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A closeup of a sailboat speeding towards the camera, spraying waves from its oncoming bow. A man (Bryan Cuerrier) with a red lifejacket, sunglasses, and a shaved head sits facing forward in the cockpit, intensely focused. There is a white and red windlass perched on the boat’s deck at chest level. The man’s left arm leans on the deck and is amputated at the forearm, and a young woman in a blue shirt and sunglasses is seated behind him.

Brian Cuerrier, de Belleville, en Ontario, utilise le guindeau pour participer à la régate de la Coupe du Québec à Pointe-Claire, au Québec, avec sa compagne Émilie Léonard, en 2015. Photo : Luka Bartulovic

Innovations dans la technologie de la voile

Une coque blanche et lisse fend les eaux salées juste à l’extérieur du Northwest Arm, un étroit bras de mer au large d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. Le voilier de 16 pieds se faufile avec agilité entre les crêtes blanches et les houles grises incessantes.

Kevin Penny est habitué à la mer agitée et aux vents violents de cette porte d’entrée sur l’Atlantique. Il navigue sur ces eaux depuis près de 20 ans et sait exactement comment le vent va s’enrouler autour de l’île McNab ou flotter le long de Herring Cove. Les yeux de M. Penny scrutent l’eau à la recherche de taches sombres qui trahiront l’arrivée des rafales, puis il remonte son regard vers les voiles. Après un rapide calcul mental, il prend une inspiration décisive sur une petite paille blanche perchée juste en dessous de sa bouche. Les deux voiles du bateau réagissent en tandem en se resserrant de quelques centimètres. Il sourit lorsque le bateau s’incline et que l’océan projette de la brume sur la coque.

René Dallaire, de Montréal (Québec), navigue sur son voilier Martin 16 à l’aide de commandes à hélice et à bouffée le long de la ligne de départ de la régate Mobility Cup à Hamilton (Ontario), en 2011.

Malgré les rafales de vent, M. Penny contrôle parfaitement le petit voilier et en apprécie chaque minute. Il se trouve également que M. Penny fait naviguer le bateau en utilisant uniquement son souffle.

Le pouvoir d’adaptation

Quadriplégique depuis l’adolescence, M. Penny explique: “Je n’ai aucun mouvement à partir de la poitrine, je ne peux donc pas naviguer de manière traditionnelle. J’utilise donc ce que l’on appelle le “sip and puff””.

Lorsqu’il est sur l’eau, M. Penny est assis dans l’étroit cockpit du bateau, immobile à l’exception de mouvements de tête subtils et précis entre deux tubes blancs qui sortent d’un petit raccord situé dans la poche de son gilet de sauvetage usé par les intempéries. Les tubes ressemblent à des pailles ordinaires dans une boîte de jus de fruit, et la scène peut être déroutante au début.

Un petit voilier vu à vol d'oiseau, avec le cockpit, le mât et la voile visibles. Un homme tétraplégique (Kevin Penny) est assis face à l'avant dans un siège personnalisé avec des sangles pour maintenir son torse. Il est entouré d'équipements d'assistance : un guindeau avec des cordes enroulées autour des bobines, une boîte avec un joystick, un boîtier orange contenant une batterie et un jeu de pailles placé sous son menton. Il porte une chemise à manches longues bleu roi, des lunettes à miroir et sourit à la caméra.
Kevin Penny navigue sur son voilier Martin 16 à Halifax, Nouvelle-Écosse. Photo : Sail Able Nova Scotia, collection Kevin Penny

“J’ai deux pailles dans lesquelles je peux souffler et sucer, et l’une me permet de [contrôler les voiles], tandis que l’autre me permet de gouverner à bâbord ou à tribord,” explique M. Penny.

“La façon dont j’arrive à faire bouger les choses, c’est juste avec ma respiration.”

Ce que M. Penny accomplit avec son souffle est un témoignage remarquable du pouvoir de la technologie dans le sport. Pour comprendre l’incidence de cet équipement spécialisé, il est utile de comprendre ce qui doit se passer lorsqu’il n’est pas là.

Voile

Dans sa forme la plus simple, un voilier a besoin de deux choses pour naviguer: de la puissance pour avancer et de la barre pour contrôler la direction.

La puissance provient des voiles qui exploitent le vent. En fonction de la force et de la direction de la brise, et de la trajectoire souhaitée par le navigateur, les cordes attachées aux voiles (appelées “feuilles” dans le jargon des navigateurs) sont relâchées ou serrées en conséquence afin d’optimiser la puissance des voiles.

