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En tant que chercheurs dans le domaine du sport des jeunes, nous cherchons à comprendre comment les jeunes développent et transfèrent les compétences de vie. Ces dernières années, des questions culturelles nous ont poussés à faire évoluer notre compréhension des compétences de vie. Par exemple, les mouvements Black Lives Matter et #MeToo continuent de sensibiliser aux inégalités dans le sport et au-delà. De plus, le mouvement pour le changement climatique a permis d’illustrer les répercussions disproportionnées sur les populations autochtones. Ainsi, au cours des dernières années, nous avons intentionnellement et de manière critique remis en question ce que l’on croit être les compétences de vie.

Conscients des systèmes d’oppression historiques et actuels, tels que le racisme, le sexisme et l’homophobie, entre autres, nous pensons que les compétences de vie peuvent être bien plus que des concepts traditionnels comme la maîtrise de soi, l’effort et le travail d’équipe. En tant que chercheurs-militants, si notre travail reflète la diversité des expériences vécues et des environnements dynamiques dans lesquels vivent les jeunes, nous pouvons repenser non seulement les compétences de vie, mais aussi le développement positif des jeunes (DPJ), comme une approche visant à promouvoir le changement social.

Cet article de blogue s’appuie sur une série en trois parties publiée en 2019 qui traitait de l’importance d’enseigner les compétences de vie par le sport et de transférer les compétences de vie au-delà du sport.

Une étape importante dans l’évolution des compétences de vie consiste à créer un alignement entre la façon dont les athlètes apprennent et utilisent les compétences de vie, et la façon dont ces compétences sont comprises dans le contexte des mouvements sociaux.

Trois façons de faire évoluer les compétences de vie dans une optique de justice sociale

1. Élargir le sens des compétences de vie

Lorsque nous pensons aux compétences psychosociales, nous pensons souvent aux compétences psychosociales « traditionnelles », comme le travail d’équipe, la communication ou le leadership. Cependant, nous pouvons élargir notre compréhension pour considérer le travail d’équipe comme une compétence essentielle nécessaire pour s’engager avec des gens et des groupes qui peuvent être culturellement différents ou avoir des systèmes de croyance différents.

De même, dans une optique de justice sociale, le leadership peut consister à plaider pour le changement et à œuvrer pour une société socialement juste, ce qui peut impliquer que les entraîneurs, les capitaines ou d’autres leaders informels prennent part à une manifestation pacifique ou défendent un coéquipier harcelé en raison de son origine raciale ou ethnique, de son identité de genre ou de son orientation sexuelle.

2. Voir les compétences de vie à travers une lentille sociopolitique

Nous devons également tenir compte de la manière dont certaines compétences de vie peuvent involontairement soutenir les inégalités. Par exemple, certaines compétences, comme la résilience et le courage, peuvent être des concepts chargés qui perpétuent la notion selon laquelle les jeunes confrontés à des obstacles doivent faire face à des facteurs de stress et à des défis environnementaux que les jeunes issus de milieux plus privilégiés n’ont pas à affronter. En tant que système sportif, pouvons-nous travailler pour changer les chances, au lieu de demander aux jeunes qui font face à des obstacles de travailler continuellement pour améliorer leurs chances?

3. Enseigner des compétences de vie qui tiennent compte des réalités sociales des jeunes

Les jeunes sont plus susceptibles de développer et de transférer des compétences de vie s’ils peuvent s’y identifier. C’est pourquoi nous devons nous assurer que ces compétences sont culturellement pertinentes et fondées sur les réalités sociales des jeunes. Les compétences de vie ont une signification différente selon les personnes et les situations. Cependant, la façon dont une compétence de vie spécifique est valorisée, apprise et finalement démontrée peut être différente pour les jeunes vivant dans des ménages de classe moyenne supérieure par rapport aux jeunes vivant dans des logements publics à faible revenu ou pour les jeunes s’identifiant à une fille par rapport aux jeunes s’identifiant à un garçon.

