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L’évaluation de programmes est un élément essentiel pour améliorer la prestation de services sportifs. Elle permet aux organismes de sport de comprendre comment leurs programmes ou initiatives fonctionnent de différentes manières. Cependant, de nombreux organismes reçoivent une formation insuffisante ou n’ont pas la capacité (personnel, financement ou temps) de s’engager dans un travail d’évaluation (Carman et Fredericks, 2010).

L’une des façons pour les organismes de sport d’accroître leur capacité d’évaluation est d’impliquer des étudiants et des bénévoles. En effet, il existe de nombreux exemples d’étudiants diplômés qui s’associent à des organismes de sport pour évaluer des programmes dans le cadre de leurs études. Il s’agit notamment d’évaluations d’initiatives avec la fondation Sport pur (Lawrason et coll., 2021), de programmes pour les jeunes de Golf Canada (Kendellen et coll., 2017) et du programme Girls Just Wanna Have Fun visant à améliorer les aptitudes de vie (Bean et coll., 2014). Les recherches montrent que les bénévoles peuvent également jouer un rôle important en soutenant les évaluations (Rosso et McGrath, 2017).

Le présent billet de blogue donne des exemples de la façon dont des étudiants et des bénévoles se sont engagés dans des évaluations et ont renforcé la capacité des organisations à soutenir le secteur du sport canadien et l’activité physique. L’article partage également des leçons apprises.

Avantages de faire participer des étudiantes et des bénévoles

L’inclusion d’étudiants et de bénévoles dans les évaluations de programmes présente plusieurs avantages pour les organismes de sport. Par exemple, les étudiants diplômés peuvent connaître les cadres et les outils qui guident les pratiques d’évaluation et avoir la formation nécessaire pour produire des résultats rigoureux et fondés sur des preuves pour les organismes de sport. De plus, les étudiants ont accès à des documents de recherche qui ne sont pas généralement accessibles au public, ce qui peut faciliter l’utilisation de méthodes d’évaluation spécifiques, comme l’utilisation de questionnaires validés.

D’autre part, les bénévoles sont vraisemblablement dotés d’une connaissance intime du fonctionnement de l’organisme, y compris des expériences vécues. Les bénévoles peuvent également aider les organismes à renforcer leur capacité en augmentant la probabilité qu’ils restent dans l’organisme. Enfin, en demandant à des bénévoles de procéder à l’évaluation des programmes, les organismes utilisent efficacement leurs ressources humaines disponibles.

Leçon 1 : Inviter et faire participer des étudiants et des bénévoles pour renforcer la capacité

Les étudiants sont essentiels aux réseaux de recherche communautaire. Ils dirigent souvent des projets et effectuent des travaux sur le terrain, comme l’établissement de relations, la collecte et l’analyse de données et la rédaction de rapports. Les étudiants ont ainsi l’occasion de développer leurs compétences et leurs relations au-delà du milieu universitaire. Par conséquent, ils jouent un rôle clé dans le renforcement de la capacité de transfert des connaissances avec les partenaires communautaires.

Les bénévoles, eux aussi, sont bien placés pour entreprendre des évaluations dans les réseaux de recherche communautaire. Plus d’un million de Canadiens et de Canadiennes font du bénévolat dans des organismes de sport (Doherty, 2005). Bien que la plupart des bénévoles du sport passent leur temps à entraîner (60 %) ou à superviser des activités et des événements (71 %), il y a beaucoup de place pour que les bénévoles mènent des activités de recherche et d’évaluation, surtout pendant la pandémie. La plupart des travaux d’évaluation peuvent être effectués en ligne, et le bénévolat virtuel est de plus en plus populaire alors que l’éloignement physique est nécessaire.

Exemple : Le projet canadien sur la participation sociale des personnes en situation de handicap (PCPPSH)

Canadian Disability Participation Project logoLe projet canadien sur la participation sociale des personnes en situation de handicap est une alliance de partenaires des secteurs universitaire, public, privé et gouvernemental qui travaillent ensemble pour améliorer la participation de la population canadienne ayant un handicap physique dans les secteurs de l’emploi, de la mobilité, du sport et de l’exercice. Ce projet regroupe près de 50 partenaires intersectoriels qui s’engagent dans des initiatives communautaires. Il en résulte des ressources et des publications que les partenaires peuvent utiliser et diffuser.

