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Accroître la visibilité des filles et des femmes dans la publicité des programmes peut aider à démontrer que votre organisation est inclusive. La recherche montre qu’il est important que l’imagerie comprenne des filles et des femmes d’origines, de formes et de tailles différentes, afin que toutes les femmes et les filles puissent s’imaginer en train de pratiquer votre sport.

Dans le domaine du sport, il existe une lacune notable dans la recherche concernant les défis complexes auxquels les athlètes féminines d’élite sont confrontées lorsqu’elles évoluent dans des environnements sportifs destinés aux athlètes enceintes ou en post-partum. C’est là qu’intervient cette étude récente, qui vise à mettre en lumière les points de vue des entraîneurs et des professionnels de la santé engagés auprès des athlètes d’élite pendant les périodes de grossesse et de post-partum, dans le but de faire progresser la recherche, les politiques et les changements culturels.

Pratiquer une activité physique régulière tout au long de la grossesse offre une myriade d’avantages. Une étude récente a révélé que l’adaptation des programmes d’exercices à la condition physique de la femme avant la grossesse peut atténuer efficacement divers troubles liés à la grossesse, notamment le diabète gestationnel, les troubles hypertensifs, l’anxiété, la dépression prénatale et de nombreux autres problèmes de santé.

La pratique d’un sport peut permettre aux femmes de devenir de meilleures dirigeantes. Au-delà des bienfaits physiques, le sport favorise le travail d’équipe, la communication et la résilience, ce qui se traduit par des qualités de leadership efficaces. Les expériences sportives permettent aux femmes de relever les défis professionnels avec confiance, en remettant en question les normes sociétales et en inspirant le développement du leadership.

Face à la crise du coût de la vie, les femmes et les jeunes filles se heurtent à des obstacles à la pratique du sport. Les recherches menées par Women in Sport montrent que l’écart entre les genres en matière d’activité sportive se creuse, 35 % d’entre elles réduisant leur activité en raison de contraintes financières. Une action urgente est nécessaire pour relever les défis économiques, sociétaux et infrastructurels afin d’assurer un accès équitable aux bienfaits du sport tout au long de la vie.

Dans le domaine des recherches sportives,, il existe une absence notable dans l’examen des blessures chez les athlètes féminines d’élite pratiquant des sports d’hiver. Cette étude comble cette absence en effectuant une recherche documentaire récente et exhaustive sur les blessures en ski alpin, en snowboard, en saut à ski et en ski de fond. La localisation la plus fréquente des blessures est le genou chez les skieurs et les sauteurs à ski, et l’incidence des lésions graves du LCA est de 7,6 pour 100 skieurs par saison chez les skieuses alpines. Les snowboarders et les skieurs de fond étaient plus souvent blessés à la cheville et au pied.

Les femmes sont souvent sous-représentées dans les rôles de direction dans le sport. Il est donc nécessaire de renforcer les capacités organisationnelles des dirigeantes. Les chercheurs suggèrent que les meilleures pratiques pour les organisations comprennent la création d’activités familiales qui encouragent les femmes à s’impliquer davantage dans l’organisation et le partenariat avec des organisations externes pour attirer de nouvelles femmes et de nouvelles filles.

Championnats de natation U SPORTS 2020 au Saanich Commonwealth Place, Victoria, BC, février 2020 (Photo : U SPORTS)

Si l’on considère les 50 dernières années de sport féminin au Canada, il est étonnant de constater à quel point nous avons progressé pour assurer l’équité, la stabilité et les possibilités dans le sport. Ce n’est pas nécessairement le cas dans tous les aspects du sport, mais certainement dans beaucoup d’entre eux. 

