Points saillants :
- La première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a eu lieu le 30 septembre 2021. Cette journée rend hommage aux survivants du système des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés.
- Le présent article se penche sur la vérité et à la réconciliation dans le sport canadien et examine les considérations sur la santé mentale des participants sportifs autochtones.
- Le SIRC s’est entretenu avec Sharon Anne Firth, l’une des premières femmes autochtones gwich’in (avec sa sœur jumelle) à participer à quatre Jeux olympiques d’hiver, et Chantale Lussier, consultante en performance mentale et fondatrice et directrice générale d’Elysian Insight, des solutions de performance mentale.
- Nous parlons de la santé mentale, de l’expérience de Mme Firth en tant qu’athlète autochtone et de ce que la vérité et la réconciliation signifient pour les organisations sportives et les praticiens de la santé mentale et de la performance.
La première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a eu lieu le 30 septembre 2021. Cette journée rend hommage aux survivants du système des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés. Peu de temps après cette journée, le SIRC a eu l’occasion de s’entretenir avec Mme Sharon Anne Firth, une survivante des pensionnats et de l’Indian Day School. Elle est aussi l’une des premières femmes autochtones gwich’in, avec sa sœur jumelle, Shirley, à participer à quatre Jeux olympiques d’hiver. Nous avons parlé à Mme Firth de la santé mentale, de son expérience en tant qu’athlète autochtone et de ce que la vérité et la réconciliation signifient pour elle. Nous avons également invité la Dre Chantale Lussier, une consultante en performance mentale très recherchée, à prendre part à cette conversation. Basé sur ces conversations, le présent article examine les considérations relatives à la santé mentale des participants sportifs autochtones et ce que ces considérations signifient pour la vérité et la réconciliation.
Une conversation avec la Dre Sharon Anne Firth (SAF)
SIRC : Racontez-moi comment vous avez commencé à faire du sport et ce que cela a apporté à votre santé mentale et physique.
SAF : Lorsque ma sœur Shirley et moi avons été initiées au ski de fond dans le Nord, nous trouvions que c’était amusant et nous avons pu rencontrer de nouvelles personnes, même dans notre communauté. Puis c’est devenu une occasion de voyager et de voir le monde. Ma sœur et moi avons saisi l’occasion, car nous venions d’une famille de 13 personnes et nous n’aurions jamais pu voyager en dehors d’Inuvik ou des Territoires du Nord-Ouest.
Lorsque nous avons adhéré à ce sport, il nous a appris à prendre soin de nous, mentalement et physiquement. C’est un sport qui nécessite beaucoup de pratique et d’imitation. Il est important de comprendre pourquoi on le pratique, en quoi consiste l’entraînement et ce qu’il nous apporte à long terme. Quand on est en excellente condition physique, on se sent très bien. Tout est facile et amusant, et on aime ce que l’on fait. Donc, c’est un sport sain. C’est une façon saine de rester positif. Nous avions vraiment besoin de cela.
SIRC : Pourquoi dites-vous que le sport est quelque chose dont vous aviez besoin pour rester en bonne santé et rester positive?
SAF : Le pensionnat et l’Indian Day School nous ont aidés de bien des façons, mais ils nous ont aussi détruits de bien des façons. Ils ont brisé notre unité familiale. Certaines personnes ont bénéficié de l’éducation, d’autres non. Je pensais que j’étais assez solide. Je pensais que j’avais vraiment un esprit fort et sain. Mais en vieillissant, j’ai réalisé à quel point ma santé mentale était endommagée à cause des horribles, horribles, horribles coups reçus au pensionnat et à l’Indian Day School. Et il y avait des séparations entre les élèves catholiques et anglicans, et on ne pouvait pas jouer les uns avec les autres. Les non-Autochtones nous ont séparés et nous avons commencé à nous trouver des défauts les uns aux autres, alors qu’avant nous ne voyions pas ces défauts. Nous voyions simplement nos amis et notre famille se réunir. Même aujourd’hui, en tant qu’Autochtone, je pense que nous devons parfois travailler plus fort pour être acceptés. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi nous devons travailler si fort pour être acceptés.
