’évaluation. Pour ceux qui ont mis leurs programmes sur pause, cela leur a permis de prendre du recul par rapport aux activités courantes du programme et de consacrer du temps et de l’énergie à poser et à répondre à des questions d’évaluation pertinentes. En revanche, ceux qui ont modifié leur programme ont parlé de la valeur accrue de l’évaluation, notamment en affinant les questions d’évaluation compte tenu du changement des objectifs et/ou de la prestation du programme.

Quelle que soit la priorité accordée à l’évaluation, tous les intervenants ont partagé d’importantes réflexions sur les stratégies de renforcement des capacités axées sur l’évaluation, afin de faire progresser les organismes de sport et l’ensemble du secteur. Ces conversations ont conduit à l’élaboration de trois recommandations que les parties prenantes peuvent utiliser pour faire progresser le domaine de l’évaluation. Ces recommandations peuvent être appliquées aussi bien pendant qu’après la pandémie de la COVID-19.

Recommandation n° 1 : Faites participer plusieurs parties prenantes; c’est un travail d’équipe

Coach Giving Team Talk To Elementary School Basketball TeamDes personnes spécifiques dans une organisation sont parfois chargées des évaluations. Cependant, l’application d’une approche d’équipe qui inclut diverses parties prenantes tout au long du processus peut aider à formaliser l’évaluation, à surveiller les activités et à garantir que l’évaluation est alignée sur les objectifs de l’organisation. Une équipe d’évaluation doit impliquer les parties prenantes du sport à différents niveaux, y compris les personnes impliquées dans la mise en œuvre du programme sur le terrain, dans des rôles de gestion et à l’extérieur de l’organisation.

Les intervenants sur le terrain sont ceux qui sont les plus proches de l’expérience sportive, comme les entraîneurs et les athlètes, qui peuvent offrir des perspectives vécues de l’expérience du programme. Les parties prenantes de la gestion comprennent les gestionnaires ou les administrateurs de programmes qui peuvent offrir un soutien en donnant la priorité à l’évaluation dans l’organisation et en fournissant des ressources pour l’évaluation. Les parties prenantes externes peuvent inclure toute personne investie dans l’avenir du programme de sport, comme les partenaires communautaires, les bailleurs de fonds, les membres du conseil d’administration et les experts de l’industrie. Il est important de chercher intentionnellement à diversifier les intervenants, car cela permet d’offrir une variété de points de vue pour informer les priorités et les activités d’évaluation.

Recommandation n°2 : Susciter une réflexion évaluative

Savoir simplement comment faire des évaluations n’est qu’un morceau du casse-tête. La capacité à réfléchir de manière critique à un programme peut également être essentielle pour mener des évaluations de haute qualité. La pensée évaluative fait référence à une réflexion constante sur la manière et la raison pour laquelle vous entreprenez une évaluation à l’avenir (Buckley et coll., 2015).

Portrait of a young businessman in a diverse team of creative millennial coworkers in a startup brainstorming strategiesSans réflexion évaluative, une évaluation peut finir par être superficielle et sans intention. Ainsi, en utilisant la pensée évaluative, les membres de l’équipe d’évaluation peuvent se tenir responsables des questions qu’ils posent, des activités qu’ils engagent et de la manière dont ils interprètent et communiquent les résultats. De cette façon, l’évaluation devient bien planifiée, les activités sont maintenues et les résultats soutiennent l’amélioration et la continuité du programme.

Pour promouvoir la réflexion évaluative dans une organisation, les parties prenantes devraient rencontrer les membres de leur équipe d’évaluation et examiner leurs pratiques d’évaluation actuelles. Voici quelques questions à poser pour amorcer les discussions (Shaikh et coll., 2020) :

Recommandation n° 3 : Exploiter le pouvoir de la narration

Une fois qu’une organisation a recueilli ses données, la narration peut être utilisée pour communiquer les résultats sous forme de récit de l’expérience sportive. La narration permet de donner un sens aux pensées, aux expériences et aux interactions des participants avec les autres, ce qui les aide à former leurs croyances, leurs identités et leurs valeurs (Wilson, 2018).

