Signaux et bruits : L’équité entre les genres dans le sport canadien


Points saillants

  • Le gouvernement du Canada s’est engagé à atteindre l’équité entre les genres dans le sport à tous les niveaux d’ici 2035.
  • Des recherches en cours ont démontré que la majorité (plus de 90 %) de la couverture médiatique du sport au Canada est axée uniquement sur le sport masculin, et que les femmes et les filles ont un taux de participation au sport inférieur à celui des hommes.
  • Cet article donne un aperçu de l’engagement des femmes et des filles dans le secteur du sport au Canada et met en lumière les possibilités de recherches futures et de travaux axés sur l’équité.

Signaux = la vérité
Bruit = ce qui nous distrait de la vérité
(Silver, 2015)

Le gouvernement du Canada s’est engagé à atteindre l’égalité des sexes dans le sport à tous les niveaux d’ici 2035. Mais où en sommes-nous dans la réalisation de cet objectif ? Et comment savons-nous où nous en sommes?

Les réponses à ces questions résident dans la capacité à obtenir des données fiables et précises. Ces points de données sont connus sous le nom de « signaux » et ils indiquent où nous nous trouvons sur la voie de la réalisation de l’objectif. Cependant, ces signaux sont souvent étouffés par du « bruit », c’est-à-dire d’autres renseignements qui n’ont que peu de valeur ou qui détournent l’attention de l’objectif initial.

Dans le système sportif, les chercheurs recherchent intentionnellement des signaux concernant les femmes et les filles afin d’évaluer leur avancement dans ce secteur traditionnellement dominé par les hommes. Cependant, ce n’est pas un travail facile, car les signaux doivent être découverts au milieu du bruit. Les signaux et le bruit sont deux variables à la fois indépendantes et coexistantes au sein des systèmes (Wolfe, 2020).

Pour comprendre la présence ou l’absence d’équité entre les sexes au sein du système sportif canadien, il faut chercher des signaux de données fiables dans les domaines qui touchent le système. Où chercher des données fiables? Et comment minimiser le bruit dans le système? Dans cet article, nous examinerons les données dont nous disposons dans certains domaines, où le bruit existe encore, et comment nous pouvons tracer la voie vers la clarté du système.

Signaux, bruit et recherche de clarté

Cette métaphore utile sur les signaux par rapport au bruit a été introduite pour la première fois par Nate Silver, un statisticien américain. C’est le thème de son livre de 2015, The Signal and the Noise : Why so many predications fail – but some don’t (Silver, 2015). M. Silver soutient que la science et la connaissance de soi sont nécessaires pour distinguer les signaux (information véridique) du bruit (information distrayante). C’est en les distinguant que l’on obtiendra de la clarté dans un système riche en données (Silver, 2015; Wolfe, 2020).

Pour illustrer cette métaphore, l’axe des y représente ici un bruit faible à élevé et l’axe des x un signal faible à élevé. Dans le graphique, les deux axes opposés créent quatre quadrants de scénarios d’information possibles.

1. L'obscurité se trouve dans le quadrant supérieur gauche. L'obscurité est synonyme de bruit élevé et de signal faible. 
2. Le mystère est dans le quadrant inférieur gauche. Le mystère est synonyme de faible bruit et de faible signal. 
3. La distraction est dans le quadrant supérieur droit. La distraction est synonyme de bruit élevé et de signal élevé. 
4. La clarté se trouve dans le quadrant inférieur droit. La clarté est synonyme de faible bruit et de signal élevé. 
Adapté de Wolfe, 2020, https://nolongerset.com/signal-vs-noise/
Figure 1 : Quadrants formés par les axes du bruit par rapport aux signaux (image adaptée de Wolfe, 2020).

