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Nous sommes en septembre – une période de transition traditionnelle. Cette année, en raison de la pandémie de la COVID-19, les enfants sont confrontés à des changements importants et à de l’incertitude. Les enfants sont exposés à des risques élevés de conséquences négatives sur leur santé physique et mentale pour plusieurs raisons (Chanchlani et coll., 2020). Premièrement, la fermeture des écoles, des garderies et des programmes communautaires en mars 2020 a entraîné une perte potentielle de structure, d’interaction sociale et de relations positives pour beaucoup de personnes. Deuxièmement, au sein de nombreuses familles, il existe une incertitude financière et liée à l’emploi. Troisièmement, collectivement, nous sommes exposés à la peur et à l’anxiété persistantes liées à la pandémie. Les conséquences de ces risques peuvent inclure la perturbation de la régulation socio-émotionnelle, l’anxiété, la dépression, la toxicomanie, l’insécurité alimentaire, la négligence ou la maltraitance. Les recherches ont révélé que la santé mentale des enfants a décliné depuis le début de la pandémie (Statistique Canada, 2020).

Le traumatisme collectif que les enfants peuvent porter avec eux lorsqu’ils retournent à l’école et aux programmes communautaires, associé à des changements importants et à l’incertitude, peut être écrasant pendant les étapes critiques de leur développement. Dans ces circonstances, il est nécessaire que le personnel des programmes, les entraîneurs et les enseignants intègrent des stratégies visant à répondre aux besoins des enfants là où ils se trouvent et à satisfaire leurs besoins particuliers.

Les conséquences des traumatismes

Les traumatismes sont définis comme des événements importants, ponctuels, multiples, répétés ou durables qui perturbent les systèmes de régulation des enfants (par exemple, dysfonctionnement familial, mauvais traitements et abus, violence communautaire; CAMH, 2020). La gravité de l’effet traumatique peut varier d’un enfant à l’autre en fonction du seuil de tolérance de chaque enfant pour gérer les facteurs de stress potentiels. Ceux-ci peuvent aller des bruits forts au contact physique, en passant par l’adaptation à de nouvelles situations – comme les exigences des protocoles de santé publique. Lorsqu’elle est exposée à un facteur de stress potentiel, la partie du cerveau qui réagit à la peur (amygdale) s’active et empêche les autres parties du cerveau de fonctionner efficacement (voir la figure 1 : Un aperçu de notre cerveau). Certains enfants peuvent montrer une lutte (montrer de l’agressivité), une fuite (s’enfuir), ou un blocage de la réponse (incapable de réagir). Ils peuvent également présenter des réactions physiologiques, comme une augmentation du rythme cardiaque ou de la respiration. Cette réaction de peur peut durer un certain temps avant que le « cerveau pensant » (cortex préfrontal) ne se réactive, celui-ci étant responsable de la planification, de la prise de décisions et de la mise en mots des pensées. Lorsque les enfants subissent un traumatisme, l’expérience peut être si accablante et/ou si fréquente qu’elle perturbe le système typique de réponse au stress. Lorsque cela se produit, il peut falloir beaucoup plus de temps à l’enfant dysrégulé pour retrouver sa stabilité et réactiver son cerveau pensant, le laissant coincé dans un état de peur. Des chercheurs ont suggéré que l’activité physique peut être utilisée comme un moyen efficace de rétablir la régulation corporelle et le sentiment de contrôle chez les personnes exposées à un traumatisme (Massey et Williams, 2020).

Figure 1. Un aperçu du cerveau. Reproduit avec la permission d’Edgework Consulting et des Clubs des garçons et filles du Canada.

