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Le modèle erroné du choix d’espadrilles

Les revues, les magasins de souliers et les fabricants de chaussures ont souvent recommandé les espadrilles en fonction de l’arc des pieds. Un degré de supination normal permet de générer de la force lors de la poussée, tandis que la pronation permet d’absorber la force de l’impact sur le talon. Certaines personnes ont une forme de pied correspondant aux extrêmes du spectre. En effet, selon le test de l’empreinte du pied mouillé, on peut observer qu’un pied est pronateur (plat), normal (neutre) ou supinateur (très arqué). En choisissant des souliers selon la méthode traditionnelle, une personne devrait porter des souliers qui contrôlent les mouvements, des souliers de stabilité ou des souliers neutres/cousinés respectivement.

Il n’est pas clair comment le lien entre le type de souliers et la forme de pied a été établi, mais les récentes recherches mentionnent que cette méthode est désuète et qu’elle présente plusieurs lacunes.

  • Le test du pied mouillé n’évalue pas les fonctions durant la marche ou la course

Ce test, qui permet de mesurer la forme du pied, est fait lorsque la personne est debout. Elle examine donc la position du pied lorsque celui-ci est immobile et n’évalue pas les aspects du pied en mouvement.

  • Il n’existe pas de référence normale

Les divers types de souliers visent à placer les pieds en position neutre. L’idée est que le risque de blessure diminue si les pieds sont alignés normalement. Le problème est qu’il n’y a pas de référence « normale » quand on parle du corps humain. Chaque personne a ses standards « normaux » ainsi que des préférences différentes sur le plan de l’alignement des membres. Il n’existe pas de position parfaite universelle.

  • La prescription d’espadrilles ne prévient pas les blessures

Lorsqu’on recommande des souliers en fonction de la forme de pied qui a été mesurée de façon statique, on ne prévient pas les blessures de façon particulièrement efficace, pas plus que si on portait des souliers qui ne correspondent pas au bon arc de pied. En effet, il n’y a pas de preuve concluante qu’une pronation excessive est liée aux taux de blessure.

 

Les causes réelles des blessures liées à la course

Si une tient pour acquis qu’une pronation excessive n’est pas une cause de blessure, ni le fait d’avoir de « mauvais » souliers, alors quelles sont les causes réelles? Malheureusement (et comme on peut s’y attendre), la réponse n’est pas aussi simple. Les causes de blessure sont variées, et il existe de nombreuses variantes propres à chaque personne qui jouent un rôle dans les risques de blessure.

Cela dit, il est de plus en plus prouvé que la force des muscles stabilisateurs des hanches joue un rôle important. Une faible stabilité des hanches ou un déséquilibre entre les deux hanches peut affecter le fonctionnement des membres sous la taille, comme les genoux et les chevilles, et ainsi entraîner des blessures.

Comment choisir ses espadrilles

La solution pour trouver les bons souliers est en fait plus simple que l’on croirait : on doit choisir des souliers qui sont confortables. En effet, ils causent moins de blessures que des souliers inconfortables. Donc, au lieu d’essayer de se conformer à des aspects « normaux », on devrait plutôt choisir des souliers qui fonctionnent bien pour nous.

Les caractéristiques, activités et préférences de chaque personne influencent les perceptions individuelles du confort, et il est très difficile de prévoir ce qu’une personne trouvera confortable ou non. Parfois, les personnes ayant les pieds plats préfèrent une semelle dure et moins coussinée. Inversement, les personnes ayant un arc prononcé peuvent préférer des souliers plus doux et coussinés qui absorbent mieux l’impact sur le talon. Il est aussi important de considérer le type d’activité que l’on fait avec ces souliers. Par exemple, une personne peut préférer un soulier plus coussiné pour courir et non pour faire de l’exercice à faible impact, tout comme une autre personne peut adopter une approche minimaliste et courir nus pieds. Le confort est une notion difficile à quantifier, et jusqu’à ce qu’on ait des indicateurs solides et éprouvés, on recommande de choisir les souliers les plus confortables qui correspondent aux styles de vie et aux activités de chaque personne.

Sources:
Ferber R, Hreljac A, Kendall KD. Suspected mechanisms in the cause of overuse running injuries. Sports Health. 2009; 1(3): 242-246.
Griffiths I. Choosing running shoes: the evidence behind the recommendations. sportEX dynamics. 2012; 53(July): 28-33.
Knapik JJ, Swedler DI, Grier TL, Hauret KG, Bullock SH, Williams KW, Darakjy SS, Lester ME, Tobler SK, Jones BH. Injury reduction effectiveness of selecting running shoes based on plantar shape. Journal of Strength and Conditioning Research. 2009; 23(3): 685-697.
Mündermann A, Stefanyshyn DJ, Nigg BM. Relationship between footwear comfort of shoe inserts and anthropometric and sensory factors. Medicine & Science in Sports and Exercise. 2001; 33(11): 1939–1945.
Nigg BM, Baltich J, Hoerzer S, Enders H. Running shoes and running injuries: mythbusting and a proposal for two new paradigms: ‘preferred movement path’ and ‘comfort filter’. British Journal of Sports Medicine. 2015; 49(20): 1290-1294. 

À propos de l’auteure : Lily est une étudiante de 4e année dans le programme de kinésiologie à l’Université Western. Son expérience athlétique est dans la nage synchronisée et elle continue sa participation dans le sport comme entraîneuse et comme nageuse sur l’équipe universitaire.    



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