Dans le quadrant « mystère », le système est caractérisé par un faible bruit et un faible signal. C’est la situation dans laquelle se trouvait le système sportif canadien lorsque l’objectif d’équité entre les sexes d’ici 2035 a été annoncé pour la première fois. Lorsqu’un système est confronté à l’« obscurité » des données, il subit des niveaux élevés de bruit et des signaux faibles. Et, dans un espace de « distraction », il y a beaucoup de bruit et beaucoup de signaux. Les scénarios de distraction sont délicats, car beaucoup de bruit peut créer de la confusion et détourner les individus des signaux importants et précieux qu’ils recherchent.

De façon optimale, le système sportif canadien vise à fonctionner dans le quadrant de la « clarté », où les signaux sont élevés et le bruit est minimal. Ce résultat idéal garantit la disponibilité de signaux vrais ou de données sans bruit. C’est l’objectif du travail de la E-Alliance, un centre de partage des connaissances composé d’universitaires et d’organisations partenaires de tout le Canada. Ils se consacrent à l’équité entre les genres dans le sport et à la clarification de l’équité entre les genres dans le système sportif canadien.

Les femmes et les filles au Canada

Woman in a park, holding a badminton racquet and smiling at the cameraLes signaux élevés pour les informations démographiques proviennent de Statistique Canada et présentent la diversité de la population du Canada. Selon les données du recensement, plus de la moitié de la population canadienne (50,9 %) s’identifie comme étant des femmes (Statistique Canada, 2016). Cette répartition presque égale des sexes est évidente dans les catégories d’âge des enfants : 49 % des enfants de moins de 14 ans sont des filles, et 49 % des adolescents (âgés de 15 à 19 ans) sont également des filles (Statistique Canada, 2021). Un Canadien sur 4 s’identifie comme Noir, peuple autochtone ou personne de couleur, et 1,7 million s’identifie comme Autochtone (Statistique Canada, 2016). De plus, selon les différentes sources de données, entre 3 % et 13 % des Canadiens s’identifient comme LGBTQ+ (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres ou queers) (Fondation Jasmin Roy, 2017). Sur la base de ces signaux, la population canadienne comprend des individus diversifiés aux identités intersectionnelles.

Mais que savons-nous du nombre de femmes et de filles qui font du sport? Et que savons-nous de la participation des femmes et des filles ayant des identités intersectionnelles? Nous nous penchons ci-dessous sur les signaux de la participation et du leadership des femmes et des filles dans le sport, le rôle des médias sportifs dans la transmission des signaux ou du bruit, et la voie à suivre pour l’équité entre les sexes dans le sport canadien.

Les femmes et les filles dans le sport

Les chercheurs se sont efforcés de fournir de bonnes données ou de bons signaux sur la participation des femmes et des filles au sport. Ce travail cumulatif a permis de dégager des signaux forts sur les taux de participation, les changements et les raisons pour lesquelles les femmes et les filles peuvent être absentes de sport. Nous savons maintenant que le taux de participation des filles au sport chute de 22 % lorsqu’elles entrent dans l’adolescence, ce qui mène à un taux d’abandon d’une fille sur trois qui quitte le sport à l’adolescence (Femmes et sport au Canada, 2020). Ces changements sont encore plus stupéfiants pour les filles ayant une identité intersectionnelle, car les filles autochtones ont le taux de participation le plus bas, soit 24 % seulement (Femmes et sport au Canada, 2020).

Les travaux en cours ont permis de mieux comprendre les raisons complexes pour lesquelles les filles choisissent de quitter le sport. Il s’agit notamment de la socialisation et des attentes liées au genre, du manque de prise en compte des identités sociales, des obstacles structurels et des obstacles psychosociaux (Trussek et coll,. 2020). Un signal fort de la diminution de la participation des filles est apparu récemment dans des travaux révélant comment la COVID-19 a affecté le sport féminin : Une fille sur quatre n’est pas déterminée à reprendre le sport qu’elle pratiquait avant la pandémie (Femmes et sport au Canada, 2021). Imaginez, si vous considérez toutes les filles canadiennes pratiquant un sport à l’échelle nationale, cela équivaut à ce que chaque fille de l’Alberta décide d’arrêter de faire du sport. Une valeur choquante à une époque où le sport est peut-être plus important que jamais.

