Participation aux activités parascolaires au Canada: Répurcussions sur le développement des jeunes et variations selon l’àge, le sexe et le contexte

Résumé du projet

Le but de cette recherche était d’étudier la participation aux activités parascolaires (APS) chez un grand nombre de jeunes Canadiens aux profils variés, et d’examiner les variations de cette participation selon l’âge, le sexe et le contexte géographique (milieu rural ou urbain). Nous avons également cherché à savoir dans quelle mesure la participation aux APS contribue au développement positif des jeunes (DPJ), et quels facteurs peuvent avoir une incidence à cet égard. Il ressort des résultats de l’étude que la participation à des activités structurées, notamment la participation à des sports, est un facteur prédictif longitudinal de DPJ. Bien que les jeunes participent à des activités de toutes sortes, ce sont les activités sportives qui ont été mentionnées le plus fréquemment et qui semblent susciter le plus haut niveau d’engagement. Le niveau d’engagement s’est avéré un facteur médiateur particulièrement important, et les facteurs relationnels (relations avec les parents et les pairs) jouent un rôle majeur dans le processus d’engagement.

Méthodes de recherche

Dans la phase 1, 1 827 jeunes âgés de 10 à 18 ans ont pris part à un sondage concernant leur participation à des APS, et ont indiqué quelle était l’activité dans laquelle ils étaient le plus engagés. Nous avons examiné les variations selon l’âge, le sexe et le contexte géographique (milieu rural ou urbain).

Dans la phase 2, nous avons mené un suivi auprès de 759 jeunes âgés de 11 à 18 ans qui avaient été sondés à la phase 1, soit environ 42 p. 100 de l’échantillon initial. Ils ont de nouveau rempli une série de questionnaires au sujet de l’activité dans laquelle ils étaient le plus engagé, ont décrit le rôle de leurs proches dans la pratique de cette activité et ont indiqué leur niveau de motivation pour les APS auxquelles ils s’adonnaient. Ils ont rempli des questionnaires de mesure de l’estime de soi et du sentiment de compétence (indicateurs de DPJ) et ont aussi rempli un questionnaire d’évaluation du tempérament. Nous avons examiné si la participation aux APS pendant la phase 1 était un facteur prédictif des résultats de la mesure du DPJ obtenus à la phase 2.

Dans la phase 3, nous avons mené des entrevues auprès de 125 jeunes selon un protocole d’entrevue semidirigée. Nous leur avons demandé de décrire leur expérience relative à l’activité dans laquelle ils étaient le plus engagés et d’expliquer, dans leurs propres mots, ce qui motivait un tel engagement. Les jeunes nous ont aussi fait part de leurs expériences positives et négatives dans cette activité. Au moyen d’un cadre analytique qualitatif, nous avons cerné des thèmes clés.

Résultats de recherche

Il ressort des résultats de la phase 1 qu’à partir du milieu de l’enfance jusqu’à la fin de l’adolescence, la majorité des jeunes participent à diverses APS. Bien qu’on ait noté une baisse du niveau de participation avec l’âge, le nombre moyen d’activités pratiquées était relativement élevé chez les jeunes de 11e et 12e année. La participation tendait à être plus élevée chez les filles que chez les garçons, et également plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. La gamme des APS pratiquées avait tendance à être plus variée chez les filles (elles participaient à des activités sportives et non sportives), mais l’activité que les jeunes considéraient comme la plus importante, tant les garçons que les filles, était généralement une activité sportive. Les sports constituent le type d’activité le plus couramment mentionné, et 62 % des jeunes ont nommé un sport quand on leur a demandé de choisir leur activité préférée ou celle dans laquelle ils étaient le plus engagés. Le sport s’est aussi classé au rang de l’activité qui suscite le plus haut niveau d’engagement. Le taux de participation à des activités sportives diminue avec l’âge, tandis que les activités comme le bénévolat et les loisirs peu structurés gagnent en popularité avec l’âge. Cependant, ces autres types d’activités étaient beaucoup moins répandus, et les activités non sportives structurées, comme la musique, la danse et le théâtre, ont été mentionnées par seulement la moitié des participants. De plus, les jeunes qui participaient à ces activités non sportives ne s’adonnaient généralement qu’à une seule activité précise (p. ex. le piano), et à l’inverse, bon nombre des jeunes qui pratiquaient des activités sportives s’adonnaient à plusieurs sports.

