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Points saillants


L’amélioration des soins et de la prévention des commotions cérébrales chez les filles, les femmes et les athlètes féminines est devenue un domaine d’intérêt et d’importance croissants pour de nombreux entraîneurs, formateurs d’équipes et spécialistes de la réadaptation. C’est d’autant plus vrai que de plus en plus de recherches mettent en évidence les conséquences négatives que les commotions cérébrales répétées peuvent avoir sur la santé du cerveau. Par exemple, une personne qui subit plusieurs commotions cérébrales peut avoir un risque accru de développer des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer (Hay et coll., 2016).

Une joueuse de crosse portant un casque. Il est important d’adapter les stratégies de gestion et de prévention des commotions cérébrales aux besoins spécifiques des filles, des femmes et des athlètes féminines afin de créer des environnements sportifs plus sûrs et de veiller à ce que ces groupes puissent continuer à profiter des nombreux avantages que le sport a à offrir. Cet article met en lumière les recherches actuelles qui examinent comment le sexe biologique et le genre peuvent influencer le risque, la gestion et la prévention des commotions cérébrales. De plus, nous identifions des stratégies que les entraîneurs, les formateurs d’équipe et les spécialistes de la réadaptation peuvent utiliser pour mieux reconnaître, gérer et prévenir les commotions cérébrales chez les filles, les femmes et les athlètes féminines.  

Tout au long de cet article, nous utilisons des mots tirés du type de recherche décrit. Nous n’utilisons le terme féminin que lorsque la recherche se réfère spécifiquement au sexe biologique (c’est-à-dire aux attributs biologiques d’un individu tels que les chromosomes, les gènes et les hormones assignés à la naissance). Sinon, nous utilisons les termes filles et femmes lorsqu’il est question de genre (c’est-à-dire les rôles, comportements et expressions socialement construits qui forment l’identité d’une personne).Sexe et genre Le sexe désigne les différences biologiques telles que les chromosomes, les gènes et les hormones. Le genre désigne les différences sociales et culturelles telles que le comportement, l'identité, les normes et les rôles.

Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale liée au sport et comment affecte-t-elle le cerveau?

Une commotion cérébrale liée au sport est une lésion cérébrale traumatique résultant d’un coup porté à la tête, au cou ou au corps qui provoque une secousse soudaine de la tête. Par exemple, une commotion cérébrale liée au sport peut survenir lorsqu’un athlète tombe au sol, reçoit une mise en échec ou est frappé à la tête par un équipement.

Femme médecin interrogeant un patient dans un bureau.Cet impact direct et souvent soudain provoque une accélération du cerveau à l’intérieur du crâne, ce qui endommage d’importantes structures cérébrales. Ces dommages sont à l’origine des symptômes courants des commotions cérébrales, comme les difficultés de concentration et de mémoire. Lorsqu’un athlète suit les protocoles de retour au jeu appropriés, les lésions cérébrales peuvent être de courte durée, se résolvant souvent d’elles-mêmes dans 85 % à 90 % des cas (Thornhill et coll., 2000; Whitnall et coll., 2006). Mais pour une petite proportion d’athlètes, ces dommages peuvent avoir des effets durables sur les activités quotidiennes telles que la fréquentation de l’école ou le travail.

Les axones sont des faisceaux de fibres qui sont responsables de la transmission des informations entre différentes zones du cerveau (Alexander et coll., 2010). Lorsqu’une personne subit une commotion cérébrale, les axones de son cerveau sont endommagés. Les dommages causés aux axones du cerveau sont appelés lésions axonales diffuses (LAD). Les LAD peuvent entraîner des changements dans la structure et la fonction du cerveau (Gardner et coll., 2014; Multani et coll., 2016; Pasternak et coll., 2014) et avoir un effet négatif sur les processus cognitifs tels que l’attention et la mémoire (Hsu et coll., 2015; Czernick et coll., 2015).Commotion cérébrale entraînant des lésions axonales à l'origine d'une altération des fonctions cérébrales et des symptômes associés aux commotions cérébrales.

