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Basketball and the Pride flag

La pratique d’un sport peut présenter de nombreux avantages pour les jeunes lesbiennes, gays ou bisexuels (LGBTQ+). Le sport peut apporter de la joie, de la distraction et un état de présence attentive qui libèrent les jeunes LGBTQ+ de l’inquiétude et de la peur dans d’autres domaines de leur vie. Le sport peut également permettre de tisser des liens sociaux importants et procurer un soutien aux jeunes LGBTQ+ qui négocient l’affirmation de leur identité (leur « coming out »).

Dans ce blog, nous expliquons pourquoi les jeunes LGBTQ+ ne se sentent souvent pas en sécurité dans le sport. En accord avec un mouvement visant à comprendre les nuances des différentes identités sexuelles et de genre, nous nous concentrons sur les identités LGBTQ+. Nous recommandons également 5 stratégies que les entraîneurs et autres dirigeants sportifs devraient envisager pour créer des cultures plus inclusives dans leurs équipes et organisations pour les identités LGBTQ+ et transgenres, et queer ou en questionnement (LGBTQ+).

Un sentiment d’insécurité

Malheureusement, de nombreux jeunes LGBTQ+ ne bénéficient pas des avantages du sport en raison d’une variété de contraintes et d’obstacles qui entraînent une diminution de leur participation sportive comparativement aux jeunes hétérosexuels (Greenspan et al., 2017). Pour les jeunes LGBTQ+ qui optent de poursuivre leur pratique d’un sport, leurs expériences pourraient être affectées négativement ou ils pourraient chercher d’autres activités dans lesquelles ils se sentent moins stigmatisés.

Les jeunes athlètes, participantes et participants font l’objet d’une stigmatisation sexuelle de la part de multiples intervenants (par exemple, les entraîneurs, les coéquipiers et coéquipières, les enseignantes et enseignants, les parents, les tutrices et les tuteurs). La stigmatisation sexuelle ne conduit pas nécessairement à des comportements homophobes évidents et à la violence envers les athlètes et les participantes et participants LGBTQ+. Cependant, cette stigmatisation est omniprésente dans leurs parcours. La stigmatisation sexuelle touche tous les jeunes athlètes, participantes et participants, quelle que soit leur identité sexuelle.

Female athlete struggling with mental health after training

Une raison importante pour laquelle les jeunes LGBTQ+ ne font pas de sport est qu’ils ne se sentent pas en sécurité. Une homophobie évidente se produit souvent dans les vestiaires avec des jeunes qui utilisent un langage blessant (Greenspan et al., 2019). En associant des mots tels que « gay » et « queer » à la faiblesse ou aux erreurs, les individus affichent alors des actes homonégatifs et hétéronormatifs. L’humour et les agressions physiques anti-homosexuels sont des formes d’homophobie évidente qui créent des espaces peu sécuritaires pour les athlètes LGBTQ+ (Smits et al., 2021).

La manière dont une organisation, une équipe ou un entraîneur prévient ou réagit à ces actes influence largement le sentiment de sécurité dans le sport ressenti par les jeunes LGBTQ+. Mais tous les entraîneurs ne se sentent pas équipés ou préparés à soutenir ces jeunes. Et les ressources organisationnelles pour guider les entraîneurs ne sont pas toujours disponibles.

Stratégies pour les entraîneurs et les organisations

Dans un chapitre du livre Routlege Handbook of Coaching Children in Sport (sous presse), nous recommandons 5 stratégies que les entraîneurs et autres gestionnaires du sport devraient envisager pour établir une culture plus inclusive dans leurs équipes et organisations. Nous résumons ici ces stratégies et les lions à des ressources utiles :

  1. Group of football fans holding soccer ball coloredReconnaître que la participation en soi n’est pas synonyme d’inclusion : Ne définissez pas le « succès » par le nombre d’athlètes et de participantes et participants LGBTQ+ qui prennent part au sport. Certains peuvent s’interroger sur leur identité ou ne l’ont pas révélée aux autres. La sécurité se reflète dans les règles et les politiques officielles ainsi que dans les façons plus subtiles de façonner nos interactions (Femmes et sport au Canada, 2017). Il est important de développer un environnement dans lequel chacun se sent en sécurité, respecté, égal et comme s’il pouvait vivre une expérience positive.
  2. Engagez-vous dans l’éducation et l’autoréflexion : Soyez une alliée ou un allié et faites vos devoirs. Renseignez-vous sur la stigmatisation sexuelle et cherchez à trouver des moyens de contrer ces croyances négatives dans vos propres actions et celles des autres. N’oubliez pas que nous pouvons involontairement exprimer des attitudes ou des insinuations homonégatives dans le cadre de notre sport ou de notre pratique d’entraîneur (Krane, 2016).
  3. Développez des partenariats : Recherchez et établissez des relations avec des groupes de défense des droits des personnes LGBTQ+, transgenres et queer ou en questionnement LGBTQ+ locaux et nationaux. Ils peuvent vous aider à trouver les ressources et les formations dont vous avez besoin. Vous pouvez également trouver des ressources qui sont gratuites et faciles à télécharger. Dans de nombreux cas, ces organisations font déjà ce travail et vous pouvez investir dans leurs efforts (par exemple, YouthREX 2019, Queersmart 2018, The Trevor Project 2020).
  4. Recrutez et soutenez les personnes qui s’identifient comme LGBTQ+: Le recrutement intentionnel de jeunes LGBTQ+ ainsi que de parents, tutrices ou tuteurs LGBTQ+ à des postes de direction (par exemple, en tant qu’entraîneurs ou directrices) est un moyen d’établir des environnements sécuritaires et inclusifs. Ils peuvent apporter des perspectives diverses et soulever des questions sur les politiques et pratiques d’exclusion. Veillez toutefois à ne pas faire de la figuration, c’est-à-dire à recruter des personnes LGBTQ+ à titre symbolique. Veillez à ne pas attendre de ces personnes qu’elles contribuent de manière inéquitable au travail effectué dans votre organisation. Être toujours celui qui éduque et « agite le drapeau » conduit à l’épuisement et à la fatigue (Trussell et al., 2018).
  5. Évaluez les politiques et les pratiques organisationnelles : Évaluez si votre organisation et vos dirigeantes et dirigeants (par exemple, les entraîneurs) utilisent un langage inclusif. Examinez si vos politiques et pratiques reflètent et respectent la diversité de la communauté au sens large. Examinez les politiques et pratiques concernant les déclarations sur les sites Web, le langage inclusif sur les formulaires d’inscription, les images et le matériel promotionnel adaptés aux LGBTQ+, les événements spéciaux, etc. Les sites web et le langage utilisé sur les formulaires d’inscription sont souvent un marqueur important pour les familles qui décident si une organisation sera un espace accueillant ou non (Trussell, 2020). Deuxièmement, établissez des lignes directrices et des codes de conduite clairs sur la façon dont les cas d’abus seront traités. Les athlètes, les participantes et participants, et les familles doivent savoir comment ils peuvent signaler les incidents de maltraitance et s’ils seront soutenus.

