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Dans ce webinaire très attendu du SIRC, « Politique versus principe : préserver l’intégrité dans le sport, et pourquoi c’est important », Beckie Scott a discuté de l’importance de l’éthique et de l’intégrité dans le sport et du maintien des droits des athlètes face aux pressions croissantes pour générer des revenus et aux attentes des organismes sportifs internationaux.

Vous trouverez ci-dessous un résumé vidéo de la session et un article de blogue de questions-réponses avec Mme Scott qui répond à certaines des questions posées par les participants.

Il s’agissait de la cinquième session de la nouvelle série de webinaires du SIRC, Pleins feux sur les experts. Inscrivez-vous dès maintenant aux prochaines sessions.

Veuillez noter que ce webinaire a été raccourci à des fins de gestion du temps.

Questions et réponses

Q : Selon vous, quel est le rôle des services de santé offerts aux athlètes (médecins, physiothérapeutes, thérapeutes du sport, etc.) dans le soutien et le maintien de l’éthique et de l’intégrité dans le sport?

Je pense que toutes les personnes qui composent l’entourage des athlètes ont la responsabilité de soutenir et de faire respecter l’intégrité dans le sport. Cependant, il est particulièrement important que ceux et celles qui ont accès à des médicaments et des méthodes d’amélioration des performances ou qui ont la capacité de les offrir, comme les médecins, les physiothérapeutes, etc., adhèrent aux normes les plus élevées et veillent à ne promouvoir et encourager que des méthodes thérapeutiques qui sont éthiques et légales. Leur rôle est de protéger le bien-être de l’athlète et de proposer des solutions alternatives conformes aux principes du sport éthique et propre.

Q : Comment recommanderiez-vous aux organisations sportives qui n’ont pas de conseil d’athlètes d’en créer un?

La première chose que les organisations sportives doivent se demander est pourquoi elles mettent en place un conseil d’athlètes. AthletesCAN logo Si une organisation sportive souhaite réellement accueillir les conseils et l’apport des athlètes, il vaut la peine d’aller de l’avant. Les organisations sportives, si elles sont sérieuses en ce qui concerne l’engagement des athlètes, doivent également donner à ceux-ci les moyens de s’auto-habiliter et les préparer à la réussite. Soutenez-les avec l’aide d’un personnel dévoué, si possible, et assurez-vous qu’ils disposent d’un droit de vote aux tables de décision. AthlètesCAN est un exemple de référence au Canada en matière de représentation indépendante des athlètes.

De plus, les conseils d’athlètes doivent être établis sur la base de règles et de règlements définis. Vous ne pouvez pas compter sur la bonne foi pour assurer la viabilité à long terme de la représentation indépendante des athlètes.

Q : Quels conseils donneriez-vous aux athlètes impliqués dans la gouvernance du sport pour que leur voix et leur point de vue soient reconnus, respectés et valorisés?

Au cours de mes années d’expérience, j’ai constaté que les organisations sportives veulent amplifier la voix des athlètes qui soutiennent leurs décisions et faire taire ceux qui les contestent. Mon conseil est de parler ouvertement, de tenir des discussions fréquentes et d’insister pour que les athlètes aient une place à la table des négociations. Le sport sera valorisé et ne peut que bénéficier d’un engagement significatif des athlètes. Il faudra du temps pour y parvenir, mais l’effort en vaudra la peine à long terme. Une participation et une contribution accrues des athlètes contribueront à aider le sport, et non à lui nuire.

Q : Je suis heureux d’entendre que vous avez tenté de faire entendre la voix et le vote des athlètes à la table de décision de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Je suis curieux de savoir si, rétrospectivement, vous feriez quelque chose de différent. Qu’avez-vous appris de cette tentative?

Pour être honnête, je ne pense pas que je ferais les choses différemment. Le Comité des athlètes de l’AMA était très attaché à une représentation équitable et indépendante des athlètes et s’est battu très fort pour cela. Nous n’avions pas peur de contester et nous pensions qu’avoir un siège autour de la table était une avancée progressive et importante.