Les athlètes féminines ont un risque de commotion plus élevé que les athlètes masculins

Les recherches mentionnent que les athlètes féminines peuvent être exposées à un risque accru de commotion cérébrale par rapport aux athlètes masculins. Par exemple, les chercheurs d’une étude ont constaté que le risque de commotion chez les joueuses de soccer est environ 1,8 fois plus élevé que chez les joueurs de soccer (Bretzin et coll., 2021).

Vue arrière d'une jeune fille tenant un ballon de football sur la ligne de touche pendant un match de football, portant un maillot jaune.Les athlètes féminines peuvent être plus à risque de subir une commotion cérébrale que les athlètes masculins, en partie parce qu’elles sont plus vulnérables aux LAD (Rubin et coll., 2018; Sollmann et coll., 2018). En d’autres termes, lorsqu’un axone féminin est exposé à la même force qu’un axone masculin, l’axone féminin est plus susceptible d’être plus endommagé (Dolle et coll., 2018). La raison de ce risque accru de LAD est que les individus féminins ont généralement des axones plus petits et moins de microtubules, par rapport aux individus masculins. Les microtubules sont des microstructures qui soutiennent les axones.

Mais ce n’est pas seulement la structure du cerveau qui contribue au risque accru de commotion cérébrale chez les athlètes féminines. Une diminution de la force du cou et un tour de cou plus petit peuvent également contribuer au risque accru de commotion cérébrale observé chez les athlètes féminines. En effet, une moindre force du cou a été associée à une plus grande accélération de la tête lors d’un impact (Honda et coll., 2018). Avec des muscles du cou plus forts, les athlètes féminines peuvent subir moins de mouvements de la tête lors d’un impact, réduisant ainsi le risque de commotion cérébrale (Honda et coll., 2018).

Étant donné que de multiples facteurs peuvent prédisposer les athlètes féminines aux commotions cérébrales, leurs entraîneurs, formateurs et spécialistes de la réadaptation peuvent envisager les stratégies suivantes de prévention des blessures et de réduction des risques :

La vidéo éducative du SIRC sur le rôle de l’équipement de protection dans la prévention des commotions cérébrales.
  1. Faire un entraînement de force pour les muscles du cou. L’ajout d’un entraînement de force isométrique du cou à la routine d’entraînement d’une athlète féminine peut contribuer à réduire son risque de blessure.
  2. S’assurer que les athlètes portent un casque bien ajusté. Lorsqu’un casque est correctement ajusté, il peut réduire la gravité d’une commotion cérébrale (Greenhill et coll., 2016). Encourager les athlètes féminines à vérifier régulièrement l’ajustement de leur casque, en particulier celles qui changent fréquemment de coiffure (par exemple, passer d’une tresse à un chignon).

Les athlètes masculins et féminins vivent les commotions cérébrales de manière différente

Les LAD causent des dommages à la structure du cerveau, ce qui peut affecter la façon dont les messages sont envoyés d’une zone du cerveau à une autre. Au moins à long terme, les commotions cérébrales semblent avoir un effet sur la connectivité cérébrale des participants masculins et féminins, et par conséquent sur leurs fonctions, de manière différente (Shafi et coll., 2020).

Les recherches ont montré que les participantes ayant subi une commotion cérébrale subissent davantage de changements dans les canaux de communication du cerveau qui soutiennent spécifiquement le comportement dirigé vers un but. En revanche, les hommes ayant subi une commotion cérébrale ont tendance à modifier les canaux de communication du cerveau qui guident le comportement en fonction d’indices provenant de l’environnement interne ou externe.

https://youtu.be/lge-ga3f6hY?t=198
Présentation du Dr Reema Shafi au Symposium canadien annuel de recherche sur les commotions cérébrales 2021 du SIRC.

