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Mom swimming with baby small

« Après chaque grossesse, je me demande si je vais être capable de revenir à ce que j’étais avant. Je veux être capable de sauter et de frapper le ballon ou d’attraper le frisbee. Je veux être capable de faire les mêmes performances qu’avant. Je me mets la pression pour retrouver la forme que j’avais après mon premier enfant, la forme la plus parfaite de ma vie. De plus, la société est faite pour que vous vous sentiez comme ça. C’est dans les publicités, à l’épicerie, partout! Cette pression est insidieuse et s’accumule sur le dos des femmes depuis des années. »


Michelle, participante à la recherche

La maternité et la diminution de la participation aux activités physiques vont souvent de pair. Plus précisément, le début de la maternité est une période où les femmes ont des taux de pratique sportive parmi les plus bas (Rhodes et coll., 2014). C’est un problème, car pendant la période postnatale (jusqu’à un an après l’accouchement), les femmes courent un risque élevé de prise de poids drastique, de dépression post-partum, d’isolement et d’anxiété (Demissie et coll., 2011).

Bien que les changements physiques qui affectent la pratique sportive soient bien pris en compte, la manière dont les femmes en période postnatale se réengagent dans le sport est également affectée par les attentes sexuées qui accompagnent la maternité. Ces attentes comprennent les rôles genrés qui dictent comment les mères « devraient » se comporter (Freysinger et coll., 2013). Une autre attente est le maternage intensif, c’est-à-dire l’attente selon laquelle les mères doivent faire passer les besoins de leur enfant avant les leurs (Trussell et Shaw, 2012). Ces attentes diminuent à la fois le niveau d’activité physique des mères et affaiblissent également leur bien-être émotionnel et physique (Henderson et coll., 2016).

Les recherches se sont penchées sur la manière dont les mères combattent ces attentes tout en reprenant le sport après avoir donné naissance. Mais les recherches ont rarement examiné le rôle du sport d’équipe. Le sport d’équipe peut réduire les effets négatifs qui accompagnent la période postnatale, tout en contribuant à augmenter les niveaux d’activité physique, la socialisation et l’affirmation identitaire (Batey et Owton, 2014). Le sport d’équipe peut également aider les femmes en période postnatale à sentir qu’elles font partie d’une communauté et qu’elles sont habilitées à résister aux attentes genrées de la maternité.

Ma thèse de maîtrise a examiné comment les attentes genrées de la maternité ont affecté les femmes en période postnatale lorsqu’elles se sont réengagées dans le sport d’équipe communautaire. J’ai interviewé 6 mères, 3 fois sur une période de 3 mois. Ces entretiens m’ont permis d’en savoir plus sur les défis auxquels les nouvelles mamans sont confrontées lorsqu’elles reprennent le sport, sur la manière dont le soutien social et les relations aident les mamans dans leur retour au sport, et sur la manière dont les mamans se sentent habilitées lorsqu’elles font du sport. Ce billet de blogue a pour but d’aider les dirigeants sportifs à comprendre les expériences des femmes en période postnatale et à favoriser la création d’espaces sportifs inclusifs.

Relever les défis de la reprise d’un sport d’équipe

Mother with her kids, sitting on a couchLes femmes en période postnatale que j’ai interrogées ont toutes dû faire face à des difficultés physiques et émotionnelles lors de la reprise d’un sport d’équipe. Elles ont modifié leur style et leur fréquence de jeu, sont restées tard dans les vestiaires pour socialiser, ou ont élaboré des stratégies pour tirer leur lait afin de pouvoir jouer confortablement. Un autre défi majeur était de sentir qu’elles devaient être de « bonnes mères » pour jouer aux sports d’équipe. La plupart des participantes avaient l’impression qu’elles devaient soit préparer le souper, soit préparer les enfants pour l’heure du coucher, soit organiser la garde des enfants pour pouvoir aller pratiquer leur sport. Une maman a mentionné ce qui suit :

« Se rendre au hockey le dimanche peut être difficile, surtout quand je suis à la maison avec mon enfant. J’ai l’impression de devoir sacrifier du temps avec lui. »

Trouver du soutien et de l’inspiration auprès des amis, de la famille et des autres mamans

Two women hockey players in their locker roomPour les femmes en période postnatale que j’ai interrogées, les relations et les liens sociaux étaient essentiels pour les aider à reprendre le sport d’équipe. De solides systèmes de soutien social ont aidé ces femmes à reprendre le sport, car elles comptaient sur leur partenaire, leur famille, leurs amis, leurs voisins et leurs coéquipières pour s’occuper des enfants. Un sens de la communauté et des relations significatives avec les coéquipières ont également été essentiels pour faciliter le retour des participantes. Les modèles de mères ayant joué dans l’équipe ont également aidé les participantes à sentir qu’elles pouvaient reprendre le sport d’équipe en tant que mères. Une nouvelle mère a bien résumé ce sentiment :

« Le fait d’être plus jeune dans une ligue exclusivement féminine m’a montré que l’on peut jouer au hockey et être mère. Je n’ai jamais pensé que je ne pouvais pas faire les deux. Le fait de voir les autres le faire a permis de soulager certaines pressions liées à la maternité. »

Se sentir responsabilisé par la participation à un sport d’équipe

Le renforcement, la résistance et l’autonomisation ont joué un rôle important dans le retour au sport des participantes. Toutes les femmes en période postnatale que j’ai interrogées ont résisté aux attentes genrées de la maternité en reprenant le sport d’équipe et en prenant du temps pour elles. Leur retour au sport va à l’encontre des attentes genrées selon lesquelles les « bonnes mères » font toujours passer les besoins de leur enfant avant les leurs, sans prendre de temps pour elles-mêmes (Hays, 1996). De même, certaines participantes ont refusé de ressembler aux « autres mamans », ce qui les a amenées à être jugées par d’autres femmes. En les jugeant pour leur style parental, les mères réfractaires ont renforcé les attentes genrées sur la façon dont les femmes « devraient » se comporter.