SIRC : Quel effet cela fait-il d’être l’une des premières femmes autochtones gwich’in, avec votre sœur jumelle, à représenter le Canada aux Jeux olympiques d’hiver?
SAF : Si j’entre dans une pièce et que personne ne sait qui je suis, je fais exprès de ne pas parler de ma carrière et de mes réalisations parce que je veux voir comment on me traite. Et dès que quelqu’un dit : « Sharon est quatre fois olympienne », tout change. Les gens me regardent différemment, et ils me traitent différemment.
Mais tout le monde ne va pas aller à 4 Jeux olympiques. Tout le monde ne montera pas sur le podium. Tout le monde ne va pas se lancer dans le sport. On ne peut pas être bon dans tout. Et bien souvent, je me suis sentie déchirée parce que mes attentes en matière de réussite étaient si élevées. Lorsque ma sœur et moi étions en compétition pour le Canada, nous avions l’impression que toute la population autochtone était sur nos épaules. Les gens nous regardaient et parce que nous ne gagnions pas de médaille d’or, ils pensaient peut-être que nous n’étions pas assez bonnes.
Alors, ma sœur et moi avons appris que, oui, nous représentions notre peuple. C’était un honneur et un privilège de le faire, et nous étions toujours ouvertes pour parler avec notre peuple et ne pas les mettre de côté, et rester humbles parce qu’ils nous soutiennent. Le fait d’avoir ce soutien les uns des autres, de notre famille et de nos communautés nous a aidés à réaliser notre potentiel à nos propres conditions.
SIRC : Quels ont été les défis que vous avez dû relever en tant qu’athlète? Comment ces défis jouent-ils un rôle dans la santé mentale?
SAF : Souvent, lorsque nous nous entraînions, nous n’avions pas d’argent pour acheter de la nourriture de bonne qualité. En tant qu’athlètes pauvres, il nous arrivait de ne pas manger trois repas complets par jour. Alors, faire tout cet exercice sans remplacer les calories que nous avons brûlées, c’est dommageable. Cela crée des problèmes mentaux parce que vous allez vous coucher affamé. Je ne sais pas si d’autres athlètes ont vécu ça, mais je sais que nous, oui.
Une bonne alimentation est un obstacle majeur à la santé physique et mentale des habitants du Nord, et cela peut créer un stress supplémentaire pour les athlètes. Lorsque nous avons grandi à Inuvik, tous nos fruits et légumes frais étaient envoyés par barge et nous devions manger tous ces aliments avant qu’ils ne pourrissent. C’est moins un problème aujourd’hui, mais l’insécurité alimentaire dans les communautés du Nord est toujours un gros problème. Et même dans le Sud, dans les réserves, l’eau n’est pas bonne. Et sans eau potable, on meurt pour ainsi dire, parce que vous vous tournez alors vers la malbouffe et les boissons sucrées et autres choses du genre.
Un autre défi est le manque de ressources. Dans certaines communautés du Nord, les soins de santé consistent en un poste de soins infirmiers avec un seul membre du personnel. Et ce membre du personnel peut être une infirmière diplômée ou un bénévole. Ce n’est pas la même chose que dans le Sud. Je pense que les réserves sont les mêmes, mais ils n’ont pas les ressources.
SIRC : Que peuvent faire les organisations sportives pour favoriser le bien-être mental des participants autochtones?
SAF : Ma sœur m’a toujours dit : « Nous aimons la race humaine ». Alors, montrons-le. Nous ne pouvons pas tout faire nous-mêmes; nous avons besoin les uns des autres. Si quelqu’un demande de l’aide, nous ne pouvons pas lui dire de revenir demain et d’attendre de voir ce qui se passe. Donnez ce que vous pouvez maintenant, car qui sait ce que demain apportera?