Qu’est-ce que cela signifie? Bien que les athlètes masculins et féminins puissent éprouver des difficultés après avoir subi une commotion cérébrale, les types de difficultés auxquelles ils sont confrontés peuvent différer selon les parties du cerveau qui sont touchées. Par exemple, les athlètes féminines peuvent avoir des difficultés à effectuer un nouvel exercice parce qu’elles ont du mal à planifier les étapes et/ou à développer les stratégies nécessaires pour le faire.

À l’inverse, les athlètes masculins peuvent avoir des difficultés à effectuer un nouvel exercice parce qu’ils sont incapables de filtrer les éléments de distraction dans leur environnement interne (comme les pensées négatives concernant leur performance) ou externe (comme les encouragements ou le chahut des spectateurs).

Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour comprendre comment le sexe biologique influence les commotions cérébrales liées au sport, nous proposons les recommandations suivantes :

  1. Entraîneurs : Tenez compte de la façon dont les différences biologiques (spécifiques au sexe) peuvent avoir une incidence sur l’apprentissage d’un athlète et adaptez vos stratégies d’enseignement en conséquence. Par exemple, lorsque vous travaillez avec une athlète féminine qui a subi une commotion cérébrale, pensez à prévoir du temps supplémentaire pour décomposer une nouvelle compétence ou un exercice lorsqu’elle peut reprendre le sport en toute sécurité.
  2. Spécialistes de la réadaptation : Tenez compte des facteurs internes (par exemple, les changements fonctionnels du cerveau) qui peuvent contribuer aux difficultés d’un athlète après une blessure et travaillez pour adapter leur plan de gestion en conséquence. N’oubliez pas qu’en matière de gestion des commotions cérébrales, une approche individualisée et centrée sur le patient est nécessaire!

Les athlètes féminines ont tendance à prendre plus de temps que les athlètes masculins pour se remettre d’une commotion cérébrale

Les entraîneurs, les formateurs d’équipe et les spécialistes de la réadaptation jouent un rôle essentiel en encourageant un athlète à suivre les protocoles de récupération appropriés. Compte tenu des différences structurelles et fonctionnelles du cerveau des athlètes féminines, il peut être encore plus important d’adopter une approche informée et individualisée de la récupération après une commotion cérébrale.

Une fille assise aux abords du terrain qui regarde les autres jouer au soccerLes recherches mentionnent que les athlètes féminines prennent souvent plus de temps pour se rétablir complètement après une commotion cérébrale par rapport aux athlètes masculins (Covassin et coll., 2018). Ces temps de récupération plus longs peuvent être associés à un fardeau symptomatique plus important (signifiant un plus grand nombre et une plus grande gravité des symptômes) souvent signalé par les athlètes féminines après leur blessure.

Cependant, les temps de récupération plus longs peuvent également être liés à des différences dans le traitement des commotions cérébrales chez les athlètes masculins et féminins. Malheureusement, les recherches mentionnent que par rapport aux athlètes masculins, les athlètes féminines ont environ 1,5 fois moins de chances d’être immédiatement retirées du jeu après une blessure (Bretzin et coll., 2021). Cette variabilité dans les soins immédiats sur la ligne de touche peut également refléter des différences dans les normes de genre dans le sport. Elle souligne également l’importance de tenir compte à la fois du sexe et du genre dans la gestion des commotions cérébrales.

Puisque le processus de retour au jeu sera différent pour toutes les filles, les femmes et les athlètes féminines, il peut être utile d’avoir des données de tests de commotion comme comparaison de base pour aider à évaluer quand l’athlète est prêt à retourner au jeu. Bien qu’ils ne soient pas obligatoires, les tests de base peuvent être utiles car ils permettent aux spécialistes de la réadaptation de déterminer quand un athlète est revenu à son état « en santé » ou « normal » (McCrory et coll., 2017). Sans ces données, il peut être difficile pour le spécialiste en réadaptation de déterminer quand un athlète est revenu à son état avant la blessure ou « en santé », ce qui peut retarder son retour au jeu.