La direction est assurée par le gouvernail situé à l’arrière du bateau. Le gouvernail, qui ressemble à un long aileron ou à une lame, se trouve sous l’eau et est fixé à la coque par des charnières qui lui permettent de pivoter. Pour déplacer le gouvernail vers la gauche ou la droite, le marin pousse ou tire un levier fixé au gouvernail, appelé “barre franche”.  

Dans les voiliers classiques, la gestion des voiles et du gouvernail demande un effort physique important. Bien que les exigences physiologiques varient considérablement en fonction de la discipline du bateau, des études ont montré que la voile exige des niveaux élevés de flexibilité, de puissance, de capacité aérobie et anaérobie, ainsi que de coordination main-œil et d’agilité.

À première vue, la voile ne semble pas très accueillante pour des participants comme M. Penny. Jusqu’à ce que ce que l’on appelle le système d’assistance électrique vienne s’ajouter à l’équation.

Débloquer l’accès: Le système Power-Assist

Conçu par le Canadien Steve Alvey en 1994, le système Power-Assist a été conçu dans un but extrêmement précis. Comme il l’a expliqué à l’époque au magazine Canadian Boating, M. Alvey souhaitait mettre au point un système de navigation pour les « marins quadriplégiques qui leur permettrait de naviguer en solitaire sans assistance extérieure ».

Cette vision est devenue une réalité qui a permis d’ouvrir la voile à un large éventail d’athlètes qui, autrement, n’auraient jamais eu accès à ce sport.

“Il existe une vingtaine de programmes “Able Sail” ou “voile adaptée” au Canada. Pour autant que je sache, presque tous ces programmes disposent d’un équipement d’assistance électrique,” déclare Paula Stone, défenseuse de la voile accessible et partenaire fondatrice de KAPE Boatworks, l’entreprise ontarienne qui construit l’un des voiliers accessibles les plus populaires au Canada, le Martin 16. 

“De nombreux marins utilisent la technologie […].”

Concevoir pour l’inclusion

Quelle est donc cette technologie qui permet à tant de personnes d’avoir accès à l’eau?

“La configuration du bateau comprend un élément technologique appelé ‘guindeau’, qui me permet de rentrer et de sortir les voiles, explique M. Penny. Il y a ensuite un piston qui est relié au [gouvernail] à l’arrière du bateau et qui me permet de me diriger.”

Gros plan d'un voilier dont on ne voit qu'une partie de la coque et les deux marins à l'intérieur. Une jeune femme (Sara Lambert) est assise à l'avant. Ses cheveux sont relevés en un chignon désordonné, elle porte des lunettes de soleil et pose sa main sur un guindeau situé juste devant elle, sur lequel on peut lire "Martin 16 Windlass". Un homme aux cheveux gris courts, vêtu d'une chemise grise, est assis juste derrière elle. Des eaux calmes et grises sont visibles à l'arrière-plan et ils sourient tous les deux à l'appareil photo.
Une main sur le guindeau, Sara Lambert attend le vent entre deux courses lors de la Mobility Cup 2010 à Vancouver, en Colombie-Britannique. Son compagnon Robb Lawrence l’accompagne sur le siège arrière. Photo : Coupe de la mobilité 2010

La dernière pièce du casse-tête est l’unité de contrôle du gouvernail automatique, qui est essentiellement le cerveau de l’opération. Il a la taille d’une boîte à chaussures, avec un petit levier monté sur le dessus et deux courts tubes qui dépassent pour fixer les pailles du “sip and puff”. L’unité alimentée par batterie est reliée au guindeau et au piston par de simples connecteurs de câble et peut activer l’un ou l’autre à la demande du marin.

Les marins ont plusieurs options pour contrôler le système : un interrupteur à bascule sur le guindeau pour les voiles, le levier du gouvernail automatique pour les voiles et/ou le gouvernail, ou, comme M. Penny, les pailles du “sip and puff”. Ces commandes ont changé la donne pour M. Penny, qui n’avait auparavant que peu d’options pour être actif.

“Je suis un grand sportif, mais je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de m’impliquer, et c’est la voile qui me l’a donné.”

L’ensemble du système est portable, modulaire et peut être utilisé dans de nombreuses combinaisons. M. Penny estime que cette technologie fait de la voile “le sport le plus adaptable qui soit. Les gens ont tellement d’installations différentes.”

Les options permettant de choisir, le cas échéant, les composants Power-Assist à utiliser permettent aux navigateurs de personnaliser leurs commandes.

“Certaines personnes peuvent se diriger seules, mais elles ont besoin [de l’assistance électrique] si elles n’ont pas la force du haut du corps pour pouvoir border [contrôler les voiles], et d’autres personnes peuvent en avoir besoin uniquement pour se diriger,” explique M. Penny.

