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Montréal, 1er avril 2020 (Sportcom) – La boxeuse Tammara Thibeault est revenue aux sources. Poursuivant son entraînement dans la résidence familiale de Shawinigan pour une durée indéterminée, des souvenirs lui reviennent, alors que son rêve olympique a vu le jour aux côtés de son père.

Loin de l’équipe nationale à Montréal, elle court et soulève des poids avec lui, son ancien entraîneur. « Je me rends compte que je suis rouillé et qu’elle est en shape ! » a lancé Patrick Thibeault en parlant de sa fille, qui se préparait pour le tournoi de qualification olympique prévu en Amérique du Sud avant qu’il soit reporté.

« C’est décevant, on y était quasiment! » a dit Tammara Thibeault, elle qui boxe dans la catégorie des moins de 75 kg. « Je comprends que la crise est plus grande que nous et je reste positive. Ça me donne juste plus de temps pour me préparer davantage. »

L’athlète de 23 ans peut compter sur la meilleure personne dans son coin dans le contexte actuel. L’ancien de la Ligue canadienne de football converti en boxeur fera tout pour aider sa fille à atteindre les plus hauts sommets, tout en se rappelant qu’ils ont fait des « ravages » ensemble à leurs débuts.

Football et boxe font bon ménage

Patrick et Tammara Thibeault (Photo: courtoisie).

Patrick Thibeault a beaucoup de football derrière la cravate. Membre des Huskies de l’Université Saint Mary’s de 1999 à 2001, il a atteint la finale de la Coupe Vanier à deux reprises, soulevant le convoité trophée à sa dernière saison.

Repêché en 2002, Thibeault a porté les couleurs des Roughriders de la Saskatchewan et des Blue Bombers de Winnipeg avant d’accrocher ses crampons en 2005. Il s’est mis à la boxe à l’âge de 28 ans et est monté sur le ring à l’occasion de trois Championnats canadiens.

« J’avais déjà de bonnes habiletés athlétiques. Je ne partais pas de zéro et ça m’a vraiment aidé », a souligné celui qui est ensuite devenu entraîneur à la boxe et au football. À son avis, ses années passées sur les terrains de football l’ont grandement aidé et il a vite remarqué plusieurs similitudes entre les deux disciplines.

« Mon passé de footballeur m’a apporté une vision différente en étant très axé sur la vidéo et la préparation physique et mentale, tandis que d’autres entraîneurs sont plus old school. Dans les deux sports, on parle d’une longue préparation. C’est un build-up qui vise un moment bien précis. »

Une mentalité qu’a conservée Tammara. « Il faut travailler les bonnes choses au bon moment. Ça ne me sert à rien d’être prête deux semaines en avance et je me concentre sur mon objectif. »

Avec le temps, la boxe est finalement devenue une activité familiale et de fil en aiguille, une de ses quatre enfants a accueilli ce sport à bras ouverts. Cette dernière est aujourd’hui médaillée de bronze aux Championnats du monde et vise maintenant une présence aux JO.

Un acteur important

Selon Tammara Thibeault, l’influence à laquelle elle a eu droit est allée bien au-delà du rôle paternel. « On faisait tout ensemble ! Il m’a montré ce que ça prend pour atteindre mon objectif. J’y dois mon éthique de travail et comment je me comporte dans le ring. Il a été là pour absolument tout. »

Au départ, l’ancien footballeur préférait ne pas s’immiscer dans le développement sportif de sa fille. « J’écoutais les gens autour de moi et on me disait qu’en tant qu’ancien athlète professionnel, ça pouvait placer la barre trop haut pour les jeunes et je ne voulais pas lui mettre de la pression. Je suivais les conseils qu’on me donnait et je ne voulais pas m’en mêler », a expliqué le président du Club de boxe olympique de Shawinigan.

Tammara était âgée de 15 ans lorsque les choses ont changé et qu’il a commencé à alterner les chapeaux de père et d’entraîneur. « Elle me posait beaucoup de questions, elle était souvent avec moi et voulait qu’on s’entraîne. Je voulais me retirer de façon distraite, mais elle était un peu tannante ! » a confié M. Thibault qui s’est alors assis avec elle pour en discuter.

Ils ont conclu qu’il allait la superviser. « Elle m’a dit que c’était ce qu’elle voulait faire. Je l’ai prise sous mon aile et ç’a fait boule de neige. On a fait un petit bout de chemin et on a fait des ravages ensemble ! Ç’a été très agréable. »

L’appel de la métropole

En 2017, la Shawiniganaise a quitté le nid familial pour aller s’installer et étudier à Montréal, où le programme national est centralisé. Un dur coup pour son père qui a vu sa protégée prendre une toute nouvelle direction.

« Au début, ç’a été un petit pincement. Ça donne l’impression qu’ils viennent te la voler après tout le chemin parcouru », a admis Patrick Thibeault. « Je me suis rendu compte que tout le temps nécessaire pour qu’elle puisse évoluer parmi l’élite mondiale, je ne l’avais pas. Malgré notre complicité et notre belle chimie, je ne pouvais pas souhaiter mieux pour elle! »

Bien qu’allégé en cette période de confinement, l’horaire de l’étudiante en urbanisme à l’Université Concordia est plutôt chargé habituellement. Elle s’entraîne deux fois par jour du lundi au vendredi, en plus d’un entraînement le samedi. Son encadrement compte également le suivi de la nutrition, la préparation mentale et tout ce qui pourra l’aider à gravir les échelons pour un jour, réaliser son rêve olympique.

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Rédaction: Sportcom
 
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