Environ 25 % des 239 personnes impliquées dans le réseau du PCPPSH sont des étudiants. De 2014 à 2020, les étudiants ont représenté 227 connexions entre 14 chercheurs différents (et indirectement, des partenaires communautaires). Cela montre que les étudiants peuvent jouer un rôle important dans l’apparence et le fonctionnement d’un réseau et aider à combler les lacunes des projets.

Pour démontrer, chaque icône représente une personne dans le PCPPSH. Les lignes indiquent une relation ou une personne avec laquelle une autre personne a travaillé dans le cadre du PCPPSH. Le premier diagramme représente le réseau du PCPPSH avec uniquement des chercheurs et des partenaires communautaires, sans étudiants. Le deuxième représente le réseau du PCPPSH avec des chercheurs, des partenaires communautaires et des étudiants (triangles rouges).

Sans étudiants

Avec les étudiants

Par exemple, un étudiant du réseau du PCPPSH a effectué une évaluation des ressources pédagogiques visant à promouvoir l’éducation physique inclusive (Tristani et coll., 2019). Depuis ce temps, un bulletin de traduction des connaissances comprenant des stratégies d’éducation inclusive a été élaboré pour les enseignants.

Sous le mentorat de leaders universitaires et communautaires, les étudiants peuvent développer leurs compétences en matière d’évaluation pour soutenir les organisations tout en remplissant leurs exigences universitaires. L’implication des étudiants leur permet de se préparer à des opportunités d’emploi post-universitaires dans les secteurs académique et non-académique. De même, en offrant aux bénévoles la possibilité de mener des évaluations pour les organismes de sport et en leur donnant une formation à cet effet, les bénévoles peuvent améliorer leur rôle en tant que composantes essentielles des systèmes sportifs, en contribuant à l’organisation, à la gouvernance, à l’administration et à la prestation du sport au Canada (Harvey et coll., 2005).

Leçon 2 : Profiter des expériences et connaissances diverses des étudiants et des bénévoles

Les étudiants et les bénévoles viennent de milieux divers et apportent de nouvelles perspectives pour résoudre des problèmes difficiles. Ils sont enthousiastes à l’idée d’acquérir de nouvelles compétences et d’appliquer leurs efforts directement sur le terrain. Encourager les étudiants et les bénévoles à devenir des leaders, à être directs et confiants avec leurs idées, et à examiner différentes optiques d’analyse peut aider les organismes de sport à se développer.

Réflexion : Mon expérience en tant qu’étudiante en partenariat avec Sport pur

Sport pur est une série de programmes et d’initiatives conçus pour tirer parti des avantages du sport grâce à une plateforme de valeurs et de principes partagés. En 2018, j’ai fait partie d’une équipe de recherche qui s’est alliée avec Sport pur pour mener une évaluation pragmatique des initiatives de Sport pur (Lawrason et coll., 2021). Le cadre RE-AIM (portée, efficacité, adoption, mise en œuvre et maintenance) (Glasgow et coll., 1999) a servi de base à l’évaluation. Le cadre RE-AIM fournit un guide des éléments à évaluer dans un programme, au-delà de l’efficacité. Apprenez-en davantage sur la façon dont le cadre RE-AIM a été appliqué dans le sport.

Comme étudiante à la maîtrise à l’Université Queen’s, mon rôle dans l’évaluation était de passer en revue la littérature sur le cadre RE-AIM et sur la façon de mener des évaluations de programmes avec des organismes de sport. J’étais également chargée de travailler en collaboration avec les membres du personnel de Sport pur afin de déterminer quelles questions il était réaliste d’aborder et comment extraire les données. J’ai ensuite analysé les données et remis un rapport à Sport pur concernant les recommandations pour les initiatives. Nous avons également rédigé un manuscrit et élaboré un modèle pour aider les chercheurs et les praticiens du sport à apprendre comment mener des évaluations.

L’un des plus grands défis a été d’adapter le cadre RE-AIM aux organismes de sport. Ce cadre a été conçu pour évaluer des interventions planifiées en matière de santé dans des contextes de recherche, et non pour le monde dynamique du sport. Cependant, sous le mentorat de mes superviseurs universitaires, j’ai pu changer ma perspective et utiliser le cadre de manière non traditionnelle pour soutenir l’évaluation de Sport pur.

