Le parcours d’une arbitre à la coupe du monde féminine de la FIFA

Les officiels sont considérés par certains comme les héros méconnus du sport, chargés de faire respecter les règles et les intentions du sport. Le SIRC s’est entretenu avec Marie-Soleil Beaudoin, arbitre de soccer canadien et instructrice de physiologie et de biophysique à l’Université Dalhousie, pour parler de son cheminement, elle qui a passé de joueuse de soccer communautaire à arbitre à la Coupe du monde féminine de la FIFA de 2019.

SIRC : Commençons par discuter de votre participation au sport quand vous étiez jeune : avez-vous commencé par le soccer?

Marie-Soleil Beaudoin (MSB) : J’ai grandi dans une famille de joueurs de soccer. Je suis l’aînée d’une famille de trois filles. Nous avons toutes joué au soccer et nos parents étaient entraîneurs. Quand j’ai été assez vieille, j’ai commencé à entraîner. Et après que ma sœur ait commencé à arbitrer, j’ai fait le changement, motivée par le fait que c’était un poste rémunéré!

À l’époque, j’avais 20 ans. Aujourd’hui, les gens commencent souvent à arbitrer très jeunes. Je pense que mon âge et ma maturité ont constitué une sorte de tampon contre les dynamiques négatives que l’on observe parfois sur le terrain entre les arbitres, les entraîneurs, les athlètes et les parents. Si j’avais été plus jeune, ce type de dynamique m’aurait probablement fait démissionner.

J’ai vraiment aimé l’arbitrage et j’ai commencé à gravir les échelons du système. J’étais motivée par les processus de certification; j’aimais relever le défi des tests de compétences (par exemple, sur les règles du jeu) et des évaluations de performance sur le terrain. J’ai obtenu la certification nationale en 2013 et la certification de la FIFA en 2014.

L’arbitrage pour la FIFA m’a ouvert les portes de nouvelles expériences et opportunités – voyager à l’étranger et découvrir le sport à travers différentes cultures. Mon premier tournoi a été la Coupe du monde féminine U-17 de la FIFA en Jordanie. C’était une expérience absolument révélatrice : une Canadienne arbitrant un tournoi féminin au Moyen-Orient. Ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. J’étais là, à arbitrer un match pour des filles de 16 et 17 ans, entourée de 17 000 spectateurs engagés. Cela m’a époustouflée et a remis en question ce que je croyais être le Moyen-Orient.

SIRC : Comment la gestion des officiels se fait-elle à l’échelle internationale?

MSB : La FIFA travaille par cycles; elle a donc commencé à préparer la Coupe du monde féminine de 2019 en 2016. Beaucoup de gens ne réalisent pas non plus qu’au niveau international, les officiels sont répartis en équipes, avec un arbitre principal (c’était moi!) et deux arbitres assistants (Princesse Brown et Stephanie-Dale Yee Sing), qui travaillent ensemble tout au long du cycle. Pour moi et mon équipe, notre premier tournoi de la FIFA a été celui de Jordanie. Notre performance nous a permis d’être incluses dans la liste préliminaire des officiels pris en considération pour France 2019. Dès lors, la FIFA nous a désignées pour participer à différents tournois et séminaires afin de nous donner les meilleures chances d’être prêtes pour la Coupe du monde féminine. La liste finale des officielles sélectionnées pour cet événement a été publiée en décembre 2018.

Espagne vs Japon Demi-finale du CME U17 – Jordanie, 2016

Cette approche d’équipe de l’arbitrage est merveilleuse. Sur le terrain, je prends les décisions finales, mais il se peut que je ne dispose que d’une partie de l’information pendant le jeu; nous comptons donc les unes sur les autres. Une bonne communication au sein de notre équipe est essentielle au succès. En tant qu’arbitre, je suis responsable de l’établissement de nos relations par la formation, l’expérience de jeu et les discussions. Par exemple, pour faciliter la prise de décisions sur le terrain, nous avons mis au point des raccourcis de communication, offrant des moyens efficaces de communiquer les fautes, les tirs au but et les hors-jeu. 

Cependant, je joue également un rôle de leader dans l’établissement de nos relations en dehors du terrain – un autre élément important pour le succès. En tant qu’officielles de niveau international, nous sommes loin de notre famille et de nos amis pendant de longues périodes; nous vivons dans des hôtels, nous participons à des réunions stressantes et nous devons faire face à la pression des matchs. Il y a beaucoup de hauts et de bas émotionnels et nous ne pouvons pas amener ces pressions sur le terrain. En tant que leader, mon rôle est de m’assurer que mes coéquipières sont heureuses, se sentent émotionnellement stables, se concentrent sur nos objectifs et sont bien entraînées pour que nous puissions bien jouer. Heureusement, mes assistantes sont aussi motivées et concentrées que moi.