Par exemple, il y a 50 ans, le soccer féminin était quasiment inexistant au Canada, même si l’on pouvait observer des signes d’un intérêt croissant chez les enfants et les jeunes (Hall, 2004). Des équipes de filles ont commencé à se former à la fin des années 1960, ce qui a eu pour effet immédiat d’attirer les mères qui ont par la suite développé un intérêt pour le jeu en devenant responsables d’équipes et gestionnaires de ligues. Tout au long des années 1970 et 1980, les occasions pour les filles de jouer au soccer ont continué à proliférer au Canada. 

À l’été 2023, le Canada a participé pour la huitième fois à la Coupe du monde féminine de la FIFA. Cette participation fait suite à la médaille d’or remportée par l’équipe nationale féminine canadienne aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. En 2022, Canada Soccer a indiqué que sur 575 768 jeunes joueurs dans le pays, 38 % étaient des femmes. De nos jours, le soccer demeure le sport qui connaît la plus forte croissance chez les jeunes Canadiens (Canada Soccer, 2022).  

La croissance phénoménale du soccer féminin au Canada n’est qu’un exemple de l’évolution significative du sport féminin au cours des cinq dernières décennies. 

Il n’est pas possible de couvrir tous les aspects du sport féminin entre 1973 et 2023 dans ce court article. J’ai plutôt choisi d’examiner des thèmes qui sont importants et qui requièrent encore notre attention et notre diligence, à savoir le féminisme, le leadership, le sport professionnel et, enfin, le sport sécuritaire et inclusif. D’autres auraient pu choisir des sujets différents. 

Le féminisme et les femmes dans le sport 

Quel a été le rôle du féminisme, défini au sens large comme la croyance en la pleine égalité sociale, économique et politique des femmes, à stimuler le changement dans le sport féminin canadien au cours des 50 dernières années ? Bien que le féminisme de la deuxième vague soit apparu au Canada dans les années 1960, il n’a pas eu d’impact significatif sur le sport avant les années 1970, lorsqu’il est devenu évident que si les femmes n’agissaient pas, elles seraient régulièrement mises à l’écart.  

Membres fondateurs de l’Association canadienne pour l’avancement des femmes et du sport (ACAFS), 1981 (Photo : ACAFS, aujourd’hui appelée Association canadienne Femmes et Sport)

De plus, d’un point de vue féministe, le monde du sport était souvent considéré comme masculin, compétitif et non essentiel à l’effort général d’amélioration du statut des femmes au Canada. La situation a changé en 1981 avec la création de l’Association canadienne pour l’avancement des femmes et du sport (ACAFS), qui offre un espace féministe et sécuritaire pour aborder des sujets controversés et difficiles, comme l’homophobie dans le sport féminin. L’établissement du programme du gouvernement fédéral pour les femmes dans le domaine de la condition physique et du sport amateur a également joué un rôle important. Pour en savoir plus à ce propos, voir Demers, Greaves, Kirby, & Lay, 2014. 

Plus de 50 ans après l’entrée du féminisme de la deuxième vague dans la conscience canadienne, il y a lieu de se poser la question suivante : le féminisme est-il encore un facteur déterminant pour faire évoluer le système sportif ? 

L’ACAFS, par exemple, a changé de nom en 2020 pour devenir Femmes et Sport au Canada, et utilise le plus souvent l’expression “égalité des sexes” dans sa politique et son matériel promotionnel. Au cours des dernières années, plusieurs études parlementaires et gouvernementales ont été réalisées et ont donné lieu à des rapports concernant les femmes et les filles canadiennes dans le sport. Il s’agit notamment du rapport du gouvernement du Canada intitulé Mobilisation active : Politique concernant le sport pour les femmes et les filles (2009) et le rapport sur les femmes et les filles dans le sport du Comité permanent du patrimoine canadien (2017). 

Le rapport le plus complet, publié en 2018, est le résultat du Groupe de travail du Comité fédéral-provincial/territorial du sport (CFPTS) sur les femmes et les filles dans le sport. Il présente une série de résultats et de mesures de responsabilisation qui, si elles sont respectées, devraient aboutir à ce que “toutes les femmes et les filles sont représentées, reconnues et servies de façon égale et équitable dans tous les aspects du sport canadien” (Groupe de travail du CFPTS sur les femmes et les filles dans le sport, 2018, p. 14). 