À la phase 2, nous avons examiné en quoi les APS pratiquées pendant la phase 1 influençaient les résultats relatifs au DPJ obtenus à la phase 2. Les jeunes qui avaient choisi des activités dirigées ou structurées pendant la phase 1 (plutôt que des activités non structurées) affichaient une bien meilleure estime d’eux-mêmes que les autres à la phase 2. La participation à des sports structurés s’est révélée le plus important facteur d’estime de soi générale et par domaine pendant cette période d’un an. Toutefois, ce qui semblait particulièrement important était le niveau d’engagement des jeunes dans leur activité préférée ou celle qui était la plus chère à leurs yeux (p. ex. « cette activité est un aspect important de mon identité »). Dans certains cas, cela semblait revêtir plus d’importance que l’activité en tant que telle. Par ailleurs, les rapports sociaux jouaient un rôle essentiel, et peu importe l’âge ou la situation géographique, le fait de pouvoir compter sur le soutien et la participation des parents était un important facteur d’engagement à l’égard de l’activité. Le fait de pratiquer la même activité pendant une longue période s’est aussi révélé un important facteur d’engagement dans l’activité, qui renforçait le sentiment d’appartenance à l’équipe ou au groupe, ce qui influait aussi sur le niveau d’engagement.

À la phase 3, nous avons cerné plusieurs thèmes qui nous aideront à mieux comprendre l’engagement des jeunes, le rôle que joue la participation à des activités et le DPJ. Les jeunes prenaient beaucoup de plaisir à pratiquer leurs activités, qui donnaient généralement lieu à des interactions sociales et favorisaient grandement leur épanouissement personnel. Les jeunes ont parlé des objectifs précis et de la raison d’être que leur procurait l’activité, ainsi que des leçons de vie importantes qu’ils en tiraient, notamment concernant la persévérance et la détermination. Il semble nécessaire de choisir une activité qui comporte des défis tout en étant réalisable, qui exige de la concentration, qui permet de développer des habiletés et dans laquelle la rétroaction est immédiate et abondante. Les activités sportives structurées répondent à tous ces critères, ce qui explique peutêtre en partie la popularité des activités sportives et le niveau élevé d’engagement des jeunes dans ces activités.

Répercussions sur les politiques

Les résultats révèlent l’importance de l’engagement des jeunes dans les activités sportives (la simple participation n’est peutêtre pas suffisante pour entraîner des résultats positifs) et le rôle important que jouent les rapports sociaux dans cet engagement. Les jeunes recherchent particulièrement les occasions d’interaction sociale avec leurs pairs, et la présence de telles relations dans le sport semble revêtir une importance capitale. Les résultats mettent également en lumière le rôle important des adultes (parents, enseignants et entraîneurs) dans les expériences positives de la pratique d’un sport.

Pour des programmes tels que Participaction, dont le but est d’encourager les Canadiens à « s’activer », ces résultats soulignent le rôle important des rapports sociaux à cet égard. Si nous voulons encourager les jeunes à pratiquer l’activité physique, nous devons être conscients du rôle crucial que jouent les pairs et les parents. Dans bien des cas, ce sont les occasions d’interaction sociale qui attirent les jeunes vers une activité, et non l’activité en tant que telle.

Compte tenu des questions d’accessibilité, il faudrait accentuer les efforts déployés pour favoriser la participation aux sports dans les écoles, de telle sorte que le revenu des parents ne soit pas un facteur limitatif. L’une des localités où nous avons recueilli des données de recherche, au Manitoba, constitue un bon exemple d’implication à l’échelle municipale. En effet, la ville de Brandon s’est alliée à la Division scolaire de Brandon, et elles ont signé une entente sur l’utilisation conjointe des installations afin d’assurer un partage efficace des installations au bénéfice des groupes et des organismes de jeunes. Ce type d’entente revêt une importance capitale pour la pratique du sport, du fait que les jeunes ont accès à des installations sportives à l’intérieur de leur quartier, donc à des coûts moindres (p. ex. coûts liés au transport), quel que soit le niveau de revenu familial. Aux échelles provinciale et fédérale, le soutien continu que les organismes offrent aux familles est essentiel. Bien que les allégements fiscaux offerts aux sportifs de haut niveau soient utiles, les coûts initiaux constituent toujours un obstacle pour bon nombre de jeunes.

Prochaines étapes

Compte tenu des taux élevés de participation à des activités sportives, les prochaines études devraient porter sur l’examen de différents types d’expériences sportives (p. ex. sport individuel et sport d’équipe; sport de loisir et sport de compétition) et l’importance d’une compatibilité entre les traits de caractère d’une personne et ses expériences liées au sport.

Il ressort clairement que le niveau d’engagement diffère d’une personne à l’autre, et nous aimerions examiner pourquoi certains jeunes sont, de manière générale, plus « engagés » que d’autres, quelle que soit l’activité qu’ils pratiquent.

Dans les études à venir, il y aurait également lieu d’examiner le rôle de l’entraîneur et la façon dont la relation entre l’entraîneur et le jeune contribue à l’engagement dans le sport, ainsi que l’influence qu’elle peut avoir dans la relation parent-enfant.

Principaux intervenants et avantages

Les principaux intervenants sont les organismes de sport communautaires de niveau municipal et de niveau provincial. Il pourrait être avantageux pour tout organisme de sport amateur de comprendre l’importance de l’engagement des jeunes et des rapports sociaux qui peuvent contribuer à cet engagement à long terme.

About the Author(s) / A propos de(s) l'auteur(s)

Anne Bowker, Université de Carleton.

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