
Résumé du projet
Le présent mémoire a réuni les principaux intervenants de la communauté de l’Université de Guelph pour examiner les questions relatives à l’accessibilité et à l’inclusion des étudiants ayant un handicap dans les activités récréatives et sportives sur les campus. L’équipe de recherche incluait des représentants du Centre for Students with Disabilities et du département des sports de l’Université de Guelph, ainsi qu’un étudiant de premier cycle ayant un handicap et deux anciens étudiants de l’Université. Le but ultime était d’élaborer un cadre de planification pour guider les universités dans leurs efforts visant à promouvoir les droits de la personne et l’inclusion des étudiants ayant un handicap dans la vie parascolaire sur les campus. L’analyse des données a permis d’élaborer un cadre pour la création d’une culture de la compassion sur les campus. Ce cadre, qui comprend six principes directeurs, trois caractéristiques fondamentales et six éléments de processus, examine comment les universités peuvent mettre en place des programmes, des politiques, des services et des pratiques pour mieux répondre aux besoins changeants et divers des étudiants ayant un handicap de manière à assurer leur plein engagement dans tous les secteurs de la vie universitaire.
Méthodes de recherche
La stratégie d’enquête du présent mémoire est axée sur une approche de recherche participative, c’est-à-dire que la chercheuse a joint une équipe de recherche collaborative pour mener une recherche reliée à des efforts globaux de changement social. Le grand objectif était d’élaborer un cadre pour guider les universités dans la création de communautés inclusives sur les campus, surtout en ce qui concerne les activités parascolaires. Pour faire en sorte que le cadre inclue les points de vue de tous les principaux intervenants, des entrevues ont été menées auprès de cinq membres de l’équipe de recherche et de 18 intervenants de l’Université de Guelph, y compris des étudiants sans handicap et ayant un handicap, des membres du personnel du département des sports et du Centre for Students with Disabilities, des membres du corps professoral et des cadres supérieurs. Les transcriptions des entrevues ont été analysées de manière à déceler les tendances courantes, pour ensuite les regrouper en catégories plus vastes. Sur la base de cette analyse, un document de cinq pages présentant une ébauche du cadre a été produit et partagé avec tous les membres de l’équipe de recherche. Cette équipe a conjointement passé en revue et analysé le cadre initial pour illustrer les éléments à l’aide d’exemples et pour cerner les secteurs nécessitant plus de travail. Et parce que nous voulions nous assurer que le cadre reflétait vraiment les points de vue des participants, nous avons invité tous ceux-ci à participer à un « groupe de réflexion » auquel nous avons donné un aperçu des constatations préliminaires. Les propositions et recommandations qui ont émané du groupe de réflexion et des réunions de l’équipe ont été intégrées au cadre final.
Résultats de recherche
L’analyse des données a conduit à l’élaboration d’un cadre pour la création d’une culture de la compassion sur les campus. Ce cadre se fonde sur six principes qui pourront guider les universités dans leurs efforts pour mettre en place une culture compatissante sur les campus. Une telle culture s’articule essentiellement autour des valeurs suivantes : a) l’accès pour tous; b) la diversité et l’unicité; c) l’interdépendance et la responsabilité sociale; d) la diversité des bases de connaissances, des voix et des perspectives; e) la puissance de l’apprentissage et de l’éducation comme outil de changement social; f) la personne dans son intégralité. Le cadre énonce aussi trois caractéristiques fondamentales que doit présenter une culture de la compassion sur les campus. Essentiellement, les établissements postsecondaires et les membres de ces communautés doivent être : a) reliés entre eux, b) d’un grand soutien et habilitants, et c) informés. Six éléments de processus sont inclus dans le cadre pour assurer le maintien dans le temps de la culture de la compassion sur les campus : a) créer une vision pour l’avenir, b) édifier un plan pour concrétiser la vision, c) obtenir des fonds pour mettre le plan à exécution, d) procéder par pensée critique et mesurer les actions par rapport à la vision, e) agir de façon proactive pour obtenir des changements, et f) aller au-delà de la conformité. Le cadre encourage les intervenants universitaires à réfléchir ensemble, à dialoguer et à collaborer les uns avec les autres pour réaliser des changements systémiques profonds. Ces changements sont nécessaires puisque les contraintes limitant l’engagement sur les campus peuvent nuire au bien-être des étudiants et miner le sens qu’ils ont de leur propre identité. Ce cadre peut servir de point de départ à l’amorce de ces conversations et être une source d’inspiration incitant les universités à adopter une approche participative pour encourager le changement social positif dans le contexte universitaire.