“C’est ce qui leur convient le mieux. Et c’est ce qui est génial.”

Personnaliser pour la performance

Sara Lambert est l’une de ces navigatrices qui a réglé son système d’assistance en fonction de ses besoins et de ses objectifs. Cette ingénieure de Calgary, à la voix douce et à l’esprit vif, participe régulièrement aux régates du Martin 16 avec son bateau, le Prairie Schooner. La voile n’a cependant pas toujours fait bon ménage.

Ayant grandi au Manitoba, Mme Lambert a pris des cours à l’école de voile locale, mais elle a constaté que les bateaux conventionnels ne correspondaient pas toujours à l’incidence de son handicap neuromusculaire.

“Certains de mes défis ont toujours été liés au mouvement, a-t-elle déclaré, même à un jeune âge, [j’essayais] toujours de trouver des moyens de réduire les coûts, et mes déplacements d’un côté à l’autre du bateau n’étaient pas agréables.”

Mme Lambert, qui se déplace en fauteuil roulant électrique, a mis fin à ce qu’elle appelle sa “carrière de navigatrice non accessible” à un jeune âge et pensait que ce sport n’était tout simplement pas envisageable. Les choses ont changé en 2005 lorsqu’elle a essayé le voilier accessible Martin 16. Avec un cockpit orienté vers l’avant, il n’est pas nécessaire de se débattre d’un côté à l’autre pendant les manœuvres, comme c’était le cas avec les bateaux de ses leçons d’enfance. Mme Lambert navigue et participe à des courses depuis près de 20 ans, expérimentant au fur et à mesure les réglages de ses commandes.

Elle décrit ses premières incursions dans la navigation accessible comme “une sorte de croisière décontractée,” précisant qu’ “à ce moment-là, je n’avais pas d’équipement [d’assistance électrique].”

Au fil du temps, Mme Lambert a commencé à s’intéresser de plus près à la course. En repoussant de plus en plus ses limites dans des vents plus forts et des vagues plus raides, elle a commencé à voir les possibilités de la technologie.

“Je me souviens de la journée d’entraînement de ma première Mobility Cup [régate internationale]. C’était une expérience tellement différente de naviguer sur l’océan par rapport au réservoir de Calgary. Alors qu’à Calgary, il peut y avoir des rafales, la force constante du vent et des vagues de l’océan a repoussé les limites de ma force physique. Le pilotage est devenu beaucoup plus difficile dans le vent fort.”

Vue latérale d'un voilier blanc avec deux personnes assises à l'intérieur. Une jeune femme (Sara Lambert) portant un gilet de sauvetage rouge et des lunettes de soleil est assise à l'avant, sa main gauche reposant sur un guindeau bleu et blanc à hauteur de la poitrine. Un homme (Robb Lawrence) aux cheveux gris et vêtu d'une veste noire est assis derrière elle, semblant consulter sa montre. À l'arrière-plan, on aperçoit un petit bateau à moteur argenté et un grand porte-conteneurs rouge et noir derrière les voiles du bateau.
Sara Lambert, de Calgary (Alberta), participe à la Coupe de la mobilité 2010 à English Bay, au large de Vancouver, où elle s’est classée troisième au classement général de la flotte argent avec son compagnon Rob Lawrence. Comme tous les athlètes de la flotte argent (débutants), elle a un compagnon qui l’accompagne pour assurer la sécurité et l’encadrement. Photo : Coupe de la mobilité 2010

Mme Lambert a commencé à examiner les options d’assistance électrique, en ajoutant progressivement des équipements.

“J’ai ajouté le guindeau plus tôt, puis, lorsque les vents forts sont devenus un problème, j’ai ajouté le système de pilotage automatique,” explique-t-elle.

“J’ai commencé sans commandes, puis je suis passé à un guindeau avec direction manuelle. Ensuite, j’ai opté pour un système de pilotage électronique.”

La flexibilité de la configuration permet au sport de s’adapter au marin, même si son handicap fluctue ou progresse.

“Cet équipement est également idéal pour les enfants en situation de handicap, qui peuvent ainsi apprendre ce qu’ils peuvent faire,” explique Mme Stone, qui, en plus de fabriquer des bateaux accessibles, a été ergothérapeute pendant 36 ans et a recommandé la voile à d’innombrables clients de tous âges.

“C’est un sport qui évoluera avec eux. Même si l’enfant souffre d’une maladie dégénérative, il pourra toujours naviguer. Il pourra toujours naviguer.”