En travaillant avec mes deux arbitres assistantes, je me rappelle aussi à quel point je suis privilégiée d’être dans cette position. Mes deux assistantes sont Jamaïcaines; leur style de vie à la maison est complètement différent du mien. Par exemple, une de mes assistantes a utilisé l’argent qu’elle a reçu d’un tournoi pour installer l’eau courante chez ses parents. Pour elles, l’arbitrage est leur vie et leur gagne-pain, ce qui a des répercussions sur leur qualité de vie et celle de leur famille élargie. Pour moi, l’arbitrage est une seconde carrière, que je concilie avec mon rôle d’enseignante à l’Université Dalhousie. J’apprécie vraiment les possibilités que m’offre l’arbitrage à cet égard, et ça me permet de reconnaître les réalités vécues par les gens du monde entier. Je suis honorée de travailler avec des personnes qui viennent d’une réalité relativement difficile et qui ont excellé dans les plus hauts niveaux du sport.

SIRC : Quels sont certains des défis et des succès que vous avez connus au fil des ans?

MSB : L’une de mes expériences les plus difficiles a été celle où j’ai été arbitre provinciale de haut niveau en Ontario. Pour obtenir un badge national, je devais être très performante dans la ligue masculine, et en un match, j’ai commis plusieurs erreurs importantes sur le terrain. Cette expérience a vraiment affecté ma confiance et j’ai même envisagé d’arrêter d’arbitrer pendant un certain temps parce que je n’arrivais plus à apprécier le jeu. Il y a une composante mentale très importante dans le fait d’être une officielle. Vous devez développer les capacités d’adaptation et la résilience nécessaires pour surmonter vos erreurs afin qu’elles n’affectent pas le prochain match. J’ai fini par me tourner vers un psychologue du sport pour m’aider à retrouver ma confiance.

D’un autre côté, l’une des meilleures expériences que j’ai vécues est le sentiment de communauté qui existe parmi les arbitres. J’ai noué de solides amitiés au sein de la communauté; j’avais des amis qui me supportaient avant que je ne croie en moi, et sur lesquels je pouvais compter dans les moments difficiles.

En 2018, j’ai donné naissance à mon premier enfant. Pendant ma grossesse, je n’étais pas sûre de la façon dont mon corps et mon esprit allaient être affectés, et je me demandais si je serais capable de revenir au même niveau dans ce sport. Il aurait pu être facile pour les décideurs de me laisser de côté, mais j’ai reçu beaucoup de soutien pour revenir sur le terrain. En fait, lors d’un événement de la FIFA en 2018, sept des 44 officielles avaient accouché l’année précédente, ce qui a renforcé le soutien au sein de notre groupe. Beaucoup d’entre nous avons lutté contre la peur d’être jugées – par les autres et par nous-mêmes – que le fait de retourner à nos rôles d’officielles fasse de nous des mères inadéquates (je suis retournée sur le terrain après seulement 7 mois). Certes, le soutien de nos partenaires et de nos familles aide les choses, mais le soutien de ma communauté d’officiels a aidé à normaliser la situation et à me donner confiance en mes décisions.

SIRC : Monter sur la scène internationale en tant qu’arbitre doit être stressant. Comment vous préparez-vous pour les matchs ?

MSB : La préparation est la clé. Pour les matchs de la Coupe du monde, il y a des entraîneurs techniques et tactiques qui nous aident à nous préparer. Ils nous rencontrent à l’avance pour examiner la façon dont les équipes jouent, discuter des joueurs clés et, d’une manière générale, de ce à quoi il faut s’attendre. Sur le terrain, nous devons prendre des décisions en deux temps. Ces décisions sont plus faciles à prendre si vous savez à quoi vous attendre et si vous pouvez comprendre les situations telles qu’elles se présentent.

Dans d’autres jeux, la responsabilité de la préparation repose sur les épaules des officiels. En plus de me familiariser avec les équipes, je me concentre vraiment sur ma préparation mentale. Sur le terrain, j’utilise des mots clés pour rester concentrée, comme « respire » pour me calmer, et « suivant » pour ne pas m’attarder à des situations spécifiques et me garder dans le moment présent. J’associe aussi les équipes à leurs couleurs pour ne pas me laisser emporter par l’histoire et la pression que les équipes apportent sur le terrain. Lors de la Coupe du monde de 2019, j’arbitrais un match entre la France et le Brésil. Il s’agissait d’un match qui avait un enjeu élevé entre l’équipe locale et une équipe emblématique : la France et le Brésil. Mais j’ai essayé de les considérer simplement comme les « blancs » contre les « jaunes ».