Conception sensible aux traumatismes

Une expérience de jeu sensible aux traumatismes peut favoriser la guérison des enfants touchés par un traumatisme (D’Andrea et coll., 2013). Dans le jeu sensible aux traumatismes, les praticiens créent un environnement favorable en exploitant les facteurs de protection sociaux et environnementaux qui peuvent contribuer à la résilience des enfants. Vous trouverez ci-dessous trois stratégies sensibles aux traumatismes que les praticiens peuvent intégrer dans leur programme :

1. Favoriser un sentiment de sécurité et d’engagement dans des relations attentionnées. L’établissement de la sécurité et de relations uniformes est un élément fondamental de toute conception sensible aux traumatismes. Les enfants ont besoin d’un endroit où ils se sentent en sécurité lorsque leur monde semble chaotique. Des relations fréquentes, attentionnées et enrichissantes avec les adultes sont essentielles pour les aider à guérir de leurs traumatismes. Les praticiens doivent rencontrer les enfants avec chaleur et patience et les examiner pour voir comment ils sont en tant que personnes plutôt que participants au programme. Les enfants doivent sentir qu’ils peuvent demander de l’aide à leur éducateur lorsqu’ils se sentent dépassés et ne pas avoir l’impression que leurs comportements incontrôlables ou leurs moyens d’adaptation sont un fardeau pour le personnel.

2. Développer la conscience du corps et la compétence physique. Les enfants peuvent avoir des difficultés à comprendre les réactions de leur corps dans un état de dérégulation. Ils peuvent ressentir un manque de contrôle et avoir l’impression que leur corps ne leur appartient plus. La pratique d’une activité physique libère des endorphines et d’autres substances chimiques qui peuvent contrer les effets des facteurs de stress. Le développement de la conscience corporelle et des compétences physiques peut aider les enfants à reprendre le contrôle de leur corps et faciliter leur croissance post-traumatique (Massey et Williams, 2020).

Figure 2. La zone au club des garçons et des filles- Photo prise par Bruce Scott.

Les praticiens peuvent promouvoir la sensibilisation au corps en apprenant aux enfants à surveiller leur rythme cardiaque en période d’activité et de repos (p. ex., en vérifiant leur pouls) ou en évaluant leur niveau d’énergie à différents moments du programme (p. ex., sur une échelle de 1 à 5, ou en donnant des pouces vers le haut, vers le bas ou de côté). Cette stratégie peut aider les enfants à mieux comprendre comment leur corps réagit au stress (p. ex., rythme cardiaque rapide, respiration plus rapide) et comment ils peuvent se rétablir en période de repos (p. ex., en s’exerçant aux techniques de respiration). Les éducateurs peuvent également offrir un espace alternatif en dehors de la zone du programme (voir la figure 2 : la zone) où les enfants peuvent se retirer s’ils se sentent dépassés, en retournant jouer quand ils sont prêts. L’acquisition de compétences physiques est également importante pour la guérison des traumatismes – les enfants doivent se sentir forts et compétents dans leur propre corps. L’engagement dans des activités répétitives et rythmiques peut favoriser l’acquisition de compétences tout en aidant les enfants à pratiquer l’autorégulation.

3. Faciliter des activités engageantes qui aident les enfants à rester présents. Les expériences négatives laissent une marque puissante qui peut forcer un enfant à revivre involontairement ces expériences dans ses souvenirs. Le jeu peut offrir aux enfants l’occasion de laisser ces expériences de côté. Les intervenants peuvent aider les enfants à rester dans le moment présent en maximisant l’activité à l’aide d’exercices de groupe, de jeux coopératifs, de petits jeux et de discussions approfondies avec les personnes sur les abords du terrain lors d’un match. Évitez les activités démotivantes telles que les tours de piste, les lignes ou les conférences.