Older male athlete mentors younger male athlete in football techniqueLa narration peut être particulièrement valorisante lorsqu’elle est racontée par la voix des parties prenantes. Par exemple, les entraîneurs peuvent partager des histoires sur la façon dont ils ont mis en œuvre des pratiques de programme spécifiques, comme enseigner aux athlètes la valeur de la consolidation d’équipe. Le partage de ces histoires peut avoir un effet positif sur les athlètes. Par exemple, en les encourageant à prendre des initiatives en guidant des joueurs plus jeunes. Un athlète pourrait également raconter comment son rôle de capitaine d’une équipe de soccer l’a aidé à apprendre la valeur d’être un leader dans sa communauté. En intégrant des données et des statistiques dans ces histoires, le récit peut être placé dans le contexte plus large d’un programme.

En faisant participer les parties prenantes à la communication de vos données, vous pouvez offrir un point de vue réaliste et culturellement pertinent pour vous assurer que les résultats sont acceptables pour divers publics. Récemment, la narration est devenue un véhicule promotionnel populaire et elle est même utilisée par les bailleurs de fonds comme moyen de communiquer les résultats des évaluations.

En résumé, les organisations de sport rencontrent divers succès et défis en matière d’évaluation. En tenant compte des trois recommandations énumérées, les parties prenantes du sport disposent d’un autre point de vue pour améliorer leurs pratiques d’évaluation. Ces recommandations sont applicables pendant et après la pandémie.


Ce billet de blogue et la recherche connexe sont possibles grâce au soutien du Conseil de recherches en sciences humaines, du gouvernement du Canada et de l’Université Brock.

Les organismes de sport peuvent bénéficier de l’inclusion de bénévoles dans l’évaluation des programmes. Par exemple, les bénévoles sont souvent en mesure d’avoir une connaissance approfondie du fonctionnement de l’organisme. Grâce à la diversité de leurs antécédents et de leurs expériences, les bénévoles peuvent également contribuer à combler l’écart entre les communautés et les universités au profit du secteur du sport.

L’évaluation de programmes est un élément essentiel pour améliorer la prestation de services sportifs. Elle permet aux organismes de sport de comprendre comment leurs programmes ou initiatives fonctionnent de différentes manières. Cependant, de nombreux organismes reçoivent une formation insuffisante ou n’ont pas la capacité (personnel, financement ou temps) de s’engager dans un travail d’évaluation (Carman et Fredericks, 2010).

L’une des façons pour les organismes de sport d’accroître leur capacité d’évaluation est d’impliquer des étudiants et des bénévoles. En effet, il existe de nombreux exemples d’étudiants diplômés qui s’associent à des organismes de sport pour évaluer des programmes dans le cadre de leurs études. Il s’agit notamment d’évaluations d’initiatives avec la fondation Sport pur (Lawrason et coll., 2021), de programmes pour les jeunes de Golf Canada (Kendellen et coll., 2017) et du programme Girls Just Wanna Have Fun visant à améliorer les aptitudes de vie (Bean et coll., 2014). Les recherches montrent que les bénévoles peuvent également jouer un rôle important en soutenant les évaluations (Rosso et McGrath, 2017).

Le présent billet de blogue donne des exemples de la façon dont des étudiants et des bénévoles se sont engagés dans des évaluations et ont renforcé la capacité des organisations à soutenir le secteur du sport canadien et l’activité physique. L’article partage également des leçons apprises.