Les entraîneurs et autres gestionnaires du sport jouent un rôle important dans l’établissement de milieux sécuritaires, accueillants et favorables pour les athlètes, les participantes et les participants. Ils peuvent également être des alliés importants dans la vie des jeunes LGBTQ+. Toutes les parties prenantes du sport doivent réfléchir de manière critique à l’inclusion et à la manière de créer un système sportif plus juste et équitable au service de tous les jeunes.


A propos de(s) l'auteur(s)

Dawn E. Trussell, Ph.D., est professeure agrégée au département de gestion du sport de l’Université Brock. Dawn a obtenu la chaire d’excellence en recherche du chancelier de l’Université Brock (2021 à 2024) pour son travail sur l’activisme dans le sport. Elle est présidente de l’Association canadienne pour l’étude des loisirs et siège au comité scientifique du Centre de recherche canadien sur l’équité entre les sexes et le sport.

Kyle Rich, Ph.D., est professeur adjoint au département des études sur les loisirs de l’Université Brock. Les recherches de Kyle portent sur l’impact des politiques, de la communauté et de l’inclusion et de l’exclusion sur les expériences dans les programmes de sport, de loisirs et d’activité physique. Kyle s’intéresse particulièrement à l’utilisation de méthodologies de recherche communautaires et participatives pour aider les organisateurs communautaires à comprendre et à traiter les problèmes locaux dans le but d’améliorer la santé communautaire.

Jake Quinton est étudiant à la maîtrise au département des études sur les loisirs de l’Université Brock. Les recherches de Jake portent sur l’exploration et la compréhension des expériences des hommes homosexuels dans les environnements sportifs. Il s’intéresse particulièrement à la façon dont les hommes gais, qui choisissent volontairement de participer à des sports organisés, naviguent dans des environnements potentiellement stressants pour en tirer des expériences de bien-être.

Références

Femmes et sport au Canada. (2017). Montrer le chemin : Travailler avec les athlètes et les entraîneurs LGBTQ. Repéré au https://womenandsport.ca/fr/ressources/publications/montrer-le-chemin-lgbtq/

Greenspan, S. B., Griffith, C., Hayes, C. R., & Murtagh, E. F. (2019). LGBTQ+ and ally youths’ school athletics perspectives: a mixed-method analysis. Journal of LGBT Youth, 16 (4), 403-434.

Krane, V. (2016).  Inclusion to Exclusion: sport for LGBT athletes. Dans R. J. Schinke, K. R. McGannon, et B. Smith (Eds.) Routledge international handbook of sport psychology, pp. 238-255. Milton Park, NY: Routledge.

Queersmart. (2018). Queer terminology from A to Q. QMUNITY: Queersmart. Repéré au
https://youthrex.com/toolkit/queer-terminology-from-a-to-q/

Smits, F., Knoppers, A., & Elling-Machartzki, A. (2021). ‘Everything is said with a smile’: Homonegative speech acts in sport. International Review for the Sociology of Sport56(3), 343-360.

The Trevor Project (2020). How to support bisexual youth: ways to care for bisexual, pansexual, fluid, and queer youth who are attracted to more than one gender. West Hollywood: The Trevor Project. Repéré au
https://youthrex.com/toolkit/how-to-support-bisexual-youth-ways-to-care-for-bisexual-pansexual-fluid-and-queer-youth/

Trussell, D. E. (2020). Building inclusive communities in youth sport for lesbian-parented families. Journal of Sport Management, 34 (4), 367-377. https://doi.org/10.1123/jsm.2019-0395

Trussell, D. E., Kovac, L., et Apgar, J. (2018). LGBTQ parents’ experiences of community youth sport: Change your forms, change your (hetero) norms. Sport Management Review, 21 (1), 51-62.

YouthREX, 2019. Delivering group programming for LGBTQ+ youth. Toronto: YouthREX. Repéré au https://youthrex.com/evidence-brief/delivering-group-programming-for-lgbtq-youth/


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