Ces études et rapports fournissent une multitude d’informations utiles, notamment sur la manière de faire évoluer le sport pour les filles et les femmes. Cependant, il n’est pas évident de savoir qui s’assure que les recommandations sont suivies et appliquées. 

Les femmes dans le leadership sportif

Au-delà de la participation, les femmes ont progressé en matière de leadership au sein du secteur sportif canadien. L’impact des dirigeantes a joué un rôle essentiel dans la promotion de l’égalité des sexes dans la gouvernance du sport. 

Depuis 1961, le Canada a connu 34 ministres fédéraux responsables du sport et de l’activité physique, dont 10 femmes, et la moitié d’entre elles ont été nommées au cours des 16 dernières années. 

Les dernières statistiques sur le leadership dans les organismes de sport financés par le gouvernement fédéral au Canada sont encourageantes. Un aperçu des organismes nationaux de sport (ONS), des organismes de services multisports (OSM) et des instituts canadiens du sport (ICS), soit 90 organismes au total, a montré que les femmes représentaient 41 % des membres des conseils d’administration, 38 % siègent en tant que présidente d’un conseil d’administration et 47 % occupent un poste de PDG. Les OSM comptent le plus haut pourcentage de présidentes-directrices générales (62 %) alors que les ICS comptent le plus bas pourcentage (29 %) (Femmes et sport au Canada, 2022).  

Des statistiques similaires datant du début des années 1980 montraient que les femmes représentaient environ un tiers du secteur sportif bénévole et seulement 26 % du secteur professionnel (direction générale, direction technique, coordination de programmes et entrainement au niveau national). Il y avait plus de femmes impliquées dans les OSM au niveau professionnel (47 %), mais elles ne représentaient que 18 % du secteur bénévole (Hall & Richardson, 1982, p. 63). Par conséquent, au cours des 40 dernières années, des progrès considérables ont été réalisés, mais il reste encore du chemin à parcourir pour parvenir à l’équité entre les sexes. 

Deux femmes participant à un combat de lutte (Photo : U SPORTS)

En ce qui concerne les femmes entraîneurs, en particulier au niveau national, la situation n’est pas aussi prometteuse. Par exemple, sur les 131 entraîneurs canadiens présents aux Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo, environ 18 % étaient des femmes, ce qui représente une baisse par rapport aux 20 % des Jeux olympiques d’été de Rio quatre ans plus tôt. Par ailleurs, 47 % des entraîneures paralympiques à Tokyo étaient des femmes. Il y a quarante ans, 60 % des femmes jouant dans une équipe universitaire canadienne étaient entraînées par un homme (Hall & Richardson, 1982, p. 62). Aujourd’hui encore, la plupart des entraîneurs universitaires sont des hommes, à l’exception des entraîneurs adjoints dans les équipes sportives féminines, des postes occupés majoritairement par des femmes (Finn, 2022). 

D’autres interventions sont nécessaires, comme l’Alberta Women in Sport Leadership Impact Program [Programme d’impact sur le leadership des femmes dans le sport en Alberta], en créant des possibilités équitables d’entraînement et de leadership (Culver, Kraft, Din et Cayer, 2019). Alors que les femmes continuent d’apporter des contributions exceptionnelles au secteur du sport au Canada, elles demeurent largement sous-représentées dans le domaine de l’entraînement. Toutefois, certains organismes comme l’Association canadienne des entraîneurs (ACE) s’efforcent d’aider un plus grand nombre de femmes à œuvrer dans ce domaine à tous les niveaux du sport par l’entremise de programmes de mentorat. 