C’est grâce au travail des chercheurs qui se consacrent à la mise en évidence des signaux relatifs à la participation des filles que nous disposons aujourd’hui de ces informations. Nous pouvons nous en servir pour aller de l’avant et créer des environnements sportifs plus inclusifs et des expériences sportives plus durables pour les filles. Cette recherche continue est essentielle pour combler les lacunes dans les signaux que nous avons sur les filles qui abandonnent le sport.

Quelles sont les prochaines questions de recherche (sans ordre particulier)?
Comment créer un environnement sportif plus inclusif?
1. Relier la recherche aux actions sociales et politiques
2. Réimaginer le sport comme un lieu de transformation
3. Approches intersectionnelles, y compris le genre+, la race, l'ethnicité, les handicaps et les capacités, la classe sociale, l'identité sexuelle.
Figure 2 : Comment créer un environnement sportif plus inclusif? (Trussell et coll., 2020)

Il est important de noter que ce travail donne la priorité à la création d’expériences sportives équitables pour toutes les filles canadiennes. Il s’agit d’un objectif important, car nous savons que celles qui ont des identités intersectionnelles font face à plus d’obstacles à l’inclusion (Centre canadien pour l’éthique dans le sport, 2022).

Les femmes et les filles dans le sport de haut niveau

Pour les athlètes féminines professionnelles, les possibilités de participation ont augmenté au fil du temps. Prenons l’exemple des Jeux olympiques, le plus grand événement sportif du monde, qui ont débuté sans que les femmes aient la possibilité d’y participer. Au fil du temps, la participation des femmes aux Jeux olympiques a connu des hauts et des bas, mais elle a surtout augmenté pour atteindre une quasi-parité entre les sexes aux Jeux d’été de Tokyo 2020.

Pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2020, le Canada a envoyé des équipes composées majoritairement de femmes. Plus de la moitié (60 %) de l’équipe olympique canadienne , et 55 % de l’équipe paralympique étaient des athlètes féminines (Comité olympique canadien, 2021a; Comité paralympique canadien, 2021a). Les athlètes féminines ont remporté la majorité des médailles du Canada, soit 75 % des médailles olympiques et 67 % des médailles paralympiques (Comité olympique canadien, 2021b; Comité paralympique canadien, 2021b). Grâce à ces signaux, nous pouvons constater qu’il existe des opportunités à fort enjeu pour les femmes de participer à notre système sportif et que ces athlètes apportent un rendement élevé.

Pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022, le Canada a envoyé son équipe la plus égalitaire entre les sexes, avec 106 athlètes féminines et 109 athlètes masculins. Un signal fort de la participation accrue des femmes dans le sport de haut niveau.

Les femmes et les filles dans le leadership sportif

En poursuivant, nous faisons le point sur la façon dont les femmes sont impliquées dans le leadership sportif. Une étude de 2019, portant sur plus de 20 000 personnes dans 11 pays, a révélé que les Canadiens étaient les plus à l’aise avec les femmes aux postes de direction (Vultaggio, 2019). Les résultats du Canada étaient plus élevés que ceux de toute autre nation interrogée, puisque 53 % des hommes et 65 % des femmes ont déclaré être à l’aise avec les femmes dans des postes de direction (Vultaggio, 2019).

Comment cela se traduit-il dans le système sportif canadien? Si nous revenons aux Jeux olympiques et paralympiques de 2020, nous constatons que 47 % des entraîneurs paralympiques et 17 % des entraîneurs olympiques étaient des femmes (Comité paralympique canadien, 2021c; E-Alliance, 2021). Ces résultats sont similaires à la représentation observée dans les sports universitaires et collégiaux, où la majorité des entraîneurs sont des hommes (Femmes et sport au Canada, 2020). La seule exception concerne les postes d’entraîneurs adjoints pour les équipes sportives féminines, où le nombre de femmes entraîneurs est légèrement supérieur à celui des hommes (Femmes et sport au Canada, 2020). Des travaux récents ont également montré que l’écrasante majorité des entraîneurs de notre système universitaire sont de race blanche (Joseph et coll., 2021).