Toute cette préparation fait une différence. Une fois que le premier coup de sifflet est donné, je peux entrer dans ma zone mentale. En tant qu’officiels, nous le faisons tellement de fois, et nous sommes si bien formés que cela semble naturel. C’est avant l’événement qu’il faut s’empêcher de se laisser emporter par le stress de l’anticipation.

SIRC : Les officiels jouent le rôle de diplomate ou d’exécuteur des règles. Parlez-moi de certaines des interactions que vous avez eues sur le terrain et de l’importance des compétences en matière de communication.

MSB : Oui, l’arbitrage est un art et une science. Je suis plutôt une personne introvertie, donc une communication rapide et réactive n’est pas une de mes forces naturelles. De plus, je dois souvent communiquer en anglais – ma deuxième langue. En tant qu’arbitres, nous sommes souvent dans des situations où nous devons calmer les athlètes ou communiquer un message à quelqu’un qui ne veut pas nous parler. Cependant, je travaille activement à l’acquisition de compétences en matière de communication.

Canada vs. Brésil WNT Friendly – Toronto, 2015

Je pense que l’empathie et le respect sont sous-estimés par beaucoup d’arbitres; bon nombre entrent sur le terrain en tant que figures d’autorité. Pour moi, quand j’entre sur le terrain, je vois 22 joueurs, chacun avec sa propre histoire, ses propres pressions, buts, et blessures; tout le monde est sous pression. Mon approche consiste à communiquer où se trouve la ligne de démarcation et, espérons-le, les joueurs travaillent avec nous pour faire respecter les règlements et les intentions du jeu. C’est le meilleur scénario possible. Lorsque des situations conflictuelles surviennent, je ne le prends pas personnellement. Beaucoup de pression est transférée par les athlètes aux officiels, qui sont parfois considérés comme des obstacles à la performance de l’athlète ou de l’équipe.

Quatre-vingt-quinze pour cent des matchs que j’arbitre sont des matchs masculins, et parfois, ils froncent les sourcils quand ils voient ma queue de cheval. Dans le passé, j’ai été mise à l’épreuve par des équipes les premières fois que j’arbitrais leurs matchs. Mais très vite, elles se rendent compte que je suis une bonne arbitre et oublient le fait que je suis une femme. Les femmes doivent relever de nombreux défis pour arbitrer des matchs masculins à tous les niveaux et dans tous les pays. Heureusement pour moi, je vis au Canada, où la présence des femmes dans les professions à prédominance masculine est plus acceptée que dans d’autres pays du monde. Cela rend les défis inhérents au fait d’être une femme arbitrant un match masculin un peu plus faciles à relever.

SIRC : Parlez-moi des autres rôles d’un arbitre.

MSB : Au plus haut niveau, les arbitres jouent deux rôles importants. Le premier a trait à la sécurité des joueurs. En tant qu’officiels, nous donnons la priorité à la sécurité en faisant respecter les lois du jeu. En ce qui concerne les commotions cérébrales, par exemple, les officiels sont chargés d’arrêter le jeu en cas de doute de blessure à la tête et de laisser le temps à un athlète d’être évalué médicalement. Le second a trait au spectacle du « beau jeu ». Nous sommes dans la meilleure position pour apprécier les prouesses techniques et tactiques des joueurs. Nous devons laisser le jeu suivre son cours pour qu’il reste intéressant.

Aux niveaux inférieurs, l’idéal serait qu’il y ait une relation de réciprocité entre les officiels et les équipes pour contribuer au développement du sport. J’étais l’arbitre en chef du club de soccer de Guelph. Là-bas, j’insistais sur le rôle de mentor des arbitres, sur le fait qu’ils doivent être des enseignants pour les athlètes ou les entraîneurs qui ne connaissent pas forcément les règles ou l’étiquette du jeu. Là encore, c’est le type de situation qui est plus facile pour une personne de 20 ans que pour un jeune de 14 ans.

SIRC : Que pensez-vous des histoires d’interactions négatives entre les entraîneurs ou les parents et les jeunes arbitres?

 

MSB : Ces situations sont absolument inacceptables. Les gens savent que ce n’est pas bien de crier aux jeunes dans la vie de tous les jours, mais une fois que les arbitres entrent sur le terrain avec leur maillot d’officiel, c’est en quelque sorte acceptable? Le sport pour les jeunes ne sert pas seulement à développer les athlètes, mais aussi les arbitres en leur donnant l’occasion de développer leurs compétences d’officiels et d’importantes aptitudes de vie. Ce qui est triste, c’est qu’un certain nombre de mesures sont en place pour lutter contre ce type d’abus, par exemple, l’élimination des classements et des scores pour les athlètes de moins de 12 ans, et des badges indiquant l’âge des arbitres. Mais ces mesures n’ont pas permis de résoudre ces problèmes. Ces premières expériences d’arbitrage sont formatrices. Certains jeunes peuvent finalement décider de travailler dans une chaîne de restauration rapide plutôt que de se faire crier dessus sur le terrain. Malheureusement, cette culture peut affecter les officiels de tous âges, ce qui pose des problèmes importants pour le maintien en poste à long terme des officiels.