Comment pouvez-vous aider une fille ou une femme dans son retour au jeu?

La première étape pour aider un athlète à retourner au jeu est de reconnaître quand une commotion cérébrale a pu se produire. Il faut ensuite retirer l’athlète du jeu pour qu’il puisse être évalué et commencer le processus de retour au jeu approprié. Tout au long de ce processus :

Fille avec la tête dans les mains

Enfin, il est important de reconnaître que le processus de récupération d’une commotion cérébrale peut être accablant pour une athlète. En fait, la recherche montre que les filles rapportent souvent plus d’émotions négatives (comme la frustration) autour de la récupération d’une commotion cérébrale que les garçons (Claire et coll., 2020). Il est donc essentiel que les entraîneurs, les formateurs d’équipe et les spécialistes de la réadaptation leur apportent un soutien dès le début et tout au long de leur rétablissement (Clair et coll., 2020). Pour aider à soutenir le processus de récupération, les entraîneurs, les formateurs d’équipe et les spécialistes de la réadaptation peuvent :

  1. Informer l’athlète sur ses chances de se rétablir complètement. Il a été démontré que le fait de connaître ses chances de se rétablir complètement a un effet positif sur les résultats de la récupération (Bazarian et coll., 2020).
  2. Répondre aux besoins de l’athlète. Par exemple, lorsque l’athlète a reçu l’autorisation médicale de réintroduire des activités spécifiques au sport dans son entraînement, envisagez de modifier les exercices pour qu’ils soient sans contact et pour favoriser une participation sécuritaire.
  3. Prenez des nouvelles de l’athlète pour voir comment il va, faites-lui savoir qu’il vous manque et rassurez-le en lui disant que sa place dans l’équipe l’attendra dès qu’il pourra reprendre le jeu en toute sécurité. Les contrôles peuvent aider la personne ayant subi une commotion cérébrale à se sentir incluse et à souligner que vous êtes là pour la soutenir (Kita et coll., 2020).

Conclusion et prochaines étapes

La recherche sur les commotions cérébrales impliquant des filles, des femmes et des athlètes féminines s’est considérablement développée au cours de la dernière décennie. Malgré les progrès réalisés, il y a encore du travail à faire. Il s’agit notamment de mieux comprendre les facteurs qui contribuent à augmenter le risque de blessure et les effets à long terme d’une commotion sur la santé et le bien-être des filles, des femmes et des athlètes féminines.

Il est important de se rappeler que chaque athlète aura besoin d’une approche individualisée de la gestion et de la prévention des commotions cérébrales. Alors que les chercheurs et les autres parties prenantes du sport travaillent à rendre le sport plus sûr, les entraîneurs, les formateurs et les spécialistes de la réadaptation peuvent utiliser les recommandations fournies dans cet article pour réduire les risques connus de commotion cérébrale qui semblent être plus fréquents chez les filles, les femmes et les athlètes féminines.

Bien que les athlètes olympiques soient connus pour leurs routines méticuleuses avant la compétition, de nombreux aspects de la compétition échappent à leur contrôle. Par exemple, des recherches montrent que les nageurs olympiques ont une performance supérieure de 0,32 % lorsqu’ils courent le soir par rapport au matin, ce qui montre que l’heure de la journée peut avoir un impact sur les résultats des athlètes de haute performance.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo seront parmi les plus chauds jamais enregistrés. Alors que les athlètes se préparent à ces jeux, les chercheurs ont découvert que l’acclimatation à la chaleur est la meilleure mesure pour protéger la santé et les performances. Cela peut comprendre 60 à 90 minutes d’entraînement quotidien dans la chaleur pendant une à deux semaines avant la compétition.

Saviez-vous que pendant l’entraînement et la compétition, la température interne « idéale » du corps passe d’environ 37°C à environ 38,5°C ? Des recherches montrent qu’une légère augmentation de la température corporelle par un échauffement passif peut augmenter la puissance musculaire jusqu’à 5 %, améliorant ainsi la performance.