Diagramme à barres illustrant le pourcentage d'entraîneurs hommes et femmes dans les sports universitaires et l'ACSC.
Dans le sport masculin, les femmes représentent 3 % des entraîneurs principaux et 5 % des entraîneurs adjoints.
Dans le sport féminin, les femmes représentent 26 % des entraîneurs principaux et 51 % des entraîneurs adjoints.
Dans le sport mixte, les femmes représentent 18 % des entraîneurs principaux et 34 % des entraîneurs adjoints.
Figure 3 : Écart entre les genres dans le domaine de l’entraînement dans les universités et collèges canadiens (Femmes et sport au Canada, 2020).

Ce pourcentage écrasant d’entraîneurs masculins n’est pas un signe de capacité. Des recherches retraçant les performances des entraîneurs de basketball suggèrent qu’il n’y a pas d’écart entre les genres pour gagner des matchs. En d’autres termes, si les hommes ne sont pas plus compétents, ils occupent tout de même la majorité des postes d’entraîneur (Darvin, Pegoraro et Berri, 2018).

En dehors de l’entraînement, nous pouvons également examiner la composition des conseils d’administration afin d’identifier les personnes qui dirigent et supervisent les organismes de sport canadiens. En examinant la composition et le leadership des conseils d’administration des organismes de sport, on constate que le nombre de femmes au sein de ces conseils est en augmentation, avec une représentation estimée actuellement à 41 % (Femmes et sport au Canada, 2022). Cette valeur est encourageante. Après tout, il faut que 30 % des membres d’un conseil d’administration soient issus de groupes diversifiés pour que des changements vers l’égalité se produisent (Tepper, Brown et Hunt, 1993). Fait important, les conseils d’administration où l’égalité des sexes est respectée sont associés à des revenus plus élevés et à davantage de ressources financières (Wicker et Kerwin, 2020).

D'après les statistiques sur la représentation au sein des conseils d'administration, par rapport à 2021, le nombre de femmes membres de conseils d'administration a augmenté d'un point dans tous les sports (41 % maintenant). Cette augmentation d'un point s'est produite dans les organismes nationaux de sport (ONS, maintenant 38 %) et les organismes de services multisports (OSM, 49 %), tandis que les instituts canadiens de sport (ICS, maintenant 41 %) ont connu une diminution.
Par rapport à 2021, le nombre de présidents de conseil d'administration qui s'identifient comme des femmes a augmenté de 10 points dans l'ensemble du sport (38 %). Alors que des augmentations ont été signalées dans les conseils d'administration des ONS (hausse de 11 points à 39 % avec une femme présidente) et des OSM (hausse de 14 points à 32 % avec une femme présidente), une baisse de 14 points a été enregistrée dans les ICS (43 % avec une femme présidente).
Nous célébrons le fait que trois personnes non binaires occupent des sièges dans des conseils d'administration de sociétés sportives, ce qui correspond à peu près aux mesures de la population canadienne. C'est la première fois que cela nous est signalé.
Figure 4 : Représentation des femmes en tant que membres du conseil d’administration et dirigeantes (Femmes et sport au Canada, 2022).

Le rôle des médias sportifs dans l’établissement de signaux ou de bruit

À partir de ces signaux, nous nous interrogeons sur la façon dont les médias représentent les femmes dans le sport, en nous demandant si les médias sportifs canadiens reflètent la participation des femmes et des filles au sport. Il ne fait aucun doute que les médias sportifs canadiens ne représentent pas fidèlement les athlètes féminines et qu’ils constituent un système bruyant. On peut soutenir que les médias sportifs canadiens peuvent être étiquetés comme un système de distraction, décrit par ses niveaux élevés de bruit et de signaux.