Depuis le 30 septembre, première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, mon objectif est de ne faire aucune discrimination et d’accepter tout le monde. Pour moi, il est important d’être aussi positive que possible. Je ne vais pas toujours être positive, je ne vais pas toujours être heureuse parce que nous ne sommes pas des personnes parfaites. On ne peut pas attendre la perfection des gens parce que nous sommes tous imparfaits. Nous devons réapprendre et nous enseigner de nouveau ce que c’est que l’amitié, car nous voulons tous des amis.
Le sport et l’éducation vont de pair. Donc, en ce qui concerne les problèmes de santé mentale, je pense qu’il est important d’être très gentil avec nos paroles et avec la façon dont nous parlons à toutes les races, parce que le Canada est un pays multiculturel. Il est important de ne pas faire de discrimination, car nous sommes tous liés d’une manière ou d’une autre. Concentrez-vous sur ce que vous voyez de bien, pas sur les défauts. Il s’agit de garder son esprit, son cœur et ses paroles en bonne santé.
SIRC : Avez-vous une dernière pensée que vous aimeriez laisser à nos lecteurs?
SAF : Je me souviens qu’il y a quelque temps, une dame âgée m’a dit que nous devions nous épanouir là où nous sommes plantés. Nous sommes tous à la recherche de tout dans le monde d’aujourd’hui, et nous n’allons pas obtenir toutes les bonnes réponses. Et cette phrase, s’épanouir là où on est planté, est puissante parce que vous devez commencer à penser : « c’est ici que je vis, donc je dois en tirer le meilleur parti. »
Quant au mot « réconciliation », je ne sais même pas ce qu’il signifie. Avec la vérité et la réconciliation, je peux sérieusement travailler sur le côté de la vérité. Parce que nous voulons tous la vérité. Donc, si nous voulons aider, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes, et honnêtes avec les personnes auxquelles nous avons affaire. Et parfois, c’est très effrayant. C’est très effrayant parce que vous pensez que les gens vont commencer à vous juger à ce moment précis. Mais nous devons vraiment nous concentrer sur nous-mêmes et sur ce que nous offrons à la société de manière honnête et sincère, car les gens vont faire leur propre choix, qu’il soit bon ou mauvais.
Je ne peux pas penser pour quelqu’un d’autre. Je ne veux pas donner quelque chose que je ne connais pas. Tout ce que je fais dans ce domaine, c’est parler de ma propre expérience. Cette vérité et cette réconciliation, c’est vraiment déroutant, et vous ne pouvez plus rien balayer sous le tapis, parce que certains d’entre nous n’ont pas de tapis. Je vais donc terminer sur cette note : « Nous devons nous épanouir là où nous sommes plantés ».
Réflexions de la Dre Chantale Lussier (CL)
SIRC : Comment croyez-vous que la santé mentale est généralement perçue ou conceptualisée au Canada?
CL : Je crois que j’essaie encore de comprendre et de définir ce que signifie pour moi la santé mentale. Souvent, quand on parle de santé mentale, on fait en fait référence à la maladie mentale ou aux « malaises », et je mettrais ce terme entre guillemets. Ce que je veux dire par là, c’est que nous utilisons le plus souvent le terme « santé mentale » lorsque nous sommes en difficulté, lorsque nous ne sommes pas bien. Mais à quoi ressemble la santé mentale quand je vais bien, ou quand je suis organisée? Je veux essayer de ne pas considérer la santé mentale uniquement sous l’angle du malaise, car même si nous avons tous des difficultés, je ne pense pas que les êtres humains soient brisés. Ainsi, lorsque nous parlons de santé mentale, je suis toujours à la recherche de la résilience, de la force et de l’espoir. Qu’est-ce qui nous fait revenir à la vie? Un mot qui est vraiment important pour moi en ce moment est vitalité. Quand est-ce que je sens cette force vitale en moi? Et comment puis-je la cultiver davantage? Pour moi, c’est la santé mentale.