Dans le cas de Mme Lambert, l’équipement l’a aidée à gérer les exigences physiques de la navigation, mais elle aime aussi personnaliser sa configuration pour une efficacité optimale sur le plan d’eau. Elle garde une main sur le guindeau, utilisant un interrupteur pour contrôler les voiles, et l’autre main sur le levier pour la barre, plutôt que d’utiliser le levier pour les deux.

En ce qui concerne l’équipement, “il y a tellement de permutations, dit-elle. Une permutation différente est que j’aime avoir une différenciation entre [les voiles et la barre]. C’est comme une autre gradation, en fait.”

L’équipement Power-Assist a aidé Mme Lambert à atteindre de nombreux objectifs sur le champ de courses, mais elle apprécie toujours le fait que la technologie apporte aussi des loisirs à la vie.

“Je me sens toujours chanceuse d’avoir la voile comme sport. J’aime le fait qu’il soit possible de faire une croisière le dimanche, de sortir et de naviguer par une journée ensoleillée et venteuse, sourit-elle, ou d’avoir un environnement très structuré et compétitif. Et c’est amusant d’avoir accès aux deux.”

Regarder au-delà de l’horizon

Gerry Burns, navigateur basé en Colombie-Britannique, aime aussi cette polyvalence. Ancien coureur professionnel de motocross et surfeur émérite, M. Burns s’est mis à la voile il y a 13 ans, dans le cadre du programme de voile accessible de Jericho Beach, à Vancouver.

“La voile a l’intensité et l’agressivité du motocross : 20 bateaux s’élancent dans le premier virage et personne ne les lâche,” s’exclame-t-il.

Mais il aime aussi le zen de ce sport.

“Quand vous êtes sur l’eau, vous avez la beauté et le bruit des vagues, la sensation de vitesse sur l’eau – et cela peut être sauvage ou paisible. Cela ressemble tellement au surf, en fait, que je n’arrivais pas à croire que cela combinait mes deux sports préférés.”

Comme Mme Lambert et M. Penny, c’est la technologie disponible dans la voile qui a fait que ce sport lui convenait parfaitement.

“Mon état est un peu particulier, même si je suis un quadriplégique incomplet de haut niveau, j’ai une assez bonne mobilité dans mon côté droit, alors que je n’ai presque aucun mouvement dans mon côté gauche,” explique-t-il. Dans les premières années qui ont suivi sa blessure, “il n’y avait pas beaucoup de sports adaptés qui me convenaient physiquement.”

Il est ensuite tombé sur un article concernant la voile dans un magazine sur les handicaps, et M. Burns, qui est connu pour se lancer dans toutes les aventures qui se présentent à lui, s’est dit: “Pourquoi pas?”

“Je me suis dit que c’était quelque chose de nouveau et que j’étais toujours prêt à tout essayer. […] Je voulais au moins essayer [la voile] et voir ce que c’était, et ça m’a époustouflé. Cela a changé ma vie.”

Comme il n’a qu’une main, le système Power-Assist est idéal pour lui permettre d’utiliser sa main droite pour le levier.

Gros plan d'un homme (Gerry Burns) assis à l'intérieur d'un petit voilier. On aperçoit une partie du pont du bateau et un bout de voile. La caméra est centrée sur l'homme qui porte un gilet de sauvetage bleu, un chapeau en denim et des lunettes de soleil à miroir. Un guindeau rouge et blanc avec des cordes colorées enroulées autour des bobines est attaché au pont devant lui. En arrière-plan, on aperçoit l'eau bleue et le rivage de la Place de l'Ontario à Toronto.
Gerry Burns, de Vancouver (Colombie-Britannique), participe à la Coupe de la mobilité 2023 à Toronto (Ontario). Photo : Karen-Ann Xavier

“J’ai entendu parler de la fonction de gouvernail automatique, du levier électronique. Et oui, c’était magique.”

Dès ses premiers jours à des courses, M. Burns a été impressionné par la façon dont l’équipement permettait d’égaliser les chances. Pionnier du surf adapté et ancien chef d’équipe pour le Canada aux Championnats du monde de surf adapté, M. Burns a de l’expérience dans d’autres sports extrêmes accessibles. Mais le caractère inclusif de la voile, pour une personne atteinte de sa maladie, était différent de tout ce qu’il avait vu auparavant.

Décrivant sa toute première régate nationale, il se souvient très bien d’une “journée grise, venteuse et rude et d’une ligne de départ bondée,” avec 20 bateaux se disputant l’avantage au signal de départ. Le vent hurlait et son bateau était tellement incliné que M. Burns pouvait à peine voir par-dessus le cockpit pour évaluer la position de ses concurrents.