Vous êtes-vous déjà demandé comment les astronautes restent en forme dans l’espace ? Pour contrecarrer les effets de l’apesanteur sur le muscle cardiaque, qui s’atrophie avec le temps dans un environnement sans gravité, de courtes périodes d’activité de haute intensité sont recommandées pendant les missions spatiales de longue durée.

De nouvelles recherches suggèrent que l’entraînement d’un bras peut améliorer la force et diminuer la perte musculaire dans l’autre bras – sans même le bouger. Les participants à l’étude qui ont effectué un exercice excentrique sur leur bras actif n’avaient que 2 % de perte musculaire dans leur bras immobilisé, par rapport à ceux qui n’ont fait aucun exercice et qui ont subi une perte musculaire de 28 %. Les résultats pourraient aider à prévenir le gaspillage musculaire et la perte de force qui peuvent survenir dans un bras immobilisé suite à une blessure.

Donner aux athlètes le contrôle de certains éléments de l’entraînement est une façon pour les entraîneurs d’accroître l’apprentissage moteur, même lorsque ce choix n’est pas lié à une tâche motrice. Dans le cadre d’un test de rétention, les participants de la recherche qui avaient le choix de la couleur de la balle de golf pendant la pratique de putting ont obtenu de meilleurs résultats que ceux qui n’avaient pas le choix de la couleur.

Alors que les gymnases et les installations sportives reprennent leurs activités, les Canadiens sont curieux de connaître l’impact des masques sur leurs performances. Des chercheurs de l’université du Saskatchewan ont découvert que le port d’un masque n’affecte pas les performances et a un effet minime sur l’oxygénation du sang et des muscles.

Des chercheurs de l’université McMaster qui étudient le mystère de la croissance beaucoup plus rapide des muscles de certains haltérophiles que d’autres ont trouvé de nouvelles réponses grâce à une nouvelle expérience dans laquelle les sujets ont travaillé une jambe et immobilisé l’autre. En comparant les réponses génétiques des muscles à l’exercice, l’équipe de recherche a identifié un ensemble de 141 gènes qui sont impliqués dans la régulation de la croissance des muscles squelettiques. Les résultats génèrent de nouvelles connaissances dans la lutte contre la perte musculaire chez les personnes âgées.

Comme base de leurs entraînements, certains entraîneurs s’appuient sur des exercices de facto qui semblent être une partie essentielle de leur sport; d’autres se tournent vers les derniers gadgets et les technologies pour mettre en œuvre leurs plans d’entraînement. Avant d’intégrer des éléments traditionnels ou technologiques, les entraîneurs doivent évaluer leurs exercices et les outils innovants en fonction de leur contribution à l’acquisition des compétences. L’application de la théorie de conception d’apprentissage représentatif (CAR) peut aider à garantir que vos entraînements contribuent à un apprentissage de qualité et à un meilleur transfert des compétences de la pratique à la compétition.

Qu’est-ce que la CAR?

La CAR est un cadre qui évalue la mesure dans laquelle un entraînement ou un exercice est représentatif des exigences liées aux compétitions (Krause et coll., 2017; Pinder et coll., 2011). En d’autres termes, vos tâches d’entraînement simulent-elles avec précision les environnements de performance? En utilisant le cadre de CAR, les environnements de performance simulés sont évalués sur la base de deux concepts clés :

  1. Fidélité à l’action – Mesure dans laquelle les mouvements d’un athlète pendant un entraînement ou un exercice imitent le comportement de mouvement requis pendant une compétition.
  2. Fonctionnalité – Mesure dans laquelle une tâche ou un entraînement contient les mêmes renseignements que ceux présents pendant une compétition.