Je pense que dans le monde occidental, et certainement dans le sud du Canada, nous avons tendance à être une société très individualiste. Nous oublions que la santé mentale a aussi une composante collective. Est-ce que je me sens connecté? Est-ce que j’ai un sentiment d’appartenance? Est-ce que je me sens accepté? Il y a des composantes de la santé mentale qui se produisent au niveau individuel, mais je pense que nous oublions que la santé mentale a aussi une composante sociale. Lorsque nous sommes épanouis, ce n’est pas seulement sur le plan individuel, mais aussi sur le plan interpersonnel.
SIRC : En entendant Sharon parler de certains des défis auxquels elle a été confrontée, comment pensez-vous que l’accès à des nécessités comme l’eau potable et une alimentation adéquate joue un rôle dans la santé mentale des participants sportifs autochtones?
CL : C’est très important d’entendre ce que Sharon vient de dire, car il y a beaucoup de Canadiens qui n’ont même pas accès à l’eau potable ou qui luttent contre l’insécurité alimentaire. Et que disons-nous aux athlètes et aux entraîneurs? Prenez soin de votre corps. Mangez sainement. Quand je pense à la santé mentale, nous oublions souvent que le cerveau fait partie de notre corps. Donc, comme Sharon l’a dit, si nous n’avons pas accès, par exemple, à de l’eau potable, mais que nous avons accès à des boissons gazeuses, notre glycémie peut ne pas être constante, notre niveau d’hydratation peut ne pas être bon. Peut-être que notre niveau de stress est élevé parce que nous ne savons pas ce que sera notre prochain repas. Si nous travaillons dans le domaine de la santé mentale, nous ne pouvons pas tenir pour acquis que trois repas par jour sont la norme pour tout le monde. Nous ne pouvons pas tenir pour acquis que les fruits et légumes frais sont la norme pour tout le monde. Nous devons vraiment tenir compte de ce qui se passe au niveau de la santé du cerveau, ainsi que de la santé cognitive et émotionnelle des gens.
SIRC : Quels autres éléments devons-nous prendre en compte pour soutenir la santé mentale et le bien-être des athlètes autochtones?
CL : La connaissance de la santé mentale est vraiment importante, et nous l’apprenons de manière formelle ou informelle. Nous apprenons des choses tous les jours grâce à la modélisation par d’autres personnes de ce qui est ou n’est pas important en matière de santé mentale. Par exemple, j’ai grandi dans une famille qui n’était pas parfaite. Il y avait des traumatismes dans ma famille et des gens qui avaient des problèmes de santé mentale. Et j’ai appris certaines choses à ce sujet. Ainsi, lorsque nous parlons des obstacles à la santé mentale, la première chose que nous devons demander est la suivante : Qu’est-ce que j’ai appris en grandissant (que ce soit dans le sport, à l’école ou dans ma famille) qui fait qu’il est acceptable ou tabou de parler de santé mentale? Y a-t-il des obstacles à la demande d’aide? Les choses que nous apprenons dans nos familles et dans notre société au sujet de la toxicomanie, des traumatismes ou du deuil restent en nous. Les expériences décrites par Sharon en matière de discrimination, de pensionnat, de rupture des systèmes familiaux et de traumatisme intergénérationnel sont autant d’expériences qui influent sur la santé mentale et le bien-être de nombreux athlètes autochtones. C’est là que nous devons être attentifs et à l’écoute des communautés que nous voulons aider.
SIRC : En quoi la lentille que nous utilisons pour aborder la santé mentale avec les participants sportifs autochtones doit-elle être différente? Qu’est-ce qui est nécessaire pour rendre les approches actuelles de la santé mentale plus inclusives?
CL : Pour moi, en tant que consultante en performance mentale, il y a trois grandes choses sur mon radar auxquelles je dois continuer à être attentive et à apprendre davantage. La première est l’idée qu’il y a des endroits et des cultures qui ont tendance à être plus individualistes, et d’autres qui ont tendance à être plus collectivistes. Le Canada en général a tendance à être considéré comme une société individualiste, et les approches canadiennes en matière de santé mentale sont souvent vues à travers une lentille individualiste. Je peux me tromper, mais je ne pense pas que beaucoup d’Autochtones se considèrent et considèrent leurs communautés de manière individualiste. Je pense que c’est là que nous échouons lorsqu’il s’agit d’aider les personnes de diverses origines et cultures au Canada. Des cultures où la famille et la structure sociale sont des éléments essentiels de l’identité, sans parler de la santé mentale.