“Tout ce que je pouvais voir, c’est qu’il y avait quelqu’un qui juste là parce que je pouvais voir son mât presque au-dessus du mien,” se souvient-il.

“Enfin, le vent s’est suffisamment calmé pour que le bateau soit plus horizontal et que je puisse enfin voir […] et René, qui utilisait le “sip and pump” juste à côté de moi.”

Gros plan d'un voilier vert foncé avec un décalque de génie brillant et le mot "Aladin" en or sur le côté de la coque. Un homme (René Dallaire) aux cheveux foncés et à la barbe poivre et sel portant des lunettes de soleil est assis dans le bateau, le regard concentré. Des sangles rouges sont attachées autour de sa poitrine pour soutenir son torse, et il a une paille dans la bouche qu'il utilise pour contrôler le bateau. Un homme blond (Matt Palardy) en fin d'adolescence, portant un gilet de sauvetage et un splashtop jaune, est assis derrière lui dans le bateau, tenant une montre dans sa main droite.
René Dallaire, fondateur de l’Association québécoise de voile adaptée , et son compagnon Matt Palardy, sirotent et soufflent sur le parcours de la Coupe de la mobilité au Royal Vancouver Yacht Club en 2006. Photo : Karen-Ann Xavier

“René” est René Dallaire, fondateur de l’Association québécoise de voile adaptée, un programme de voile adaptée à Pointe-Claire, au Québec, et l’un des meilleurs navigateurs de ‘sip and puff’ au Canada.

À ce moment-là, M. Burns a réalisé le pouvoir de la technologie: chacun utilise des équipements et des techniques différents pour naviguer sur son propre bateau, mais tous ont le même objectif, celui de gagner. L’égalité des chances offerte par la technologie est encore plus convaincante si l’on considère que les personnes ayant des handicaps complexes ou multiples, y compris les utilisateurs de fauteuils roulants électriques, n’ont que très peu d’options en matière de sport. Les athlètes ayant un handicap complexe peuvent se mesurer directement à leurs pairs dont la mobilité ou la force est bien supérieure, ou à des concurrents non handicapés, et c’est le meilleur marin qui sortira vainqueur de la compétition.

En dehors des courses, M. Burns a des rêves encore plus grands sur ce que la voile et sa technologie inclusive peuvent faire pour permettre aux gens d’explorer le monde qui les entoure. Pour lui, le Power-Assist signifie que “les gens peuvent accéder à la nature et à l’aventure de différentes manières… [la nature] est probablement accessible à tout le monde si nous soutenons certaines de ces opportunités.”

Pour M. Burns, cet accès signifie non seulement explorer les eaux de Jericho Beach, mais aussi le monde entier.

“J’aimerais pouvoir naviguer toute la journée… explorer et aller plus loin, voir de nouvelles régions… Je rêve de faire de la voile de nuit et de la voile hauturière.”

M. Burns est du genre à se lancer dans l’aventure, mais il sait que tout le monde doit commencer quelque part. Ses conseils s’adressent aux entraîneurs et aux dirigeants sportifs qui souhaitent faire le premier pas pour favoriser un environnement plus inclusif.

“Si nous pouvons rendre la voile aussi adaptable à tout le monde, je pense que pratiquement n’importe quel autre sport doit pouvoir être pratiqué par tout le monde. Je pense que si vous rêvez d’un sport, ou si vous l’aimez, il faut vous y intéresser, et même si vous êtes le premier, il y a des gens autour de vous qui sont heureux de vous aider à y parvenir,” conclut-il.

“Créez vos propres adaptations et vous serez le prochain pionnier.”

Note: Reconnaissant que le langage sur le handicap est profondément personnel, nuancé et en constante évolution, les termes axés sur la personne (athlète en situation de handicap, personnes en situation de handicap) a été utilisé de manière interchangeable avec le terme axé sur l’identité (personne handicapée). Les athlètes interviewés ont été interrogés sur leur préférence personnelle quant à la manière dont ils sont décrits.

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A propos de(s) l'auteur(s)

Jenny Davey est consultante auprès de l’équipe de recherche et de partenariat du SIRC. Elle est entraîneuse de voile paralympique depuis plus de vingt ans dans divers programmes à travers le Canada, soutenant les athlètes depuis leurs premières expériences jusqu’à la compétition internationale. Ses travaux de recherche et de consultation portent sur l’entraînement en sport paralympique, la création de possibilités d’apprentissage accessibles et diversifiées pour les entraîneurs, le développement holistique des athlètes et les stratégies visant à favoriser des espaces plus accessibles et inclusifs dans le sport et l’activité physique, de la base jusqu’au haut niveau.


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