Avantages de faire participer des étudiantes et des bénévoles

L’inclusion d’étudiants et de bénévoles dans les évaluations de programmes présente plusieurs avantages pour les organismes de sport. Par exemple, les étudiants diplômés peuvent connaître les cadres et les outils qui guident les pratiques d’évaluation et avoir la formation nécessaire pour produire des résultats rigoureux et fondés sur des preuves pour les organismes de sport. De plus, les étudiants ont accès à des documents de recherche qui ne sont pas généralement accessibles au public, ce qui peut faciliter l’utilisation de méthodes d’évaluation spécifiques, comme l’utilisation de questionnaires validés.

D’autre part, les bénévoles sont vraisemblablement dotés d’une connaissance intime du fonctionnement de l’organisme, y compris des expériences vécues. Les bénévoles peuvent également aider les organismes à renforcer leur capacité en augmentant la probabilité qu’ils restent dans l’organisme. Enfin, en demandant à des bénévoles de procéder à l’évaluation des programmes, les organismes utilisent efficacement leurs ressources humaines disponibles.

Leçon 1 : Inviter et faire participer des étudiants et des bénévoles pour renforcer la capacité

Les étudiants sont essentiels aux réseaux de recherche communautaire. Ils dirigent souvent des projets et effectuent des travaux sur le terrain, comme l’établissement de relations, la collecte et l’analyse de données et la rédaction de rapports. Les étudiants ont ainsi l’occasion de développer leurs compétences et leurs relations au-delà du milieu universitaire. Par conséquent, ils jouent un rôle clé dans le renforcement de la capacité de transfert des connaissances avec les partenaires communautaires.

Les bénévoles, eux aussi, sont bien placés pour entreprendre des évaluations dans les réseaux de recherche communautaire. Plus d’un million de Canadiens et de Canadiennes font du bénévolat dans des organismes de sport (Doherty, 2005). Bien que la plupart des bénévoles du sport passent leur temps à entraîner (60 %) ou à superviser des activités et des événements (71 %), il y a beaucoup de place pour que les bénévoles mènent des activités de recherche et d’évaluation, surtout pendant la pandémie. La plupart des travaux d’évaluation peuvent être effectués en ligne, et le bénévolat virtuel est de plus en plus populaire alors que l’éloignement physique est nécessaire.

Exemple : Le projet canadien sur la participation sociale des personnes en situation de handicap (PCPPSH)

Canadian Disability Participation Project logoLe projet canadien sur la participation sociale des personnes en situation de handicap est une alliance de partenaires des secteurs universitaire, public, privé et gouvernemental qui travaillent ensemble pour améliorer la participation de la population canadienne ayant un handicap physique dans les secteurs de l’emploi, de la mobilité, du sport et de l’exercice. Ce projet regroupe près de 50 partenaires intersectoriels qui s’engagent dans des initiatives communautaires. Il en résulte des ressources et des publications que les partenaires peuvent utiliser et diffuser.

Environ 25 % des 239 personnes impliquées dans le réseau du PCPPSH sont des étudiants. De 2014 à 2020, les étudiants ont représenté 227 connexions entre 14 chercheurs différents (et indirectement, des partenaires communautaires). Cela montre que les étudiants peuvent jouer un rôle important dans l’apparence et le fonctionnement d’un réseau et aider à combler les lacunes des projets.

Pour démontrer, chaque icône représente une personne dans le PCPPSH. Les lignes indiquent une relation ou une personne avec laquelle une autre personne a travaillé dans le cadre du PCPPSH. Le premier diagramme représente le réseau du PCPPSH avec uniquement des chercheurs et des partenaires communautaires, sans étudiants. Le deuxième représente le réseau du PCPPSH avec des chercheurs, des partenaires communautaires et des étudiants (triangles rouges).

Sans étudiants

Avec les étudiants

Par exemple, un étudiant du réseau du PCPPSH a effectué une évaluation des ressources pédagogiques visant à promouvoir l’éducation physique inclusive (Tristani et coll., 2019). Depuis ce temps, un bulletin de traduction des connaissances comprenant des stratégies d’éducation inclusive a été élaboré pour les enseignants.