Deuxièmement, je pense qu’une grande partie du domaine de la psychologie a été axée sur l’élément intrapersonnel. Il s’est concentré sur l’individu, ses pensées, ses sentiments, son expérience et son identité. Par conséquent, les interventions que nous utilisons pour soutenir la santé mentale ont tendance à être également très axées sur l’individu. Ce n’est que lorsque j’ai été exposée aux systèmes de couples et de familles dans le cadre d’un cours de counseling que j’ai réalisé que la santé mentale ne devait pas être strictement axée sur l’individu. La santé mentale peut aussi être envisagée sous l’angle du couple, de l’unité familiale, de l’équipe sportive. Les équipes sportives peuvent renforcer la santé mentale parce qu’elles offrent un lieu d’appartenance, de connexion et d’acceptation. Mais elles peuvent tout aussi bien nuire à notre santé mentale si elles sont des espaces toxiques et peu sûrs. C’est donc une autre chose qui m’a traversé l’esprit : l’intra et l’inter-personnel, car en tant qu’individus, nous ne sommes pas complètement déconnectés des autres. Nous vivons dans des systèmes familiaux. Nous vivons dans des communautés. Nous jouons dans des équipes. La santé mentale, c’est ce qui se passe entre nous, pas seulement ce qui se passe en nous.
La troisième chose que j’ai remarquée, et qui fait partie de mon propre parcours en tant qu’être humain, c’est que ma formation en psychologie du sport était extrêmement séculaire. Franchement, elle n’était pas du tout multiculturelle. Comme j’ai commencé à élargir mes propres connaissances, j’ai suivi un cours de conseil en multiculturalisme. Parce que le monde est multiculturel et qu’en tant que personne travaillant dans les domaines de la santé mentale et de la performance, je dois être bien équipée pour rencontrer des personnes issues de nombreuses cultures différentes. Avec cela, bien sûr, vient la foi. Parce que la culture et la foi, selon l’endroit où nous avons grandi, peuvent ou non être significatives. Ainsi, lorsque je travaille avec un nouveau client, mon formulaire d’accueil comprend désormais des questions sur la culture et la foi. Ont-ils grandi en pratiquant une certaine foi? Et cette foi est-elle importante pour eux? Parce que pour certaines personnes, leur vie spirituelle peut être une partie intrinsèque de la façon dont elles font leur sport, et de la façon dont elles cultivent leur bien-être mental.
SIRC : Comment la vérité et la réconciliation jouent-elles un rôle dans votre travail de consultante en performance mentale?
CL : J’apprends lentement ce que nous avons fait au Canada. Sur les écoles résidentielles. De la vérité dont nous commençons à peine à parler. C’est une chose tellement importante à se rappeler. Quand les médecins prêtent serment, si je ne me trompe pas, une partie du serment du médecin est de ne pas faire de mal. Je pense que lorsqu’il s’agit de professions liées à la santé mentale, nous devons revenir à cela avant tout. Je peux avoir les meilleures intentions du monde en tant que praticien, mais comme l’a dit Sharon, je suis un être humain et je ne serai pas parfaite. Je dois écouter et apprendre avant de pouvoir intervenir. Mais cela demande du courage aux praticiens qui veulent aider, n’est-ce pas? Parce que c’est effrayant. Je peux faire des erreurs. Je veux sincèrement aider mes semblables, mais je ne suis pas parfaite. Donc, j’en reviens toujours à la question de savoir comment m’assurer avant tout que je ne fais pas de mal à un autre être humain. Comment puis-je vraiment écouter leurs histoires, leurs besoins. Parce qu’alors, j’aurai peut-être l’occasion d’apporter une aide véritable.