Le sport professionnel féminin 

Il y a 50 ans, pour les femmes, les possibilités de décrocher un emploi rémunéré permanent et de faire carrière dans le sport étaient quasiment inexistantes. Le golf, le tennis et le patinage artistique étaient au mieux saisonniers, tandis que des sports comme le marathon, le roller derby et la course automobile offraient des possibilités limitées et semi-professionnelles. De plus, il y avait peu de possibilités pour les athlètes féminines de gagner de l’argent par le biais de parrainage et d’entreprises commerciales. En 1998, une étude parlementaire sur le sport au Canada, qui comportait une section importante sur le sport professionnel, ne mentionnait pas les femmes (Chambre des communes, 1998). En d’autres termes, le sport professionnel féminin était considéré comme sans importance.  

Bien qu’il ne soit toujours pas possible aujourd’hui pour la plupart des athlètes professionnelles canadiennes, à l’exception du tennis, du golf et peut-être du patinage artistique, de gagner leur vie exclusivement grâce à leur sport, des signes encourageants indiquent que cette situation va changer. En particulier dans les sports d’équipe comme le hockey sur glace et le soccer. 

Même si une étude récente soutient que le marché actuel du sport professionnel féminin au Canada est limité par le manque d’accès à des propriétés sportives professionnelles durables comme les ligues, les associations ou les équipes, cette situation change lentement (Femmes et sport au Canada, 2023). Par exemple, une nouvelle ligue professionnelle nord-américaine de hockey sur glace devrait voir le jour en janvier 2024, et l’on espère qu’une ligue professionnelle canadienne de soccer féminin verra le jour d’ici 2025. Canadian Tire a également annoncé une nouvelle initiative de plusieurs millions de dollars en faveur du sport féminin, réservant un minimum de 50 % de son budget de parrainage au sport féminin d’ici à 2026.  

Des événements plus médiatisés mettant en vedette des athlètes féminines professionnelles ont également contribué à l’essor du sport féminin. Par exemple, le 23 mai 2023, les équipes Chicago Sky et Minnesota Lynx de la Women’s National Basketball Association (WNBA) ont disputé le tout premier match d’exhibition de la WNBA au Canada, au Scotiabank Arena de Toronto. Ce match a fait salle comble et a suscité des discussions enthousiastes sur l’expansion de la WNBA à Toronto. 

Une semaine auparavant, également à Toronto, le sommet espnW, organisé par Canadian Tire, a rassemblé des “leaders de l’industrie, des influenceurs et des perturbateurs” du monde entier pour une session immersive d’une journée visant à repousser les limites, à susciter l’action et à provoquer le changement. Cette journée, à laquelle ont participé presque exclusivement des femmes, a été l’occasion d’une discussion et d’une réflexion intéressantes sur les progrès et les possibilités pour les femmes dans le sport, le leadership et les affaires (espnW Summit Canada, 2023). L’accent a également été mis sur le potentiel du sport d’équipe professionnel féminin au Canada. 

Bien que ces investissements soient encourageants et nécessaires, la couverture médiatique sous ses diverses formes est également essentielle au développement et à la croissance continus du sport professionnel féminin au Canada. Bien que la situation se soit améliorée au cours des 50 dernières années grâce au hockey et au soccer féminins, il existe toujours un déséquilibre important entre la couverture médiatique des sports masculins et celle des sports féminins. 

Un sport sécuritaire et inclusif 

Au début des années 1980, l’attitude à l’égard des abus sexuels dans les institutions sociales canadiennes est passée du silence à l’examen minutieux, à la réconciliation et à la punition, ce qui a encouragé les chercheurs à étudier le problème dans le sport et les journalistes à dresser le profil des cas et des incidents connus, en particulier dans le sport féminin (voir, par exemple, Kirby, Greaves et Hankivsky, 2000, et Robinson, 2002). 

