La persévérance porte ses fruits pour Turbide, nommé paranageur masculin de l’année

Il fut un temps, au début de 2021, où Nicolas-Guy Turbide n’était même pas certain de pouvoir participer aux Jeux paralympiques de Tokyo. Et cela n’avait rien à voir avec la pandémie de COVID-19.
 
En raison d’une blessure au dos lancinante, le nageur malvoyant originaire de Québec, médaillé de bronze paralympique au 100 m dos S13 en 2016, pouvait à peine s’entrainer de février à avril.
 
À un certain moment, il est resté à l’écart de la piscine pendant quelques semaines afin de donner à son corps une chance de récupérer.
 
Mais pour l’athlète de 25 ans et son entraineur de longue date du Club de Natation Région de Québec, Marc-André Pelletier, il n’était pas question de jeter l’éponge.
 
« J’ai été consulté des spécialistes en médecine du sport. J’ai utilisé toutes les options qui s’offraient à moi pour essayer de régler ça le plus vite possible », a dit Turbide. « Finalement, j’ai dû apprendre à changer mon entrainement complètement. Tout ce que j’avais appris au cours des 12, 13, 14 dernières années dans le sport de la natation, j’ai dû lancer tout ça par la fenêtre et réapprendre à m’entrainer.
 
« Ce fut un apprentissage ultra rapide sur une période de quatre ou cinq mois, mais en fin de compte, ça a porté ses fruits. Ça m’a permis d’en apprendre encore plus sur moi-même et sur ce que je dois faire si je veux continuer à nager au plus haut niveau au cours des prochaines années. »
 
Porté ses fruits est un euphémisme. Le 26 août dernier, lors de la deuxième journée de compétition au Centre aquatique de Tokyo, Turbide est monté à nouveau sur le podium paralympique au 100 dos S13, remportant cette fois l’argent pour améliorer son résultat de 2016 et égaler sa performance des championnats du monde de 2019.
 
Quelques jours plus tard, il atteignait sa deuxième finale des Jeux, se classant huitième au 50 m libre.
 
Grâce à ses performances remarquables, Turbide a été nommé nageur masculin de l’année 2021 de Natation Canada – programme paralympique, ajoutant du coup aux prix Big Splash qu’il avait mérités en 2016, 2018 et 2019.
 
Turbide, qui travaille avec Pelletier depuis 2014, attribue à son mentor une grande partie de son succès.
 
« Marc-André possède certaines qualités que seul un nombre extrêmement restreint d’entraineurs possèdent. C’est ce type d’entraineurs qui vont amener les athlètes en finale et sur le podium aux Jeux olympiques et paralympiques.
 
« Au fil des années, Marc et moi avons bâti une belle complicité, mais le plus important, c’est que cette complicité fut bâtie sur la confiance que lui avait en moi et vice versa. Marc inspire la confiance, il va tout faire pour que ses athlètes aient confiance en eux-mêmes et en ce qu’ils vont faire dans la piscine. »
 
Turbide évoque l’année écoulée à titre d’exemple parfait.
 
« Au fond, Marc m’a fait réapprendre de A à Z tout ce que j’avais appris. Même si moi, au début, je doutais un peu du processus, il m’a dit que j’avais toute l’expérience, tout les outils dont j’avais besoin pour le faire. Plus je m’entraine avec Marc, plus je me sens en confiance. »
 
Cette confiance était au rendez-vous le jour du 100 m dos à Tokyo.
 
Après avoir pris la troisième place lors des préliminaires du matin, Turbide a effectué une remontée spectaculaire dans la seconde moitié de la finale disputée en soirée, devançant Thomas van Wanrooij des Pays-Bas et Vladimir Sotnikov du Comité paralympique russe après le virage pour décrocher l’argent derrière la super-vedette biélorusse Ihar Boki, qui a battu son propre record du monde.
 
« Sans dire que j’ai offert une contre-performance le matin, je n’ai pas nagé aussi vite que je pensais le faire. Ma priorité était de protéger mon dos afin de pouvoir tout donner en finale. La plupart de mes adversaires étaient plus jeunes, fringants, leur objectif était clairement de me battre, et ils me l’ont tous dit dans la salle d’appel avant la course », a dit Turbide en riant. « Et c’est parfait comme ça, c’est cette compétition qui rend le sport si plaisant.
 
« En soirée, j’étais vraiment dans ma bulle, très concentré. J’avais un travail à faire et c’était de nager le plus vite possible après le virage. La deuxième partie de la course est ma force. Mentalement, j’étais peut-être un peu plus fort et c’est là qu’on a vu à quel point l’expérience est importante. Et aussi tout l’entrainement lors des mois précédant les Jeux. »
 
Après Tokyo, Turbide est retourné à l’Université Laval à temps partiel au cours du trimestre d’automne. Cela lui a permis, comme il l’a dit, de « se replonger tranquillement dans le quotidien », de profiter des dernières semaines de l’été, de côtoyer des amis et de jouer au golf, une activité, souligne-t-il, qui lui avait beaucoup manqué ces dernières années.
 
Il est maintenant de retour aux études à temps plein en planification financière, avec comme objectif d’obtenir son diplôme à l’hiver 2024, juste avant les prochains Jeux paralympiques de Paris.
 
« Mes études sont un autre objectif que je considère très important », a-t-il déclaré. « J’ai remarqué au fil des ans que j’ai plus de succès tant dans la piscine que dans mes études quand j’ai un bon équilibre entre les deux. »
 
Côté natation, Paris est encore loin, mais les championnats du monde approchent à grands pas, en juin au Portugal. Cependant, Turbide a un autre objectif sportif à court terme dans sa mire quelques semaines plus tard.
 
« Dans mon cas, ça pourra paraître surprenant mais mon plus gros objectif cet été est les Jeux du Commonwealth. C’est la seule grande compétition internationale à laquelle je n’ai pas eu la chance de participer au cours de ma carrière parce qu’il n’y avait pas d’épreuves pour les nageurs ayant un handicap visuel. C’est un objectif que je me suis donné même avant Tokyo. 
 
« Nous avons une belle année de compétition devant nous, ce qui fait du bien après ce que nous avons vécu au cours des dernières années. Revenir dans un environnement d’équipe, le retour progressif à une certaine normalité, va faire du bien, non seulement pour moi mais pour tous mes coéquipiers aussi. »

Nathan White
Senior Manager, Communications, Swimming Canada
Gestionnaire supérieur des communications, Natation Canada
t. +1 613-260-1348 x2002 | m. +1 613-866-7946 | nwhite@swimming.ca

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