Sous le mentorat de leaders universitaires et communautaires, les étudiants peuvent développer leurs compétences en matière d’évaluation pour soutenir les organisations tout en remplissant leurs exigences universitaires. L’implication des étudiants leur permet de se préparer à des opportunités d’emploi post-universitaires dans les secteurs académique et non-académique. De même, en offrant aux bénévoles la possibilité de mener des évaluations pour les organismes de sport et en leur donnant une formation à cet effet, les bénévoles peuvent améliorer leur rôle en tant que composantes essentielles des systèmes sportifs, en contribuant à l’organisation, à la gouvernance, à l’administration et à la prestation du sport au Canada (Harvey et coll., 2005).

Leçon 2 : Profiter des expériences et connaissances diverses des étudiants et des bénévoles

Les étudiants et les bénévoles viennent de milieux divers et apportent de nouvelles perspectives pour résoudre des problèmes difficiles. Ils sont enthousiastes à l’idée d’acquérir de nouvelles compétences et d’appliquer leurs efforts directement sur le terrain. Encourager les étudiants et les bénévoles à devenir des leaders, à être directs et confiants avec leurs idées, et à examiner différentes optiques d’analyse peut aider les organismes de sport à se développer.

Réflexion : Mon expérience en tant qu’étudiante en partenariat avec Sport pur

Sport pur est une série de programmes et d’initiatives conçus pour tirer parti des avantages du sport grâce à une plateforme de valeurs et de principes partagés. En 2018, j’ai fait partie d’une équipe de recherche qui s’est alliée avec Sport pur pour mener une évaluation pragmatique des initiatives de Sport pur (Lawrason et coll., 2021). Le cadre RE-AIM (portée, efficacité, adoption, mise en œuvre et maintenance) (Glasgow et coll., 1999) a servi de base à l’évaluation. Le cadre RE-AIM fournit un guide des éléments à évaluer dans un programme, au-delà de l’efficacité. Apprenez-en davantage sur la façon dont le cadre RE-AIM a été appliqué dans le sport.

Comme étudiante à la maîtrise à l’Université Queen’s, mon rôle dans l’évaluation était de passer en revue la littérature sur le cadre RE-AIM et sur la façon de mener des évaluations de programmes avec des organismes de sport. J’étais également chargée de travailler en collaboration avec les membres du personnel de Sport pur afin de déterminer quelles questions il était réaliste d’aborder et comment extraire les données. J’ai ensuite analysé les données et remis un rapport à Sport pur concernant les recommandations pour les initiatives. Nous avons également rédigé un manuscrit et élaboré un modèle pour aider les chercheurs et les praticiens du sport à apprendre comment mener des évaluations.

L’un des plus grands défis a été d’adapter le cadre RE-AIM aux organismes de sport. Ce cadre a été conçu pour évaluer des interventions planifiées en matière de santé dans des contextes de recherche, et non pour le monde dynamique du sport. Cependant, sous le mentorat de mes superviseurs universitaires, j’ai pu changer ma perspective et utiliser le cadre de manière non traditionnelle pour soutenir l’évaluation de Sport pur.

Grâce à cette expérience, je suis devenue passionnée par la réalisation d’évaluations et par le travail en partenariat avec les communautés pour faire en sorte que les résultats de la recherche aient un effet positif sur les utilisateurs finaux. Sport pur a pu recevoir une liste de recommandations pour ses initiatives et mieux comprendre le fonctionnement de son organisme, comme la distribution de ses membres au fil du temps et l’affectation des ressources. Enfin, Sport pur a également poursuivi son partenariat avec l’Université Queen’s afin de faciliter une conférence sur le transfert des connaissances pour aider à combler l’écart entre la recherche et la pratique dans le secteur du sport. J’ai coordonné la conférence et présenté les principaux résultats dans le but de favoriser l’engagement de la communauté dans la recherche en psychologie du sport.

