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Paranatation – Montréal, 7 avril 2016 (Sportcom) – Cinq mois jour pour jour séparent les athlètes paralympiques de leur grande entrée dans le stade de Rio. Le 7 septembre devient une date de plus en plus concrète pour les paranageurs qui tentent cette semaine d’obtenir leur billet pour le Brésil dans le cadre des Essais olympiques et paralympiques canadiens qui ont lieu au Centre sportif panaméricain de Toronto.

Si leur place à Rio n’est qu’une formalité, Benoit Huot et Aurélie Rivard ne prennent pas les Essais à la légère et ont largement dominé leurs premières épreuves en ouverture de la compétition mardi.

Rivard a même profité de l’occasion pour inscrire le meilleur temps au monde de l’année sur 50 mètres libre chez les S10. Une belle victoire pour la paranageuse qui n’a pas trop diminué le volume d’entraînement en vue de la compétition. Blessée à l’épaule droite au début de l’année, puis malade en février, elle préférait rattraper le temps perdu. « J’ai dû annuler deux compétitions alors je n’ai pas beaucoup été en situation de course cette année », explique-t-elle.

Plus jeune de la délégation canadienne aux Jeux paralympiques de Londres, Aurélie Rivard était revenue au pays avec une médaille d’argent dans ses bagages. Depuis quatre ans, l’athlète de Saint-Jean-sur-Richelieu est devenue la grande révélation de la paranatation au pays, décrochant deux couronnes mondiales l’été dernier, ce qui lui a valu une préqualification pour les Jeux de Rio. Rivard avait ensuite poursuivi sa lancée aux Jeux parapanaméricains de Toronto où elle a raflé sept médailles, dont six d’or, tout en réécrivant le livre des records du monde au 100 m libre.

« J’ai quand même très hâte puisque des Jeux, c’est la plus belle expérience qu’un athlète peut vivre. La seconde que je suis revenue à la maison après les Jeux de Londres, je m’en suis ennuyée pendant un an et demi. Je veux plus en profiter cette fois, même si je vais devoir plus composer avec la pression extérieure. »

Rivard est prête à faire face à la musique. « À Londres, je n’avais rien à perdre, mais cette fois, je veux conserver les titres que j’ai récoltés depuis les derniers Jeux. »

Si elle veut avant tout réaliser des marques personnelles à Rio, Rivard ne peut cacher qu’elle a en tête une médaille d’or au 400 mètres libre.  « Je suis aussi à neuf centièmes de seconde du record du monde au 50 mètres libre… » glisse-t-elle.

C’est que la Québécoise a pris du gallon depuis 2012. « À Londres, je n’avais aucune idée où j’en étais. Mon objectif n’était pas de remporter une médaille », affirme celle qui aura 20 ans en mai prochain. « Depuis, j’ai connu le succès, l’échec, je connais davantage mes rivales et l’environnement d’un village paralympique. Je suis plus capable de contrôler différentes situations. »

Enfin une main gauche !

Aurélie Rivard est née avec un handicap à la main gauche, mais depuis l’automne, une nouvelle prothèse est reliée à son poignet. Elle peut enfin savoir ce que c’est d’avoir deux mains ! « C’est pas mal réaliste. Tout est reproduit de ma main droite : toutes mes lignes de main, mes ongles, mes veines. Les doigts peuvent bouger, donc je peux conduire, prendre mes livres et mon sac à main. Je peux pas mal tout faire  dans ma vie de tous les jours ! »

C’est la première fois que la Québécoise profite de cette aide. « Plus jeune, je ne savais pas que ça existait. Ensuite, quand on me l’a offert, la technologie n’était pas aussi avancée alors je crois que ça m’aurait nui plus qu’autre chose. »

Après avoir vu quelqu’un muni d’une telle prothèse, la curiosité l’a gagnée.  Elle a également noté des effets bénéfiques sur le reste de son corps. « La main est quand même lourde, alors ça me rééquilibre un peu. Ça met plus de poids sur mon bras gauche alors ça soulage mon épaule droite. Je suis vraiment contente. »

Benoit Huot toujours aussi passionné

Les Jeux paralympiques de Rio seront les cinquièmes de Benoit Huot. La collection de 19 médailles du paranageur pourrait bien s’agrandir en septembre, lui qui est monté à nouveau sur le podium lors des Championnats du monde l’été dernier. « Les performances réalisées aux Mondiaux ne seront rien que ce que nous devrons faire pour aller chercher des médailles à Rio. Le niveau d’intensité ne fait qu’augmenter », prévient-il toutefois.

Âgé de 32 ans, le Longueuillois n’a pas l’intention de jeter la serviette à court terme. « Je me suis posé la question chaque année depuis Londres pour savoir ce qui me tenait encore accroché. La réponse est que je suis encore passionné.  C’est un plaisir d’être un athlète depuis si longtemps. L’aventure se terminera un jour, mais pour l’instant je savoure toujours autant ce moment. »

Benoit Huot a bien hâte de vivre l’expérience paralympique brésilienne qui se promet d’être intense ! « C’est l’un des pays qui domine dans les sports paralympiques. Les Brésiliens, en tant que fans des Jeux, devraient d’ailleurs vivre plus les Jeux paralympiques puisque leurs athlètes sont susceptibles de gagner davantage de médailles qu’aux Olympiques. Et en plus, l’accessibilité aux billets sera plus facile puisqu’ils seront moins chers. »

Les Brésiliens pourront compter sur André Brasil pour faire de la vague à Huot. Le multiple médaillé paralympique est l’un des plus grands adversaires du Québécois avec le nouveau venu sur la scène paralympique, l’Ukrainien Denys Dubrov. « André et moi avons chacun nos spécialités, mais il est très versatile sur plusieurs styles et plusieurs distances. Ce sera intéressant de l’affronter chez lui. Nous avons une belle camaraderie alors c’est plaisant d’avoir une autre occasion de nager contre lui. »

Un cycle rempli d’incontournables

Depuis les Jeux de Londres où il a décroché trois médailles tout en reprenant son titre de champion paralympique au 200 m Q.N.I.  Benoit Huot a vécu tout un tourbillon.

Les Championnats du monde de 2013 à Montréal et les Jeux parapanaméricains de Toronto étaient pour lui des occasions uniques de s’illustrer dans de grands événements en sol canadien. « Ce sont des événements marquants et incontournables pour moi. J’ai voulu faire partie de ces expériences. »

De retour à Montréal depuis avril dernier après un exil de huit mois  à Toronto, Huot a retrouvé son équilibre de vie et ses repères. « Je suis content d’avoir retrouvé ma routine habituelle et de profiter des nouvelles installations de l’INS. Nous avons maintenant un centre paralympique à Montréal depuis septembre, ce que nous n’avions pas avant », explique celui qui est dirigé par l’entraîneur Mike Thompson.

Un total de 22 paranageurs, 11 hommes et 11 femmes, feront partie de la délégation nationale à Rio. Les nominations officielles seront dévoilées dimanche au terme des Essais paralympiques.

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Rédaction: Émilie Bouchard Labonté
 
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