Gagner une place sur la liste des athlètes brevetés à l’échelle nationale n’est pas une tâche facile (le terme « breveté » fait référence à l’aide financière accordée par le Programme d’aide aux athlètes de Sport Canada). Les athlètes passent des années à travailler leur art pour représenter le Canada sur la scène internationale. Le temps passé dans le rôle d’athlète national varie d’un sport à l’autre et d’un athlète à l’autre, mais l’inévitable retraite sportive est le point commun de tous les athlètes. Pour certains, la sortie du sport est volontaire, tandis que d’autres peuvent prendre leur retraite involontairement en raison d’une désélection, d’une blessure ou de circonstances de la vie.
La retraite des athlètes a été associée à de nombreuses conséquences psychologiques, sociales, physiologiques et émotionnelles. Des recherches récentes suggèrent que les athlètes de haut niveau devraient se préparer de manière proactive à la vie après le sport en s’engageant à trouver un équilibre entre le sport et la vie privée. Les athlètes peuvent y parvenir en investissant dans des domaines de leur vie en dehors du sport, tels que l’éducation et la famille, ainsi que le développement financier, social et professionnel. S’engager dans des pratiques qui favorisent l’équilibre entre le sport et la vie privée ne signifie pas qu’un athlète doive diminuer sa concentration ou son engagement dans la poursuite de l’excellence sportive. Au contraire, le concept d’équilibre permet à l’athlète d’être plus satisfait de sa vie tout en percevant des expériences sportives positives lorsqu’il s’entraîne pour atteindre l’excellence (Alfermann et coll., 2004; Lavallee 2019).
Pour les athlètes canadiens de haut niveau, Plan de match offre un soutien gratuit aux athlètes brevetés afin de favoriser un meilleur équilibre entre le sport et la vie, d’optimiser la performance sportive et de planifier leur carrière post-sportive. Accessibles aux athlètes actifs et retraités, les ressources de Plan de match comprennent l’éducation, la carrière, la communauté, le développement des compétences et le soutien à la santé. Malgré l’offre d’un soutien à la retraite de classe mondiale, les ressources de Plan de match sont sous-utilisées. La raison n’en est pas claire.
Après plus d’une décennie au service des athlètes canadiens, les chercheurs ont examiné les données d’utilisation de Plan de match de 2019 à 2021 afin de comprendre comment les athlètes actifs et retraités des organismes nationaux de sport (ONS) utilisent les ressources de Plan de match. Les données décrivent le taux d’utilisation de Plan de match dans les domaines de services suivants : carrière, éducation, santé, éducation, réseautage, développement des compétences et autres. Tous les utilisateurs ont été répertoriés sous forme de codes aléatoires non identifiables indiquant uniquement leur affiliation à un ONS, ainsi que l’année et la fréquence d’accès à des ressources spécifiques.
Ce billet de blogue donne un aperçu de la façon dont les ressources de Plan de match sont utilisées par les athlètes dans l’ensemble du système sportif et identifie les obstacles auxquels les athlètes sont confrontés lorsqu’ils accèdent au soutien du plan de match pour répondre à leurs besoins proactifs et réactifs en matière de retraite.
Obstacles internes et utilisation des ressources
Un article récent a examiné la capacité des athlètes canadiens à planifier et à préparer leur retraite (Brassard et coll., 2022). Les auteurs ont identifié trois styles d’environnement favorisés par les entraîneurs, le personnel de soutien et les directeurs de haut niveau qui influencent la capacité des athlètes à planifier et à préparer leur retraite :
- Un environnement favorable permet aux athlètes de prendre des mesures pour planifier et préparer leur retraite
- Par exemple, les athlètes se sentent encouragés et soutenus dans la poursuite d’intérêts externes tels que l’école, le travail ou l’avancement de la famille
- Un environnement restrictif comporte des facteurs qui peuvent rendre l’action difficile
- Par exemple, les athlètes ont une autonomie limitée dans leur préparation et se sentent découragés de poursuivre des intérêts externes par crainte d’être considérés comme moins engagés.
- Un environnement entravant peut empêcher un athlète d’agir.
- Par exemple, les athlètes sont activement découragés de poursuivre des intérêts externes tels que l’école, le travail ou l’avancement de la famille et sont incapables de planifier ou de se préparer sans conséquences anticipées.
Dans ces styles, les athlètes sont confrontés à des obstacles internes tels que le manque de soutien de la part des entraîneurs pour les activités extra-sportives (comme les études, le travail, la famille) et le manque d’opportunités offertes par les ONS pour se préparer aux transitions de carrière.