Cet exemple montre comment les évaluations menées par les étudiants peuvent déboucher sur des partenariats plus solides, le développement de compétences et des ressources pratiques pour les organismes de sport en général. En raison de la diversité de leurs antécédents et de leurs expériences, les bénévoles peuvent également contribuer à combler les écarts entre les communautés et les universités, au profit du secteur du sport.

Conclusion

Bien que souvent négligés ou inutilisés, les étudiants et les bénévoles peuvent constituer d’excellentes ressources humaines pour la réalisation d’évaluations dans le domaine du sport. Pour profiter de ces ressources, les partenariats entre les organismes de sport et les chercheurs universitaires sont un bon point de départ. Les chercheurs peuvent collaborer avec les organismes de sport pour inviter et faire participer les étudiants et les bénévoles et renforcer leurs capacités. Ces collaborations permettent également de tirer parti des diverses expériences et connaissances que les étudiants et les bénévoles peuvent apporter, ce qui profite à toutes les parties concernées.

Vous voulez améliorer votre CV ? Une étude montre que le bénévolat sportif influence positivement la perception qu’ont les responsables du recrutement des qualifications des candidats. Le volontariat sportif peut agir comme un signal de valeurs et de compétences, telles que l’altruisme et la volonté de travailler en équipe.

Cette semaine (18-24 avril) est la Semaine de l’action bénévole, un moment idéal pour rendre hommage aux 12,7 millions de bénévoles canadiens.

Le bénévolat virtuel est une nouvelle façon d’engager des bénévoles pendant les restrictions persistantes liées à la COVID-19, mais il n’a pas besoin de s’arrêter après la pandémie. Les possibilités en ligne peuvent aider les organisations sportives à constituer leur bassin de bénévoles, à attirer des bénévoles aux compétences diverses et à devenir une organisation plus souple et plus inclusive.  

Les clubs de sport communautaires au Canada peuvent être vulnérables aux fraudes financières, lorsque quelqu’un utilise sa position à des fins personnelles en abusant délibérément des ressources ou des actifs d’une organisation. Selon nos recherches, récemment présentées dans une enquête de CBC Sports, les conséquences d’une fraude peuvent être profondes et durer des années, quelle que soit la somme d’argent volée. Au Canada, des organisations de sport prennent la parole et racontent leur histoire pour aider les autres à tirer des leçons et à réduire leurs risques.

Les incidents de fraude n’ont pas seulement une incidence sur les finances d’une organisation de sport, ils peuvent également affecter la réputation de l’organisation, les expériences des participants et des bénévoles du sport, et les possibilités de participation, et ils peuvent semer la méfiance de la communauté (Kihl, Misener, Cuskelly et Wicker, 2020). L’objectif de ce billet de blogue est de fournir des preuves basées sur des recherches sur la façon dont et les raisons pour lesquelles les clubs sportifs peuvent être vulnérables aux fraudes et d’exposer les moyens par lesquels les organisations de sport peuvent être proactives et réduire leurs risques. Il s’appuie sur l’examen par notre équipe de recherche d’articles parus dans les médias en Australie, au Canada, en Allemagne et aux États-Unis de 2008 à 2018.

Indicateurs de fraude

Téléchargez l’infographie en anglais : cliquez ici

Notre recherche, qui s’appuie sur le diamant de la fraude décrit par Wolfe et Hermanson (2004), montre qu’il existe quatre indicateurs et thèmes communs dans les cas de fraude dans le sport de masse :

  1. Pression – les personnes qui commettent des fraudes sont souvent motivées par des facteurs de stress financier personnel, des problèmes de santé, y compris la dépendance, ou un mode de vie somptueux.
  2. Rationalisation – les personnes qui ont commis une fraude peuvent nier leur responsabilité, prétendre avoir de bonnes intentions ou se justifier elles-mêmes.
  3. Capacité – les personnes qui possèdent les caractéristiques et les compétences nécessaires pour mener des activités frauduleuses peuvent avoir fait des études en finance ou disposer d’un avantage acquis.
  4. Opportunité – un manque de surveillance concernant l’accès aux comptes bancaires, les mécanismes de rapports financiers ou les postes vacants au sein des conseils d’administration peuvent accroître le risque de fraude.