Deux femmes en compétition de basket-ball en fauteuil roulant (Photo : Basket-ball en fauteuil roulant Canada)

En 1996, tous les ONS bénéficiant d’un financement fédéral étaient tenus d’élaborer une politique en matière de harcèlement, de traiter les plaintes et de présenter un rapport annuel à Sport Canada comme condition de leur financement. Cependant, 20 ans plus tard, il est apparu clairement que cette politique d’autocontrôle ne fonctionnait pas. En 2022, cette situation a suscité une nouvelle vague d’activisme de la part des athlètes qui a abouti à la création du Bureau du commissaire à l’intégrité dans le sport chargé d’administrer le Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport. 

Seul le temps nous dira si ces nouveaux mécanismes sont suffisants pour mettre fin aux abus. Au fond, et comme l’a dit un chercheur : “Le mouvement pour un sport sans danger vise à optimiser l’expérience sportive pour tous — athlètes, entraîneurs, gestionnaires sportifs, officiels, personnel de soutien et autres personnes présentes dans l’environnement sportif (Kerr, 2021).

Non seulement le sport doit être sécuritaire, mais il doit aussi être inclusif.  

Selon les données du dernier recensement, plus de la moitié de la population canadienne (50,9 %) s’identifie en tant que femme. Un Canadien sur quatre s’identifie comme PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur) et 1,7 million d’entre eux s’identifient comme autochtones. De plus, selon les différentes sources de données, entre 3 % et 13 % des Canadiennes et Canadiens s’identifient comme LGBTABI (lesbienne, gai, bisexuel, transsexuel, allosexuel, bispirituel, intersexué).  

La population canadienne d’aujourd’hui, comparée à celle d’il y a 50 ans, comprend des individus plus diversifiés avec des identités intersectionnelles. En réalité, les personnes à faible revenu et racialisées, les minorités ethniques et religieuses, les nouveaux arrivants, les minorités sexuelles et les jeunes en situation de handicap sont ceux qui s’impliquent le moins dans le sport ou qui y prennent le moins de plaisir. Cela est particulièrement vrai pour les adolescentes (Pegoraro & Moore, 2022 ; Hagger & Giles, 2022). La diversité, l’équité et l’inclusion dans le sport canadien signifient que tous les individus doivent être traités avec dignité et respect, et que chacun a un accès égal aux possibilités et aux ressources. 

Conclusion  

D’ici 2035, le gouvernement du Canada s’est engagé à réaliser l’égalité des sexes dans le sport canadien à tous les niveaux. À mon avis, il est peu probable que cela se produise sans un effort de collaboration entre les gouvernements et les organisations qui se consacrent à l’amélioration du sport féminin. Par exemple, l’Association Canadienne Femmes et Sport s’associe à des organismes sportifs, à des gouvernements et à des dirigeants pour améliorer le sport grâce à l’égalité des sexes. Sa vision est de créer un système Canadien de sport et d’activité physique équitable et inclusif qui donne du pouvoir aux filles et aux femmes – en tant que participantes actives et dirigeantes – dans et par le sport. Il reste à voir si, dans un peu plus d’une décennie, l’égalité des sexes aura été atteinte dans le sport Canadien.

Le sport a le potentiel de favoriser le développement sain des filles, conduisant à des résultats tels qu’une meilleure estime de soi, une meilleure santé physique et une amélioration du bien-être mental. Le sport peut atténuer l’incidence d’éléments négatifs sur la santé des filles, comme la dépression (Association canadienne des femmes et du sport, 2022 ; Eime et al., 2013). Pourtant, au Canada, les filles abandonnent le sport à un rythme alarmant. Des résultats récents révèlent que la moitié des filles abandonnent le sport à l’adolescence (Association canadienne des femmes et du sport, 2022).

Les filles qui ne pratiquent pas de sport sont plus susceptibles d’être inactives et de développer des modes de vie malsains, tels que l’augmentation des comportements sédentaires et du temps passé devant un écran (Merkel, 2013). La recherche d’initiatives visant à réduire les obstacles à la participation et à améliorer la rétention dans le sport de qualité pour les filles devient donc de plus en plus populaire.