Grâce à cette expérience, je suis devenue passionnée par la réalisation d’évaluations et par le travail en partenariat avec les communautés pour faire en sorte que les résultats de la recherche aient un effet positif sur les utilisateurs finaux. Sport pur a pu recevoir une liste de recommandations pour ses initiatives et mieux comprendre le fonctionnement de son organisme, comme la distribution de ses membres au fil du temps et l’affectation des ressources. Enfin, Sport pur a également poursuivi son partenariat avec l’Université Queen’s afin de faciliter une conférence sur le transfert des connaissances pour aider à combler l’écart entre la recherche et la pratique dans le secteur du sport. J’ai coordonné la conférence et présenté les principaux résultats dans le but de favoriser l’engagement de la communauté dans la recherche en psychologie du sport.

Cet exemple montre comment les évaluations menées par les étudiants peuvent déboucher sur des partenariats plus solides, le développement de compétences et des ressources pratiques pour les organismes de sport en général. En raison de la diversité de leurs antécédents et de leurs expériences, les bénévoles peuvent également contribuer à combler les écarts entre les communautés et les universités, au profit du secteur du sport.

Conclusion

Bien que souvent négligés ou inutilisés, les étudiants et les bénévoles peuvent constituer d’excellentes ressources humaines pour la réalisation d’évaluations dans le domaine du sport. Pour profiter de ces ressources, les partenariats entre les organismes de sport et les chercheurs universitaires sont un bon point de départ. Les chercheurs peuvent collaborer avec les organismes de sport pour inviter et faire participer les étudiants et les bénévoles et renforcer leurs capacités. Ces collaborations permettent également de tirer parti des diverses expériences et connaissances que les étudiants et les bénévoles peuvent apporter, ce qui profite à toutes les parties concernées.


A propos de(s) l'auteur(s)

Sarah Lawrason est candidate au doctorat en kinésiologie à UBC Okanagan. Sa recherche est axée sur l’amélioration de la quantité et de la qualité des expériences d’activité physique pour les personnes vivant avec une lésion de la moelle épinière qui marchent. Elle a obtenu son baccalauréat en kinésiologie et sa maîtrise en psychologie du sport à l’Université Queen’s.

Références

Bean, C. N., Forneris, T. et Halsall, T. (2014). Girls Just Wanna Have Fun: A process evaluation of a female youth-driven physical activity-based life skills program. SpringerPlus, 3, 401.

Carman, J. G. et Fredericks, K. A. (2010). Evaluation capacity and nonprofit organizations: Is the glass half-empty or half-full? American Journal of Evaluation, 31(1), 84 à 104.

Doherty, A. (2005). A profile of community sport volunteers. Toronto, ON: Parks and Recreation Ontario. Retrieved from http://wm.p80.ca/Org/Org185/Images/Resource%20Documents/Volunteer%20Resources/Phase1_finalReport.pdf

Glasgow, R. E., Vogt, T. M. et Boles, S. M. (2011). Evaluating the public health impact of health promotion interventions: The RE-AIM framework. American Journal of Public Health, 89(9), 1322 à 1327.

Harvey, J., Lévesque, M., Donnelly, P., Safai, P., Rose, M. et Pitre, S. (2005). Volunteerism: Researching the capacity of Canadians sport. Unpublished report submitted to Sport Canada. Tiré de https://health.uottawa.ca/sports-research/sites/health.uottawa.ca.sports-research/files/volunteerismresearchingthecapacityofcanadiansport2005.pdf

Kendellen, K., Camiré, M., Bean, C. N., Forneris, T. et Thompson, J. (2017). Integrating life skills into Golf Canada’s youth programs: Insights into a successful research to practice partnership. Journal of Sport Psychology in Action, 8(1), 34 à 46.

Lawrason, S., Turnnidge, J., Tomasone, J., Allan, V., Côté, J., Dawson, K. et Martin, L. J. (2021). Employing the RE-AIM framework to evaluate Multisport Service Organization initiatives. Journal of Sport Psychology in Action, 12(2), 87 à 100.

Rosso, E. G. F., et McGrath, R. (2017). Community engagement and sport? Building capacity to increase opportunities for community-based sport and physical activity. Annals of Leisure Research, 20(3), 349 à 367.

Tristani, L., Tomasone, J., Gainforth, H. et Bassett-Gunter, R. (2019). Taking steps to inclusion: A content analysis of a resource aimed to support teachers in delivering inclusive physical education. International Journal of Disability, Development, and Education, 68(1), 116 à 135.


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