Prendre des mesures

Le milieu sportif pour les jeunes a un énorme potentiel pour être un véhicule de changement positif. Nous lançons ci-dessous des appels à l’action à l’intention de trois groupes d’intervenants afin de contribuer à soutenir des changements à la fois descendants et ascendants (Spaaij et coll., 2020):

Ce que vous pouvez faire si vous êtes un administrateur sportif:

  • Veiller à ce que des opportunités de développement professionnel fondées sur des données probantes soient disponibles pour les entraîneurs et les autres membres du personnel sportif afin de les aider à identifier les abus, à prévenir les comportements inappropriés et à prendre conscience de la manière dont des actions non intentionnelles peuvent nuire à certains athlètes (Tam et coll., 2021)
  • Créer des politiques, des processus organisationnels et des pratiques d’embauche équitables. Par exemple, le salaire et la rémunération devraient refléter les fonctions du poste, et non le genre du candidat
  • Dans la mesure du possible, rendre obligatoire la formation des entraîneurs, en particulier les possibilités de formation qui intègrent le développement des jeunes et la justice sociale (par exemple, la formation à la lutte contre le racisme)
  • Rechercher des possibilités de collaboration avec des organismes communautaires de justice sociale qui représentent la diversité des jeunes athlètes au sein de votre programme (Jones et coll., 2020)

Team huddle with coachCe que vous pouvez faire si vous êtes un entraîneur:

  • Réfléchir aux injustices sociales qui sont répandues dans votre communauté et qui ont une incidence sur les jeunes athlètes de votre équipe (Camiré et coll., 2022)
  • Réfléchir à votre philosophie d’entraînement pour vous assurer que votre approche permet de discuter et de pratiquer délibérément le développement et le transfert des compétences de vie (Bean et coll., 2018)
  • Enseigner les compétences de vie d’une manière qui reflète un engagement délibéré envers l’équité plutôt que de maintenir le statu quo. Cela nécessite de se concentrer sur la recherche de la diversité, de promouvoir l’inclusion et de s’assurer que tous les athlètes ont des opportunités équitables (Camiré, 2022)
  • S’assurer que vos pratiques d’entraînement sont relayées d’une manière culturellement compétente (cela signifie que vous respectez et pouvez vous engager de manière réfléchie avec des cultures et des milieux autres que les vôtres). De même, faire preuve d’humilité culturelle (cela signifie qu’il n’y a pas de problème à ne pas comprendre entièrement les expériences vécues par tous les athlètes de votre équipe, tant que vous le respectez)
  • Collaborer avec les administrateurs sportifs, les autres entraîneurs, les athlètes et les soignants pour favoriser un environnement accueillant pour tous. Créer un espace pour que les athlètes puissent partager leurs expériences et défendre les questions qui leur tiennent à cœur. Tisser des liens communautaires en décidant collectivement de ce qui est pertinent pour votre équipe ou votre organisation en ce qui concerne les efforts de justice sociale

Male High School Basketball Team Having Team Talk With Coach

Ce que vous pouvez faire si vous êtes un athlète:

  • Être attentif aux besoins de vos coéquipiers, en particulier ceux qui sont sous-représentés dans votre équipe
  • Rechercher les occasions de vous impliquer dans les efforts communautaires visant à promouvoir la justice sociale ou à contester les injustices sociales (Checkoway, 2009)
  • Développer des relations avec des athlètes d’autres équipes sportives et apprendre à connaître les traditions et les valeurs culturelles uniques de chacun
  • Être un leader et un mentor pour les autres athlètes, en particulier pour les nouveaux membres de votre équipe

Le sport peut servir de cadre pour aborder la justice sociale. En élargissant la signification des compétences de vie, en les considérant dans une optique sociopolitique et en enseignant des aptitudes de vie qui tiennent compte des réalités sociales des jeunes, tous les intervenants du système sportif peuvent travailler ensemble pour favoriser le développement positif des jeunes et faire évoluer les compétences de vie.