Mais malgré les pressions qui accompagnent le fait de naviguer entre les rôles et les attentes spécifiques aux genres, les nouvelles mamans auxquelles j’ai parlé se sentaient également habilitées et fières lorsqu’elles réussissaient et entendaient leurs coéquipières les encourager. Comme l’a décrit une participante :

« On a l’impression d’avoir réussi quelque chose qui est pour soi, qui n’a rien à voir avec nos enfants. »

Soutenir les femmes en période postnatale dans le sport

Two women with baby stroller enjoying motherhood in winter forest, mountains landscape. Mother hiking with a partner and a child in white snowy woods. Ces constatations illustrent la complexité du retour au sport d’équipe après la naissance. Les femmes en période postnatale se sentent responsabilisées dans leur retour au sport. Mais pour accéder aux sports d’équipe, elles ont dû mettre en place des stratégies complexes pour s’occuper des enfants ou de l’allaitement. Elles ont activement résisté aux attentes genrées de la maternité en participant à un sport d’équipe. Mais en même temps, les participantes ont renforcé ces attentes de la maternité pour accéder au sport d’équipe.

Compte tenu de ces complexités, voici quelques conseils à l’intention des responsables de programmes sportifs et des décideurs politiques qui souhaitent créer des espaces sportifs inclusifs pour les femmes en période postnatale :

  • Créer des espaces sociaux (en ligne ou en personne), qui favorisent un sentiment de communauté pour les femmes en période postnatale avec leurs coéquipières et d’autres mères athlètes.
  • Fournir un accès à des services de garde d’enfants pendant les ligues ou les tournois.
  • Fournir des espaces privés, confortables et propres pour l’allaitement ou le pompage.
  • Prévoir du temps dans le programme pour que les femmes puissent tirer leur lait ou s’alimenter avant, entre ou après les matchs.
  • Évaluer les besoins des femmes en période postnatale afin de mieux tenir compte de leur emploi du temps.
  • Veiller à ce que les femmes en période postnatale aient un accès équitable aux installations.
  • Promouvoir des initiatives de marketing qui tiennent compte de la participation des femmes en période postnatale aux sports d’équipe.

Le sport d’équipe présente plusieurs avantages pour les femmes en période postnatale, mais les horaires, structures et espaces sportifs traditionnels peuvent créer des obstacles à leur participation. En tant que décideur, praticien ou responsable de programme, consultez les mères et faites preuve de créativité pour garantir des espaces de sport d’équipe inclusifs et équitables pour les nouvelles mamans dans le sport.


A propos de(s) l'auteur(s)

Talia Ritondo, M.A., a récemment obtenu une maîtrise en études sur les loisirs de l’Université Brock. Ses recherches portent sur les loisirs physiquement actifs en période postnatale et la participation aux sports dans une optique féministe critique. Elle est également coordonnatrice de l’éducation sur les genres et la violence sexuelle à Brock, ce qui lui permet de travailler en étroite collaboration avec les équipes sportives du campus pour promouvoir l’équité et l’inclusion des genres dans le sport. Mme Ritondo est une joueuse de volleyball de compétition, qui aime aussi l’haltérophilie, la pâtisserie, les jeux vidéo et les jeux de société.

Références

Batey, J. et Owton, H. (2014). Team mums: Team sport experiences of athletic mothers. Women in Sport and Physical Activity Journal, 22(1), 30–36. https://doi.org/10.1123/wspaj.2014-0010

Demissie, Z., Siega-Riz, A. M., Evenson, K. R., Herring, A. H., Dole, N. et Gaynes, B. N. (2011). Associations between physical activity and postpartum depressive symptoms. Journal of Women’s Health, 20(7), 1025–1034. https://doi.org/10.1089/jwh.2010.2091

Freysinger, V. J., Shaw, S. M., Henderson, K. A. et Bialeschki, M. D. (2013). Introduction: Constructing a framework. In V. J. Freysinger, S. M. Shaw, K. A. Henderson, & M. D. Bialeschki (Eds.), Leisure, women, and gender (pp. 3–20). Venture.

Hays, S. (1996). The cultural contradictions of motherhood. Yale Univeristy Press.

Henderson, A., Harmon, S. et Newman, H. (2016). The price mothers pay, even when they are not buying it: Mental health consequences of idealized motherhood. Sex Roles, 74(11–12), 512 à 526. https://doi.org/10.1007/s11199-015-0534-5

Rhodes, R. E., Blanchard, C. M., Benoit, C., Levy-Milne, R., Naylor, P. J., Symons Downs, D. et Warburton, D. E. R. (2014). Physical activity and sedentary behavior across 12 months in cohort samples of couples without children, expecting their first child, and expecting their second child. Journal of Behavioral Medicine, 37(3), 533–542. https://doi.org/10.1007/s10865-013-9508-7

Trussell, D. E. et Shaw, S. M. (2012). Organized youth sport and parenting in public and private spaces. Leisure Sciences, 34(5), 377–394. https://doi.org/10.1080/01490400.2012.714699


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