Des recherches antérieures ont établi que le jumelage perception-action – soit l’association des mouvements avec les informations contextuelles et perceptuelles nécessaires pour exécuter une tâche avec succès – sous-tend une performance exceptionnelle. Par exemple, les athlètes d’élite prennent de meilleures décisions (p. ex. estimer où une balle va atterrir) lorsqu’on leur permet de se déplacer comme s’ils jouaient, par opposition à lorsqu’ils sont assis et qu’ils regardent une vidéo. Les recherches suggèrent que le fait de s’entraîner en faisant des tâches qui intègrent des mouvements et des informations propres aux compétitions, et qui sont donc plus fidèles à l’action et plus fonctionnelles, permet un apprentissage de meilleure qualité et de meilleures performances lors d’une compétition. 

Le CAR et la recherche dans le domaine du sport

Fidélité à l’action

Pour encourager des séries de mouvements cohérents chez les athlètes, les entraîneurs utilisent souvent une approche « déconstructive » – une compétence isolée qui est fréquemment exécutée pendant un match (p. ex. le service au tennis, le lancer de la balle-molle, le lancer franc au basketball) qui est décomposée et segmentée dans l’environnement d’entraînement.

Women serving tennis ball

Davids et coll. (2000) ont étudié comment cette méthode affectait la régularité du service des joueurs de volleyball novices. Dans cette expérience, les joueurs de volleyball novices ont été divisés en deux groupes : l’un s’est entraîné à lancer le ballon de façon régulière, sans le frapper (c’est-à-dire un seul mouvement); l’autre s’est entraîné à lancer et à frapper le ballon de façon consécutive. Les résultats montrent que le groupe d’entraînement à mouvement individuel a connu une plus grande variation à long terme dans la hauteur et l’emplacement de son lancer de ballon. Ceci est important, car l’incohérence des lancers de ballons est liée à un plus grand nombre d’erreurs, ce qui nuit à la performance (Davids et coll., 2001). De plus, le fait d’effectuer régulièrement cet exercice isolé risque d’avoir des effets néfastes sur l’apprentissage à long terme, car il perturbe le développement du jumelage perception-action. Des recherches montrent que les joueurs de volleyball experts utilisent le zénith vertical (point le plus élevé) du ballon comme repère pour amorcer la rotation de leur hanche avant (Davids, 1999). Ainsi, les exercices qui sont peu fidèles à l’action ne permettent pas de synchroniser les mouvements pertinents avec les informations perceptuelles.

Fonctionnalité

Alors que la fidélité à l’action mise sur l’aspect « mouvement » du lien perception-action, la fonctionnalité se concentre largement sur la partie informative du lien. Dans chaque sport, les athlètes traitent et utilisent de l’information pour prendre des décisions et bouger en conséquence. Selon le sport, l’information peut être visuelle (p. ex. un défenseur ou un objet qui s’approche), haptique (p. ex. la sensation d’un club de golf ou d’une raquette de tennis), auditive (p. ex. le bruit de l’impact entre une balle et un objet) et probabiliste (p. ex. la probabilité qu’un événement se produise dans une compétition). Par conséquent, il est crucial de veiller à ce que votre environnement d’entraînement préserve la relation entre le mouvement et l’information.

Le lien perception-action est particulièrement pertinent dans les sports d’interception (p. ex. baseball, cricket, softball et tennis), où les athlètes s’appuient sur l’association du traitement avancé de l’information visuelle (p. ex. la position du corps de l’adversaire et sa trajectoire, la rotation et la vitesse de la balle qui s’approche) avec des mouvements complexes pour frapper la balle. Lorsque des machines à balle sont utilisées pour simuler un adversaire, la fonctionnalité est faible, car l’athlète n’est pas capable de traiter les indices informationnels qu’il utilise en compétition, tels que le point d’enroulement ou de relâchement ou de contact de son adversaire. Pour démontrer les désavantages potentiels associés à la conception d’exercices à faible fonctionnalité, Pinder et coll. (2009) ont évalué le temps et la coordination de l’élan des frappeurs de cricket novices face à un joueur de quilles (haute fonctionnalité) et à une machine de quilles (faible fonctionnalité). Face à la machine de quilles, les frappeurs présentaient des mouvements kinésiques sous-optimaux et un retard de synchronisation. Cela suggère que les frappeurs utilisant une machine à balles peuvent pratiquer des mouvements qui ne sont pas utilisés contre un véritable adversaire pendant la compétition. Le risque est que les exercices à faible fonctionnalité puissent perturber le jumelage entre l’information et le mouvement, ce qui pourrait nuire à l’apprentissage et à la performance.