A propos de(s) l'auteur(s)

Corliss Bean, titulaire d’un doctorat, est professeure adjointe au département des études sur la récréation et les loisirs de l’Université Brock. Elle est codirectrice du Centre for Healthy Youth Development through Sport et membre du réseau académique provincial de YouthREX. Ses recherches l’amènent à travailler avec des organismes sportifs communautaires au service des jeunes pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des programmes de qualité qui favorisent le développement des compétences de vie.

Tarkington J. Newman, Ph.D., MSW, MS est professeur adjoint au département de travail social et professeur adjoint affilié au département d’éducation de l’Université du New Hampshire. Par l’entremise de son laboratoire de recherche sur le travail social dans le domaine du sport, M. Newman s’engage à servir les populations de jeunes reconnues comme étant socialement vulnérables (par exemple, les jeunes de couleur, les jeunes LGBTQ+). Plus précisément, les recherches de M. Newman sont axées sur la promotion du développement et du transfert des compétences de vie normatives (par exemple, la régulation émotionnelle, le travail d’équipe) et des compétences de vie liées à la justice sociale (par exemple, l’antiracisme, les alliances LGBTQ+) par l’entremise du sport.

Martin Camiré, Ph.D., est professeur à l’École d’activité physique de l’Université d’Ottawa. Les recherches de M. Camiré examinent la dynamique évolutive du développement dans le sport, avec des projets financés par des sources externes et axés sur la santé mentale et la justice sociale dans le contexte du sport au secondaire. En ce qui concerne l’enseignement, M. Camiré offre des cours sur l’interaction entre l’activité physique et la santé, l’éthique du sport récréatif et de compétition, ainsi que sur l’environnement changeant de l’enquête qualitative.

Leisha Strachan, Ph.D., est professeure à la Faculté de kinésiologie et de gestion des loisirs de l’Université du Manitoba. Elle est l’une des co-créatrices du projet SCORE (www.projectscore.ca). Sa recherche est axée sur le développement positif des jeunes par le sport. Elle se penche aussi sur la façon dont les 4 C (compétence, confiance, connexion, caractère) pourraient être intégrés afin de promouvoir des espaces sportifs positifs pour les jeunes par l’entremise de la prestation des entraîneurs et des comportements des parents. En outre, Mme Strachan a fait partie d’une équipe de recherche qui a examiné les politiques et les pratiques antiracistes à Winnipeg et les expériences sportives des nouveaux arrivants dans la communauté.

Références

Bean, C., Kramers, S., Forneris, T. et Camiré, M. (2018). The implicit/explicit continuum of life skills development and transfer. Quest, 70(4), 456 à 470.https://doi.org/10.1080/00336297.2018.1451348

Camiré, M., Newman, T. J., Bean, C. et Strachan, L. (2022). Reimagining positive youth development and life skills in sport through a social justice lens. Journal of Applied Sport Psychology, 34(6), 1058-1076. http://dx.doi.org/10.1080/10413200.2021.1958954

Camiré, M. (2022). The two continua model for life skills teaching. Sport, Education and Society. https://doi.org/10.1080/13573322.2022.2073438

Checkoway, B. (2009). Youth civic engagement for dialogue and diversity at the metropolitan level. The Foundation Review, 1(2), 41 à 50. https://doi.org/10.4087/FOUNDATIONREVIEW-D-09-00015

Jones, G., Edwards, M., Bocarro, J., Svensson, P. et Misener, K. (2020). A community capacity building approach to sport-based youth development. Sport Management Review, 23(4), 563 à 575. https://doi.org/10.1016/j.smr.2019.09.001

Spaaij, R., Knoppers, A., Jeanes, R. (2020). “We want more diversity but…”: Resisting diversity in recreational sports clubs. Sport Management Review, 23(3), 363–373. https://doi.org/10.1016/j.smr.2019.05.007

Tam, A., Kerr, G. et Stirling, A. (2021). Influence of the #MeToo movement on coaches’

practices and relations with athletes. International Sport Coaching Journal, 8(1), 1 à 12. https://doi.org/10.1123/iscj.2019-0081


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