Toute référence aux filles ou aux femmes dans ce blogue se réfère à celles qui s’identifient au binaire fille/femme : les auteures appuient pleinement l’équité et l’inclusion dans le large spectre de l’identité de genre. Les références académiques utilisées dans cet article sont les plus récentes, ce qui souligne la nécessité de poursuivre les recherches dans ce domaine spécifique. Cet article examine plusieurs recommandations et conseils clés pour aider les filles à ne pas abandonner le sport.

Modèle ou mentor : Quelle est la différence ?

Les modèles sont des personnes qui donnent l’exemple aux autres et peuvent être des personnes qu’un individu ne connaît pas personnellement ou avec lesquelles il n’a jamais été en contact, comme des célébrités ou des athlètes professionnels (Kearney & Levine, 2020). En tant que tel, n’importe qui peut servir de modèle à condition qu’une personne choisisse cette personne à ce titre.

Les mentors sont souvent des personnes qui ne sont pas membres de sa famille et qui possèdent de l’expérience et des connaissances. Celles-ci servent de modèles, fournissent des conseils et contribuent au développement de leur protégée (Rhodes & Roffman, 2003). Pour être mentor, il faut établir une relation étroite et personnelle avec sa protégée et agir explicitement comme une conseillère de confiance pour la personne supervisée pendant une période prolongée (Kearney & Levine, 2020).

Les recherches existantes sur le sport se sont principalement concentrées sur les modèles pour les filles dans le sport (Ronkainen et al., 2019). Cependant, les conclusions d’une analyse des modèles dans le sport et de leur incidence sur la participation à l’activité physique ont montré que les programmes les plus efficaces impliquaient le développement de relations à long terme, comme le mentorat (par exemple, des relations qui ont été maintenues après la fin d’un programme ; Payne et al., 2003).

Sur la base de ces comparaisons, il vaut la peine de se concentrer sur le mentorat plutôt que sur les modèles pour mieux comprendre comment le mentorat sportif influence les résultats pour les filles dans ce contexte. 

Le mentorat sportif en action

Le mentorat pour les filles en contexte sportif offre à celles-ci la possibilité d’établir des relations positives et de soutien avec des adultes en qui elles peuvent avoir confiance (Holt et al., 2017). De plus, les programmes sportifs qui permettent aux filles de nouer des relations de qualité avec des adultes ou des mentors sont considérés comme étant plus efficaces pour améliorer le développement des participantes que les programmes dépourvus de cet élément (Bean et al., 2015).

Les mentors peuvent également transmettre aux filles des compétences et des valeurs importantes pour la vie, telles que le leadership et la confiance en soi, par le biais de récits. Cela peut conduire à un transfert de connaissances, à la promotion de l’image de soi, à la promotion de résultats comportementaux positifs et au partage de sentiments et de valeurs similaires (Hallmann et al., 2021). Ces aspects sont importants pour les filles, car ils peuvent se traduire directement dans les domaines sportifs et non sportifs de leur vie (Overbye & Wagner, 2014).

Conseils pour développer des initiatives de mentorat sportif pour les filles

Bien que la recherche qui explore explicitement le mentorat pour les filles dans le sport soit limitée, il semble que le sport représente un contexte où de nombreux éléments du mentorat peuvent être facilement transférés.