SIRC : De nombreux sports ont connu des avancées technologiques qui ont influencé l’entraînement et la compétition. Au soccer, l’utilisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage (AVA) a fait l’objet d’une grande attention la saison dernière.

MSB : Je pense que ce genre de progrès techniques dans le sport ne vont que continuer; ils sont là pour rester. Mais je reconnais que leur introduction n’a laissé personne indifférent; soit on aime le concept, soit on le déteste. Du point de vue des arbitres, l’AVA est un ajout positif, mais elle nécessite quelques adaptations par rapport à ce que nous faisions auparavant. Par exemple, c’est le pire sentiment du monde que de réaliser, après être sorti du terrain, que nous avons commis une erreur qui a eu une conséquence sur le résultat du match. Dans ces circonstances, l’AVA est un bon filet de sécurité. Idéalement, les officiels sur le terrain verraient tout parfaitement et n’en auraient pas besoin. Mais le deuxième meilleur scénario est d’avoir des coéquipiers – l’AVA – capables de nous recommander de jeter un second regard sur un incident. Il est réconfortant pour les arbitres et pour les équipes de savoir que les erreurs importantes seront réduites au minimum.

Je pense que les progrès en matière d’entraînement et de conditionnement physique ont également influencé le jeu – pour les athlètes, bien sûr, mais aussi pour les officiels. Nous disposons maintenant d’outils pour suivre les mouvements des arbitres sur le terrain et mieux comprendre les exigences physiques de l’arbitrage. Cela nous aide dans notre préparation physique pour les jeux. Je dois m’entraîner, tout comme les athlètes.

SIRC : Vous avez parlé de certains des défis auxquels vous avez été confrontée en tant qu’officielle. Que pensez-vous de l’état actuel du soccer féminin dans son ensemble?

MSB : J’aime beaucoup arbitrer des matchs féminins. Sur le terrain, les athlètes sont très douées techniquement et tactiquement. Pour diverses raisons, je pense que c’est une forme plus pure de ce sport; elles jouent par fierté, elles jouent fort, elles ne font pas de théâtre, elles respectent les règles du jeu. Les femmes mettent tout leur cœur sur le terrain, et je pense que les spectateurs le remarquent aussi. Je pense que les progrès réalisés par le soccer féminin sur le plan de la reconnaissance et du respect sont bien mérités.

SIRC : Pour conclure, quels conseils donneriez-vous aux aspirants officiels?

MSB : C’est toujours une question difficile! Je pense que le premier serait d’apprécier le processus. Pensez à vos rêves, mais réfléchissez aux objectifs que vous devrez atteindre pour que le rêve devienne réalité. Ce qui m’a motivée, c’est le défi que représente le perfectionnement de mes compétences et le développement de mon expérience. J’attendais toujours avec impatience le prochain match plus difficile. Je pense que pour réussir dans ce type de rôle, il faut savourer le défi.

Mon deuxième conseil serait d’être humble et de tirer des leçons de chaque match. Ceci est vrai à tous les niveaux, du sport municipal aux compétitions internationales. Cette approche de l’arbitrage vous permet de tirer des leçons des erreurs et des situations compliquées afin de s’améliorer pour le prochain match.

À propos de Marie-Soleil Beaudoin

Marie-Soleil Beaudoin est arbitre de soccer canadien et professeure de physiologie et de biophysique à l’Université Dalhousie. Lors de la Coupe du monde féminine de 2019 en France, elle a été l’arbitre responsable de quatre matchs, dont la demi-finale entre les Pays-Bas et la Suède. À la suite de sa performance à la Coupe du monde, elle a reçu une nomination prestigieuse au premier Trophée des championnes. Mme Beaudoin a également arbitré la finale de la Coupe du monde féminine U-17 de la FIFA de 2018 en Uruguay et le match inaugural de la Première ligue canadienne à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ainsi que les Jeux panaméricains de Toronto en 2015. Plus tôt dans sa carrière, elle a arbitré des tournois féminins pour U Sports et les Jeux d’été du Canada. Mme Beaudoin est titulaire d’un doctorat en santé humaine et en sciences de la nutrition de l’Université de Guelph. Elle vit avec son partenaire et son fils à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

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