Au-delà de ces obstacles internes, les écarts d’utilisation de Plan de match entre les athlètes grand public et les para-athlètes indiquent qu’il peut y avoir d’autres facteurs contributifs. D’après les données d’utilisation de 2019 à 2021, les athlètes valides accèdent davantage aux ressources de Plan de match que les para-athlètes. Des facteurs tels que l’âge de la retraite (par exemple, les athlètes valides prennent souvent leur retraite plus tôt que les para-athlètes), l’identité athlétique autour de la retraite (par exemple, les scores d’estime de soi ont été signalés comme étant plus faibles chez les para-athlètes qui ont pris leur retraite involontairement par rapport à ceux qui l’ont prise volontairement), et les récits autour du sujet de la retraite (Guerrero et Martin, 2018; Marin-Urquiza et coll., 2018) peuvent être quelques-uns de ces facteurs contributifs.
L’influence du financement sur l’accès
Les ONS sont des organismes à but non lucratif qui dépendent de diverses formes de financement pour soutenir l’avancement du sport au Canada. La plupart des ONS dépendent du gouvernement du Canada, des cotisations des membres et d’autres organismes qui leur apportent un soutien financier, tels que le Comité olympique canadien et le Comité paralympique canadien. En outre, certains organismes reçoivent un financement ciblé pour la haute performance de la part du gouvernement du Canada, du Comité olympique canadien et du Comité paralympique canadien, sur la base des recommandations d’À nous le podium, afin d’améliorer le potentiel de performance des athlètes en finançant le personnel, les entraîneurs, l’accès aux compétitions, les installations organisationnelles et les organismes de haute performance. À nous le podium évalue le potentiel de performance de chaque organisme sportif et recommande le montant de financement approprié.
Comme on pouvait s’y attendre, il existe des disparités de financement entre les organismes de sport en raison des différentes mesures du potentiel de performance. Cependant, il semble qu’il y ait un effet d’entraînement sur la façon dont le financement influence l’accès des athlètes aux ressources de Plan de match. Par exemple, les données sur l’utilisation de Plan de match montrent que les athlètes des organismes de sport les mieux financés utilisent beaucoup Plan de match, par rapport aux athlètes des organismes moins bien financés.
Indépendamment du financement de l’organisme de sport, tous les athlètes brevetés ont accès au soutien gratuit de Plan de match. Cependant, ce dernier groupe d’athlètes semble manquer d’occasions de recevoir un soutien proactif et réactif pour se préparer et s’adapter à la vie après le sport.
L’un mène à l’autre
Parmi les milliers d’athlètes qui ont utilisé le soutien de Plan de match, la grande majorité a accédé aux ressources de Plan de match à plusieurs reprises, et parfois pour diverses formes de soutien, notamment en matière de santé, d’éducation, de communauté, de carrière ou de développement des compétences. Cette utilisation répétée et généralisée souligne l’importance de la première rencontre avec un conseiller de Plan de match.
Pour qu’un athlète s’engage dans une préparation proactive à la retraite, la communication sur le pourquoi, le où et le comment d’un équilibre positif entre le sport et la vie lors de la transition du sport devient cruciale.
La première rencontre avec un conseiller de Plan de match étant destinée à répondre à ces questions, les ONS peuvent faire beaucoup pour leurs athlètes en facilitant ce premier engagement. À ce titre, les organismes peuvent prendre les mesures suivantes pour aider un athlète à se rendre à cette première rencontre :
- Se familiariser
- Veillez à ce que les membres de votre organisme de sport connaissent les ressources informatives disponibles, la manière d’y accéder et le moment où il convient de s’y référer.
- Cela peut se faire en organisant une séance d’information annuelle au cours de laquelle le personnel reçoit également des documents d’information auxquels il peut se référer.
- S’appuyer sur les experts
- Collaborez avec les conseillers de Plan de match afin d’identifier les moments idéaux pour organiser des séances d’information formelles et uniformes pour vos athlètes et votre personnel.
- Investir dans la durabilité
- Établissez les stratégies et les pratiques que les membres de votre organisation peuvent mettre en œuvre pour favoriser un environnement propice à la planification et à la préparation de la retraite des athlètes.
- Cela peut se faire en encourageant, en soutenant et en célébrant les intérêts et les activités externes des athlètes.
Conclusion
Il peut être incroyablement difficile de prédire le temps qu’un athlète passera à s’entraîner et à compétitionner dans son sport, les blessures et les triomphes qu’il pourra endurer, les niveaux de succès qu’il atteindra, ou le moment exact et la raison qui l’amèneront à prendre sa retraite. Les organismes de sport au Canada ont fait d’énormes progrès pour fournir aux athlètes des formes globales de soutien qui concernent les performances techniques et tactiques des athlètes, ainsi que leur force, leur conditionnement, leurs performances mentales, nutritionnelles et physiques.
Des progrès sont nécessaires pour minimiser les obstacles que rencontrent les athlètes dans l’accès à un soutien proactif et réactif à la retraite. Compte tenu de l’abondance des études sur la retraite des athlètes qui mettent en évidence les difficultés mentales, émotionnelles, sociales, professionnelles et physiques auxquelles les athlètes sont confrontés en raison de leur manque de préparation à la retraite, il est nécessaire de modifier la manière dont les organisations sportives perçoivent, promeuvent et donnent la priorité à la retraite.
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