La technologie et la CAR

Les plans d’entraînement qui intègrent la technologie moderne sont de plus en plus populaires dans le sport de haut niveau. Les joueurs de hockey et de soccer peuvent observer la technique de tir filmée par des caméras à haute définition, les joueurs de basketball peuvent suivre le nombre de lancers effectués à l’entraînement grâce à des capteurs de poignet et de filet, et les joueurs de football/rugby peuvent être vus en train de s’attaquer à des tapis robotisés sur leurs sites d’entraînement respectifs. Cependant, certaines de ces technologies sont peu représentatives au point de ne pas contenir d’aspects reconnaissables d’un sport (p. ex. le suivi d’objets multiples). Bien qu’il existe des preuves que les technologies d’entraînement cérébral améliorent la mémoire de travail (Vartanian et coll., 2016), de nombreuses études ont mentionné que l’entraînement avec de telles technologies n’entraîne pas d’amélioration des performances spécifiques au sport (Farrow et coll., 2018; Harris et coll., 2020; Melby-Lervåg et coll., 2016), car elles sont peu fonctionnelles et peu fidèles à l’action. Pour un coût non négligeable, les entraîneurs peuvent intégrer un environnement virtuel hautement fidèle ou une réalité augmentée dans leurs plans d’entraînement. Bien que prometteuses, la majorité des applications de réalité virtuelle (RV) liées à la recherche sur le sport se sont concentrées sur les sports d’endurance, où il faut prendre en compte moins de facteurs pour créer un environnement immersif (Neumann et coll., 2018). À mesure que les environnements de RV deviennent plus représentatifs de la compétition dans les sports d’adresse, les avantages et les inconvénients potentiels de l’acquisition de compétences dépendront probablement de la mesure dans laquelle ils préservent la fidélité à l’action et la fonctionnalité, et de la mesure dans laquelle leur utilisation est équilibrée avec d’autres tâches représentatives.

Les nouvelles technologies contribuent également à un climat de rétroaction rapide. Bien que les instruments de mesure portables et logiciels contribuent à une meilleure compréhension de la manière dont des entrées spécifiques affectent les sorties (par exemple, les caméras à grande vitesse qui capturent la manière dont une prise spécifique affecte le mouvement d’une balle de baseball pendant un lancer), ils peuvent également conduire à une visualisation compartimentée des mouvements. En outre, l’instantanéité de la rétroaction technologique (p. ex. avis immédiatement après qu’une erreur a été commise) n’est généralement pas représentative de la compétition et peut avoir des conséquences néfastes sur l’apprentissage si elle n’est pas présentée de manière appropriée (pour en savoir plus, consultez le billet du SIRC sur les stratégies d’entraînement pour maximiser l’apprentissage et la performance à long terme des athlètes).

Points clés à retenir

Les environnements de pratique contemporains comprennent des exercices qui n’ont pas changé depuis des décennies et des technologies émergentes impressionnantes, indépendamment de ce que les recherches empiriques suggèrent quant à leur efficacité. Lorsqu’ils évaluent les exercices traditionnels ou décident d’introduire des technologies dans l’environnement d’entraînement, les entraîneurs et les athlètes peuvent utiliser une lentille de CAR pour évaluer leur valeur en tenant compte des questions suivantes :

Si l’acquisition et la progression des compétences sont les objectifs des athlètes, la conception des exercices doit être envisagée sous l’angle de la Conception d’apprentissage représentatif.