En examinant les conclusions des travaux limités de Bean & Forneris (2017) et de Bruening et al. (2009), ainsi que les recommandations de la littérature plus large sur le mentorat des jeunes, ce qui suit peut être adapté pour les contextes sportifs axés sur les filles :

  1. Jumelez les mentors et les mentorées sur la base d’intérêts similaires, et non seulement sur la base de l’apparence ou de la disponibilité. La qualité de la relation de mentorat est considérée comme plus importante pour la réussite du programme que la simple disponibilité ou la quantité de mentors (Machida-Kosuga, 2021). Par exemple, si deux personnes pratiquent le même sport ou occupent le même poste, elles pourront se rapprocher plus facilement de leurs intérêts communs. Le jumelage doit être axé sur la qualité et non sur la quantité.
  2. Accordez la priorité au dosage et à la durée de la relation de mentorat. Visez un minimum de trois mois, l’idéal étant 12 mois. Il faut du temps pour développer une bonne relation. Au cours de ces mois, prévoyez de nombreuses rencontres pour échanger régulièrement (par exemple, une fois par semaine) afin de donner la priorité à la relation. De plus, essayez d’utiliser une combinaison d’activités sportives (telles que les compétences et les exercices) et d’activités non sportives (par exemple, des discussions) pour que les partenaires approfondissent leur relation en développant leurs compétences.
  3. Favorisez un espace sécuritaire dans le programme et la relation de mentorat. Les filles sont plus enclines à la co-rumination dans leurs relations, ce qui signifie qu’elles accordent une grande importance aux avantages intimes et émotionnels du mentorat (Spendelow et al., 2017). Encouragez les mentors à être ouvertes et vulnérables avec leurs protégées tout en n’hésitant pas à aborder des sujets difficiles liés au sport. Par exemple, les mentors peuvent partager les difficultés qu’elles ont rencontrées en tant qu’athlètes féminines et prodiguer des conseils sur la façon dont les filles peuvent surmonter des obstacles similaires dans leur parcours sportif.
  4. Effectuez un suivi et une évaluation fréquents du programme et des relations de mentorat afin de pouvoir vous adapter rapidement et de procéder à des ajustements, si nécessaire. Les filles sont plus affectées par des relations et des programmes de mentorat médiocres que leurs homologues masculins (Bogat et al., 2013). Cela signifie que le personnel du programme doit continuellement assurer un suivi des relations entre les mentors et les protégées tout au long d’un cycle de programme. Les suivis peuvent prendre la forme de journaux mensuels, de mini-formulaires de rétroaction ou d’une correspondance par courriel avec les soignants ou la protégées.

Remarques conclusives

Le mentorat peut être un moyen efficace de combler les lacunes actuelles liées à l’avancement des filles et à leur pratique continue d’un sport de qualité. Le mentorat offert par des femmes et basé sur le sport peut offrir une compréhension unique des changements physiques, psychologiques et émotionnels que les filles vivent dans le sport. Ces mentors sont bien placées pour les aider à surmonter certains des obstacles qui incitent les filles à abandonner le sport (O’Reilly et al., 2018). Cela suggère que les organismes de sport devraient envisager d’explorer des moyens de mettre en œuvre des programmes et des initiatives fondés sur le mentorat pour les filles dans leurs communautés. Parmi les programmes qui existent actuellement, un suivi et une évaluation continus devraient être effectués pour comprendre comment le mentorat influence les expériences et les résultats des filles dans les milieux sportifs.  

Ce billet de blogue et la recherche connexe menée par Hummell ont été rendus possibles grâce à une subvention conjointe de l’Initiative de recherche sur la participation au sport et du Programme de bourses d’études supérieures du Canada — Doctorat du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

L’autocompassion peut être une ressource interne précieuse pour les femmes athlètes qui doivent relever les défis du sport de compétition. L’autocompassion est liée à une plus grande progression des objectifs et à une utilisation efficace des stratégies d’adaptation, et elle est bénéfique pour la réponse physiologique au stress (Ceccereli et coll., 2019; Johnson et coll., sous presse; Mosewich et coll., 2019; Röthlin et coll., 2021; Wilson et coll., 2019). Dans ce blog, Karissa Johnson et Leah Ferguson donnent un aperçu des avantages de cultiver l’autocompassion pour les femmes athlètes et de la manière dont leurs recherches s’appuient sur les connaissances antérieures.