Nous menons actuellement une recherche longitudinale sur la couverture médiatique du sport dans la presse écrite et en ligne au Canada. Bien que les données n’aient pas encore été publiées, les résultats préliminaires montrent que 92,6 % du contenu est uniquement lié à la couverture du sport masculin. Cependant, des recherches concomitantes démontrent que les Canadiens veulent regarder du contenu sportif féminin. Mais ils ne trouvent pas d’endroit où le regarder, bien que 61 % des filles (âgées de 13 à 18 ans), 54 % des femmes et 45 % des hommes souhaitent que davantage de contenu sportif féminin soit disponible à la télévision et sur les plateformes en ligne (Femmes et sport au Canada, 2020).

Et lorsque le sport féminin est diffusé au Canada, les records d’audience sont systématiquement battus. Cela démontre la demande des consommateurs. Lors du plus récent match de championnat féminin simple de l’US Open, 1,1 million de Canadiens ont syntonisé TSN pour regarder le match entre Emma Raducanu et Leylah Fernandez (Dunk, 2021). Il s’agit d’un nombre de téléspectateurs plus élevé que pour le match de la LCF et le match des Blue Jays de Toronto qui ont été diffusés au même moment (Dunk, 2021). Sur ESPN aux États-Unis, le match a attiré 3,7 millions de téléspectateurs, une valeur supérieure aux 2,7 millions qui ont suivi le match des hommes (Reuters, 2021). De plus, au Royaume-Uni (pays d’origine d’Emma Raducanu), le match a été regardé par 9,2 millions de personnes sur Prime Video d’Amazon, ce qui prouve que le sport féminin est regardé sur toutes les plateformes (Reuters, 2021).

Two school-aged girls on smartphones while walking and wearing backpacks.Et qu’est-il advenu de l’audience personnelle de ces athlètes sur les plateformes de médias sociaux à la suite de la finale? Les deux athlètes ont accumulé un nombre considérable d’abonnés sur leurs profils de médias sociaux, Raducanu gagnant 363 300 et 1,2 million de nouveaux abonnés sur Twitter et Instagram, respectivement. Leylah Fernandez a enregistré des gains tout aussi impressionnants de 72 000 sur Twitter et de 250 000 sur Instagram, malgré sa deuxième place derrière Raducanu (Shitole, 2021; Akabas, 2021). Ces signaux forts suggèrent que le public canadien est à la fois intéressé à regarder les athlètes féminines et à continuer à les suivre et à s’engager avec elles après les matchs. 

Au Canada, l’exemple le plus récent de soutien monumental aux athlètes féminines est sans doute celui du match de soccer pour la médaille d’or des femmes lors des Jeux olympiques de 2020. Ce match a attiré 4,4 millions de téléspectateurs, soit une audience de près de 12 % des Canadiens (CBC Sports, 2021). Pour mettre cela en perspective, beaucoup plus de Canadiens ont regardé l’équipe de soccer féminine remporter l’or que la finale de la Coupe Stanley de 2021, qui n’a attiré que 3,6 millions de téléspectateurs (Tirabassi, 2021). Ces preuves constituent un signal fort pour le sport féminin et le désir des Canadiens de voir des athlètes féminines participer à des compétitions.

Pourquoi cet écart entre la couverture médiatique du sport et l’intérêt des consommateurs pour les athlètes féminines est-il si important? Si les médias ne nous disent pas « ce qu’il faut penser », ils nous disent « à quoi il faut penser ». Et aujourd’hui, nos diffuseurs sportifs nous disent de penser beaucoup au sport masculin.

Malgré ce climat actuel, il y a un élément perturbateur potentiel dans le système. En 2020, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, CBC Sports a annoncé qu’elle s’engageait à couvrir le sport en fonction du sexe sur toutes ses plateformes (Butler, 2020). À l’époque, Chris Wilson, directeur général des sports et des Jeux olympiques de la CBC, a déclaré que la CBC s’engageait « à offrir au public des chances égales de voir, de lire au sujet, de rencontrer et d’entendre des héros sportifs féminins ». À l’époque, l’athlète olympique Jennifer Heil a fait remarquer que ce changement pourrait contribuer à garder plus de femmes et de filles dans le sport (Butler, 2020). Maintenant, nous devons suivre cet engagement et, espérons-le, ajouter plus de signaux que de bruit à l’environnement médiatique sportif canadien.