Une perspective sensible aux traumatismes

En plus d’utiliser une conception sensible aux traumatismes pour aider à soutenir les divers besoins des enfants, les éducateurs devraient également adopter une perspective sensible aux traumatismes pour intervenir efficacement auprès de chaque enfant en période de dysrégulation. Les expériences des enfants au cours des derniers mois détermineront leurs comportements et leurs modes d’expression. Sans une optique sensible aux traumatismes, les éducateurs peuvent réagir à un enfant qui se comporte mal en essayant de gérer ses comportements (par exemple, « arrête ça », « assieds-toi et écoute », « reviens ici ») ou ses pensées (par exemple, « qu’est-ce qui ne va pas avec toi » ou « pourquoi tu ne peux pas faire ça »). En utilisant une optique sensible aux traumatismes, les éducateurs peuvent reconnaître qu’un enfant dysréglementé peut se comporter de manière anormale en raison d’un manque de compétence à réguler ses pensées, ses émotions et ses comportements, plutôt que d’un manque de volonté à réagir de manière prosociale.

Lorsqu’ils utilisent une optique sensible aux traumatismes, les éducateurs donnent la priorité au soutien de l’enfant pour le ramener à un état stabilisé. L’approche SEPRR (Edgework Consulting, 2020) fournit des conseils pour travailler en tête-à-tête avec un enfant qui lutte pour réguler ses émotions pendant le jeu :

  • Stabilisez : Aider l’enfant à gérer sa réaction de peur. Aidez l’enfant à ralentir sa réaction; encouragez-le à respirer profondément, à vérifier son pouls et à passer à un état de repos. Suggérez-lui de s’adonner à une autre activité ensemble (par exemple, jouer au ballon, faire une promenade ou une autre activité rythmique) pour l’aider à s’autoréguler naturellement par la pratique d’une tâche rythmique et répétitive.
  • Explorez : Tout en faisant participer l’enfant à l’activité physique ci-dessus, essayez de comprendre ce qui se passe à ce moment pour l’enfant. Demandez à l’enfant ce qui s’est passé pendant le jeu et comment il se sent. Le retour à un état régularisé peut prendre du temps – soyez patient.
  • Planifiez : Travaillez ensemble sur les options concernant ce que l’enfant peut faire dans cette situation et dans des situations similaires à l’avenir. Explorez ou proposez des activités alternatives que l’enfant peut choisir lorsqu’il se sent déclenché.
  • Rejoignez l’enfant : Lorsque l’enfant est prêt, aidez-le à reprendre l’activité à son propre rythme. Passez du temps avec l’enfant pendant cette transition et évitez de faire pression sur l’enfant pour qu’il revienne.
  • Restaurez : Aidez l’enfant à éprouver le sentiment puissant et stimulant d’avoir surmonté son état de dérégulation. Invitez l’enfant à faire une pause et à réfléchir à ce qu’il a fait pour surmonter cette situation difficile. Prenez un moment pour lui rappeler que la relation avec vous est intacte et encore plus forte après avoir traversé cette épreuve ensemble.

Mot de la fin

Malgré une exposition traumatisante, les enfants sont capables d’une force remarquable. L’idée même que les enfants sortent du lit, préparent leur sac à dos et mettent les pieds à l’école en septembre est un signe de leur résilience. L’exploitation des facteurs de protection en intégrant une conception sensible aux traumatismes et en utilisant une perspective sensible aux traumatismes peut aider les praticiens à répondre et à soutenir les divers besoins que les enfants peuvent emporter avec eux lorsqu’ils retournent jouer. Que vous soyez sur le terrain de soccer, au centre de loisirs ou dans une classe d’éducation physique, l’adoption de pratiques sensibles aux traumatismes garantit une approche plus holistique pour soutenir le retour des enfants au jeu et à l’école, et leur épanouissement continu.