Répercussions sur les politiques
La présente étude nous permet de mieux saisir les obstacles auxquels les étudiants ayant un handicap continuent de se heurter quand ils veulent participer à des activités récréatives et sportives sur les campus, tout en offrant des stratégies concrètes pour éliminer ces obstacles.
La politique du gouvernement du Canada reconnaît que la pleine citoyenneté exige que les athlètes ayant un handicap aient accès à des possibilités équivalentes de développer leurs habiletés et de participer à des compétitions aux échelons provincial, national et international. Le cadre qui ressort de mon mémoire s’inscrit dans la même logique et il cherche à jeter plus de lumière sur le rôle important que l’engagement dans les loisirs et les sports joue dans la vie des personne donne aux collectivités de l’information sur les valeurs fondamentales, les caractéristiques et les éléments de processus qui sont essentiels à la création d’un environnement inclusif et accessible.
Le cadre émanant du présent mémoire révèle que l’une des conditions qui doivent être remplies pour qu’une personne devienne active physiquement est qu’elle doit être bien informée. Les personnes ayant un handicap doivent donc avoir accès à de l’information sur : a) les avantages d’un mode de vie actif, b) les programmes et les services offerts, et c) l’accessibilité d’une activité ou d’un service avant d’y participer. Cette étude met en relief les avantages de l’établissement de partenariats mutuellement profitables tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des communautés d’attache pour harmoniser les services, offrir un soutien fondé sur une approche globale, fusionner les ressources et diminuer les doubles emplois. Une approche concertée aidera par ailleurs à accroître les taux de participation, à joindre un plus large public cible et à offrir des services diversifiés et utiles.
Prochaines étapes
Les perspectives des principaux intervenants au sein d’une université, soulignées dans cette étude, peuvent être transférables à d’autres groupes communautaires et s’appliquer dans d’autres contextes communautaires. Idéalement, on pourrait utiliser les éléments de ce cadre pour encourager les collectivités à collaborer et à entamer des échanges communautaires permettant de sensibiliser les différents groupes aux points de vue des autres et d’amener tous les groupes à travailler ensemble au règlement des problèmes. Toutefois, il pourrait se révéler nécessaire de mener d’autres recherches pour examiner les points de vue des autres groupes communautaires, plus particulièrement les groupes marginalisés, afin de rehausser la pertinence et l’utilité du cadre dans un contexte communautaire global.
Les recherches futures pourraient aussi permettre de développer une « trousse à outils » pour créer des cultures communautaires axées sur la compassion sur la base des principaux éléments du cadre. La « trousse à outils » s’inspirerait des idées générées par le cadre et elle ferait appel à un ensemble similaire de principes directeurs, de caractéristiques et d’éléments de processus. Les recherches à venir pourraient étayer le processus par lequel une université, ou toute autre communauté, utilise le cadre ou la « trousse à outils ». Une telle étude permettrait de mieux cerner l’utilité du cadre ou de la « trousse à outils » dans un autre contexte communautaire tant pour ce qui est de sa capacité de créer des partenariats et des échanges sur les campus que pour ce qui est de sa capacité de faciliter l’action ou le changement social. Elle pourrait en outre jeter plus de lumière sur le processus grâce auquel les intervenants universitaires ou les membres de la communauté peuvent utiliser une approche participative pour réunir les personnes intéressées et leur permettre de réaliser un résultat commun.
Principaux intervenants et avantages
- Les organisations suivantes sont susceptible tirer profit des conclusions de cette étude :
- Ontario University Athletics Association (OUA)
- Sport interuniversitaire canadien
- Association canadienne de loisirs intramuros (ACLI)
- Sport Canada
- Établissements canadiens d’enseignement postsecondaire
- Associations canadiennes de sport