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Deux athlètes féminins et un athlète masculin sautant

Cette étude vise à mieux comprendre l’expérience sportive vécue par des athlètes lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (LGBT). À ce jour, nous n’avons que peu de données canadiennes sur la réalité des athlètes LGBT. Cependant, toutes les études existantes sur le sujet ont mis en lumière les difficultés rencontrées par les athlètes LGBT : rejet par les pairs, harcèlement, injures, abandon du sport, stress, contre-performance.

Guylaine Demers présente à la conférence IRSC 2017

Pour le présent projet, nous avions les objectifs suivant : 1) décrire les expériences positives et négatives des personnes LGBT dans les équipes sportives ; 2) mesurer l’attitude des personnes hétérosexuelles des équipes sportives face aux athlètes LGBT; 3) décrire et comprendre les barrières et les éléments facilitant la participation sportive des personnes LGBT; 4) déterminer la prévalence des gestes homophobes dans les équipes sportives; et 5) décrire les impacts de l’homophobie sur les athlètes LGBT.

Un total de 1008 athlètes canadiens, âgés de 18 à 30 ans ont répondu à un questionnaire en ligne dont 724 athlètes féminines (71,86 %), 282 athlètes masculins (27,94 %) et 2 athlètes intersexués (0,20 %).

L’étude confirme que l’homophobie est toujours présente dans le sport canadien et qu’elle touche tous les athlètes sans égard à leur orientation sexuelle. Ainsi, 30 % des athlètes hétérosexuels, 67 % des athlètes LGB et 85 % des athlètes trans ont vécu au moins un épisode d’homophobie. Les formes les plus fréquentes de LGBT-phobie répertoriées sont les insultes verbales, le dénigrement et les remarques désobligeantes.  Les athlètes LGBT qui en sont victimes disent subir de la pression pour demeurer dans le placard (ne pas révéler ou parler de leur orientation sexuelle), reçoivent des insultes verbales et sont ignorés ou exclus de leur groupe de pairs.

Cependant, on note une amélioration. En effet, 97 % des athlètes hétérosexuels disent être très confortables ou confortables face à la présence de coéquipiers LGBT dans leur équipe. Les athlètes de l’étude ont aussi indiqué que la culture du sport évolue, en concordance avec la culture canadienne.  Finalement, les athlètes indiquent qu’il faut sensibiliser l’école, les entraîneurs et les parents très tôt pour que la LGBT-phobie soit prise au sérieux dans les environnements sportifs afin que ceux-ci deviennent plus accueillants.

Méthodes de recherche

Un total de 1008 athlètes canadiens, âgés de 18 à 30 ans ont répondu à un questionnaire en ligne dont 724 athlètes féminines (71,86 %), 282 athlètes masculins (27,94 %) et 2 athlètes intersexués (0,20 %). À noter que 86 % des répondants étaient âgés de moins de 24 ans. 68 % s’identifient comme hétérosexuels, 15 % homosexuels, 10 % bisexuels et 6 % asexuels, pansexuels ou queer. Concernant leur identité de genre, 84 % des répondants s’identifient comme cisgenre et 16 % comme queer, bispirituel, femme trans ou homme trans.

Pour la prochaine étape du projet, nous réaliserons une série d’entrevues avec des athlètes LGBT qui ont indiqué leur intérêt dans le questionnaire en ligne. Ces entrevues nous permettront de décrire de façon plus détaillée et précise la réalité des athlètes LGBT dans leurs environnements sportifs respectifs en lien avec la LGBT-phobie.

Résultats de recherche
Connor Taras partage ses expériences en tant qu’olympien dans le sport du kayak

L’étude confirme que l’homophobie est toujours présente dans le sport canadien et qu’elle touche tous les athlètes sans égard à leur orientation sexuelle. Ainsi, 30 % des athlètes hétérosexuels, 67 % des athlètes LGB et 85 % des athlètes trans ont vécu au moins un épisode d’homophobie. Les formes les plus fréquentes de LGBT-phobie répertoriées sont les insultes verbales, le dénigrement et les remarques désobligeantes.  Les athlètes LGBT qui en sont victimes disent subir de la pression pour demeurer dans le placard (ne pas révéler ou parler de leur orientation sexuelle), reçoivent des insultes verbales et sont ignorés ou exclus de leur groupe de pairs.  65 % des répondants considèrent que la LGBT-phobie est plus fréquente dans les sports masculins que féminins et plus fréquente dans les sports de niveau secondaire que de niveaux collégial et universitaire.