Ressources recommandées

Pour plus de stratégies visant à intégrer une conception sensible aux traumatismes, consultez les ressources disponibles dans les sources suivantes :

Bartlett, J. D. et Steber, K. (2019). How to implement trauma-informed care to build resilience to childhood trauma. Child Trends. https://www.childtrends.org/publications/how-to-implement-trauma-informed-care-to-build-resilience-to-childhood-trauma

Bergholz, L., Stafford, E. et D’Andrea, W. (2016). Creating trauma-informed sports programming for traumatized youth: Core principles for an adjunctive therapeutic approach. Journal of Infant, Child, and Adolescent Psychotherapy, 15(3), 244 à 253. https://doi.org/10.1080/15289168.2016.1211836

Edgework Consulting (2020). Promoting Emotional Regulation https://704b5801-34ca-499b-b110-736a60d31bc2.filesusr.com/ugd/7b1a5d_d2d194aa2fc542668081d57360c3517f.pdf

Edgework Consulting. (2020). Sport for healing. https://www.edgework-sportforhealing.com/

Edgework Consulting (2020). Stepping in During Times of Dysregulation (SEPRR Approach)  https://704b5801-34ca-499b-b110-736a60d31bc2.filesusr.com/ugd/7b1a5d_fa68217a3df943389439825a9acf885f.pdf

Girls Inc. (2020). Trauma sensitivity and support at Girls Inc. https://girlsinc.org/trauma-support-resources/

Play Like a Champion Today. (2020). For coaches: How to be trauma sensitive & responsive in your coaching. https://www.playlikeachampion.org/trauma

SAMHSA. (2014). SAMHSA’s Concept of Trauma and Guidance for a Trauma-Informed Approach. HHS Publication, July, 27. https://store.samhsa.gov/sites/default/files/d7/priv/sma14-4884.pdf 

Swiss Academy for Development (2020). Manual on Trauma-Informed Interventions Based on Sport and Play. https://sad.ch/en/news-media/publications/manual-on-trauma-informed-interventions-based-on-sport-and-play/

Up2Us Sports. (2020). Resources. https://www.up2us.org/resources-1


A propos de(s) l'auteur(s)

Maji Shaikh est candidate au doctorat à l’École des sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa. Ses recherches sont axées sur le développement positif des jeunes par l’entremise des loisirs. Sa thèse porte sur la mise en œuvre d’un programme national de sport sensible aux traumatismes au sein des Clubs des garçons et des filles du Canada.

La Dre Corliss Bean est professeure adjointe au sein du département d’études sur les loisirs et la récréation de l’Université Brock. Elle est également membre du réseau universitaire provincial Youth Research and Evaluation eXchange. Ses recherches consistent à travailler avec des organisations communautaires pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des programmes de qualité qui favorisent le développement psychosocial des jeunes participants.

Lou Bergholz est le membre associé et le fondateur d’Edgework Consulting, une société basée à Boston qui aide à soutenir le développement d’interventions innovantes pour certains des enfants et des jeunes les plus en difficulté au monde. M. Bergholz a contribué à la conception et à la mise en œuvre de programmes de développement des jeunes basés sur le sport et les loisirs sur quatre continents, en travaillant sur les questions de santé mentale et de traumatismes, de réduction de la violence, de prévention du VIH et de la violence sexiste.

Références

CAMH. (2020). Trauma. https://www.camh.ca/en/health-info/mental-illness-and-addiction-index/trauma

Chanchlani, N., Buchanan, F. et Gill, P. J. (2020). Addressing the indirect effects of COVID-19 on the health of children and young people. Canadian Medical Association Journal, 192(32), E921–E927. https://doi.org/10.1503/cmaj.201008

D’Andrea, W., Bergholz, L., Fortunato, A. et Spinazzola, J. (2013). Play to the whistle: A pilot investigation of a sports-based intervention for traumatized girls in residential treatment. Journal of Family Violence, 28(7), 739 à 749. https://doi.org/10.1007/s10896-013-9533-x

Edgework Consulting. (2020). Sport for healing. https://www.edgework-sportforhealing.com/

Massey, W. V. et Williams, T. L. (2020). Sporting activities for individuals who experienced trauma during their youth: A meta-study. Qualitative Health Research, 30(1), 73–87. https://doi.org/10.1177/1049732319849563

Statistique Canada. (2020). Canadian health survey on children and youth, 2019. http://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV.pl?Function=getSurvey&SDDS=5233


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