Ces indicateurs nous aident à comprendre comment et pourquoi la fraude peut se produire dans les organisations de sport.

Comment l’argent est-il volé?

D’après nos recherches, la principale forme de fraude qui se produit dans les organisations de sport communautaire est le détournement de fonds de quatre types :

L’Association of Certified Fraud Examiners (2018) a indiqué que les systèmes de fraude par écrémage (prélèvement d’argent liquide avant son entrée dans un système comptable) étaient plus courants dans les secteurs des arts, du divertissement et des loisirs que dans d’autres secteurs (par exemple, les banques, l’industrie manufacturière, les soins de santé ou les services sociaux). 

Comment les organisations de sport peuvent-elles prévenir la fraude?

Business creative coworkers team Meeting Discussing showing the results chart and graph Work.

Les organisations de sport devraient utiliser une approche à trois niveaux pour la prévention de la fraude, notamment la formation/éducation des dirigeants de l’organisation aux meilleures pratiques de gestion financière afin de les sensibiliser aux risques, l’amélioration des processus de gestion interne des clubs pour limiter les possibilités de fraude et la détection des cas de fraude rapidement après qu’ils se sont produits. Il est également important que les organisations de sport élaborent et mettent en œuvre des mesures spécifiques. Par exemple :

  1. Garantir des systèmes de rapports financiers précis et en temps utile, y compris des rapports financiers mensuels obligatoires et une divulgation complète au conseil d’administration.
  2. Mettre en œuvre des procédures pour protéger les actifs, par exemple en exigeant une autorisation de dépenses et de création de comptes par deux personnes ou plus.
  3. Mettre en œuvre des pratiques conformes aux lois et règlements, y compris des procédures régulières pour détecter toute possibilité d’activités frauduleuses (par exemple, audit externe, rapprochement indépendant des relevés bancaires).
  4. Évaluer les routines de gestion des ressources de l’organisation, comme l’élimination des virements électroniques par l’entremise de comptes bancaires personnels et la garantie que l’organisation a établi des politiques de collecte d’argent liquide au moyen des inscriptions des joueurs, des concessions et des frais, et la déclaration obligatoire des fraudes aux autorités.

L’évolution vers une stratégie anti-fraude plus solide est un processus continu qui nécessitera de l’éducation, de la planification et du temps, car les systèmes sont modifiés pour prévenir et détecter les activités potentiellement frauduleuses. Si ces contrôles peuvent s’accompagner d’une augmentation des coûts pour l’organisation sur le plan du temps, de l’énergie et de certaines dépenses financières supplémentaires, les avantages devraient l’emporter sur les coûts et les risques associés à la non-mise en œuvre des contrôles financiers. En fin de compte, la prévention de la fraude dans le sport assurera la viabilité à long terme de votre organisation et des importants programmes et services sportifs que vous fournissez à votre communauté.


Notre équipe de recherche continue d’examiner les pratiques de gestion des risques et les moyens de prévenir la fraude dans les clubs et associations communautaires. Les dirigeants du sport communautaire qui souhaitent participer à la prochaine phase de la recherche sont invités à cliquer ici pour obtenir plus d’information et pour participer au sondage.

Pour les organisations de sports communautaires, la réussite à long terme dépend d’une écoute attentive des membres : les qualités que ceux-ci valorisent dans l’organisation, leurs suggestions en vue d’améliorer les activités et les opérations, et leurs souhaits quant aux programmes futurs. Pour la Rocky Point Sailing Association, les résultats d’un sondage aux membres ont contribué à l’élaboration des stratégies de retour au sport, et ont permis aux membres de jouer un rôle actif dans la définition de la vision de l’organisation pour 2021.