Nous avons fait pression pour le changement, mais mon mandat de présidente touchait à sa fin lorsque les réformes de gouvernance ont été introduites et mises en œuvre. Nous devons maintenant compter sur l’actuel Comité des athlètes de l’AMA pour mener à bien ces réformes afin d’assurer une meilleure représentation des athlètes. Je sais également que nous avons rallié un groupe d’athlètes indépendants pour continuer à exiger des changements en vue d’une plus grande représentation des athlètes aux tables de décision de l’AMA et ils continuent à défendre cette position.

Q : L’AMA a récemment menacé d’interdire les pays qui n’ont pas « payé » leur cotisation à l’AMA lorsque le gouvernement américain a envisagé de retirer le financement de l’AMA s’ils ne procédaient pas à des réformes. Que pensez-vous de cette déclaration publique?

La déclaration faite par l’AMA suggérant que les athlètes américains pourraient être interdits de compétition si le gouvernement américain annule leurs paiements à l’AMA n’a pas de règles ou de politiques pour la soutenir, à ma connaissance. J’ai été très surprise de lire cela dans les manchettes.

Q : Qu’est-ce qui vous laisse croire que le sport a un avenir prometteur d’un point de vue éthique et équitable?

À ce jour, je crois fermement au pouvoir du sport de transcender les barrières, de promouvoir et de soutenir la santé physique et mentale, et d’offrir aux jeunes un chemin de possibilités qu’ils ne connaîtraient peut-être pas autrement.  Je suis pleine d’espoir. Nous assistons à un niveau d’activisme des athlètes comme nous n’en avons jamais vu auparavant. À un moment donné, le Comité des athlètes de l’AMA s’est senti très seul pour dénoncer des décisions qui, selon lui, ne s’accordaient pas avec un soutien propre et éthique. Avec le temps, cela a changé. Aujourd’hui, nous voyons de plus en plus d’athlètes et de groupes d’athlètes assumer des rôles qui leur reviennent de droit, trouver leur voix et utiliser leurs plateformes pour pousser le changement dans une direction positive.

Cela me donne l’espoir de voir tant d’athlètes qui reconnaissent leur pouvoir et l’utilisent pour essayer de maintenir le sport comme un lieu d’éthique et d’intégrité. Je suis également continuellement encouragée par la qualité du journalisme d’investigation qui existe et par le travail accompli pour mettre au jour la corruption et les abus dans le sport. Plus nous exposons les problèmes, plus nous avons de chances de les aborder et de les corriger.


Pour en savoir plus sur le contenu des webinaires et vous inscrire aux prochaines sessions, consultez la série complète du SIRC, Pleins feux sur les experts.


A propos de(s) l'auteur(s)

Beckie Scott a pris sa retraite en 2006 comme étant la skieuse de fond canadienne la plus décorée de l’histoire de ce sport. Trois fois championne olympique, elle a remporté l’or à Salt Lake City en 2002, devenant ainsi la première Canadienne (et la première femme nord-américaine) à remporter une médaille olympique en ski de fond. Elle a ensuite remporté l’argent aux Jeux olympiques de 2006 et est montée sur le podium de la Coupe du monde à 17 reprises, ce qui constitue un record. Au cours de la dernière année de sa carrière, elle a terminé à la deuxième place du classement général de la Coupe du monde.

Au moment de sa retraite, Mme Scott a été élue à la commission des athlètes du Comité international olympique pour un mandat de huit ans. Leader très respectée dans le domaine de la lutte contre le dopage, Mme Scott a présidé le comité des athlètes de l’Agence mondiale antidopage de 2013 à 2019. Elle est reconnue dans le monde entier pour son travail de défense des droits des athlètes et de promotion d’un sport propre, équitable et sans dopage.

Mme Scott est Officière de l’Ordre du Canada et membre du Temple de la renommée des sports du Canada, du Temple de la renommée olympique du Canada et du Temple de la renommée du ski canadien. Elle est membre de l’Ordre d’excellence de l’Alberta, détient un doctorat honorifique en droit des universités de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, et travaille fréquemment pour CBC Sports en tant qu’analyste de la radiodiffusion.

Beckie Scott est la fondatrice et la directrice générale de Spirit North, une organisation qui travaille à améliorer la vie des enfants et des jeunes autochtones grâce au pouvoir transformateur du sport et du jeu. Présente dans cinq provinces et touchant plus de 6 000 enfants et jeunes autochtones chaque année, Spirit North est reconnue comme l’une des principales organisations de sport au service du développement social au Canada.


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