La voie à suivre

Group of businesswomen in a meetingDans cet article, nous résumons l’état actuel des signaux et du bruit dans le système sportif canadien autour de l’objectif fédéral d’équité entre les sexes d’ici 2035. Que savons-nous? Que nous avons encore un long chemin à parcourir. Bien que nous soyons proches dans certains domaines (comme la composition des conseils d’administration), lorsque nous creusons davantage dans les chiffres pour obtenir un véritable signal, nous constatons qu’il y a autant de conseils d’administration qui obtiennent des notes élevées que d’autres qui obtiennent des notes faibles en matière d’équité entre les sexes.

Il en va de même pour les cadres supérieurs de ces organisations. Si de nombreuses organisations obtiennent de bons résultats en termes d’équité entre les sexes, un nombre presque égal d’entre elles obtiennent de mauvais résultats, les femmes occupant moins de 24 % des postes de direction.

La prévalence continue de signaux faibles et de bruits forts dans le système est la raison pour laquelle Sport Canada a créé E-Alliance. Sa mission est de « fournir un leadership éclairé et crédible, et de générer une base de données probantes pour soutenir l’équité entre les sexes dans le sport par le biais d’activités de recherche novatrices, transparentes et durables, de la conservation de données, de la création de réseaux et de partenariats, afin de susciter un changement de comportement pancanadien ». Le programme de recherche initial de l’E-Alliance tourne autour de quatre piliers :

  1. Données longitudinales sur la participation et le leadership
  2. Évaluation des programmes et des interventions
  3. Nature de l’expérience des femmes et des filles dans le sport
  4. Transformation du système pour atteindre l’objectif d’équité entre les sexes

Pour faire progresser l’équité entre les sexes dans le sport, il est essentiel que davantage d’études et de travaux longitudinaux examinent les expériences vécues par toutes les femmes et les filles dans le sport. Plus précisément, il faut donner la priorité à la recherche axée sur les femmes et les filles ayant des identités croisées, afin que tous les Canadiens puissent profiter des bienfaits du sport. Nous devons continuer à suivre l’effet de la pandémie mondiale sur la pratique du sport et nous assurer que le sport se reconstruit de manière équitable pour les deux sexes. Cela permettra de s’assurer que les gains réalisés avant la pandémie ne seront pas perdus et que les femmes et les jeunes filles ne seront pas davantage pénalisées.

À propos d’E-Alliance

E-Alliance est un centre de partage des connaissances consacré à l’équité entre les genres et le sport. Elle est composée d’universitaires et d’organisations partenaires de tout le Canada. L’E-Alliance est dirigée par 3 co-directrices : Gretchen Kerr, Ph.D. (Université de Toronto), Guylaine Demers, Ph.D. (Université Laval) et Ann Pegoraro, Ph.D. (Université de Guelph).

E-Alliance s’efforce :

  • D’agir en tant que centre de ressources pour la recherche sur l’équité entre les genres dans le sport et les cultures du mouvement au Canada.
  • De créer un réseau pancanadien durable de chercheurs sur l’égalité des sexes et l’équité dans le sport, y compris des étudiants diplômés et des chercheurs émergents.
  • De travailler avec des partenaires clés de la communauté sportive pour mettre en pratique les résultats de la recherche.
  • De financer des recherches innovantes qui offrent de nouvelles façons d’aborder des problèmes persistants.
  • De partager les résultats et les données de la recherche de manière accessible.
  • De fournir de l’information uniforme et fiable sur l’égalité des genres dans le sport et les cultures du mouvement à des publics nationaux et internationaux.
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