Aurélie Rivard a été plus dominante que jamais lors de sa dernière grande compétition avant la pandémie de COVID-19, remportant cinq médailles – deux d’or, une d’argent et deux de bronze – aux championnats du monde de paranatation de Londres 2019.
L’été dernier à Tokyo, elle a réussi à faire encore mieux à son retour sur la scène internationale, terminant ses troisièmes Jeux paralympiques avec exactement la même récolte de médailles tout en abaissant ses propres records du monde aux 100 et 400 m nage libre S10.
Cette performance sensationnelle dans la capitale japonaise a valu à l’athlète de 25 ans originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, le cinquième titre de nageuse de l’année de Natation Canada – programme paralympique de son illustre carrière, établissant du coup un nouveau record dans la catégorie.
L’ancienne vedette de l’équipe nationale Valérie Grand’Maison avait mérité cet honneur à quatre reprises de 2006 et 2013.
« Je n’avais jamais pensé à ça. Ça me touche », a déclaré Rivard, qui avait précédemment décroché le prix Big Splash en 2014, 2015, 2016 et 2019. « Quand je repense à la petite fille que j’étais lorsque j’ai commencé, jamais je n’aurais pensé mériter cette reconnaissance. »
En plus d’affronter les défis liés à la pandémie mondiale, qui allait débuter quelques mois plus tard, la préparation de Rivard pour Tokyo a pris une tournure intéressante suite aux mondiaux de 2019 alors qu’elle a ressenti le besoin d’apporter des changements importants à son environnement d’entrainement.
En janvier 2020, elle déménageait de Montréal à Québec afin de se joindre au Club de Natation Région de Québec dirigé par l’entraineur Marc-André Pelletier. Le pari a rapporté de gros dividendes.
« Les deux dernières années ont été tout sauf reposantes. En y repensant, je suis passée à travers tellement de changements et de nouveaux défis si près des Jeux. La pandémie a aussi amené son lot d’embûches. J’ai dû m’adapter rapidement à une réalité qui changeait constamment
« Alors oui, je suis fière de ma performance à Tokyo compte tenu du processus pour me rendre sur le podium. »
Rivard et Pelletier conviennent que le report des Jeux de 2020 à 2021 fut bénéfique à leur nouveau partenariat.
« Lorsque j’ai commencé à m’entrainer avec Marc-André, j’ai vu une différence après 10 jours. Alors l’année supplémentaire a payé. Je savais que je m’en allais à Tokyo pour battre mes records, » dit Rivard.
Cependant, ses troisièmes Jeux paralympiques n’ont pas exactement commencé comme prévu.
Lors de la première journée de la compétition de natation au Centre aquatique de Tokyo, elle s’est classée troisième de la finale du 50 m nage libre. Une médaille pour entamer les Jeux aurait été considérée comme un excellent début par une majorité d’athlètes, mais Rivard était la championne en titre de Rio 2016 dans cette épreuve.
La déception fut de courte durée.
Trois jours plus tard, lors de son épreuve suivante, Rivard a fracassé le record du monde du 100 m libre non pas une mais deux fois, ce qui lui a permis de défendre sa couronne paralympique. Quatre jours après ce triomphe, elle défendait avec succès son titre paralympique au 400 m libre, abaissant à nouveau sa propre marque mondiale.
« Après le 50 libre, j’étais dans tous mes états, je ne comprenais pas ce qui s’était passé. Le plus gros impact fut l’atteinte à ma confiance pour le reste de la compétition. Je n’étais plus certaine de rien.
« En 48 heures j’ai utilisé tous mes outils pour combattre la peur et le doute qui m’habitaient et les transformer en moteur. C’est la chose la plus difficile que j’ai fait depuis longtemps. Quelques minutes avant le 100 mètres, je tremblais dans la salle d’appel. Cette performance va au-delà de ma capacité à nager vite selon moi, et c’est pour ça qu’elle est spéciale. »
Après Tokyo, Rivard a pris trois mois pour se reposer. Elle explique qu’elle avait besoin de s’éloigner du monde de la natation.
Elle en a profité pour participer à plusieurs événements, donner des conférences, voyager un peu et voir ses amis.
« J’ai repris l’entrainement plus sérieusement en janvier, en plus du retour en classe. J’essaie d’avoir un meilleur équilibre entre les deux. »
Rivard tentera de reprendre sa place au sein d’Équipe Canada aux Essais canadiens de natation Bell qui auront lieu du 5 au 10 avril à Victoria. La prochaine grande compétition sur le calendrier international de paranatation est les championnats du monde en juin au Portugal, où elle cherchera à ajouter à sa remarquable récolte de 14 médailles en carrière à l’événement.
« Je suis consciente que je ne serai pas au niveau que j’étais à Tokyo pour les mondiaux, qui sont relativement tôt cette année », dit Rivard. « Alors j’ajuste mes objectifs en fonction de ça. Je ne veux pas me mettre trop de pression sur les épaules.
« Je veux davantage profiter du retour des compétitions internationales, des voyages et du retour à une certaine normalité. Je vais commencer par voir comment les qualifications se passent et ensuite je penserai au mondiaux. »
Nathan White
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