Selon les athlètes consultés, l’apparition de LGBT-phobie s’explique principalement par l’attitude des coéquipiers et des coéquipières (ouverture, ou non, face à la présence d’athlètes LGBT), par les médias sociaux (faire le «coming out» d’un athlète, dénigrer des athlètes LGBT) et par le type de sport pratiqué (p.ex. les patineurs artistiques sont tous gais).

Cependant, on note une amélioration. En effet, 97 % des athlètes hétérosexuels disent être très confortables ou confortables face à la présence de coéquipiers LGBT dans leur équipe. Les athlètes de l’étude ont aussi indiqué que la culture du sport évolue, en concordance avec la culture canadienne.

Finalement, les athlètes pensent que les actions suivantes peuvent rendre le sport plus accueillant (en ordre d’importance):

  • l’école, les entraîneurs et les parents doivent être sensibilisés très tôt pour que la LGBT-phobie soit prise au sérieux dans les environnements sportifs;
  • les organismes nationaux de sport doivent adopter et promouvoir des politiques antihomophobes et d’inclusion des personnes LGBT claires pour tous les athlètes amateurs et professionnels;
  • un plus grand nombre d’athlètes hétérosexuels doit prendre la parole publiquement et dénoncer la LGBT-phobie en sport.
Répercussions sur les politiques

Amélioration des environnements sportifs

Encore aujourd’hui, des jeunes des minorités LGBT vivent de la discrimination et de la LGBT-phobie en sport. Bien que le Canada soit un exemple dans le monde pour les droits des personnes LGBT, notre étude démontre que le monde du sport est encore un milieu où les jeunes athlètes vivent de la LGBT-phobie. Avec ces chiffres obtenus auprès de jeunes athlètes (18 à 23 ans pour 85 % de nos répondants), Sport Canada doit soutenir et encourager les organismes qu’il finance afin qu’ils mobilisent activement les gestionnaires, entraîneurs, dirigeants techniques, et les athlètes, pour la création d’environnements sportifs inclusifs et accueillants. Notamment en adoptant et promouvant des politiques claires antihomophobes et d’inclusion des personnes LGBT.

Bien que nous n’ayons eu que 13 athlètes trans qui ont rempli notre questionnaire, 11 d’entre eux ont subi de la transphobie. Cette clientèle semble donc particulièrement vulnérable. Les politiques mises en place doivent inclure cette population.

Prochaines étapes

Questions de recherche

  • Quel est l’impact des politiques antihomophobes et d’inclusion sur les personnes LGBT et sur les milieux sportifs?
  • Quel est l’impact des formations de lutte à la LGBT-phobie sur les personnes LGBT et sur les milieux sportifs?
  • Quelles sont les expériences vécues par les athlètes trans?
  • Quels sont les défis perçus par les acteurs du monde du sport face à la présence d’athlètes trans?

Problèmes connexes

La culture sportive est particulièrement difficile à changer. Notre étude a fait ressortir de façon non équivoque que la LGBT-phobie est liée, entre autres, au type de sport. On associe encore aujourd’hui certains sports avec la présence ou non de personnes homosexuelles: sports féminins versus sports masculins, sports individuels versus sports collectifs, sports stéréotypés féminins versus sports stéréotypés masculins, sports avec une prédominance de participants homosexuels. Comment peut-on changer la culture, mais aussi la perception des différents acteurs du système sportif canadien face à cette culture et ces stéréotypes et préjugés profondément ancrés?

Principaux intervenants et avantages

Une liste des organismes de sport, des administrations gouvernementales (unités, directions générales ou secteurs) et des groupes qui peuvent tirer profit des résultats et décrire ces avantages ici.

  • Comité Olympique Canadien
  • Association Canadienne des Entraîneurs
  • Conseil des Jeux du Canada
  • Sport Universitaire
  • Association Canadienne du Sport Collégial
  • Sport Canada
  • Organismes nationaux et provinciaux de sport
  • Organismes directeurs provinciaux et territoriaux (ministère ou secrétariat du Sport)

La Conférence 2017 de l’Initiative de recherche de Sport Canada (Résumé du Transfert des connaissances)

Investigatrice : Guylaine Demers, Université Laval

Vidéo de la présentation de la conférence de l’IRSC. (Vidéo en anglais seulement)



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